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RENCONTRE AVEC ALBERT MEMMI

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Le 12 décembre dernier, Albert Memmi a été l’hôte du groupe Harmony (20-32 ans: http://harmony.v.online.fr ). Rien ne le destinait à devenir un écrivain français. Ses parents étaient des artisans pauvres du ghetto tunisois. C’est pour lui un défi qu’il relève très tôt. L’acquisition d’un savoir européen entre d’abord en contradiction avec la tradition dans laquelle ils l’ont élevé. Il choisi de devenir professeur de philosophie et épouse une collègue française, puis il décide de relater son expérience dans La Statue de sel, roman d’apprentissage dans lequel se sont reconnus tant de jeunes juifs et maghrébins, et Agar.

Ce souci de l’expérience vécue l’amène ensuite à écrire un essai, Portrait du colonisé. Le philosophe se fait sociologue. Les juifs tunisiens étaient tunisiens, ils n’étaient pas musulmans. Ils se trouvaient donc écartelés entre colonisateurs et colonisés. Memmi décide d’écouter les uns et les autres, il analyse les prétentions des uns, les revendications des autres. Contre l’interprétation marxiste, il montre que ces revendications sont culturelles, politiques avant d’être économiques. C’est à lui que l’histoire donne raison. Le livre connaît un immense retentissement.

Le sociologue, devenu Professeur à Paris X Nanterre, s’attache à tous les mécanismes de la domination dans de nouveaux ouvrages où il étudie successivement la condition juive, le racisme, l’identité, la dépendance. Ce qui le conduit à élaborer les notions d’hétérophobie (peur de l’autre qui produit de l’agressivité) et de judéité qui sont aujourd’hui entrées dans le patrimoine conceptuel.

Son dernier livre, Le Nomade immobile, fait le bilan de toute son œuvre. Il estime que l’identité n’est pas un donné ou un absolu sous peine d’être idolâtrée. Elle est l’objet de dosages variables, elle fluctue dans l’histoire des individus comme des groupes.

Comme l’a dit Jacqueline Lévi-Valensi qui le présentait, la trajectoire de Memmi présente après coup une grande cohérence. Il est celui qui fait connaître les uns aux autres. Il a su préserver sa singularité en l’ouvrant à l’universel. Le révolté est devenu un sage.


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