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Les retrouver vivants ou atomiser le Hamas - Par Sami El Soudi

Sur une publication officielle de l’Autorité Palestinienne : l’antijuivisme à consonance nazie, mise à la mode palestinienne

Les retrouver vivants ou atomiser le Hamas(info # 011706/14)[Analyse]

Par Sami El Soudi

 

 

 

Le quadrillage de la Cisjordanie se poursuit, ce cinquième jour après l’enlèvement des trois jeunes Israéliens, Gilad Shaar, Naftali Frenkel et Eyal Ifrakh. Les opérations s’étendent désormais à toute la Cisjordanie, elles ont inclus, cette nuit, la région de Naplouse, où 41 personnes ont été arrêtées, et celle de Bethléem.

 

En tout et selon notre décompte, ce sont plus de 200 membres ou sympathisants du Hamas qui ont été appréhendés par les Israéliens, ainsi qu’une trentaine par les forces palestiniennes.

 

Cela marque une nouvelle orientation suivie par l’exécutif hébreu. D’une part, ce sont désormais plus de 5000 hommes qui recherchent les trois jeunes gens par monts et par vaux, et de l’autre, ils mettent à profit ce déploiement de force extraordinaire afin de ratiboiser toute représentation de la Résistance Islamique Palestinienne en Judée-Samarie.

 

Les Israéliens ne s’en cachent d’ailleurs pas, le porte-parole de Tsahal, le Lieutenant-colonel Peter Lerner, annonçant : "Tant que nos garçons demeurent détenus, le Hamas va se sentir poursuivi, paralysé et menacé. Nous sommes engagés à résoudre ce kidnapping et à ramollir les capacités terroristes, les infrastructures et les institutions de recrutement du Hamas".

 

De son côté, la direction de l’OLP se frotte les mains, car elle était directement menacée par les activistes de l’organisation palestinienne concurrente ; dans le cadre de la création du gouvernement d’union nationale, l’AP ne pouvait plus légitimement faire la chasse aux cadres politique du Hamas. Ceux-ci en profitaient pour recommencer à faire ce travail de terrain - notamment à la sortie des mosquées -, dans lequel ils excellent, et qui allait créer des problèmes à Mahmoud Abbas et à ses amis du Fath’ à la première consultation électorale.

 

Quant au Hamas, il se fâche et dénonce cette coopération entre les "infâmes traîtres du Fatah" et l’ennemi sioniste. A Gaza, parlant de ceux qui ont perpétrés le kidnapping, on n’hésite pas à évoquer les "héros de Hébron". Moi je ne parviens pas à ne pas me demander ce qu’il se passerait si "l’ennemi sioniste" décidait de prendre nos jeunes gens en otages ou de les massacrer héroïquement ; et je me dis que nous avons la chance d’avoir affaire à un ennemi humanisé.

 

Humanisé peut-être mais très remonté par le fait de se faire enlever des adolescents innocents par nos "héroïques" terroristes islamiques. Ici tout le monde le comprend bien.

 

Même si l’enlèvement a été réalisé de façon professionnelle pour des gangsters, c’est-à-dire en respectant un cloisonnement absolu, qui veut, qu’outre le commando de kidnappeurs, presque personne n’est au courant de leur identité et de l’emplacement de leur planque, ce qui fait que même en interrogeant des dizaines de suspects, les Israéliens n’avancent que lentement.

 

Et même si ladite planque semble avoir été relativement bien choisie et aménagée, Tsahal se prépare à administrer un immense coup de massue sur la tête du Hamas à Gaza, si, par malheur, elle retrouvait les cadavres des garçons plutôt que les garçons en bonne santé.

 

Ce serait le prix à payer, une bonne raison, une incitation pour les ravisseurs et leurs chefs pour ne pas aller jusqu’au bout de l’horreur. Sinon, ils feront partie du plan de vengeance des sionistes et personne ne voudrait être à leur place.

 

Cette nuit, la rédaction de Métula m’a informé que toutes les batteries du Dôme de Fer disponibles avaient été transférées dans le Sud autour de Gaza. D’autre part, des soldats de réserve appartenant à des unités d’élite ont été mobilisés et ils s’entraînent à proximité de la bande côtière.

 

Quant à l’aviation et aux drones, ils répliquent selon le principe du Talion d’œil pour œil et dent pour dent aux timides tentatives des organisations islamistes de Gaza de lancer des roquettes sur les villes et villages du Néguev.

 

Les responsables militaires israéliens proches de notre agence parlent d’une opération majeure en gestation, quoique n’incluant pas la réoccupation de la bande, en cas de découverte macabre.

 

Il se pourrait aussi que les activistes du Hamas arrêtés ces derniers jours, tel le chef du parlement palestinien Aziz Dweik, soient déportés vers Gaza à la place d’être relâchés en Cisjordanie.

 

C’est palpable partout, les Israéliens sont très remontés. Dans le cadre de l’opération qu’ils ont intitulée Chouvou Akhim, littéralement "Revenez les frères !", ils ont établi des dizaines de barrages sur nos routes et ils fouillent chaque quartier de nos villes. Poliment, sans provocation inutile, mais avec une grande détermination.

 

Pour Stéphane Juffa, le risque existe de voir, comme en 2006 au Liban après l’attentat du Hezbollah contre une patrouille de l’Armée, l’exécutif surréagir en se laissant entrainer dans une opération rampante mais dépassant toutes les limites, suite à une initiative de ses ennemis.

 

Or notre rédacteur en chef ne cesse de répéter un principe de base de la stratégie militaire, qui veut qu’un Etat décide lui-même lorsqu’il a intérêt à s’engager dans un conflit armé, et qu’il ne devrait jamais le faire en représailles de l’action d’autrui.

 

C’est pourtant précisément ce que fait le cabinet Netanyahou dans sa manière de gérer l’après kidnapping ; il met à profit le droit de son pays à la légitime défense ainsi que l’attention portée par la planète à la Coupe du Monde de football au Brésil, afin de couper la tête au Hamas et de le rendre inefficace pour longtemps.

 

La différence entre 2014 et 2006 est toutefois importante ; elle tient à l’état de préparation de Tsahal et à la maîtrise de la réaction militaire en chaîne et de ses conséquences, qui n’était pas le fort d’Ehud Olmert, du chef d’Etat-major d’alors Dan Haloutz, et du syndicaliste mué en ministre de la Défense, Amir Peretz.

 

C’est certes de bonne guerre et cela rend un grand service à Mahmoud Abbas, qui a appelé Netanyahou au téléphone pour la première fois depuis très longtemps afin de condamner le kidnapping et de mettre ses moyens à sa disposition pour l’aider à retrouver les trois adolescents.

 

Il est tout aussi évident, mais cela doit être dit par un Palestinien, que l’acte de s’emparer de civils pour s’en servir de monnaie d’échange ou pour les assassiner, ne constitue pas une manière pour un peuple de se battre pour tenter de recouvrer son identité. Si ces gens du Hamas entendent faire la guerre au nom de notre cause, qu’ils s’attaquent donc à des soldats sur le champ de bataille et non à des enfants.

 

Ceci posé sans le moindre bémol, je me permets de suggérer au gouvernement israélien de ne pas se leurrer : en anesthésiant le Hamas, il va réussir à prolonger le statu quo pour quelques années supplémentaires, deux ou trois, mais il ne va ni oblitérer la capacité d’agir des islamistes à moyen terme, ni remplacer la nécessité d’une solution politique au différend territorial par une opération militaire aux conséquences limitées.

 

La même leçon vaut pour Mahmoud Abbas, que Binyamin Netanyahou est en train de sauver de l’idée saugrenue qu’il avait eue de réintroduire le Hamas et ses armes en Cisjordanie. "Revenez les frères !" est en train de lui sauver la mise en lui offrant une raison suffisante et légitime pour mettre fin à l’expérience de l’unité nationale, car l’huile ne se mélange toujours pas à l’eau, pas même à Ramallah.

 

Lorsque l’on parviendra au dénouement de cette affaire, et que le Hamas aura été définitivement identifié comme étant l’auteur du rapt, la démonstration sera faite qu’Ismail Hanya et son organisation n’ont pas vraiment accepté les trois conditions de l’union nationale, et notamment celle de ne pas recourir à la violence pour solutionner le conflit avec Israël.

 

Au temps pour les Etats Unis et l’Union Européenne ! Bien qu’ils en aient eu très envie, ils ne pourront plus, décemment, continuer à soutenir un gouvernement palestinien dans lequel l’une des deux composantes principales se livre à l’enlèvement - et peut-être à l’assassinat - d’enfants. C’est incompatible avec l’image qu’ils projettent d’eux-mêmes, et le Hamas, dans son imbécilité sanguinaire, vient de fournir à Bibi Netanyahou le prétexte qu’il n’avait pas trouvé tout seul afin de forcer Américains et Européens à se comporter dignement.

 

Pour nous, Palestiniens, la problématique reste entière. Le Hamas, même s’il va effectivement sortir de cette crise profondément "ramolli", va se maintenir à Gaza ; et le Fatah, une fois de plus grâce à l’aide des Israéliens, va garder le contrôle de la Judée-Samarie.

 

Il n’y aura bien sûr pas de solution à deux Etats tant que la métastase palestinienne des Frères Musulmans perpétuera son emprise sur Gaza, et cela fait l’affaire de Monsieur Netanyahou et de sa coalition, dont la seule vision politique en matière de solution du conflit israélo-arabe consiste en l’inertie.

 

A terme, je le répète, mais je n’ai pas d’autre choix car je suis pratiquement le seul à le faire en public, il faudra, qu’avec les Israéliens et peut-être les Egyptiens, les Palestiniens non-islamisants reprennent Gaza les armes à la main.

 

Mais on a encore le temps, car, pour le moment, la récupération de Gaza n’est dans l’intérêt de personne, ou de la seule population palestinienne, que, de toute façon, personne n’écoute. Surtout que l’instabilité actuelle ne va pas déboucher sur une troisième Intifada, dont personne ne veut non plus. Et tant que les Arabes montrent le vrai visage de leur violence inouïe en Iraq et en Syrie, quel monde sensé aurait l’idée saugrenue de forcer Israël à leur faire des concessions.

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