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Polémique sur la circoncision

 

Polémique sur la circoncision

 

 

 

Suite à la circoncision d’un petit garçon musulman suivie de complications en 2010, le tribunal de Cologne a jugé que la pratique équivalait à des « coups et blessures ». Les instances religieuses du pays sont en colère.

Comme c'est la tradition chez les musulmans, un petit garçon de Cologne a été circoncis. Sauf que les choses ne se sont pas passées aussi bien que prévu : l'enfant a dû être conduit aux urgences et la justice s'est emparée de l'affaire. Le médecin, musulman lui aussi, a été traduit en justice, puis acquitté car il avait agi conformément à la loi existante. Mais le tribunal de Cologne a estimé que dans ce cas précis, la circoncision relève de « coups et blessures ». Pour les juges, « le corps d'un enfant est modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision ». Ici, c'est la circoncision pour motif religieux, et non pas médical, qui est visée.

 

Critiques multiples

Autant dire que le verdict du tribunal a immédiatement reçu une volée de bois vert de la part des représentants officiels des cultes musulman et juif d'Allemagne. Le directeur du Conseil central des musulmans d'Allemagne, Ayman Mazyek, a déclaré qu'il s'agissait là d'une « atteinte évidente et inadmissible au droit à l'autodétermination des communautés religieuses et au droit parental ». L'Eglise catholique a elle aussi exprimé son indignation dès mercredi. Les représentants des trois religions du Livre font donc bloc contre l'interdiction de la circoncision.

 

Une tradition millénaire

Il s'agit d'une pratique courante, qui intervient en principe huit jours après la naissance d'un petit garçon juif et au cours de la première année de la vie des petits musulmans. Et jusqu'ici, contrairement à l'excision féminine, elle n'est pas illégale. L'excision, elle est considérée comme une mutilation des parties génitales aux conséquences désastreuses pour la santé des femmes.

La Loi fondamentale allemande est ambiguë sur la question. L'article 2 de la constitution prône le droit à l'intégrité physique, tandis que l'article 4 assure la liberté de culte. Alors où placer le curseur ? La justice allemande a tranché : la circoncision pour motif religieux est une atteinte au corps de l'enfant. Elle devrait donc en toute logique juridique être interdite et le cas de Cologne faire jurisprudence. Mais comme le déclarait un membre de la communauté juive de Francfort, « la vie n'est pas qu'une question de loi ». L'affaire oblige à se demander jusqu'où peut et doit aller la liberté de culte.

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