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"Let my people go", une comédie initiatique gay et juive

 

 

"Let my people go", une comédie initiatique gay et juive

Ruben coule des jours insouciants avec son amant dans une Finlande de rêve, le plus loin possible de sa famille, mais une grosse somme de cash et quelques malentendus vont le ramener parmi les siens à Paris, où il devra grandir et s'assumer en tant que juif et homosexuel.

Avec "Let my people go", titre de son premier long métrage qui sort mercredi, le réalisateur Mikael Buch reprend la phrase que Moïse lance à Pharaon, "Laisse partir mon peuple", célébrée dans les negro spirituals américains comme un hymne à la liberté.

Simple facteur vivant d'amour dans une cabane en bois plantée au coeur d'une idyllique forêt finlandaise, Ruben est subitement chassé de ce paradis par son amant qui ne le croit pas lorsqu'il assure avoir reçu en cadeau une grosse enveloppe de cash de la part d'un destinataire refusant ce courrier providentiel.

A peine descendu d'avion à Roissy, le temps de perdre ses bagages (avec la fameuse enveloppe) et Ruben replonge au coeur de sa famille, coincé entre une mère étouffante, un père qui tient absolument à lui présenter sa maîtresse, une soeur dont le mariage avec un goy est au bord du gouffre, un frère exemplaire mais brutal et un neveu qui fait preuve de trop d'aérodynamisme (hilarante scène de balançoire).

Entre le pressing familial et sa chambre d'enfant, Ruben tente de trouver sa voie d'adulte, ballotté d'une catastrophe à l'autre.

Pour coécrire ce scénario comique déjanté, Mikael Buch a fait appel au réalisateur Christophe Honoré, qui fut son mentor à la Fémis, célèbre école de cinéma.

C'est aussi à cette école qu'il a rencontré l'acteur Nicolas Maury qui, pour son premier rôle principal au cinéma, donne à Ruben des airs de Jean-Pierre Léaud un peu "camp" (gay-flamboyant), promenant son allure dégingandée de synagogue en boîte de nuit.

Mais le réalisateur s'est aussi entouré de "poids lourds" du cinéma, à commencer par l'Espagnole Carmen Maura, surprenante en mère juive, notamment dans une scène rêvée où elle est transformée en présentatrice de télé-achat vantant les performances d'un spray à rendre juif.

Dans un personnage tout aussi improbable, Jean-Luc Bideau campe un veuf, pilier de la synagogue, qui poursuit Ruben de ses assiduités.

De père argentin et de mère marocaine, ayant vécu en France et à Barcelone, Mikael Buch a pu puiser au coeur de ses propres métissages pour unir dans le même film une Finlande ultra-libérale, où une mère apprend les droits des prostituées à son fils, et une France juive pétrie de traditions.

De Walt Disney à Pedro Almodovar en passant par les comédies américaines, le jeune réalisateur, né à Marseille en 1983, n'a pas non plus lésiné sur les références cinématographiques.

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