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Attentats en Tunisie: le tourisme pris pour cible?

Attentats en Tunisie: le tourisme pris pour cible?

 

 

Les attentats manqués de mercredi matin, en Tunisie, visaient deux villes très touristiques de la côte centre-est du pays. Les autorités dénoncent cette menace au poumon économique, alors que le secteur du tourisme accuse une baisse fatale depuis la révolution de janvier 2011.

 

Adrienne Sigel

Deux lieux hautement touristiques visés par des terroristes au cours de la même matinée. Mercredi, la Tunisie a déjoué deux tentatives d'attentats perpétrés dans des villes très touristiques de la côte centre-est du pays, Sousse et Monastir. Une menace sérieuse à un secteur économique déjà bien mis à mal depuis la Révolution de jasmin, début 2011.

 

Deux tentatives d'attaque à une demi-heure d'intervalle

A Sousse, ville balnéaire située à 140 kilomètres au sud de Tunis, un kamikaze s'est fait exploser sur la plage d'un hôtel très fréquenté par des touristes internationaux. Selon des témoins, l'attentat-suicide s'était produit vers 9h30 (8h30 GMT) et visait l'hôtel Riadh Palms, situé dans le centre de Sousse et donnant sur la mer. 

Le kamikaze, qui cherchait à accéder à l'hôtel par une porte arrière, a été repéré à temps par les gardes et pourchassé sur quelques dizaines de mètres jusqu'à la plage, où il s'est fait exploser.

 

Une demi-heure plus tard, une deuxième attaque ciblant lemausolée de Habib Bourguiba, l'ancien président, père de l'indépendance du pays, dans le centre de sa ville natale, Monastir, a été évitée de justesse, selon le ministère de l'Intérieur. Un jeune homme de 18 ans, objet de quatre mandats de recherche, a été arrêté par la garde de sécurité présidentielle chargée de surveiller le bâtiment, en possession d'explosifs. Il portait un sac contenant une bombe qu'il allait faire exploser. 

Les touristes sous le choc

A Sousse, l'attaque s'est produite sous les yeux de plusieurs touristes, encore présents en nombre dans les hôtels de la ville, malgré la fin de la haute saison. "Je me suis senti si mal, je n'avais jamais vu ça de ma vie", témoigne l'un d'eux. 

"Ma fille m'a dit qu'elle avait vu des choses voler, elle est arrivée vers moi en pleurant, en me disant 'Qu'est-ce qui se passe? Je veux rentrer à la maison, j'ai peur'", explique une touriste française, cliente de l'hôtel visé par le kamikaze, interrogée par France 2. "On a entendu un gros 'boum' sur la plage, on s'est tous regardés. On a vu plein de gens rentrer dans l'hôtel et on a vu un pied explosé par terre", raconte une autre Française. C’est la première fois que de tels actes de violences touchent des villes touristiques, dans le pays.

 

Cellule de crise et sécurité renforcée

Des événements exceptionnels, qui ont entrainé la mise en place d'une cellule de crisepour la prise en charge des résidents de l'hôtel Riadh Palms, visé par l'attaque du kamikaze. "Les résidents de l'hôtel nécessitent une prise en charge psychologique", a indiqué le président de la fédération Mohamed Ali Toumi, mercredi.

A Tunis, comme sur la côte, des renforts de sécurité ont été déployés à proximité des hôtels, dans la crainte de nouvelles attaques. "Mercredi soir, des vigiles surveillaient les entrées de tous les hôtels situés dans le secteur du Riadh Palms, même ceux qui ne sont pas surveillés en temps normal", explique ainsi Eddy, un Français installé à Sousse et qui habite à une centaine de mètres du lieu de l'attaque, contacté par BFMTV.com.

"Et devant les hôtels plus luxueux, notamment le Mövenpick (un cinq étoiles voisin du Riadh Palms, NDLR) ces vigiles ont été épaulés par des renforts policiers ou des membres de la garde nationale. J'ai aussi entendu des voitures de police faire des rondes sur la plage pendant la nuit", poursuit-il.

Quant à savoir si les expatriés français, présents en nombre dans le pays, se sentent menacés, Eddy est formel: l'heure n'est pas à la panique. "Même si c'est un peu inquiétant et qu'on en parle beaucoup, personne n'est sur le départ. On ne panique pas", affirme-t-il. "On a reçu des consignes du consulat français, certains par SMS, d'autres par mail, nous demandant d'être vigilants, mais on sent que les autorités françaises ne sont pas affolées pour le moment".

 

"Torpiller" la transition démocratique

Ces trois dernières années, des groupes jihadistes comme Ansar Ashariaa, celui auquel appartenaient les deux terroristes stoppés mercredi, ont multiplié les violences en Tunisie. 

Mais la côte est du pays, qui regroupe de nombreuses stations balnéaires prisées des touristes, n'avait jamais été visée. Un choix stratégique, selon les spécialistes. "Le terrorisme joue la carte de la médiatisation", estime Néji Zaïri, rédacteur en chef de la radio tunisienne Mosaïque FM, contacté par BFMTV. "L'objectif de ces actes est de perturber le dialogue politique". Et notamment de "torpiller" la transition démocratique toujours en cours, a dénoncé la présidence tunisienne.

Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste Ennahda au pouvoir, a dénoncé de son côté,sur sa page Facebook, "ceux qui ont tenté de s'en prendre aux touristes, hôtes de la Tunisie", et au mausolée de Bourguiba, les qualifiant de "criminels qui veulent détruire la Tunisie, son économie et sa transition démocratique".

 

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Comme l ont dit . Un kamikaze en cache 100 autres , et ces 100 autres vont deferler sous peu sur la Tunisie pour le malheur de la population . Et vous trouverez toujours des clowns de touristes francais et surtout francaises ( devinez pourquoi ) , qui vous diront qu en tunisie , tout va bien .

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