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Tunisie : les juifs tunisiens, principales victimes du printemps arabe par Mylène Sebbah

Tunisie : les juifs tunisiens, principales victimes du printemps arabe
 

 

par Mylène Sebbah

Une enquete de Deutsche Welle – le service international de l'information allemande - , révèle que les Juifs tunisiens sont les premiers à avoir souffert des effets du printemps arabe en Tunisie.

Ils étaient pourtant enthousiastes au début de la révolution tunisienne en janvier 2010, et nombre d'entre eux ont participé au mouvement qui a renversé le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. 
Jamel Bettaieb est l'un d'entre eux. 

Originaire de Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, ce jeune professeur de langue, militant de la première heure, s'inquiète du fait que la liberté d'expression est devenue une plate-forme pour les extrémistes, qui expriment sans retenue leur haine des Juifs de Tunisie.

Et il cite le cas de cet imam qui, au cours d'une émission de télévision, a déversé pendant une heure des propos insultants contre les Juifs.
"Le pire c'est que le gouvernement ne réagit pas, s'étonne Bettaieb. 
Et la société tunisienne dans son ensemble non plus. C'est à elle de dire que c'est inacceptable ".

Les premières élections démocratiques qui ont suivi la révolution, ont porté le parti islamiste "modéré " Ennahda, au pouvoir. 
La direction d'Ennahda a promis pendant sa campagne de protéger la communauté juive de Tunisie mais de nombreux soutiens du parti sont hostiles aux Juifs. 

Des témoins oculaires ont rapporté que leurs manifestations et rassemblements dans la capitale, Tunis, comportaient souvent des chants et des slogans anti-juifs.
Mais le vrai danger vient des salafistes, dont beaucoup d'adeptes qui avaient été emprisonnés par Ben Ali, ont été libérés après la révolution. 
Ils mènent des expéditions violentes contre tout ce qui, d'après eux, contrevient à la loi islamique : concerts, débits de boisson, personnes trop "légèrement vêtues "… 

Nombreux sont ceux qui, dans la communauté juive, admettent aujourd'hui qu'ils se sentaient plus en sécurité sous Ben Ali. "Nous vivons dans la peur des salafistes ", dit une femme. 
De fait, la grande synagogue de Tunis est entourée de barbelés et protégée en permanence par des soldats armés. 
Une cellule terroriste qui projetait d'enlever des Juifs a été démantelée en novembre dernier dans la station balnéaire de Zarzis. 

Ce qui fait dire à Roland Sa'adon, Hazan (chantre) d'une synagogue à La Goulette, dans la banlieue balnéaire de Tunis que, depuis la révolution, l'avenir de la communauté juive est précaire.
"Les islamistes ont pris le relais de la révolution, une révolution qui a pourtant été menée par les jeunes ", dit-il. 

"Je ne pense pas pourtant que la plupart des Tunisiens soient des extrémistes, les salafistes oui, mais si c'est ce que les Tunisiens veulent, alors la vie sera beaucoup plus difficile en Tunisie - pas seulement pour nous, mais pour de nombreux musulmans aussi. Je crains bien que dans ce cas, il n'y ait plus de place pour nous en Tunisie. ". 
Il ne reste qu'environ 1500 juifs en Tunisie sur les 100 000 que comptait le pays avant son indépendance en 1956.

http://www.israel-infos.net/Tunisie--les-juifs-tunisiens-principales-vic...

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