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En analyse : Interview du créateur Hagai Levi

 

En analyse : Interview du créateur Hagai Levi

In Treatment (En analyse) est l'adaptation d'une série née en Israël et intitulée Be Tipul. On la doit au créateur et scénariste Hagai Levi.

Par Nicolas SCHIAVI

 

Hagai Levi est le créateur et scénariste de Be Tipul, une série israëlienne qui a fait beaucoup parler d'elle entre 2005 et 2008. Tant et si bien que HBO s'est emparé du concept (un psychothérapeute reçoit chaque jour un patient avant de se faire analyser lui-même en fin de semaine) pour accoucher de In Treatment (En analyse). Si les audiences de la série aux Etats-Unis ne sont guère flamboyantes, son succès d'estime et les critiques dythirambiques en ont fait un évènement télévisuel majeur. La saison 3 débute sur Orange Ciné Max.

 

Il semble que Be Tipul soit né de votre propre expérience de la thérapie. A quel point la série parle t'elle de vous ?

Hagai Levi) Il est toujours difficlie de dire d'où vient une idée. Il n'y a pas de personnages qui me représentent. Je suis un juif orthodoxe très religieux donc j'ai essayé de créer un personnage qui était comme moi. Je n'y suis pas arrivé. Je crois que tous les protagonistes ont quelque chose de moi. Il m'est difficile de dire ce qu'ils ont de moi à chaque épisode. la série est écrite par des scénaristes différents qui mettent chacun quelque chose de personnel dans les personnages pour qui ils écrivent.

 

Pourquoi avoir choisi de raconter cette histoire sur cinq jours ?

HL) Premièrement, j'ai pensé que cela imitait la vie. Chaque jour, c'est un nouveau patient, un nouveau jour. Je sentais que cette narration était proches de la réalité. J'aime aussi cette idée d'une série quotidienne, le fait que vous ayez la même horaire chaque jour. C'est très addictif. Cela fait partie de votre vie, de votre planning. C'est le but de la télévision.

 

Il a fallu convaincre les chaînes qu'une telle série puisse exister...

HL) J'ai réalisé deux pilotes avec un petit budget. C'était la seule manière de leur montrer que cela pouvait être sophistiqué et pas ennuyeux. Ils en ont voulu plus. je n'aurai jamais pu vendre une série comme Be Tipul juste avec un scénario. Cela m'a pris presque deux ans pour vendre le concept.

 

Quel fut le plus gros challenge lors de la réalisation de ces pilotes ?

HL) Je crois qu'il fallait rester modeste. C'est très facile de faire bouger sa caméra, de multiplier les plans... Il fallait faire entièrement confiance aux acteurs et que la caméra ne soit pas trop présente. Le texte est le plus important. Il n'y avait pas d'improvisation. Chaque mot a son importance. Chaque phrase du thérapiste peut changer la donne. C'est pour cela que le casting doit être parfait. Il faut les bons acteurs...

 

Comment la profession a-t-elle réagit à la série ?

HL) D'une très belle manière et ce, partout dans le monde. Nous avons présenté le métier de la manière la plus approprié. J'ai été à beaucoup de conventions et les réactions des professionnels m'ont fait chaud au coeur. En plus, cela a rendu la thérapie plus populaire, donc les gens se sont déplacés chez eux...

 

Comment s'est déroulé le casting de l'adaptation américaine par HBO ?

HL) Nous avons immédiatemment pensé à Gabriel Byrne dans le rôle principal même si nous avions aussi une autre option dont je tairai le nom. Il a vu un épisode Be Tipul mais ne voulait pas être plus influencé. Une fois qu'il a fait partie du projet, il a été évidemment plus simple d'avoir d'autres bons acteurs. Je pense à Mia Wasikowska qui n'avait que 17 ans à l'époque. Je me suis dit qu'une star était née. Il y a eu Dianne Wiest. Nous avons été chanceux qu'elle accepte. Dans la version Israêlienne, son personnage était très froid alors que l'actrice est quelqu'un de très chaleureux. Laura a été le dernier personnage a être casté. Nous avons eu des difficultés à la trouver.

 

Il y avait de très belles séquences de thérapie dans Les Soprano...

HL) Je me rappelle que je voulais en voir plus ! Ce fut une de mes inspirations. Ce sont les scènes les plus intéressantes de la série pour moi. C'était un signe pour moi que le monde était prêt pour ce genre de show.

 

Etre interviewé par un inconnu comme moi, est-ce une forme de thérapie pour vous ?

HL) (Rires) Oui. Pour moi, la thérapie est un dialogue. Je ne grandis que par le dialoguie et je suis addictif au dialogue. J'essaye d'avoir des angles différents et en vous parlant je me connais plus moi-même. Chaque conversation telle que celle là est donc très importante pour moi.

 

Propos recueillis et traduits par Nicolas SCHIAVI au Festival Séries Mania 2010.

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