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Grosse fatigue préélectorale en Tunisie

 

Grosse fatigue préélectorale en Tunisie

C’est la première étape, l’examen blanc avant les premières élections de la Tunisie post-Ben Ali.

 

 

La campagne d’inscription sur les listes pour l’élection de l’Assemblée constituante, prévue le 23 octobre, s’achève dimanche soir. La ruée vers les urnes n’a pas eu lieu : seulement 3,4 millions de personnes s’étaient enregistrées samedi à midi, auxquelles doivent s’ajouter les Tunisiens de l’étranger. Au final, sur les 7,5 millions d’électeurs potentiels, la barre des 50% d’inscrits devrait être tout juste franchie.

Pour cela, il aura fallu repousser le délai de douze jours, battre intensément campagne dans les médias et aller au-devant des citoyens. Une partie des 3.500 agents d’inscription, recrutés parmi les nombreux diplômés chômeurs, a quitté les bureaux installés dans les administrations pour sillonner cafés, festivals, hôpitaux, parcs et marchés. "Les gens sont venus sans trop d’enthousiasme, plus par devoir", témoigne Aroussi Mdaoukhi, agent dans le gouvernorat de Kasserine, l’un des foyers de la révolution, fier de ses 58% d’inscrits, l’un des taux les plus élevés du pays.

"Créer un nouveau réflexe citoyen n’est pas évident"

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce maigre bilan. Problèmes techniques la première semaine, vacances d’été peu propices à la mobilisation, scrutins truqués qui ont laissé des traces… "Créer un nouveau réflexe citoyen n’est pas évident", avance aussi Moncef Ben Slimane, de Lam Echaml, un collectif d’associations nées de la révolution. D’autant qu’avec les cent partis qui composent désormais l’échiquier politique "les gens sont complètement perdus", ajoute cet universitaire.

Secrétaire général d’Ettakatol, l’une des principales formations de gauche, Mustapha Ben Jaafar préfère "relativiser" : "50% d’inscrits, ce n’est pas négligeable. Cette opération de sensibilisation est positive", juge-t-il, ne se faisant "pas trop de soucis" pour la suite. Au total, personne ne veut lire dans ce manque d’entrain le présage d’une abstention massive le 23 octobre. D’ailleurs, les jeux restent ouverts : même si les autorités ne l’ont pas crié trop fort, les listes définitives comprendront au final, en plus des inscrits volontaires, tous les citoyens en âge de voter pourvus d’une carte d’identité.

Élodie Auffray - Le Journal du Dimanche

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