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Une Grand-mère pour chacun
et pour tous à la fois

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Une Grand-mère pour chacun
et pour tous à la fois

Le judaïsme a une très vieille grand-mère, une aïeule tellement âgée que lorsqu’on dit son âge les autres ne nous croient pas. Elle est surtout demeurée aussi belle et pure qu’à sa création et elle ne tarit jamais de bonté et d’amour pour chacun de nous. Nous sommes si fiers de notre grand-mère que pendant toutes les guerres où les autres voulurent la faire périr, nous l’avons entourée et cachée au grand péril de nos vies. En revanche, elle nous aide à vivre dignement et à aimer la vie, d’autant plus que notre père, Achem, est très sévère et qu’il n’admet pas qu’on lui désobéisse.

Aujourd’hui notre pauvre grand-mère se désole ; elle reste souvent de longues heures sans que personne ne lui rende visite. Elle ne nous en veut pas, mais elle se languit de notre présence. Pourtant, elle ne manque pas de petits enfants, elle en a partout dans le monde, on les compte par milliers, que dis-je ? par millions ! Et puis, il y a ce tout petit pays où elle habite toute l’année, qu’elle protège plus que tout, et dont la population est presque entièrement sa descendance ; mais ce sont ceux qu’elle voient le moins, se plaint-elle, ils passent devant chez elle sans même s’y arrêter ; ils prétextent toujours la guerre, elle aimerait leur dire qu’elle fait tout pour leur venir en aide, mais lorsqu’ils la voient si vieille, il pensent qu’elle ne pourra pas arrêter les bombes de leurs redoutables ennemis, ils la remercient et retournent au combat. Combien sont-ils morts avant qu’elle n’ait eu le temps de les embrasser ?

De plus, elle est triste de constater que, partout sur la terre, si ses « petits » l’évitent c’est parce qu’ils font confiance à ce terrible progrès. Ne savent-ils pas que c’est elle qui l’a engendré ce progrès ? qu’elle est l’avenir de tous ? Mais ce progrès qui se rit d’elle, leur montre des paradis artificiels auxquels il est plus aisé de croire quand on est encore jeune. Et c’est ainsi qu’on peut l’entendre pleurer, chaque fois qu’un de ses petits-enfants l’oublie pour s’amouracher des fioritures que lui tend le progrès. Chaque fois que le progrès lui rend visite parce que, comme chacun, ila besoin d’elle, il lui raconte ses nouvelles prouesses, alors qu’elle les connaît déjà, elle gronde, il promet qu’il ne recommencera plus à détourner les pauvres juifs, il demande pardon, et elle l’enrichit de ses savoirs ;néanmoins, à peine sa porte franchit, il recommence et s’amuse à faire pêcher toute âme crédule qu’il croise. Qu’il est dure ensuite pour Grand-mère Torah de ramener cet égaré à la vérité, tandis que là-haut elle entend Achem qui commence à s’impatienter devant les exploits de cet infidèle trop faible !

Aujourd’hui Grand-mère Torah a reçu quelques visites, bien furtives dit-elle, des visites de ceux qui chaque matin et chaque soir l’honorent de leurs prières. Avec tous ces petits-enfants qu’elle a, elle ne devrait pas s’ennuyer tout de même ! Et pourtant elle se plaint de leur absence ; heureusement qu’Achem les obligent à lui rendre visite une fois par an ! Et pour cela il est intransigeant ! Celui qui se dérobe n’est jamais pardonné et, croyez-moi, il vaut mieux ne pas être celui qui provoque son courroux ! Ce jour, c’est lui qui la choisit, c’est le jour de Yom Kippour, et chacun doit absolument se présenter à Grand-mère Torah sous ses plus beaux atouts. Il y a d’autres jours de fêtes juives et chacun devrait comprendre qu’ Achem est toujours content quand il apprend que ces jours-là on n’a rien fait d’autre que de rester à coté d’elle ; néanmoins certains oublient, d’autres n’ont pas envie, ils ont un week-end avec leurs amis non-juifs, un rendez-vous d’affaires impossible à rater, et tant d’autres obligations en ce bas-monde qui les retiennent !

Encore qu’il ya le Shabbat, elle attend ce jour parce qu’elle sait que sa maison se remplit de plein de gens. Puis c’est encore dimanche, les enfants quittent les cours deTorah, elle reste seule, dans sa belle synagogue. Il reste bien ce vieux grincheux de rabbin pour s’occuper d’elle, mais il est se fait trop vieux pour continuer à écouter des histoires qu’il a entendues tant de fois, et puis il maugrée entre ses dents toute la journée parce qu’il a le souci de ses descendants. En ce monde où les hommes abolissent leur principes religieux poursuivre les voies vides et endeuillées de laïcité, il a peur de voir ses fils enlever leur kippa et ses filles raccourcir leur jupe ; « Garde confiance, lui dit Grand-mère, rien n’est plus puissant en ce monde que l’attachement du juif pour Achem. Et si certains nous quittent, ce n’est jamais pour très longtemps, ils reviennent toujours avec plus de foi et de vérité. »

Mais pourquoine laisse-t-il pas entrer les enfants ? Ils crient trop pendant les prières rétorque-t-il. Les gens viennent se recueillir et prier dans la synagogue et les enfants qui courent de partout s’agitent et perturbent les fidèles. Grand-mère Torah n’est pas de cet avis, elle a tant de choses à raconter à ses petits, tant de belles histoires pour construire leur jeune esprit et pétrir leur mémoire juive ! Alors elle s’est tant plainte qu’Achem a ordonné qu’un jour de l’année, un jour non éloigné de la rentrée scolaire, on fêtera la Torah en offrant des bonbons aux enfants en son honneur. Que de rires ! Que de joie innocente à Simrah Torah !

Ne dites plus qu’il pleurent trop fort, qu’ils jouent trop fort, qu’ils parlent en criant ou qu’ils prient en hurlant ! Dites qu’ils sont le seul regard pur et heureux du juif d’aujourd’hui, le seul espoir du pratiquant de demain. Laissez les entendre les beaux chants de Shabbat et les histoires de leurs aïeux hébreux.Grand-mère Torah est patiente et bienveillante pour chacun de nous et ce n’est pas pour rien qu’elle conseille aux parents de dire le chémah dès le premierjour de vie d’un nouveau-né ; rien n’est plus profondément inscrit en notre mémoire que ce qui s’y grave à comme notre propre genèse, souvenirs indélébiles, souvenirs inconscients qui cimentent la conscience juive.

ATTAL-GUEZ JOYCE
attalguezjoyce@aol.com


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