Relation tunisie-israel

Discus: Le Depart des Juifs de Tunisie: Relation tunisie-israel

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Lapid (Lapid) le samedi 19 mai 2007 - 20h42:

Citron,

C'est tres bien de faire la promotion du Tourisme en Tunisie et de vanter "la sollicitude du Président Zine El Abidine Ben Ali témoignée envers la communauté juive de Tunisie et sentiment de sécurité dans un pays où la liberté religieuse est inscrite dans sa Constitution."

Monsieur Nizard Bahloul, dans son article, a tenu a souligner :

"Et pour ceux qui ne vivent pas dans le pays, ce type d’évènement reflète à merveille l’ambiance qui règne dans le pays où les Tunisiens, quelle que soit leur origine et quelle que soit leur religion, vivent ensemble en toute quiétude et en paix, malgré ces temps incertains. Il y a quelques semaines, à peine, deux attentats kamikazes ont secoué nos voisins algériens et marocains et l’on pouvait craindre une diminution du nombre de pèlerins. Il n’en sera rien puisque le nombre de pèlerins est visiblement supérieur à celui de l’année dernière, estimé à quelque 3.500.

C’est peut-être d’ailleurs un peu pour cela que, par précaution, on a déployé tous les moyens de sécurité pour assurer un pèlerinage tranquille. Et pour cette mission, les forces de l’ordre ont bien rempli leur rôle."


La seule chose qu'il a oublie de signaler ce sont les affrontements de Janvier 2007 avec des forces terroristes patronnees par Al-Qaida. Afin de vous rafraichir la memoire :

url : http://www.lefigaro.fr/international/20070111.FIG000000174_la_tunisie_aux_prises_avec_al_qaida.html

La Tunisie aux prises avec al-Qaida - Le Figaro - 11 janvier 2007

D'autre part, il serait souhaitable que dans ses livres d'histoire, la Tunisie ne passe pas sous silence la presence juive durant deux mille ans . Il faudrait, par devoir de memoire, essayer d'expliquer objectivement les profondes raisons du depart de pres de ces 120,000 juifs dont les ancetres etaient etablis en Tunisie bien avant l'invasion arabe au VIIeme et VIIeme siecle.

"Lorsqu’ils ont été persécutés, ils ont trouvé refuge en Tunisie, une terre d’accueil depuis toujours."

Il semble que cela ne fut pas toujours le cas.

Entre autres, "Après les dynasties des Almoravides et des Almohades (XIIe siècle), opposants farouches des Juifs qui ne leur laisseront le choix qu’entre la conversion et la mort, la dynastie des Hafsides au XIIIe siècle est plus tolérante tout en imposant une taxe («la djezia»), l’obligation de porter des habits distinctifs et de vivre dans des quartiers appelés «Hara-al-Yahud», tant pour des raisons de sécurité que pour des raisons sociologiques et religieuses.".

Je pourrais m'etendre longuement sur ce sujet. Libre a vous de promouvoir cette propagande pour votre pays, mais je crois qu'il serait souhaitable que vous rendiez justice au role important qu'ont joue les juifs dans votr pays. Je suis navre de constater que ce n'est pas encore le cas aujourd'hui.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le samedi 19 mai 2007 - 20h02:

Pèlerinage de la Ghriba 2007 : La Ghriba comme si vous y étiez

Le pèlerinage juif de la Ghriba, pour 2007, n’a pas failli à la tradition : déroulement dans d’excellentes conditions, remerciements fort chaleureux de la part des pèlerins pour la sollicitude du Président Zine El Abidine Ben Ali témoignée envers la communauté juive de Tunisie et sentiment de sécurité dans un pays où la liberté religieuse est inscrite dans sa Constitution. Reportage.


Le pèlerinage de la Ghriba a coïncidé cette année avec le deuxième tour de la Présidentielle française. Malgré ce grand évènement politique, on a enregistré l’arrivée de plus de 4.000 pèlerins, venus de France essentiellement, mais aussi d’Italie, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, de Turquie et d’autres pays, comme l’a indiqué M. Perez Trabelsi, président de la Synagogue de la Ghriba où a lieu le pèlerinage.

Dans cette synagogue vieille de plus de 2.500 ans, des Juifs du monde entier viennent chaque année accomplir un rite, perpétuant ainsi cette légende de femme pétrie d’amour et de sainteté et dont le miracle qu’elle a vécu, en sortant indemne d’un incendie dévastateur, symbolise le triomphe de l’esprit et de l’amour sur les instincts destructeurs.

Outre son aspect symbolique et religieux, le rite de la Ghriba est un peu similaire à la météo. Tout le monde a une idée sur le temps qu’il a fait durant la journée, mais tout le monde aimerait jeter un coup d’œil sur la température du jour. « Même s’il n’y a aucun évènement particulier à signaler, il est déjà très bon de constater que le rite perdure et que ce pays et ses dirigeants continuent à témoigner leur sollicitude à tous les Tunisiens », nous dira Gabriel Kabla, médecin tunisien d’origine juive vivant en France.

Et pour ceux qui ne vivent pas dans le pays, ce type d’évènement reflète à merveille l’ambiance qui règne dans le pays où les Tunisiens, quelle que soit leur origine et quelle que soit leur religion, vivent ensemble en toute quiétude et en paix, malgré ces temps incertains. Il y a quelques semaines, à peine, deux attentats kamikazes ont secoué nos voisins algériens et marocains et l’on pouvait craindre une diminution du nombre de pèlerins. Il n’en sera rien puisque le nombre de pèlerins est visiblement supérieur à celui de l’année dernière, estimé à quelque 3.500.

C’est peut-être d’ailleurs un peu pour cela que, par précaution, on a déployé tous les moyens de sécurité pour assurer un pèlerinage tranquille. Et pour cette mission, les forces de l’ordre ont bien rempli leur rôle.

Ce que n’a pas manqué de remarquer le voyagiste René Trabelsi, lui qui a donné un 20/20 à ces agents de l’ordre, mais aussi aux hôteliers, aux compagnies aériennes et aux autorités.

Ce que n’ont pas manqué également de remarquer des dizaines de journalistes venus des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, du Sénégal etc. Et ils n’ont pas attendu, comme certains d’entre eux nous l’ont témoigné, l’invitation du ministre du Tourisme, M. Tijani Haddad, à se coller à la population et à interroger citoyens et journalistes sur la quiétude et la paix qui règnent en Tunisie. « Durant les vingt dernières années, la Tunisie a beaucoup changé et énormément évolué. Rien n’est meilleur que de constater cela de vous-mêmes pour observer et témoigner de ce que l’on vit en Tunisie, dira ainsi M. Haddad. Nous avons 6,5 millions de touristes et c’est là un message adressé par ce pays de dix millions d’habitants. Un message signifiant que nous sommes un pays stable et sécurisé. Un pays de dialogue entre les cultures, entre les civilisations, entre les religions. ».

Le ministre, en bon communicateur à vrai dire, multipliera dans son intervention ce type de messages en rappelant ou en informant les présents du degré de modernité des Tunisiens, de l’égalité des sexes et des chances, de l’accès au logement etc. Autant de facteurs qui font que ce pays est stable, moderne et ouvert.

Interrogé sur les répercussions d’avril 2002 lorsqu’un kamikaze s’est fait exploser devant la synagogue, le Ministre a rappelé que le tourisme tunisien n’a pas été le seul à avoir connu une crise suite aux différentes opérations terroristes et spécialement celle du 11-Septembre. « Mais, après 2004, on a constaté une reprise et un regain de conscience de la part des touristes. Les Européens connaissent très bien la Tunisie et la sécurité qui y existe. Ils savent que le comportement du Tunisien est stable et pacifique. L’accident de 2002 est une exception, mais nous avons réussi à maîtriser la situation et lutter contre tout type d’extrémisme». Il dira plus tard que beaucoup de pays étaient hostiles à cette politique tunisienne de combat contre l’extrémisme, mais « ils ont commencé à comprendre qu’il faut éradiquer ce fléau » !

Interrogé par Claude Sitbon, un Français d’origine tunisienne, sur la richesse de la Tunisie en monuments judaïques tels qu’à Hammam-Lif ou au Kef, et sur l’opportunité de faire visiter ces lieux aux Juifs du monde entier, M. Tijani Haddad a rappelé encore une fois l’histoire trois fois millénaire de la Tunisie et sa richesse civilisationnelle. « Certains pays n’avaient pas de vocation touristique, car ils avaient le pétrole ou parce qu’ils étaient cloîtrés derrière le Mur de Berlin. Il y a donc une nouvelle concurrence et cette concurrence est sévère ; il faudrait donc jouer sur les spécificités de chaque marché. La Tunisie a connu les Phéniciens, les Romains, les Espagnols, les Arabes, les Turcs etc. Les Juifs font partie de ces civilisations. Lorsqu’ils ont été persécutés, ils ont trouvé refuge en Tunisie, une terre d’accueil depuis toujours. ». Après avoir rappelé l’existence d’une cathédrale sur l’avenue principale de la Capitale et de la grande mosquée de Kairouan, le ministre a indiqué vouloir exploiter tous nos vestiges religieux pour promouvoir la destination.

L’écho a été des plus positifs auprès des médias invités qui ne s’attendaient vraisemblablement pas à voir autant d’ouverture et un si chaleureux accueil. Ils ont ainsi constaté d’eux-mêmes que cette Tunisie méditerranéenne ne fait pas de distinction entre ses citoyens quelle que soit leur nationalité.

Et le message adressé par le ministre lors de son allocution ne fait que confirmer toutes ces impressions. D’autant plus qu’il a conclu cette allocution par une citation du Président Zine El Abidine Ben Ali : «Je tiens à souligner que la Tunisie restera, comme elle l’a toujours été depuis des millénaires, un pays de tolérance, de fraternité et de concorde dans lequel coexistent, dans la sécurité et la quiétude, les trois religions révélées ». Un message on ne peut plus clair !



Nizar Bahloul

redaction@realites.com.tn 16-05-2007

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mercredi 09 mai 2007 - 23h47:

Quand j'écris en français

- Londres (et pas London) est la capitale de la Grande Bretagne
- Moscou (et pas Moskva) est la capitale de la Russie
- Le Caire (et pas Al Kahira) est la capitale de l'Egypte
- Munich (et pas München) est la ville principale de la Bavière
- Anvers (et pas Antwerpen) est la ville principale de la Flandre
et bien sûr
- Jerusalem (et pas Al-Qods) est la capitale d'Israël.

Il y a là un refus de la réalité.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le mercredi 09 mai 2007 - 22h42:

Citron pour une fois tu es sympa.
Merci. Ye ghoul.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le mercredi 09 mai 2007 - 16h16:

Reportage - Pèlerinage de la Ghriba à Djerba
Creuset de la tolérance et du dialogue des religions
Réalisé par Marianne Catzaras

Indicible sérénité...

Chaque année, au 33ème jour de la Pâque juive, les juifs d'Afrique du Nord et d'ailleurs, commémorent cette synagogue qui remonte au IV siècle avant JC reliée sans doute à l'établissement d'un groupe de cohanin, prêtres du temple de Jérusalem, arrivés là après la destruction du premier temple par les Babyloniens.




On raconte aussi que les réfugiés ont apporté avec eux une porte et une pierre de l'autel du temple détruit ; cette pierre est incorporée à l'une des voûtes de la synagogue. D'autres disent que cette synagogue construite au XIXe s. fut occupée par une jeune fille étrange... l'étonnante " ghriba " rejetée par les habitants de l'île, morte dans un incendie consumant sa hutte mais pas son corps. D'autres encore après l'avoir sanctifiée, disent que ce fut une réfugiée juive d'Israël qui s'était sauvée , emportant avec elle un rouleau de la Torah et une pierre du temple de Jérusalem.

Elle serait morte en arrivant à Djerba.

Légendes, croyances, chants résonnent à travers l'île depuis des millénaires. La Tunisie à l'exceptionnelle hospitalité, ne cesse de déplier ses textes, d'ouvrir ses lieux à l'autre jamais étranger ! Car même si les pèlerins commémorent aussi l'exil et l'inévitable diaspora après la destruction du temple, ils viennent se réconcilier avec leur identité profonde dans la transcendance de l'événement car événement il y a !

Parmi les pèlerins venus par milliers qui donnent aux journées une atmosphère des plus festives, chants, danses, grand déjeuner, petits étalages d'objets traditionnels à la vente, des personnalités tunisiennes avaient fait le voyage, le ministre du Tourisme Monsieur Tijani Haddad n'a eu de cesse de rappeler la symbolique de l'événement comme une consolidation des liens avec l'autre, comme un chemin vers la paix, comme un exemple du " vivre ensemble ".

L'historien monsieur Fantar qui a aussi fait le voyage rappelle combien l'histoire des juifs de Tunisie est un des chapitres importants de l'histoire de la Tunisie et que la religion est un des critères de l'identité.

Incomparable sérénité des propos, incomparable terre qui renouvelle sa tendance naturelle à la tolérance. Terre qui voit dans ces lieux de culte d'Afrique du nord, jaillir la douceur des coutumes dans une cohabitation unique . " La Hara sghira " a fait couler beaucoup d'encre en effet. Elle dit une chose essentielle que " le vivre ensemble " n'est pas une utopie, que l'harmonie religieuse est une réalité ! L'Imam de la mosquée " Houmet Souk " M. Ben Chaabane, a rappelé aux visiteurs l'intemporalité du texte saint qui a dans ses fondements une quête spirituelle commune.

Et comme " Al Qods ", cité sainte pour les trois religions, Djerba aussi, elle aussi rassemble l'hégémonie des symboles, cette possible alliance des trois textes, cette promesse de salut.

Sans âge, immémorial, un pèlerinage bien qu'il soit le voyage du croyant vers un lieu de dévotion, bien qu'il soit l'exilé qui se déplace à pied pour aller à la rencontre du sacré, est aussi le lieu de la rencontre du profane et du sacré.

Un rêve réalisé ! Un inévitable dialogue ! Une terre multiple et plurielle !

L'histoire humaine nous montre qu'il n'est jamais trop tard, qu'il y a toujours une voie sereine dans la spiritualité, que la paix des religions précède la paix politique... que l'alliance de l'homme avec son semblable est possible. Le dialogue des civilisations ne relève ni de l'accidentel ni de la mise en scène, il est un chant intérieur propre à tous les hommes, un chemin lumineux à emprunter de rêves, de légendes et de réalités. La visite des écoles publique et talmudique fut un véritable plaisir.

Le pèlerinage de la Ghriba à Djerba est plus qu'une métaphore, il est le lieu de toutes les cohabitations.

Je quitte l'île de Djerba et me reviennent en mémoire les mots du poète tunisien Abdelwaheb Meddeb :

" Une olive et une datte

dans l'assiette du nombril

pour nourrir l'oiseau des cyprès

qui boit l'eau de la pluie

dans les empreintes de la mémoire... "

Je quitte Djerba et je sais que la mémoire est tissée de voix polyphoniques.

Que le chant des sirènes puisse atteindre tous les hommes



M.C

http://www.letemps.com.tn/

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le lundi 07 mai 2007 - 21h27:

TUNISIE - 6 mai 2007 - AFP
Quatre à cinq mille juifs, selon les organisateurs, ont participé au pèlerinage annuel de la Ghriba, qui s'est achevé dimanche, dans l'île tunisienne de Djerba placée sous haute surveillance après les attentats au Maroc et en Algérie.

Les plus gros contingents de pèlerins sont venus de France et d'Israël, a indiqué le président de la synagogue de la Ghriba, Perez Trabelsi, lors d'une conférence de presse.

Ce rassemblement traditionnel de plusieurs jours autour de la plus ancienne synagogue d'Afrique, dans l'île touristique située à 500 kilomètres au sud de Tunis, s'est achevé dimanche avec une procession entre la Ghriba et deux autres synagogues de Djerba, qui en abrite seize au total.

Aux côtés des juifs tunisiens et libyens, d'autres groupes étaient venus d'Italie, de Turquie, d'Allemagne et de Grande-Bretagne, a ajouté M. Trabelsi.

Entre sept cents et mille Israéliens, généralement d'origine tunisienne, se sont rendus cette année à Djerba, a-t-il affirmé. En raison de l'absence de relations aériennes et diplomatiques entre leur pays et la Tunisie, ils sont venus via la France, Malte ou la Turquie et sont entrés en Tunisie munis d'un visa spécial.

Un énorme dispositif de sécurité, encore plus important cette année en raison des récents attentats au Maroc et en Algérie, avait été déployé à Djerba où sont installés un millier de juifs tunisiens.

"Plusieurs milliers de juifs de France ont renoncé à venir en raison des attentats au Maroc et en Algérie", a déclaré M. Trabelsi.

Haut lieu du judaïsme, avant être détruite puis reconstruite, durant la première diaspora (500 ans avant l'ère chrétienne), la Ghriba, petit édifice blanc et bleu d'un étage près de la petite ville de Houmt Souk, avait été la cible d'un attentat au camion piégé en avril 2002.


Vingt-et-une personnes avaient été tuées - quatorze touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français - lors de cet attentat revendiqué par Al-Qaïda.


Cet attentat, après ceux du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, avait provoqué une nouvelle baisse de participation au pèlerinage. Ce n'est qu'en 2003 que les pèlerins ont repris le chemin de la Ghriba, leur nombre étant cette année, selon les organisateurs, supérieur à celui de 2006.

M. Trabelsi a estimé que l'ouverture de liaisons aériennes avec Israël "permettrait à vingt mille pèlerins de venir chaque année à Djerba".

Evoquant l'initiative de paix arabe, bien que rejetée par Israël, présentée au sommet de Ryad, en mars, il a souhaité un rapprochement entre juifs et arabes, soulignant que "la Tunisie a toujours été un pays de paix et de sérénité".

Un député israélien, David Dal, du parti centriste Kadima, présent à Djerba, a plaidé pour "un rapprochement fructueux avec la Tunisie".

En écho, le ministre tunisien du Tourisme, Tijani Haddad, a souligné la tradition d'ouverture et de tolérance de son pays de 10 millions d'habitants qui, a-t-il rappelé, a accueilli 6,5 millions de visiteurs l'an dernier.

"Djerba, a dit M. Haddad lors d'une conférence de presse, est une île de tolérance et la Tunisie un pays pluriel et tolérant où les trois religions du Livre (ndlr: islam, christianisme et judaïsme) ont toujours cohabité".

Forte d'environ cent mille personnes avant la création d'Israël, en 1948, la communauté juive de Tunisie compte aujourd'hui moins de deux mille membres, essentiellement à Djerba et dans la région de Tunis.

Les principales vagues d'immigration ont eu lieu en 1948, puis après l'indépendance de la Tunisie, en 1956 et, en 1967, lors de la guerre israélo-arabe des Six jours.
http://www.jeuneafrique.com/pays/tunisie/article_depeche.asp?art_cle=AFP63217quatrabrejd0

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le mardi 01 mai 2007 - 03h57:

AGENDA
15/16 mai 2007 : Pèlerinage à la Ghriba : des milliers de visiteurs juifs de divers pays se rendent à la Synagogue de la « Ghriba » à Jerba.

www.infotunisie.com

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le jeudi 13 avril 2006 - 21h53:

Tahar Belkhodja, un proche collaborateur de Bourguiba, apporte un témoignage.
Son livre est intégralement publié sur ce site.

extrait:"
Une circonstance fortuite me permit de me dégager de ce bourbier où j'étais, malgré moi, de plus en plus impliqué. Le 5 juin 1967, le déclenchement de la troisième guerre israëlo-arabe, qui allait être celle des "Six jours", provoqua à Tunis des émeutes dont l'ampleur et la violence prirent tout le monde au dépourvu, à commencer par Bourguiba lui-même. Descendant dans la rue, des milliers de jeunes, souvent chômeurs ou marginaux, voire simplement en difficulté, mais tous perturbés par la crise qui secouait le pays, trouvèrent dans cet événement l'occasion de manifester leur angoisse et leur colère. Deux symboles furent particulièrement visés : le Centre culturel américain et la synagogue, outre les magasins de l'avenue de Londres, tenus pour la plupart par des commerçants juifs. Débordées, les forces de l'ordre, ne pouvant endiguer le flot des manifestants, allaient assister, désemparées, aux pillages et aux incendies. La population traumatisée avait brutalement fait exploser sa détresse.

Bourguiba, horrifié, se tourna vers son vieux compagnon et ministre de la Justice, Mongi Slim, et vers Ben Salah qui, croyant encore à la vitalité du parti, ne purent que tenir une réunion tout aussi improvisée qu'inefficace pour "mobiliser les militants".

Dans l'immédiat, Bourguiba réagit vivement. Pour redresser l'image de la Tunisie aux yeux du monde, il envoya aussitôt son fils à Washington pour rassurer les Américains, tandis que Bahi Ladgham allait à la synagogue présenter ses excuses au grand rabbin. Puis, l'après-midi même, il me convoqua : "Quelle économie peut-on faire dans ce pays, me dit-il, quand tout, à tout moment, peut être à feu et à sang ?" Et de m'annoncer, tout à trac, qu'il me confiait la responsabilité de la Sûreté nationale. Il savait que j'étais "bourguibiste", que je n'étais compromis dans aucun clan ; il m'avait observé directement durant sa tournée d'un mois en Afrique, et avait apprécié mes réactions depuis mon retour à Tunis. Aussi, quand j'objectai que je n'étais pas sûr d'être à la hauteur, il me répondit qu'il serait à mes côtés. Enhardi, je lui décrivis alors ce que j'avais vu le jour des émeutes : la nonchalance de la police, la passivité de l' armée, l'inaction des cadres du parti. Je lui demandai la responsabilité de l'ensemble de la police et de la garde nationale, afin de réaliser une meilleure coordination entre toutes les forces de l'ordre. Il fut tout de suite d'accord et je devins ainsi directeur général de la Sûreté nationale, seul responsable des deux corps, ce qui n'avait jamais été le cas auparavant.

Dès le lendemain, le Président réunit autour de lui, Bahi Ladgham, Caïd Sebsi, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur et moi-même et nous dit : "A mes yeux, il y a trois à quatre postes très importants, dont les titulaires sont toujours en contact direct avec moi : notamment le responsable de la sécurité dans le pays. J'ai donné à Belkhodja la responsabilité de la Sûreté nationale et de la garde nationale. Vous allez l'aider au maximum". Ladgham tenta d'objecter qu'il valait peut-être mieux conserver deux organismes indépendants, pour pouvoir mieux recouper les informations, mais Bourguiba ne changea pas d'avis. Et comme la teneur de telles réunions était rapidement connue grâce au "téléphone arabe", nul n'ignora que j'étais, désormais, fortement épaulé par le Président.

Ce nouveau poste constitua pour moi un observatoire incomparable de la situation réelle du pays. Fraîchement débarqué sur une terre inconnue, dans une atmosphère d'inquiétude généralisée et amplifiée par les émeutes du 6 juin 1967 - les premiers graves incidents de la Tunisie indépendante - j'entrepris une enquête approfondie sur les causes de l'effondrement des forces de l'ordre. Une évaluation rapide suffit à m'édifier sur la misère de nos moyens et la légèreté de nos missions. L'inquiétude sécuritaire, le malaise social et économique étaient patents ; tous les ingrédients étaient réunis qui pouvaient encore, à tout moment, compromettre la stabilité du pays.

Il fallait donc foncer et prendre le problème à bras-le-corps, réorganiser rapidement les structures et remobiliser les hommes. En trois mois, je créai la Brigade de l'ordre public (BOP ) : l'équivalent en France des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), et des brigades anti-émeutes dans tous les pays organisés. Deux officiers, experts chevronnés d'un pays ami, les Etats-Unis, permirent de préparer le défilé de la première brigade, le 15 octobre 1967, devant le chef de l'Etat, lors de la fête anniversaire de l'évacuation de Bizerte. Bourguiba en fut très agréablement surpris. La population rassurée, applaudit la démonstration. Quelques critiques fusèrent néanmoins de certains milieux idéalistes intellectuels et étudiants, qui craignaient l'utilisation abusive de cette nouvelle force de police.

http://www.bourguiba.net/cadres/cad_auteur.html

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Tunis s'ouvre au monde

Par Ambre Grayman pour Guysen Israël News

Dimanche 20 novembre 2005 à 22:26


La visite de Sylvain Shalom aura, on l'avait bien compris, largement dépassé le contexte dans laquelle elle avait été organisée.
"Dans la grande synagogue de Tunis, toute la communauté était réunie.
Elie Ychaï a fait un discours en arabe tunisien particulièrement émouvant et Dalia Itzik a appelé les juifs tunisiens à venir à Jérusalem.


Cet appel à la alya en toute liberté et en toute sérénité a représenté un très grand symbole expliquait le président du Congrès juif Européen, Pierre Besnainou, qui faisait partie de la délégation israélienne.
Interrogé sur le point de savoir si la visite du président Tunisien en Israël relevait du rêve ou de l'utopie, Besnainou a répondu à Guysen Israel News : "on a rêvé d'un avion israélien sur l'aéroport de Tunis, nous l'avons vu de nos yeux. Rêver de la visite du président Tunisien Ben Ali en Israël, à Jérusalem, est peut-être aujourd'hui du même niveau de ce que notre rêve était il y a quelques années. Parfois les rêves se réalisent".

Témoignant de la prise de conscience des pays arabo musulmans à entretenir des relations avec Israël, Besnainou a précisé que la normalisation des rapports avec l'état hébreu dépassait largement le contexte diplomatique. "Des intérêts économiques, culturels scientifiques et politiques sont désormais en jeu. Il faut tenter de casser cette idéologie d'un Djihad mené par le monde musulman contre Israël, ou contre l'Occident. La Tunisie en est aujourd'hui consciente et a le courage de l'affirmer".

Le sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) - organisé à l'initiative de l'Union internationale des télécommunications (UIT), sous la houlette de l'ONU - qui s'est tenu du 16 au 18 novembre dernier représentait la seconde phase d'une réunion dont la première partie s'était déroulée fin 2003 à Genève.

Des milliers de participants venus du monde entier se sont rassemblés dans la capitale tunisienne pour réfléchir aux moyens susceptibles de réduire la fracture numérique Sud Nord, avec l'objectif, d'ici 2015, de connecter 800000 villages du monde encore coupés de la toile à internet.
Pourtant c'est une connexion inattendue, et d'un tout autre genre, qui s'est produit entre la Tunisie et le ministre des affaires étrangères israélien.
Accueilli avec chaleur par les autorités tunisiennes, Sylvain Shalom est reparti sur les traces de son passé familial accompagné de sa mère Miriam, qui, 47 ans après son départ, revenait sur sa terre natale.

Après la douceur et le charme suranné de Djerba la blanche, de sa synagogue vieille de quelque 2 500 ans, et de sa communauté juive si typique, M.Shalom - accompagné d'une délégation composée d'une cinquantaine de personnes, toutes originaires de Tunisie, dont son frère Tsvi Shalom, Dalia Itzik (ministre des Télécommunications), un membre de la Knesset, Elie Ychaï, deux maires israéliens, Pierre Besnainou - s'est rendu à Gabès, sa ville natale, située à environ 370 km au sud de Tunis, et entièrement fermée à la circulation pour l'occasion.

C'est dans la synagogue de Gabes, où M. Shalom avait tenu à faire sa prière de Minha (prière de l'après midi) que ce dernier a éprouvé la plus forte émotion de ce 'voyage pèlerinage'.
Ici en effet, 50 ans plus tôt sa mère Myriam et son père, Shimon Shalom (directeur de banque, tué lors d'un hold-up à Beersheva en 1964) étaient unis sous le dais nuptial par le rabbin de la petite ville, aujourd'hui désertée par les juifs.

Exprimant son émotion de se tenir là ou son père et son grand père prononçaient les mots du rituel juif quotidien, il a précisé qu'il ressentait une grande tristesse de ne plus pouvoir compter un seul juif dans la ville. "Ils sont morts, partis en Israël ou en France, mais heureusement la vie continue en Israël. Je réalise que je clos une boucle" a-t-il indiqué quelque peu nostalgique.
Après cette étape des plus émouvante, le maire de Gabes a décerné au ministre israélien un certificat de citoyen d'honneur. "Je suis heureuse de revenir dans la ville où j'ai grandi, accompagné de mon fils", a indiqué Myriam Shalom. "Dommage que mon mari ne puisse partager ce moment avec nous".
Après ce retour aux sources, M.Shalom s'est entretenu avec le ministre tunisien du Tourisme. Ce dernier a accepté le principe de vols directs d'Israël à Djerba à l'occasion du célèbre pèlerinage de 'Lag Baomer' et a confié au ministre de l'Etat juif que près de 2000 Israéliens tous d'origine tunisienne, avaient fait le voyage jusqu'en Tunisie en 2005. Les deux hommes ont également convenu de répertorier les sites juifs du pays dans le cadre d'une coopération commune.

Sylvain Shalom a ensuite regagné Israël, à l'issue d'un séjour qualifié de formidable par le président de la communauté juive de Tunisie, Roger Bismuth.
Véritable plateforme diplomatique, la visite de M. Shalom aura en effet pavé la route d'un dialogue qui demande qu'à s'exprimer.

"Lorsque l'on voit la difficulté que l'on a eue à faire inviter Ariel Sharon en France, il me semble paradoxalement que cela a été plus facile en Tunisie" a déclaré Gil Taieb qui accompagnait la délégation.

Pourtant comme en témoignent certains blogs* il reste encore du chemin à parcourir : "Je crois profondément dans la paix entre Arabes et israéliens. Je crois que cette paix est inéluctable. Je crois que les ennemis d'hier seront les partenaires de demain.

Mais je n'accepte pas qu'un représentant de l'État d'Israël, de surcroît son ministre des affaires étrangères, malgré ses origines tunisiennes, foule le sol de mon pays alors que le sien opprime, torture et tue nos frères et les prive de leur droit inaliénable de vivre librement dans un État indépendant" indiquait un bloggeur outré.

Et alors que M.Shalom affirmait que "la Tunisie est un pays beau et prospère avec lequel je serais heureux de renouer des relations diplomatiques", lors de son allocution générale, citant ensuite un proverbe arabe selon lequel : "le temps passe aussi vite que le sable entre les doigts", pour inciter "Tunis à saisir la main tendue par Israël" et "ne pas attendre la résolution du conflit pour établir des relations diplomatiques", certains Tunisiens se révoltaient de cette démarche bien trop pacifique à leur goût y voyant là une ruse de plus pour "Ouvrir la voie au rétablissement des relations diplomatiques avec la Tunisie et d'autres pays arabes afin de normaliser la présence d'Israël dans le "champ arabe" et le sortir de son isolement international. Une véritable insulte à notre intelligence et un affront à notre dignité d'êtres humains, de Tunisiens et d'Arabes".
Et de mettre en garde :
"Et rappelez-vous que si l'Afrique du Sud, régime raciste et fasciste, a capitulé, c'est en grande part grâce à l'isolement dans lequel l'a maintenu, jusqu'à la dernière minute, la communauté internationale. Israël, régime raciste et fasciste, reconnaîtra les droits légitimes et historiques des Palestiniens, grâce notamment à l'isolement dans lequel nous, communauté internationale, le maintiendrons…" A bon entendeur salut.

http://www.guysen.com/articles.php?sid=3901

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le vendredi 18 novembre 2005 - 22h24:

Tunisie-Israël : bidonnage et diplomatie
TUNISIE - 13 novembre 2005 - par ABDELAZIZ BARROUHI

Est-ce de l'Histoire ? Est-ce un brûlot fait de bric et de broc au service d'une campagne israélienne de désinformation ? Telles sont les questions que soulève le livre de l'Israélien Michael Menachem Laskier intitulé Israel and the Maghreb : from Statehood to Oslo (« Israël et le Maghreb : de la fondation de l'État à Oslo », University Press of Florida, 2004). Les affirmations de l'auteur à propos de la Tunisie ont été reprises dans deux articles parus dans J.A.I. (nos 2327-2328 et 2329).
Laskier parle d'une « connexion israélo-tunisienne » dans laquelle seraient impliqués plusieurs dirigeants tunisiens lors de la lutte pour l'indépendance et après. Un lecteur de J.A.I. a écrit à la rédaction pour tirer la conclusion, hâtive, qu'Habib Bourguiba et ses compagnons étaient « dévoués » à Israël. D'autres lecteurs se demandent si ce livre n'est pas destiné à fabriquer une généalogie pour « banaliser » une prochaine normalisation tuniso-israélienne.

Une telle « connexion » a-t-elle jamais existé ? La question s'impose vu la personnalité et les sources de l'auteur. Laskier enseigne à l'université Bar-Ilan, fondée en Israël par des rabbins, et réputée bastion de l'orthodoxie sioniste. Ses sources sont essentiellement des archives d'agents israéliens, surtout diplomatiques. De ce fait, son livre ne pouvait être qu'unilatéral et biaisé.


C'est pourquoi nous avons recueilli les témoignages des Tunisiens cités ou des membres de leurs familles ainsi que d'anciens lieutenants de Bourguiba, tous bien avertis de l'époque 1952-1987. Conclusion : la plupart des contacts secrets avec des officiels israéliens rapportés par Laskier n'auraient pas eu lieu.

Au préalable, il est un amalgame que l'on retrouve à longueur de pages dans le livre de Laskier et auquel il faut tordre le cou parce qu'il ne peut que justifier l'antisémitisme. Il s'agit du dogme israélien qui suggère qu'un contact avec un juif, quelle que soit sa nationalité, est assimilable à un contact avec un Israélien, voire à un acte politique en direction de l'État d'Israël. C'est dans cette catégorie que tombent les contacts avec les dirigeants non israéliens du Congrès juif mondial (CJM) à qui Bourguiba ou ses lieutenants ont accordé quelques rares audiences entre 1955 et 1966. Nos sources tunisiennes les confirment, mais nous considérons qu'ils sont sans rapport avec l'État Israël. Le CJM à l'époque disait s'occuper des communautés juives dans le monde, sauf celle d'Israël, et se distinguait nettement de l'Organisation sioniste mondiale et de l'Agence juive directement impliquées dans la colonisation de la Palestine.


Le président du CJM, Nahum Goldman, alors citoyen américain, n'était pas en odeur de sainteté auprès des dirigeants israéliens parce qu'il ne partageait pas leurs visions expansionnistes et dénonçait l'injustice faite aux Palestiniens. Son adjoint anglais Alex Easterman, secrétaire politique à la section britannique, venait s'enquérir du sort de la communauté juive de Tunisie au lendemain de l'indépendance jusqu'au jour où, en 1966, il a tenté de se poser en médiateur avec Israël. Cela a été sa dernière audience.

Laskier écrit aussi que Bourguiba, alors sans titre officiel, aurait eu un entretien à Paris le 6 février 1956 avec Jacob Tsur, ambassadeur d'Israël. Les ex-lieutenants de Bourguiba que nous avons interrogés n'ont aucun souvenir d'une telle entrevue, à six semaines de l'indépendance.

Selon Laskier, feu Bahi Ladgham, dirigeant du parti nationaliste du Néo-Destour à l'époque, aurait rencontré, le 25 juin 1952, Gideon Raphael, chef de la mission d'Israël auprès de l'ONU à New York, qui aurait également rencontré feu Salah Ben Youssef, alors numéro deux du Néo-Destour, le 9 février 1953. Abderrahman Ladgham exclut qu'un tel contact avec son père ait eu lieu (voir l'encadré ci-contre). Ahmed Ben Salah qui, entre 1952 et 1954, était le point de passage obligé de ces lettres sous le couvert de ses fonctions au sein de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à Bruxelles, est lui aussi formel. « Je lisais toutes les lettres venant de New York ou de Tunis, nous a-t-il confié, et il n'y était pas question de rencontres avec un diplomate israélien. » Ahmed Mestiri, l'un des principaux dirigeants nationalistes, va dans le même sens. « Jamais je n'ai vu un rapport relatant une rencontre à New York avec un représentant du gouvernement israélien, que ce soit à propos de Ladgham ou de Salah Ben Youssef, nous a-t-il assuré. Je ne crois pas qu'ils pouvaient se permettre de le faire. »

Un autre exemple de ce qui paraît relever du « bidonnage » des agents diplomatiques est la note, datée du 8 avril 1957, envoyée au ministère israélien des Affaires étrangères par Arye Ilan, membre de la mission d'Israël auprès de l'ONU à New York. Il y prétend avoir rencontré, à deux reprises, Ahmed Mestiri, alors secrétaire d'État à la Justice. « C'est une contre-vérité, nous a déclaré Mestiri. Je ne suis pas allé à New York en 1957, et je n'ai pas rencontré cette personne dont j'entends parler pour la première fois... Je n'ai jamais rencontré un responsable israélien. » Ce n'est en effet qu'en février 1958 que Mestiri s'est rendu à New York pour les débats de l'ONU sur le bombardement du village de Sakiet Sidi Youssef par l'armée française. Laskier rapporte aussi qu'Ahmed Mestiri avait assisté à une audience accordée par Bourguiba à Easterman en mars 1966 à Tunis. « C'est impossible, répond Mestiri. En mars 1966, j'étais encore ambassadeur à Alger, et je suis rentré à Tunis en juillet. »

Ben Salah, membre du secrétariat de la CISL (1952-1954) puis secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT, 1955-1956), dément quant à lui avoir entretenu des rapports avec des syndicalistes israéliens ou avec Elie Cohen-Hadria (voir l'encadré page 124).

Toujours selon Laskier, feu Hedi Nouira, alors ministre des Finances, aurait rencontré l'ambassadeur d'Israël à Paris en octobre 1956 pour quémander l'aide d'experts israéliens pour mettre en place des coopératives agricoles en Tunisie. C'est invraisemblable, la question des coopératives n'étant apparue à l'ordre du jour que plusieurs années plus tard.


Le cas de Mohamed Masmoudi, qui, selon Laskier, aurait eu plusieurs rencontres avec les ambassadeurs d'Israël à Paris où il était en poste en 1955-1956 et 1965-1966, est toutefois troublant. Au moment de notre enquête, son fils Habib nous a indiqué qu'il séjournait dans les pays du Golfe, et c'est là qu'il lui a fait parvenir les articles de J.A.I. sur le livre de Laskier. Nous n'avons pas pu obtenir de réaction écrite de sa part.

D'après des témoignages concordants, Masmoudi menait à Paris une vie où s'entremêlaient diplomatie, business et soirées mondaines, et il pouvait avoir rencontré des agents israéliens. Selon un proche du centre du pouvoir qui l'a bien connu, « Masmoudi n'a jamais été missionné par Bourguiba, mais il y allait quand même, car on l'invitait soi-disant pour recueillir ses idées. Lorsque nous lui en faisions la remarque, il nous disait que c'était pour s'informer ».

Quoi qu'il en soit, on est loin d'une prétendue connexion israélo-tunisienne. D'abord, parce que tous les témoins interrogés sont formels : il n'y avait pas de politique de Bourguiba consistant à traiter sous la table avec l'État d'Israël tout en soutenant la lutte de libération des Palestiniens. Ensuite, parce que la plupart des affirmations de Laskier ne tiennent pas la route. Sans doute des agents israéliens ont-ils tenté d'approcher Bourguiba et ses lieutenants avec pour objectif principal de les « instrumentaliser » dans le conflit israélo-arabe. Bourguiba a proposé en 1965 une stratégie pour les Palestiniens qui aurait permis une solution pacifique sur la base du plan de partage des Nations unies de 1947. Cette stratégie fut paradoxalement mal accueillie par les dirigeants israéliens de l'époque. Tout ce qui les intéressait, c'était d'attiser sa rivalité avec le président égyptien Gamal Abdel Nasser, « bête noire » de l'État hébreu.

Il n'est pas non plus exclu que des Israéliens aient monté en épingle des rencontres fortuites à l'occasion de cérémonies ou lors de réceptions chez des parties tierces à Paris. Par la suite, ces agents ont cédé au péché mignon consistant à rédiger à l'usage de leurs supérieurs des notes diplomatiques qui s'apparentent à de la fanfaronnade et dont des archivistes font aujourd'hui un moyen de désinformation.


Reste à savoir à quoi sert ce bidonnage en 2005. Les objectifs déclarés de la diplomatie israélienne sont désormais de renforcer la colonisation en Cisjordanie et d'obtenir une normalisation des relations avec les pays arabes et musulmans. Affaiblis dans un monde unipolaire dominé par les États-Unis alliés d'Israël, ces pays vont-ils brader la dernière carte qui leur reste pour faire collectivement pression sur Israël et l'amener à évacuer tous les territoires palestiniens dans le cadre d'une solution pacifique ? Abdelaziz Barrouhi

http://www.lintelligent.com/pays/tunisie/gabarit_art.asp?art_cle=LIN13115tuniseitamo0

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le mercredi 16 novembre 2005 - 17h31:

Le mercredi 16 novembre 2005


Israël profite du sommet pour accélérer la normalisation avec Tunis

Hamida BEN SALAH

Agence France-Presse

TUNIS

Israël a mis à profit le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) pour presser la Tunisie de normaliser leurs relations, dans le sillage de son retrait historique de la bande de Gaza.

"Pourquoi attendre un règlement final du conflit? La Tunisie pourrait dès maintenant rétablir ses relations avec Israël, surtout après le retrait de la bande de Gaza", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Ben Dor.

M. Ben Dor membre de la délégation dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, au SMSI ouvert mercredi à Tunis, a estimé qu'une évolution des rapports permettrait à la Tunisie de mieux aider au processus de paix israélo-palestinien.

"Cela donnerait des possibilités plus grandes à la Tunisie de faciliter le processus de paix", a souligné le porte-parole. "Rien n'empêche cette évolution", a-t-il ajouté, d'autant que la Tunisie n'a "pas de conflit direct" avec Israël.

M. Shalom s'est entretenu, en marge du sommet, avec le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a demandé une accélération des négociations de paix.

M. Abbas, selon M. Ben Dor, s'est dit heureux de cette rencontre et a approuvé les efforts d'Israël de développer ses relations avec les pays arabes et musulmans.

Cette entrevue d'une trentaine de minutes --la première de M. Abbas avec un dirigeant israélien depuis une rencontre le Premier ministre israélien Ariel Sharon en juin dernier-- est intervenue au lendemain d'un accord de principe sur l'ouverture des frontières de la bande de Gaza avec l'Egypte.

Elle a eu lieu en présence du président Ely Ould Mohamed Vall de Mauritanie, unique pays du Maghreb à entretenir des relations pleines et inninterrompues avec Israël, depuis 1999.

Selon son porte-parole, M. Shalom aura, également en marge du SMSI, une entrevue jeudi avec son homologue tunisien, Abdelwahab Abdallah, et d'autres membres du gouvernement tunisien.

La Tunisie n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël et la visite de dirigeants israéliens en Tunisie est perçue comme un pas vers la normalisation des relations.

Les deux pays avaient échangé en 1994 des "bureaux d'intérêts", dont l'activité avait été gelée à l'initiative de Tunis, en 2000, pour protester contre la repression de l'Intifada palestinienne la même année.

L'annonce, en février dernier, d'une invitation au SMSI du Premier ministre israélien Ariel Sharon, souvent qualifié par l'opposition comme "un criminel de guerre" et le "bourreau des Palestiniens", avait suscité de vives protestations au sein de l'opinion publique tunisienne.

Tunis a souligné que la visite d'officiels israéliens se déroule dans le cadre du SMSI organisé par l'Onu, dont Israël est membre.

La Tunisie accueille des visiteurs israéliens notamment lors du pélerinage annuel à la synagogue de la Ghriba, le plus ancien lieu de culte juif en Afrique, à Djerba, île touristique du Sud tunisien.

L'avion de la compagnie israélienne transportant la délégation conduite par M. Shalom, forte de cent-cinquante personnes, avait symboliquement atteri mardi sur cette île où vivent la majorité des deux mille membres de la communauté juive de Tunisie.

La délégation israélienne, qui comprend plusieurs députés originaires de Tunisie, a reçu un accueil enthousiaste à Djerba. "C'est une première impression grandiose", a commenté M. Ben Dor, saluant notamment "la liberté de culte" dont jouissent les juifs en Tunisie.

M. Shalom se rendra jeudi à Gabès, sa ville natale, à 400 km au sud de Tunis, en compagnie de membres de sa famille, dont sa mère Mariam.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le mardi 15 novembre 2005 - 23h22:

Rabi i qamel.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le mardi 15 novembre 2005 - 17h26:

VISITE HISTORIQUE !!

le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom est arrivé mardi en Tunisie pour une visite sans précédent dans ce pays où il doit participer au Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), a indiqué un dirigeant de la communauté juive tunisienne.
L'avion de M. Shalom a atteri peu après 11H00 (10H00 GMT) à l'aéroport international de l'île de Djerba (Sud) transportant une délégation de 150 personnes, a indiqué à l'AFP René Trabelsi, fils du chef de la communauté juive à Djerba.
La Tunisie n'entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. Accompagné de membres de sa famille originaire de la ville méridionale tunisienne de Gabès, M. Shalom devait se recueillir à la synagoge de la Ghriba, à Djerba, plus ancien lieu de culte juif en Afrique. M. Trablesi, qui remplace son père, Pérez Trabelsi, souffrant, a exprimé "le bonheur" des juifs de Tunisie d'accueillir la délégation israélienne. "Nous sommes très heureux de les accueillir. Ils ont voulu venir et on est très contents de les voir ici", a dit M. Trabelsi, joint au téléphone depuis Tunis.
La délégation israélienne devait ensuite participer à une réception en présence de membres de la communauté juive tunisienne, forte d'environ deux mille personnes, notamment le Grand rabbin de Tunis, avant de gagner la capitale mardi après-midi. M. Shalom devrait aussi effectuer une visite privée à Gabès, sa ville natale, à 400 km au sud de Tunis, en compagnie de membres de sa famille, a indiqué M. Trabelsi.
Le ministre israélien conduira mercredi au SMSI la délégation de son pays, dans laquelle figure la ministre des Communications, Dalia Itzhik. Cette visite de hauts représentants israéliens en Tunisie est perçue comme un pas vers la normalisation des rapports bilatéraux. Les deux pays avaient échangé en 1994 des "bureaux d'intérêts", dont l'activité avait été gelée à l'initiative de Tunis, en 2000, pour protester contre la répression de l'Intifada palestinienne en 2000.
L'annonce, en février dernier, d'une invitation au SMSI du Premier ministre israélien Ariel Sharon, souvent qualifié par l'opposition comme "un criminel de guerre" et le "bourreau des Palestiniens", avait suscité de vives protestations d'une partie de l'opinion publique.Le 10 novembre, les enseignants se sont mis en grève pour dénoncer la venue d'officiels israéliens. Les autorités tunisiennes ont souligné que cette visite se déroule dans le cadre du SMSI organisé par l'Onu, dont Israël est membre.Le venue de M. Shalom a été précédé par une rencontre avec son homologue tunisien Abdelwahab Abdallah, en septembre dernier à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est également attendu à Tunis. Aucune indication n'a filtré sur une éventuelle rencontre palestino-israélienne en marge du SMSi

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-26066920@7-58,0.html

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le mardi 25 octobre 2005 - 18h16:

A Passionata et à mes jeunes compatriotes tunisiens,

Je ne suis pas de votre génération, c'est pourquoi je me permets d'éclaircir un point mentionné dans votre commentaire. Vous dites: “pourquoi faut-il mélanger la religion avec d'autres sujets?” Ma foi, les Juifs sont différents du monde, justement à cause de la religion. Je ne veux pas dire par là que ma religion juive passe avant tout, mais pour comprendre les Juifs il faut se rappeler que les Juifs ont un seul petit pays minuscule et une religion de laquelle presque toutes les grandes religions se sont inspirées.

Les Musulmans ont plusieurs pays et des étendues presqu’à l’infini et en plus ils veulent s'acquérir encore des terres de ce petit Israël, pour la seule raison que lorsque le peuple d’Israël avait perdu le pays aux Romains et avait été pris en esclavage et déporté, les Arabes avaient pris sa place dans ce petit pays. Vous voyez un peu l’injustice. Je veux bien me sentir à l’aise avec tous les Arabes et avec mes compatriotes tunisiens, comme vous. Ma famille a résidé en Tunisie pendant des siècles et il va de soi de dire que c’était bien avant les Français et encore avant les conquêtes arabes. Malgré notre ancienneté en Tunisie et nos droits sur ce pays, je dis merci à tous les Tunisiens de nous avoir hébergé pendant des siècles et nous n’avons aucune prétention de nous approprier la terre de la Tunisie, comme le font aujourd’hui les Arabes nés en Palestine qui ont des prétentions sur les territoires d’Israel au lieu de dire : “Beshfa Alik Ya Hbibi Ya Rsoula”

Vous voyez un peu les choses éclaircies par un compatriote qui parle le même language que vos parents et vos grands-parents. Encore permettez-moi de vous dire que 95 % des Tunisiens ne sont pas arabes mais des convertis a l’Islam et à l’arabe comme l’avait dit Bourguiba: “je suis Meslem Beseif.” Vous voyez, nous les Juifs tunisiens avons préféré payer des tributs pour notre protection (Dhimma) et ne pas nous convertir à l’Islam. J’espère qu’avec ce petit éclaircissement vous allez mieux comprendre les Juifs. “Beslama, Outesbah Outerbah Ya bent Ebladi”

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le mercredi 28 septembre 2005 - 19h04:

Shalom Silvan !
ISRAËL - 25 octobre 2005- par RIDHA KÉFI, CORRESPONDANT À TUNIS


C’est finalement le ministre israélien des Affaires étrangères, originaire de Tunisie, et non Ariel Sharon, qui représentera son pays à la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information, du 16 au 18 novembre, à Tunis.

Contrairement à ce qui avait été annoncé en février dernier par les autorités israéliennes (voir J.A.I. n° 2304), Ariel Sharon ne représentera pas son pays à la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l'information (SMSI), qui se tiendra à Tunis, du 16 au 18 novembre. La raison principale qui a amené le Premier ministre israélien à changer d'avis est un « classique » du genre : les Tunisiens n'ont pas accepté que ses nombreux gardes du corps israéliens conservent leurs armes et assurent presque seuls sa sécurité. Les Israéliens, de leur côté, ont refusé que la sécurité de leur Premier ministre soit assurée, pour l'essentiel, par les services tunisiens.
Une délégation israélienne sera néanmoins présente à cette réunion internationale organisée sous les auspices des Nations unies. Elle sera conduite par le ministre des Affaires étrangères Silvan Shalom et comprendra, entre autres responsables, la ministre des Communications, Dalia Itzhik.

« Ariel Sharon a reçu une invitation personnelle du président Ben Ali. Il l'a acceptée dans un premier temps. Mais il a dû malheureusement la décliner, car le désengagement [de Gaza] et tout ce qui s' est ensuivi exigeaient sa présence en Israël », a déclaré, le 20 septembre, Igor Palmor. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, qui s'exprimait au micro de David Sebban, de radio Kol Israël, a ajouté qu'« on ne peut pas minimiser l'importance de cet événement. Car il n'y a jamais eu, auparavant, une visite d'un ministre israélien des Affaires étrangères en Tunisie, même dans un cadre multilatéral, comme ce sera cette fois le cas. Il n'y a jamais eu, a fortiori, une visite [officielle israélienne en Tunisie] avec un aspect aussi personnel, puisque Silvan Shalon est originaire de Tunisie et qu'il rencontrera sûrement, à cette occasion, la communauté juive dans ce pays. Ce sera un événement émouvant. »

Revenant de Tunis, où il a participé, à la tête d'une délégation de cinq responsables israéliens, à une réunion préparatoire du SMSI au cours de laquelle il a eu « un entretien très intéressant et très professionnel avec le comité d'organisation », Igor Palmor a également annoncé que « le président Ben Ali avait été invité à venir un jour en Israël en hôte personnel de Sharon ». La veille, le 19 septembre, les chefs de la diplomatie israélienne et tunisienne s'étaient rencontrés pendant près d'une heure, au siège des Nations unies, à New York. « Abdelwaheb Abdallah a indiqué que son pays était modéré et ne serait donc certainement pas le dernier État arabe à instaurer des relations diplomatiques avec Israël », a annoncé l'agence israélienne Aroutz 7.

Les relations tuniso-israéliennes ont connu un véritable dégel au lendemain de l'élection du président de la communauté juive de Tunisie, l'homme d'affaires Roger Bismuth, à la Chambre des conseillers, qui a tenu sa première séance le 16 août dernier. « Je suis très ému et fier d'avoir été élu dans cette institution parlementaire, une illustration de la politique d'ouverture et de tolérance qui caractérise la Tunisie », avait alors déclaré ce sexagénaire, qui a fait état de « la grande répercussion » qu'a eue à l'étranger, notamment aux États-Unis et en France, son élection à la seconde Chambre tunisienne. « Les félicitations étaient surtout adressées au président Ben Ali, qui a permis l'élection d'un juif au sein de cette instance », avait-il fait également observer. Parmi les nombreuses lettres de félicitations, l'intéressé aimait à citer celles du président du Comité juif américain, Robert Goodkind, et du président du Congrès juif européen, Pierre Besnainou, qui ont beaucoup loué le geste de la Tunisie.

Autre signe d'une volonté commune de normalisation : une délégation israélienne a participé, du 5 au 9 septembre, aux côtés de quelque 900 délégués scouts venant de 124 pays, à la 37e Conférence mondiale du scoutisme, qui a eu lieu dans la Médina de Yasmine-Hammamet, un complexe touristico-culturel comprenant une mosquée, une synagogue et une cathédrale (à 60 km au sud de Tunis).

Tunis et Tel-Aviv avaient noué des relations diplomatiques minimales avec l'ouverture, en 1996, de bureaux de liaison, l'un à Tunis, l'autre à Tel-Aviv -, la Tunisie ne reconnaissant pas Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. Ce début de normalisation fut cependant interrompu au lendemain de l'arrêt du processus de paix et du déclenchement de la seconde Intifada, en septembre 2000. Tunis avait alors rappelé son diplomate accrédité en Israël et fermé son bureau de liaison. Tel-Aviv ne tarda pas à en faire de même.

Les contacts entre les deux pays n'ont pas cessé pour autant, et les ministres des Affaires étrangères ont continué à se parler en marge des réunions internationales. Mais il a fallu attendre l'invitation adressée par Ben Ali à Sharon pour voir les relations reprendre enfin officiellement. La publication du texte de cette invitation par les journaux israéliens avait suscité, en février dernier, de vives critiques dans les milieux de l'opposition et les cercles intellectuels et estudiantins à Tunis. Depuis, les choses semblent être rentrées dans l'ordre. Aussi continue-t-on, à Tel-Aviv, à citer la Tunisie parmi les dix pays arabes et musulmans avec lesquels l'État hébreu pourrait établir bientôt des relations diplomatiques pleines.


http://www.lintelligent.com/gabarits/articleJAI_online.asp?art_cle=LIN25105shalonavlis0

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Rencontres new-yorkaises
TUNISIE - 25 octobre 2005 -

En marge du récent sommet de l'ONU (New York, 14-16 septembre), Abdelwaheb Abdallah, le ministre tunisien des Affaires étrangères, a rencontré Silvan Shalom, son homologue israélien. Le 15 septembre, il a par ailleurs assisté au vernissage d'une exposition consacrée au « Dialogue islamo-juif avec la Tunisie ». Il y a été accueilli par Israel Singer, le président du Congrès juif mondial (CJM), et ses adjoints pour l'Amérique (Evelyn Sommer) et l'Europe (Pierre Besnainou). Ce dernier est natif de Tunisie


http://www.lintelligent.com/pays/tunisie/gabarit_art.asp?art_cle=LIN25105rencosesiak0

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Israël doit indemniser la Tunisie pour le bombardement de Hammam-Chott (presse)
AFP 23.09.05 | 17h25


un hebdomadaire tunisien d'opposition a estimé vendredi qu'Israël doit indemniser la Tunisie pour les pertes causées lors d'un raid aérien sur ce pays en 1985 qui avait fait soixante-huit morts et une centaine de blessés tunisiens et palestiniens.L'hebdomadaire de langue arabe Al-Maoukif a rappelé qu'Israël doit procéder à un dédommagement en application de la résolution 573 du Conseil de sécurité de l'Onu, adoptée au lendemain du raid israélien contre la localité de Hammam-Chott, au sud de Tunis.68 personnes avaient été tuées et une centaine d'autres blessées le 1er octobre 1985 lors d'un raid de l'aviation israélienne sur cette banlieue résidentielle où étaient installés le QG de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) et les bureaux de son chef Yasser Arafat, qui vécut douze années en exil en Tunisie avant de s'installer à Gaza en 1994.Une cérémonie commémorative est organisée chaque année au cimetière d'Hammam-Chot, à 15 km au sud de la capitale.Al-Maoukif, organe du Parti démocratique progressiste (PDP, légal) commentait la rencontre, lundi dernier à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'Onu, des ministres tunisien et israélien des Affaires étrangères, Abdelwahab Abdallah et Sylvan Shalom, dont les médias officiels n'ont pas rendu compte."Si l'époque de la solidarité arabe officielle avec la cause palestinienne est bien révolue, il serait utile de rappeler à nos gouvernants la nécessité de protéger nos intérêts strictement nationaux", écrit Al-Maoukif.L'invitation lancée en février au Premier ministre israélien Ariel Sharon à participer au Sommet mondial sur la société de l'information, en novembre à Tunis, avait suscité des protestations en Tunisie où des contestataires avaient évoqué le raid sur Hammam-Chott.Le rapprochement entre Israël et des pays arabes et musulmans, dont la Tunisie, intervient dans le sillage du retrait d'Israël de la bande de Gaza après 38 ans d'occupation.

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-25738572@7-58,0.html

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Chronique d'une relation discrète (suite) TUNISIE - 28 septembre 2005 - par RIDHA KÉFI


Après la présentation des grandes lignes de l'ouvrage de Michael M. Laskier retraçant l'histoire du dialogue entre les deux pays (voir J.A.I. n° 2327-2328), voici le récit détaillé des contacts officieux et de l'émigration juive.

L es premiers contacts entre nationalistes tunisiens et dirigeants israéliens remontent à l'été 1952. Ils ont probablement été arrangés par deux Américains : le sénateur Herbert H. Lehman et le membre du Congrès Emmanuel Celler, tous deux de New York. Ils ont commencé, en tout cas, après que les deux parlementaires eurent introduit Bahi Ladgham, alors membre influent du bureau politique du Néo-Destour et futur Premier ministre de la Tunisie, auprès de Merdechai Namit, chef de la Fédération des travailleurs israéliens (Histadrout), et de Gide'on Rafael, de la mission israélienne auprès des Nations unies.
Ainsi donc, le 25 juin 1952 - alors qu'Asiatiques et Latino-Américains essayent de faire aboutir à l'ONU la question de la souveraineté tunisienne -, Bahi Ladgham rencontre à New York Gide'on Rafael, qui saisit l'occasion pour soulever le problème des juifs tunisiens, surtout à la lumière des incidents survenus du 14 au 16 juin 1952 : boutiques mises à sac, biens saccagés et, plus grave, assassinat d'un jeune israélite dans le quartier juif de Tunis. Ladgham assure Rafael que les membres du Néo-Destour ont toujours encouragé une entente entre juifs et musulmans et se sont fermement opposés à toute forme d'extrémisme. Il se garde cependant de soulever la question d'un possible soutien d'Israël aux aspirations nationales tunisiennes à l'ONU. Il se contente d'expliquer que le Néo-Destour est partisan d'une politique de coopération entre les Arabes et l'Occident et appelle à la paix avec Israël. Il promet aussi qu'une fois indépendante la Tunisie permettrait une émigration sans limitation des juifs vers Israël, s'opposerait au boycottage politique et économique d'Israël par les Arabes et pourrait même servir de médiateur entre Arabes et Israéliens.

Le 9 février 1953, Rafael rencontre Salah Ben Youssef, membre fondateur du Néo-Destour et, depuis le milieu des années 1950, adversaire politique de Bourguiba. C'est lui qui a sollicité la rencontre, mais, à la différence de Ladgham, il reproche à Israël de n'avoir pas soutenu le bloc asiatique et latino-américain à l'ONU *, alors que le Néo-Destour était l'unique mouvement dans le monde arabe à avoir affiché une attitude positive à l'égard d'Israël.

Hédi Nouira, qui avait remplacé Bourguiba comme secrétaire général du Néo-Destour après l'exil de ce dernier au Caire, est l'un des mieux disposés à l'égard d'Israël. Interviewé en avril 1953 dans son bureau de la Casbah, à Tunis, par le journaliste israélien Amos Eilon, le futur Premier ministre cherche à dissiper les craintes israéliennes à propos du nationalisme tunisien, parle avec confiance des futures relations tuniso-israéliennes et écarte la possibilité d'un alignement du Néo-Destour sur la politique anti-israélienne de boycottage politique et économique, allant jusqu'à émettre des doutes sur la possibilité que la Tunisie puisse rejoindre un jour la Ligue arabe. Nouira pense qu'il est plus prudent pour la Tunisie de participer aux efforts de paix au Proche-Orient (Ha'aretz, 10 avril 1953).

Les rencontres entre Habib Bourguiba et Alex Easterman, membre du Congrès juif mondial, commencent en août 1954 au château de la Ferté, près de Paris, où le leader du Néo-Destour est assigné à résidence. Durant la première rencontre, le 9 août, Bourguiba affirme que la Tunisie n'a d'autre choix que de rejoindre bientôt la Ligue arabe, mais prie son interlocuteur de ne pas interpréter cette déclaration comme une adhésion à la ligne de cette organisation vis-à-vis d'Israël. Le leader tunisien fait aussi remarquer que, en tant qu'observateur extérieur, il pouvait s'identifier au sionisme israélien, mais que, en tant qu'Arabe, il considère Israël comme un avant-poste de la colonisation : une entité étrangère responsable de l'usurpation de la terre de Palestine et de l'expulsion de ses habitants arabes. Bourguiba précise cependant que la Tunisie ne s'alignera pas, pour des raisons pragmatiques, sur les forces qui appellent à la destruction d'Israël. L'objectif de son pays étant de promouvoir la paix au Moyen-Orient et en Méditerranée, son entrée à la Ligue arabe pourrait lui permettre d'exercer une influence modératrice dans cette direction.

Easterman sort de cette rencontre avec la ferme conviction que Bourguiba veut observer une stricte neutralité dans le conflit israélo-arabe. C'est en tout cas ce qu'il explique dans ses notes au Premier ministre et ministre des Affaires étrangères israélien Moshe Sharett. Ces rencontres non officielles, intermittentes, directes et indirectes, entre Tunisiens et Israéliens se poursuivent jusqu'en 1956. Elles sont entreprises avec l'approbation des Français, qui ne trouvent rien à redire aussi longtemps qu'elles restent infructueuses et ne sont pas conduites dans leur dos.

À partir de 1955, date de l'octroi de l'autonomie interne à la Tunisie, qui préfigure l'indépendance totale du pays, les membres du gouvernement israélien, aussi bien que les diplomates israéliens à Paris, commencent à courtiser le Néo-Destour. En parallèle, dès le début de la phase de l'autonomie, des juifs tunisiens issus de l'élite de gauche et liés au Néo-Destour ou à certains membres de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) jouent le rôle de médiateurs entre la Tunisie et Israël. C'est le cas notamment d'Elie Cohen-Hadria, représentant des socialistes français à Tunis, qui jouissait d'une bonne réputation au sein du Histadrout et de la direction du parti travailliste israélien Mapaï.

Cohen-Hadria contacte d'abord Mohamed Masmoudi, secrétaire d'État dans le gouvernement de transition présidé par Tahar Ben Ammar et futur chef de la diplomatie (1970-1974). Il évoque avec lui la possibilité d'établir des relations entre l'UGTT et le Histadrout. Masmoudi n'accepte ni ne rejette la proposition, suggérant seulement d'attendre le congrès du Néo-Destour - il ne s'était pas réuni depuis 1937 - où les projets communs israélo-tunisiens seraient plus sérieusement discutés.

Cohen-Hadria relève la même hésitation chez Aziz Djellouli, influent homme d'affaires et membre du même gouvernement, qui ne cache pas son désir de visiter Israël dans le cadre d'une mission d'observation pour prendre connaissance directement des projets industriels et étudier l'investissement financier, les méthodes d'irrigation et les politiques d'implantation des populations. Djellouli insiste cependant sur la nécessité d'entourer cette visite du secret absolu afin de ne pas susciter l'ire de certains États arabes.

La rencontre de Cohen-Hadria avec Ahmed Ben Salah n'est pas plus fructueuse. Le leader syndicaliste, qui a adhéré au Néo-Destour dans les années 1940 avant de s'engager plus tard dans l'UGTT, vient d'être élu, en cette année 1954, secrétaire général de la centrale ouvrière - il occupera plus tard les fonctions de ministre du Plan dans le gouvernement de Bourguiba et sera directement responsable de plusieurs plans de développement. Ben Salah explique à Cohen-Hadria les difficultés qu'il a rencontrées à mentionner le nom d'Israël dans le journal Esprit, l'un des organes du Néo-Destour dont il était le responsable. Ben Salah déclare cependant qu'il est prêt, malgré tout, à publier photos, documents et articles sur l'organisation sociale des kibboutzim (ferme collective) et moshavim (coopérative agricole de petits propriétaires terriens) israéliens. Il demande aussi à Cohen-Hadria de le mettre en contact avec les leaders du Histadrout. Il veut demander à ces derniers de soutenir la candidature de la Tunisie à l'organisation de la conférence de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres, basée à Bruxelles), prévue en 1957. Il promet d'y inviter officiellement une délégation du Histadrout, en dépit du tollé qu'une telle invitation pourrait provoquer au sein des délégations syndicales arabes.

En février 1956, alors que les nationalistes tunisiens sont en train de mettre au point les derniers détails de l'accord pour recouvrer leur entière souveraineté, l'ambassade d'Israël à Paris saisit l'occasion de leur présence dans la capitale française pour nouer de nouveaux contacts. C'est l'ambassadeur Ya'akov Tsur qui est chargé d'organiser ces rencontres. Ainsi, de février 1956 jusqu'au déclenchement de la guerre de Suez, huit mois plus tard, Tsur confère avec Habib Bourguiba et ses plus proches collaborateurs, dont Masmoudi et Hassan Belkhodja. Ce dernier est alors le représentant permanent du Néo-Destour à Paris.

Lors de sa première rencontre avec Bourguiba, le 6 février, Tsur dit la joie qu'il ressent de parler avec le leader du Néo-Destour, que le gouvernement israélien considère comme le représentant d'un nouveau courant de pensée arabe. Bourguiba oriente la discussion vers ses problèmes avec Salah Ben Youssef, son grand rival, qui avait obtenu l'asile politique au Caire. Bourguiba qualifie Nasser de « mégalomane » oeuvrant à la déstabilisation des leaders arabes progressistes. « Je connais bien les Égyptiens, explique Bourguiba. Je n'ai jamais vu autant de misère et de pauvreté [durant ma période d'exil là-bas]. Malgré tout cela, les Égyptiens financent Ben Youssef et ses amis. » Bourguiba et Tsur tombent d'accord sur le fait que l'accord militaire signé en septembre 1955 entre l'Égypte et l'Union soviétique constitue un danger aussi bien pour Israël que la Tunisie, le Tunisien craignant sérieusement qu'une partie des armes ne parvienne jusqu'au Maghreb et n'aggrave l'instabilité de la région.

Bourguiba ne manque pas de relever que la guerre de 1948 et la naissance d'Israël sont à l'origine de la situation pénible des réfugiés palestiniens : « Cette grande injustice accable le monde arabe. » Mais il n'en rend pas moins hommage à Israël, qui a su « accomplir son destin national », tout en critiquant les leaders arabes, qui n'ont pas fait montre de pragmatisme : « La guerre ne les mènera nulle part. [...] Si j'avais écouté les franges extrémistes de mon propre camp et rejeté l'idée d'un accord avec la France, rien n'aurait pu être accompli en Tunisie. » Bourguiba a aussi loué, au passage, Pierre Mendès France, l'ancien Premier ministre français « d'origine juive », « ce grand homme auquel le peuple tunisien vouera toujours une grande admiration, qui a osé démolir le mur séparant les Français et les Tunisiens ».

Bourguiba ayant écarté la possibilité de nouer des relations diplomatiques avec Israël à cause des « pressions politiques exercées par les extrémistes », la conversation s'oriente sur les potentialités de coopération économique entre les deux pays, notamment dans les domaines technique et agricole. Mais « tous les arrangements futurs devront demeurer non officiels », précise le Tunisien.

Des réunions entre Tsur et Masmoudi ont lieu durant les mois suivant l'indépendance de la Tunisie. Le jeune vice-Premier ministre - il a alors 31 ans - nourrit envers Israël des sentiments contradictoires : il reproche à l'État hébreu de ne pas avoir soutenu l'indépendance tunisienne mais admire l'esprit socialiste et progressiste qui anime ses dirigeants. Masmoudi montre aussi un certain intérêt pour les techniques israéliennes d'irrigation et les expériences agricoles des kibboutzim et des moshavim. « L'enthousiasme de Masmoudi pour les progrès économiques d'Israël est presque égal à celui de la propagande sioniste », affirme Tsur, qui essaye de dissuader son interlocuteur d'appliquer l'expérience des kibboutzim dans son propre pays, où elle a toutes les chances... d'échouer. Masmoudi, dont l'hostilité envers Nasser dépasse celle de Bourguiba, approuve ensuite le projet d'envoi d'une délégation de l'UGTT en Israël et l'accueil - non officiel - de représentants du Histadrout à Tunis. Les deux hommes conviennent cependant que ces deux points doivent être étudiés avec les responsables de la centrale syndicale tunisienne.

Hédi Nouira, ministre des Finances, rencontre l'ambassadeur israélien le 3 octobre 1956, à Paris. Il sollicite l'assistance d'agronomes israéliens pour former des fermiers tunisiens et les aider à mettre en route des coopératives. Cette discussion avait été précédée d'une réunion, le 14 septembre, à Rome, entre des diplomates israéliens et des officiels tunisiens, qui évaluent la possibilité d'envoyer des stagiaires pour quelque temps en Israël afin d'étudier les méthodes de cultures agricoles. Les ambassadeurs d'Israël à Paris et à Rome reçoivent aussitôt pour instructions de répondre favorablement aux demandes tunisiennes. À l'issue de la rencontre Nouira-Tsur, il est décidé que l'ambassade d'Israël à Paris mettra sur pied une unité chargée de coordonner des projets de développement communs sous la responsabilité du ministre israélien du Commerce et de l'Industrie Pinhas Sapir.

La guerre de Suez, déclenchée le 29 septembre 1956, et ses conséquences réduisent à leur portion congrue les contacts diplomatiques non officiels entre Tunisiens et Israéliens. À partir de là, la Tunisie fait relayer ses messages par le biais de Comité juif international (CJI) ou de l'Agence de l'émigration juive à Tunis. Deux rencontres diplomatiques ont lieu, cependant, à New York, en avril 1957 entre Ahmed Mestiri, secrétaire d'État tunisien à la Justice, et Arye Ilan, membre de la mission israélienne à l'ONU. Mestiri avait été chargé par Bourguiba de transmettre à Ilan une demande pressante tunisienne pour qu'Israël cesse d'utiliser publiquement le terme d'« hostilité arabe » dans les réunions internationales. Car cette généralisation, qui met tous les États arabes dans le même sac, peut causer du tort au gouvernement tunisien au moment où ce dernier cherche à obtenir une aide économique des États-Unis et de l'Europe.

Honorant la promesse qu'il avait faite à Cohen-Hadria, Ahmed Ben Salah invite Israël au congrès du CISL. La délégation du Histadrout, conduite par Re'uven Barkat, secrétaire général du parti Mapaï, n'est cependant pas associée aux délibérations. Le drapeau israélien n'est pas non plus hissé aux côtés de ceux des autres pays participants. Mais le geste des Tunisiens est néanmoins très apprécié à Tel-Aviv.

En 1964, Israël essaie de rétablir les contacts, presque totalement rompus au lendemain de la guerre de Suez et les événements de Bizerte. Il veut demander aux autorités tunisiennes d'accélérer les procédures pour fournir des passeports aux juifs tunisiens voulant émigrer vers Israël. Il tente aussi d'exploiter la reprise des tensions entre Égyptiens et Tunisiens pour renouer des relations avec ces derniers. C'est ainsi que le ministère israélien des Affaires étrangères envoie Easterman à Genève, où Bourguiba est venu passer des vacances.

Les deux hommes se rencontrent le 2 septembre 1964. Après de longues discussions, le président tunisien accepte de lever les restrictions sur les passeports, tout en faisant observer ceci : « Vous savez que je ne me suis jamais dressé sur le chemin des juifs qui voulaient quitter la Tunisie pour Israël. Les départs se sont poursuivis. Je suis le seul chef d'État dans le monde arabe qui n'ait jamais essayé d'empêcher les juifs d'émigrer vers Israël. J'ai poursuivi sur cette voie à travers les années, en faisant face souvent aux pressions de ceux qui voulaient que je change d'attitude, mais je n'ai pas changé. »


* À ce refus de l'État hébreu, deux raisons : les Israéliens ont besoin de temps pour mener à terme l'émigration des juifs tunisiens. Ainsi, lorsque le Premier ministre français Pierre Mendès France annonce, en 1954, que la Tunisie pourrait accéder à l'autonomie interne dans un délai d'un an, les diplomates israéliens expriment le souhait que l'administration coloniale garde de larges prérogatives et, de préférence, le plus longtemps possible.

L'autre raison tient au développement des relations entre Paris et Tel-Aviv : des officiers israéliens sont alors entraînés sur le sol français et les deux pays négocient la fourniture d'armement français aux Forces de défense israéliennes. Vers la fin de 1954, la France indique même pour la première fois qu'elle espère vendre à Israël des avions de combat Mystère. Ni l'Agence juive, responsable de l'aliyah, ni le gouvernement israélien ne pouvait donc s'aliéner la France en soutenant les revendications des nationalistes tunisiens.
Ridha Kéfi
www.lintelligent.com
(en avant premiere en ce 31 aout, deja l article de septembre!)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le mardi 30 août 2005 - 20h56:

C'est plus de la modération celà, c'est de l'obstination.....Avoue le....! ahaha :) :) :)