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Les chanteurs Judeo-Arabes de Tunisie

Les chanteurs Judeo-Arabes de Tunisie

 

 

 

Les Juifs sont installés dans les territoires de l’actuelle Tunisie depuis des siècles. S’il faut en croire la légende, lors de la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor en 586 avant J. C., des Cohanim (prêtres) auraient pris le chemin de l’exil qui les aurait mené jusqu’à l’île de Djerba, où ils auraient édifié leur première synagogue de la Ghriba, dans laquelle ils auraient placé, incorporée dans la voûte, une des pierres originales du Temple emportée durant leur fuite. 

Au fil des diasporas successives, la culture juive va peu à peu s’enraciner dans cette terre tunisienne. Ainsi, au 15e siècle, les juifs chassés d’Espagne par l’Inquisition d’Isabelle la Catholique se réfugient alors en Afrique du Nord. Enfin, au 18éme siècle ce sont les Granas, des juifs originaires de Livourne en Italie qui traversent à leur tour la Méditerranée. Les israélites vivent alors sous la protection du Bey. Ces émigrations successives se métissent aux cultures locales, les chants en arabe et la musique rythment joyeusement les fêtes de la Brit Milah (circoncision) au mariage en passant par la Bar Mitsvah. Et pour mieux se fondre dans le paysage, les plus grands chanteurs prennent des pseudonymes à consonance arabe, ainsi Isserène Israel Rozio deviendra Cheïkh El Afrite, Elie Touitou sera El Kahlaoui Tounsi (Kahlaoui le Tunisien). Et comme le chant est interdit aux femmes musulmanes, les plus grandes chanteuses seront souvent juives, à l’instar de Louisa Tounisia (Louisa la Tunisienne), Fritna Darmon, Leyla Sfez ou encore la célèbre Hbiba Msika, née Margueritte Mskika, au tragique destin. 

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