| Page d'accueil | Objectif | Histoire | Religion | Coutumes | Délires | Commentaires | Arts | La bouffe | |Links | Galerie Photo | Contacts | Musique | Tunes Célèbres | Chatroom | Annonces | Enregistrement | Souvenirs | |Communautés | Recherche | Samsara | Fun |

 

 

HEBRON 1929

   Forum     Medias     Culture     Sommaire      Harissatheque     Genealogie      Plan du site       Kandil

 

1929

En accedant a ses fonctions de haut commissaire en Palestine,Herbert Samuel est persuade qu’il porra mener a bien une double mission.gerer la realisation du foyer national juif,et favoriser en parrallele l’amelioration des conditions de vies de la population arabe , musulmane et chretienne. Refusant de voir de voir a travers les violences de l’annee 1920 un signe avant coureur de la tendance arabe radicale le haut commissaire essayera, desesperement de rassurer les belligerants. Il ne reussira en fin de compte qu'a augmenter la suspicion des deux camps a son egard. Un des enjeux pricipaux dela competition politique entre juifs et arabes sera la libre alyah. Les arabes comprennent vite l’importance de ce facteur, leur pressions sur l’administration britanique finiront par porter leur fruit: Les differents livres blancs. Dans ce nouvel engrenage de violence les differences entre ancien et nouveau yichouv ont tendance a passer en second plan , aux yeux des arabes du moins, qui considerent chaque nouveau juif dans le pays comme un renfort dans le camp ennemi. La nomination de Hadj Amin El Husseini comme Mufti de Jerusalem viendra apporter une dimension religieuse jusque la negligee dans ce conflit essentiellement politique . Ce dernier mobilise le monde musulman devant ce qu’il qualifie de “menace juive sur le mont du Temple”. En 1928 il cree dans plusieurs villes du pays, des comites de protections des lieux saints islamiques.Quelques heures avant le jeun du 9 Av de la meme annee,un enfant juif est assassine a Jerusalem alors qu’il rentrait par inadvertance dans la cour d’une maison musulmane pour recuperer un ballon . La tension est a son comble lors des fetes de Rosh Ashana et Yom Kippour.Dans cette perspective de passion religieuse,savament entretenue par le mufti de Jerusalem,tous les juifs devenaient ainsi ennemis de la nation musulmane.Il n’y a maintenant plus place a une quelconque distiction entre ces juifs qui cohabitaient de tout temps avec les arabes du pays,et les nouveaux venus desireux de traduire la declaration Balfour par des actions politiques sur le terrain. Quelques jours plus tard a Jerusalem, les muezzins de la capitale denoncaient La coexistance avec les juifs comme une trahison a la cause arabe,provoquant ainsi un deferlement de violence et de haine envers les quartiers juifs de la ville. La ou il y avait une defense juive ,le massacre fut evite. La police britanique debordee dut faire appel a un groupe d’etudiants d’Oxford de passage pour renforcer ses rangs. Oded Avissar ecrit que ce meme Vendredi ou les passions se dechainerent a Jerusalem des rumeurs inquietantes circulaient deja a Hebron. La bas les juifs avaient quelques raisons de croire que leur ville serait de nouveau epargnee comme ce fut le cas en 1920 et en 1921. En debut d’apres midi un arabe en motocyclette,arrivait de Jerusalem,avec des nouvelles.selon lesquelles le sang arabe coulait a flot dans la cite de David . Au meme moment s’organisait a partir de Jerusalem, un convoi de vehicules vers Hebron,interpellant sur son chemin les villageois de H’alh’oul’ et de Tsurif Des leur entree a Hebron,ils assaillerent tous les juifs qu’ils croisaient. Ils furent immediatement imites par les habitants de Hebron . La foule allait maintenant , grossissant a vue d’oeil ,le deluge commencait . Au meme instant le rav Slonim sortait de son domicile pour faire part de ses inquietudes a l’officier de police de service .Le malheureux fut prit a parti par les emeutiers. Une femme juive ,temoin de la scene s’elance pour proteger le rabbin elle supplie le commandant de Police d’intervenir immediatement ,ce dernier la rabrouera en disant : “de toute facon tout cela et la faute des juifs.” C’est alors ,affirmeront d’autres temoins , qu’apparut l’officier de Police Ibrahim Geageara .

Le rabbin se dirigea vers lui et demanda de lui porter secours la encore insultes et mepris seront les seules reponses. Les meurtriers se dirigeaient maintenant vers le batiment de la Yechiva recemment installee en ville ,la yechiva Slovodka.,ils n’y trouverent qu’un etudiant qui n’eut meme pas le temps de lever les yeux pour voir les tueurs fondre sur lui.Cette premiere journee d’emeute devait se solder par un mort et plusieurs blesses. La nuit tombee le calme semblait vouloir revenir a Hebron ,personne ne voulait envisager l’eventualite que le pire etait encore a venir . Ce soir la a vingt heures trente le gouverneur de la ville ordonne aux juifs de rester chez et de ne sortir sous aucun pretexe en ce qui concerne la journee de demain .A cette condition seulement leur dit il je pourrai assurer votre securite. Les emeutiers de leur cote ne perdaient pas de temps a six heures du matin ils etaient deja sur pied a l’entree de la ville.Les responsables communautaires essayerent une fois encore de se rendre au commissariat de police ,personne ne voulu les recevoir,ils furent de nouveau rejetes Le senario suivant allait maintenant se repeter des dizaines de fois.La foule exitee encerclait une maison juive,pendant qu’une pluie de cailloux faisait voler en eclats les fenetres de l’edificice ,les plus acharnes s’attaquaient aux portes d’entree , lorsque celles ci resistaient a leurs assauts ils essayaient par les toits ou les fenetres . Ce qui se passait ensuite ressemble helas a tout ce que le peuple juif a du subir comme massacres et pogromes le long de son Histoire , a cette difference pres que nous etions au vingtieme siecle dans une region administree par les britanniques dans une ville que les juifs n’avaient pratiquement jamais quittes depuis leur existence de peuple. Les premieres victimes seront les familles Abouchdid et Gozlan .Itsh’ak Abouchdid etait un homme fort le premier des agresseurs en fit le dur apprentissage c’est alors qu’il supplia pour avoir la vie sauve. Itsh’ak hesita quelques secondes ,il n’etait pas seul sa femme et ses enfants etaient avec lui dans la piece .Si tu m’epargnes avait dit l’arabe qui semblait deviner la pensee du juif je te cacherai toi et ta famille . Itsh’ak relacha son agresseur qui en profita pour le poignarder a mort… Ce sera ensuite les familles Castiel et H’asson qui allaient connaitre l’horreur. Chez la famille Guershon le viol collectif devait preceder le crime tout cela se perpetrait dans le batiment du centre medicale Hadassa ou juifs et arabes recevaient gratuitement les consultations medicales. Le materiel medical les stocks de medicaments rien n’avait ete epargne ,il ne fallait surtout pas que l’on puisse .porter secours aux survivants s’ils devaient rester des survivants . Dans un monde qui semblait vouloir retourner au neant un homme donnait des ordres ,distribuait des directives , lancait des slogans que la foule se pressait de reprendre a son compte, il s’agissait du Cheikh’ Talib Maraka. Les differents temoignages des survivants nous permettent de reconstituer quelques unes des pieuses paroles : :Egorgez les juifs ,buvez leur sang aujourd’hui c’est le jour de l’Islam . Le jour que le prophete a choisi. Allah et le prophete vous demandent de vous venger des juifs ,il nous faut venger les musulmans assassiner a Jerusalem . Allah est Grand venez avec moi regardez les jeunes filles juives ,elles sont belles elles sont a vous!” Dans cette constellation de l’horreur ou la bestialite ,la lachete sont elevees au rangs de vertus religieuses ou la honte semble avoir disparu de la surface de la terre ,ca et la allaient apparaitre quelques sursauts d’humanite ,une expression heroique de cette humanite bafouee. Malka Slonim se souvient. “… Quelques minutes apres que mon pere couvert de blessures et moi meme reussirent a regagner la maison ,nous vimes apparaitre Abou Chaker notre voisin .Il descendit de sa monture et se posta sur les marches de l’escalier de notre maison., il frappa ensuite a notre porte pour nous dire de ne l’ouvrir sous aucun pretexte.Je veux juste vous dire que je suis la et je ne les laisserai pas vous toucher ,fermez les volets fermez tout et que D-ieu soit avec vous. Abou Chaker commentait de temps en temps

l’odieux spectacle qui se deroulait sous ses yeux ,spectacle heureusement que les Slonim ne pouvaient pas voir. “Les canailles , ils massacrent les juifs et personne pour les aider! La police est avec eux les policiers anglais les accompagnent de maison en maison ils attendent qu’ils finissent leur crimes pour passer a la maison suivante. D-ieu leur paiera en retour “ , “ Nous entendions sa voix” reprend Malka Slonim “et nous comprenions que notre tour approchait comment pouvait il lui un veillard isole arreter la meute assoiffee de sang? A un certain moment A bou Chaker arreta ses commentaires les tueurs s’attaquaient maintenant a la maison de mon frere et Abou Chaker le savait, le genereux vieillard ne voulait pas augmenter notre detresse . Nous entendions deja les hurlements des victimes quelques minutes plus tard nous comprenions que mon frere ,sa femme et le petit Aharon n’etaient plus du nombre des vivants . Les criminels etaient maintenant tout pres de nous , la voix d’Abou Chaker s’eleva une fois de plus : Ici vous ne tuerez personne!Ils le bousculerent mais le vieillard tenait bon , malgre ses soixante quinze ans il avait encore un corps solide. Abou Chaker s’allongea de tout son long devant le seuil de notre entree.” Sur mon cadavre seulement vous entrerez dans cette maison. Un homme dans la foule lui cria :Sale traitre je vais te tuer. Abou Chaker ne bougeait pas , il trouva meme la force de leur dire:Ici se trouve la famille du rabbin Slonim qui est aussi ma famille. Venez et tuez moi si vous voulez mais je ne bougerais pas. Un couteau brandi le frappa a la jambe , faisant immediatement gicler le sang du malheureux. qui ne laissa aucun son s’echapper de ses levres. Abou Chakertenait bon , . Un silence suivit ,puis de nouveau les cris , des cris qui s’eloignaient cette fois nous commencions alors seulement a realiser que nous etions sauves. Mon pere voulut alors ouvrir la porte pour panser la blessure de notre sauveur mais ce dernier refusait,mon role n’est pas encore termine d’autres peuvent encore arriver. Les mots sont trop faibles pour decrire les atrocites ,les sevices et la souffrance ils ne pourraient que banaliser ce qui se passa ce jour la a Hebron .Qui etaient les plus a plaindre les victimes ou les survivants qui assisterent impuissants aux martyrs de leurs proches? La conduite des autorites britaniques , durant ces deux heures de carnage .Tout dans leur geste respirait le mepris et l’antipathie qu’ils vouaient aux victimes et aux survivants. Les juifs dans leur agonie continuaient d’etre les responsables . Pas de manifestation de pitie ou de compassion ,les survivants durent se battre pour obtenir le droit d’enterrer leurs proches avec les prieres d’usage prononcees par le miniane ,les dix personnes indispensable pour le Kaddiche la priere pour le repos des victimes. Durant la journee de Chabbat personne ne songea un instant a apporter de l’eau ou un quelconque ravitaillement aux survivants il en sera de meme pour la journee suivante. Lundi seulement seize voitures en provenace de Jerusalem furent autorisees a evacuerles femmes et les enfants.Des milliers d’arabes sur les toits assistaient en silence au departs des malheureux Le 15 Octobre marquait l’ouverture du proces des emeutiers ,le Cheikh’ Talib Maraka fut le premier a comparaitre. Lui ,tout comme la majorite des accuses ou des temoins non juifs devront inlassablement repeter ces phrases cles de leur defense : Je ne sais pas,je ne me souviens pas . Le capitaine de police Caperata se souvenait effectivement avoir vu Talib Maraka au milieu des “manifestants” mais il etait bien incapable de repeter les propos que ce dernier avait tenus . Son adjoint arabe Ibrahim Georgea affirma quant a lui avoir decouvert les corps de Gozlan et Abouchdid sans savoir pour autant ce qui s’etait passe . Les jours suivants Maraka ne se contentait plus de nier toute participation aux emeutes ,il se presentait maintenant comme un ami de longue date de la population juive . Il ne comprenait pas cet acharnement avec lequel on essayer de lui endosser la responsabilite du pogrom. Au contraire Lui Talib Maraka s’etait efforce ce jour la de calmer les esprits. L’instituteur H’alib Sisni venait renforcer la version de Maraka soudain au milieu de son temoignage il se mit a vomir devant les juges …

Le proces devait prendre par la suite une allure politique evidente.Les autorites britaniques les premieres n’etaient pas interressees a ce que la verite n’eclate en plein jour . La cour decreta deux de prison ferme pour Talib Maraka (qui furent mysterieusement transformees en obligation de se presenter au poste de police ,deux fois par jour) ainsi qu;a une amende de cinquante livres sterling . deux des meurtriers du rav Castiel furent mis a mort par pendaison ,puis les seances du tribunal furent suspendues. On ne prit meme pas la peine de fixer une date de reprise . Les juifs en reaction mirent sur pied une commission chargee de veiller aux interets des rescapes, pour le versement d’indemnites pour que justice soit faite vis a vis des assassins comme des survivants. Les britaniques de leur cote en avaient decide autrement ,tous les efforts de ce commite devenaient lettre morte face au refus anglais de se confronter avec la verite.

 


  | Page d'accueil | Objectif | Histoire | Religion | Coutumes | Délires | Commentaires | Arts | La bouffe | |Links | Galerie Photo | Contacts | Musique | Tunes Célèbres | Chatroom | Annonces | Enregistrement | Souvenirs | |Communautés | RechercheSamsara | Fun |

Cherche Harissa

Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a : jhalfon@mediaone.net
copyright 2001.  Harissa Inc. All rights reserved.