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Chronique d’El Fenech : Profumo di dona.


   

   La Douda ( Agence comique Goulettoise )

Chronique d’El Fenech : Profumo di dona.

Par une belle fin d’ après-midi de printemps, notre Jurisconsult El Fenech s’était installé à la porte d’entrée de sa boutique des coups tordus, confortablement assis dans son fauteuil, son narguilé à ses pieds, chauffant son huitième boukha, l’assiette d’adam khout arosée de citron, la kamia, le Super Kif quoi !, histoire de contempler les Balancelles qui déchargeaient, le produit de leur pêche au marché au poissons de Hak El Ouet.

Il vit soudain descendre de son navire, un patron pêcheur de ses connaissances, qui semble t-il n’était pas dans son assiette, tellement il chaloupait, à droite, à gauche, avant, arrière….. comme une âme en peine, et El Fenech de lui dire :

- Ya Sahbi, qu’es ce qui t’arrive ? ZZZZZ !, Ken El Bou Kornine takh fel rassek, viens t’assoire prés de moi, partager mon super kif, et racontes yé khouia, vides ta rasra Bel Eye !
- Bark allah oufik ! Ya Si Jurisconsult, je n’ose pas !
- Yézi bel Khaka, faisons notre kif et parles moi sans voile, pourquoi cette rasra ?
- Ya Baba dit le marin, sirotant son verre de boukha, on me vole tout mon bien quand je navigue, et il n’y a pas chez ma femme, la moindre effraction, ni trous dans le mur, ni trace d’escalade, ni portes forcées, et pourtant mon argent et mes effets précieux, disparaissent !
- Depuis quand es tu marié dit El Fenech.
- Depuis une année !
- Ta femme l’as tu prise vierge, ou déjà mariée ?
- Déjà mariée !
- A-t-elle eu un enfant, du mari précédent ?
- Non dit le marin.
- Es-t-elle jeune ou vielle ?
- Jeune !

El Fenech remis alors à son visiteur, le flacon d’un parfum très rare, d’une odeur forte et extraordinaire, inconnu à Hak El Ouet, car notre Jurisconsult l’employait pour lui même, il le recevait avec parcimonie d’un de ses amis Sultan de l’Extrême Orient…..Il dit au marin :

- Parfume-toi avec le contenu de ce flacon et tu verras tes soucis te quitter !

Quand l’homme fut parti rejoindre ses pénates, El Fenech fit venir quatre janissaire de notre Bey – Le Salut est sur Lui ! Leur demanda de se poster à chaque porte du Bled, et promis une belle récompense, à celui qui lui ramènerait un homme sentant l’odeur de ce parfum.

Le marin rentrant chez lui, dit à sa femme :

- Ce flacon de parfum suave et très rare, est un don d’un ami qui le reçoit de l’extrême Orient.

Le lendemain, notre marin étant parti à la pêche, la femme de celui ci reçut son amant, cet homme qu’elle aimait, à qui elle avait donné tout l’argent, elle lui dit :

- Mon bien aimé ! Parfume toi avec ceci, afin qu’il m’enivre encore plus quand tu me prendras dans tes bras !

L’amant parfumé de la sorte, passa par l’une des portes de la cité, il fût alors immédiatement arrêté par le janissaire en faction, qui manu militari le conduisit chez notre Jurisconsult.

- D’où t’est parvenu ce parfum demanda celui-ci ?
- Je l’ai acheté répondit l’amant.
- Dis nous à qui ?

L’amant donna une réponse pleine de contradiction ! Et El Fenech de lui dire :

- Tu peux encore régler cette affaire à l’amiable, autrement tu seras remis à la justice de notre Bey ! et tu sais ce que cela signifie, pour toi et la femme ! Donc tu paies au marin les vingt cinq mille dinars objet du recel plus cinq mille dinars de tort moral, pour moi cinq mille dinars pour mes honoraires, et mille dinars pour le janissaire.

On raconte que l’homme paya car c’était un amant professionnel, enrichi par les nombreuses maîtresses, qui l’entretenaient, mais que brulé à Hak El Ouet, il dut aller chercher fortune ailleurs, histoire de voire si l’herbe y était plus verte !

Quant au marin, il divorçât et se paya une balancelle toute neuve.

Extrait du livre : Bahira Mare Nostrum !

La Douda

 

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