Il ne reste plus ensuite que la cérémonie au cours de laquelle on coupe le poisson.

C’est une habitude qui, à mon avis, je pense, est une sorte d’inauguration de la maison. De même que lorsqu’on loue une boutique ou une maison neuves, on fait une cérémonie religieuse d’inauguration, de même cette cérémonie au court de laquelle on coupe le poisson sert à appeler la bénédiction sur cette nouvelle famille, dirions-nous.

On organise une réunion dans la maison des nouveaux mariés. On prépare pour cette soirée, de la nourriture à offrir, on achète, sauf ton respect, un poisson de grande taille, un très gros mulet ou un loup, et au cours de la soirée, quand tout le monde est là, la mariée revêt un peignoir neuf, on met une serviette ou un tablier au marié, et on leur donne un couteau à chacun, en leur disant : « Allez ! Coupez-là, afin que nous voyions qui y arrivera le premier ».

Mais c’est une plaisanterie, car au pauvre marié on donne un couteau complètement émoussé, qui ne pourrait pas, tu sais, couper du beurre ; et encore on le martèle jusqu’à l’achever totalement. Mais à la mariée on donne un couteau qui est presque un rasoir. Et pour ne laisser à l’homme aucune voie vers la victoire, on enfonce dans le ventre du poisson, un bout de bois et on dit au mari : « Toi tu couperas du côté du ventre, et ta femme coupera du côté de la queue». Ils commencent à couper, les femmes commencent à pousser leurs cris de joie, et on crie : « La mariée a vaincu, la mariée a vaincu ». Tout cela est augure, symbole. Cela veut dire que c’est elle, la mariée, qui est la maîtresse de maison, c’est elle qui s’en occupe et c’est elle qui y commande.

Ensuite on fait frire ce poisson qu’on distribue à l’assistance.

La queue du poisson, après avoir coupé la nageoire terminale, on la lave bien, on la sale et on la laisse sécher. Il y a beaucoup de gens qui l’accrochent à la porte de la cuisine ou à quelque mur.