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Des hommes et des idées - Gérard Haddad


   

Des hommes et des idées -
Gérard Haddad (Agronôme et psychiatre tunisien) au Temps:

"Ce qui domine le monde aujourd’hui c’est la science, la technologie, la rentabilité, la rationalité"

..." Ces données sont en train de broyer nos subjectivités"
Depuis 1994 Gérad Haddad, notre invité est en dialogue avec ses "collègues tunisiens psychiatres, comme le Docteur Hachmi Dhaoui, psychologues comme le Professeur Ben Rejeb, philosophes, comme Hamadi Redissi etc", dit - il. En le rencontrant , un dimanche il nous rappelait avec grand bonheur ses aller-retour de Paris à Tunis. Il déclarait au Temps ses pensées en commençant par dire : « je participe chaque année à différents colloques du département de littérature de la Manouba, de la faculté de psychologie etc. » Il ajoute :

« j’espère donner une nouvelle impulsion à cette collaboration en vue de former des psychanalystes tunisiens. Les choses avancent, lentement, mais elles avancent ».

Très en forme et d’une disponibilité incroyable, l’homme répondait aux questions avec une rapidité et une modestie déroutantes. C’est la modestie des hommes de science et celle de ceux qui ne sont pas aveuglés par les vernis et les lumières artificielles de la vie, l’homme ayant consacré sa vie à chasser les zônes d’ombre cachées dans le psychisme de chacun et à combattre la folie multiforme, dans ce monde au demeurant encore malade de divisions et de déshumanisation rampante des sociétés qui ont, en fait, tout pour s’unir que pour se déchirer. Les religions et , en particulier l’Islam, lui le Juif tunisien, le passionnent . Son itinéraire est bien rempli, ses idées, de même.

Quelle mémoire ! Il n’arrêtait pas, pendant la conversation, de se rappeler des citations bien précises dont celle-ci, au sujet de la guerre de 1967 commentée par un penseur israélien de l’époque :« Cette victoire militaire est la plus grande catastrophe de l’histoire juive depuis Auschwitz ». C’est en ces termes que le penseur juif Yesh yachou Lerbovitz commentait la victoire des Israéliens dans la guerre de juin 1967 opposant, à l’époque, Israël à ses voisins arabes. Ces propos parus sur les colonnes du journal Haretz sont toujours d’actualité. Et pourtant, la « Naqsa » était de l’autre côté de la barrière, le nôtre. Les déchirements qui ont suivi cette guerre, les annexions, les colonies bâties sur des terres arabes et palestiniennes, les tentatives heureuses et malheureuses de mettre de l’ordre dans la région, les innombrables résolutions de l’ONU, l’assassinat de Rabin, l’Intifadha, Sabra et Chatila , l’occupation du Liban, le "Septembre Noir" d’Amman, la chasse des Palestiniens de Beyrouth, les opérations suicide, la résistance, Oslo, le Mur de la honte…..sont autant de preuves que la guerre ne peut résoudre les problèmes posés que provisoirement et que la folie meurtrière d’un côté et la haine de l'autre doivent un jour ou l’autre finir. Quatre décennies après cette guerre, le Monde arabe et musulman et le Proche Orient avec ses différentes composantes sont dans une situation de blocage. Les jeunes adultes de l’époque sont, aujourd’hui, des pères et des grands pères, à l‘âge de la raison et de la sagesse.

Les Tunisiens ont subi cette guerre de loin tout en l’intériorisant avec résignation, révolte et parfois une modeste ambition d’en découdre avec les forces et les sources du mal. Ouverts, comme ils l’ont toujours été, très informés de ce qui se passe dans le monde, une certaine avance intellectuelle en comparaison avec d’autres sociétés arabes et musulmanes, les Tunisiens, toutes appartenances religieuses confondues, ont le sens de la synthèse et de l’acceptation de l’autre dont la différence est considérée comme facteur d’union, de rapprochement, de curiosité innocente et source d’inspiration et d’enrichissement mutuel. Ce n’est pas par hasard que les tentatives de réforme de la pensée, connues sous le nom de la « Nahdha » ( Renaissance) ont été plus fertiles et concrètes en Tunisie plutôt qu’ailleurs. Dans cet ordre d’idées, des intellectuels du pays ont osé relire le Coran, livre sacré, sous un angle moderniste et révolutionner certaines explications de dogmes comme celui de la polygamie. Tahar Haddad, dans son célèbre essai « Notre femme dans la Chariâa et la Société », premier livre critique, a jeté les bases d’une tentative heureuse de réouverture de l’Ijtihad, une approche rationnelle du religieux, quasiment impossible à imaginer ailleurs. Plusieurs autres tentatives touchant à l' organisation sociale, à la vie politique ont permis de voir Juifs, Musulmans, Chrétiens, combattre ensemble et militer de concert pour des idéaux nationaux. Un exemple fort est donné par le Tunisien Gérard Haddad qui avait pris l’initiative de rentrer de France pour participer à côté de ses frères du pays à la guerre de Bizerte. Ce voyageur revient de plus en plus souvent chez lui retrouver la paix de l’âme, plaisirs et satisfactions personnels étant bien garantis entre Tunisiens qui se connaissent bien. Quelques décennies après, son acte héroique lors de la bataille de l’évacuation, le voilà dialoguer par écrit avec Hachemi Dhaoui, sur des questions aussi sacrées que l’interprétation de la religion .Gérard Haddad fait partie de ces juifs tunisiens qui n’ont pas arrêté d’errer depuis qu’ils ont quitté leur pays natal. Il était à Gammarth durant un week-end de fin avril dernier au lendemain de la parution à Paris du livre : « Musulmans contre Islam ? » co-écrit avec Hachmi Dhaoui. Réflexion à deux sur une problématique commune. Il faisait très beau ce dimanche matin lorsqu’il nous recevait dans un très ancien hôtel de la place. La lumière et la chaleur ajoutaient aux propos tenus et aux réponses un brin de douce nostalgie.

Le Temps : Pouvez – vous en quelques mots nous parler de votre parcours scientifique et social, surtout que vous avez quitté depuis bien longtemps la Tunisie, pays de votre naissance, enfance et adolescence et donc, de vos rêves d’enfant et de jeune adulte ?

Gérard Haddad : Je suis né à Tunis et j’avais le projet d’y vivre ma vie, d’y faire une carrière double d’ingénieur et d’écrivain. Mais l’histoire, avec ses tragédies et ses injustices, en a décidé autrement. L’affaire de Bizerte a brisé ce projet de vie et a été le début d’une errance aux quatre coins du monde mais où Paris devient mon port d’attache principal.

-Vous avez interrompu vos études pour participer à la bataille de Bizerte pour l’évacuation des soldats français. Quels souvenirs gardez – vous de cet intermède ?

*J’ai raconté cette vieille histoire dans mon livre « Le jour où Lacan m’a adopté »

( Edition Grasset – Livre de Poche ). J’étais alors étudiant en agronomie. Quand j’ai appris le comportement de l’armée française, j’ai décidé immédiatement de rentrer pour participer à la bataille, malgré les conseils de prudence que l’on me donnait.

J’avais de nombreux amis musulmans, certains Bizertins. Ils ont refusé de me parler parce que j’étais juif, moi qui voulais me battre pour mon pays. C’était un choc terrible. Je me suis senti exclu, que je n’avais pas ma place dans ce pays. Je suis retourné en France finir mes études puis je suis allé travailler au Sénégal comme chercheur en agronomie où je me suis occupé du riz. J’ai dû renoncer à ma nationalité tunisienne puisque la double nationalité alors était impossible. J’ai depuis redemandé à récupérer ma nationalité tunisienne.

Après cinq ans au Sénégal, je suis rentré à Paris. Ma vie était devenue si confuse que, pour y voir plus clair, j’ai commencé une psychanalyse avec Jacques Lacan. Cette analyse a bouleversé ma vie.

-Qu’est ce que vous avez gardé ou retenu de cette expérience avec Lacan ?

*De cette analyse, j ai retenu trois choses importantes. La première était que ma vraie vocation n’était pas d’être agronome mais médecin. Aussi ai – je fait des études en médecine, puis de psychiatrie.

La seconde a été le réveil d’une nostalgie pour la Tunisie, le pays natal, nostalgie qui recouvre sans doute celle de la mère, mais aussi nostalgie de l’enfance, des premières expériences intellectuelles et affectives qui forgent notre personnalité. J’ai donc fait un voyage en 1975 qui fut très décevant. Je ne connaissais plus personne, je ne retrouvais plus mes repères. Si bien que pendant 20 ans je ne suis plus retourné, comme si j’avais définitivement tourné la page de mon histoire tunisienne.

Une troisième leçon de cette analyse a été la découverte de l’importance du facteur religieux dans le psychisme humain. Je me croyais athée et je m’apercevais combien je restais attaché à ma religion, à ses grands textes, à ses rites, si bien que je me suis mis à étudier l’hébreu, les textes bibliques, talmudiques. J’ai fait ma thèse de médecine sur la question des sources talmudiques de la psychanalyse qui a été publiée sous le titre « Lacan et le Judaisme » (livre de Poche). Et c’était le début d’un nouveau voyage, intérieur celui là.

-C’est ce qui motive votre intérêt pour les religions. Comment celui-ci vous a conduit à vous intéresser à l’Islam ?

*C’est à la suite d’une autre rencontre décisive bien que tardive. Celle de la pensée du plus grand penseur juif, Maïmonide ou Ibn Maïmoun à travers un grand penseur israélien, Y.Leebovitz (mort en1994) qui était une encyclopédie. Professeur de médecine, de chimie, de philosophie, c’était aussi un grand croyant. A partir de 1967 il va se dresser avec une incroyable force contre la politique israélienne et demander justice pour le peuple palestinien. Je suis devenu le principal traducteur de ses œuvres en même temps que cela a changé mon rapport à la politique, au monde musulman et en particulier au problème palestinien, un véritable cancer qui est entrain de pourrir le monde et dont je ne vois pas l’issue depuis la mort de Rabin.

L’étude de Maïmonide conduit nécessairement à s’intéresser à l’Islam, à ses grands penseurs, Al Farabi surtout.

C’est d’ailleurs une certaine tradition chez les intellectuels juifs de s’intéresser à l’Islam.

Le fondateur de l’islamologie, c'est-à-dire de l’étude universitaire de l’Islam, est un juif hongrois Ignace Goldziher dont les élèves très nombreux s’appellent Massignon, Bernard Lewis et bien d’autres. Tout en étant un juif croyant Goldziher avait une franche admiration, de l’affection pour l’Islam. Et il regrettait déjà au XIX ème siècle le fait que beaucoup de musulmans, qui se présentent comme purs et durs, trahissent en fait les idéaux du Prophète. C’est d’une brûlante actualité.

-Avec votre connaissance si approfondie des deux religions l’Islam et le judaïsme en quoi peuvent – ils être divergents pour qu’il y ait autant d’antagonismes entre Musulmans et Juifs ? Vous convenez qu’au Proche – Orient les deux religions sont instrumentalisées et ce, dans les deux camps dont le conflit a trop duré.

*Le problème israélo-palestinien n’est pas un problème religieux. C’est le choc de deux nationalismes qui utilisent le facteur religieux.

Le nationalisme disait un penseur allemand est le plus court chemin vers la barbarie. Nous en sommes là. Islam et Judaisme sont deux religions très proches, qui se sont mutuelement influencés en profondeur. Mais la « petite différence » disait Freud est souvent cause des plus grands conflits.

En tout cas quand la politique se mélange au religieux surtout fanatique cela ne peut conduire qu’à des catastrophes.

La solution du problme israélo-palestinien est à mes yeux le problème numéro un actuel. La seule solution ne peut venir que d’une intervention massive des grandes puissances comme en Bosnie. Mais les USA la refusent.

-Les Etats – Unis d’Amérique ont été durant toute la période de la guerre froide à la tête du monde libre avec un libéralisme humaniste et un statut de pays refuge pour tous les hommes épris de liberté et de valeurs universelles comme la justice, le droit des peuples de disposer d’eux-mêmes, sans ingèrence et sans tentation hégémonque puisque leur leadership sur le monde libre était spontanément accepté sinon désiré par la moitié de l’humanité non soummise à l’ex-URSS. Aujourd’hui les Bush Président et Fils se succèdent, les guerres reprennent , le conflit israélo-palestinien est tributaire d’une volonté internationale imposant à toutes les parties une solution à la Bosniaque, rejetée par ces mêmes Américains jadis champion de la liberté des peuples. Plus d’un observateur, surtout après le 11 septembre y voit une présence un peu trop pesante des Néo-conservateurs aussi juifs que Rabbin, Sharon et autres leaders politiques israéliens au pouvoir ou dans l’opposition et si proches du Likoud, un parti que vous avez fréquenté deux années durant. Aves tous ces voyages intérieurs et/ ou extérieurs, c'est-à-dire, dans les différents pays que vous avez eu la chance de visiter, que vous inspirent les Néo-conservateurs ? l’état du monde est –il devenu meilleur depuis qu’ils ont pris la Maison – Blanche en otage ?

*Les Néo-conservateurs ne m’inspirent rien de bon, bien qu’ils soient juifs pour la plupart. C’est une sorte de fascisme nouveau. Mais le camp de leurs opposants est aussi animé par des juifs comme ChoMsky ou Auzeri en Israël. Ces néo-conservateurs ont une responsabilité énorme dans la catastrophe irakienne. Ils méritent d’aller devant le TPI avec Bush.

En tout cas leur projet a échoué dans le sang qui coule en Irak. Je crois qu’ils appartiennent déjà au passé et qu’aux prochaines élections américaines tout le système Bush va être balayé. On mesurera alors l’ampleur des dégâts.

- Une question un peu naïve. Elle s’inspire de votre casquette de psy. Peut – on dire que le monde est fou, malade. Si c’est le cas l’est – il plus gravement qu’il y a 20 ans ou moins ?

- Votre diagnostic de la santé du monde et de son état ?

*C’est évident. Mais peut – être le monde a – t – il toujours été malade et que seules les formes de la maladie changent. Croyez – vous qu’à l’époque du nazisme, du stalinisme, des guerres mondiales, d’auschwitz, le monde allait bien. C’est la folie qui a toujours mené le monde disait l’historien Gibbon. Mais il y a aussi des hommes qui s’élèvent contre la folie. Ça été le cas en Tunisie de certaines actions de Bourguiba qui avec le recul, apparaît comme un génie politique.

L’approche « psy » peut aider à comprendre certains problèmes politiques mais je ne crois pas beaucoup à son efficacité. Il ne faut pas tout mélanger. C’est d’abord les grandes valeurs de justice, de tolérance, de lutte contre la misère qui feront reculer la maladie politique.

- Sans transition nous nous retrouvons avec le livre de Hachemi Dhaoui dans lequel vous avez laissé votre griffe par l’échange de correspondances entre vous deux , ce qui par ailleurs plus que justifie l’appellation « co-auteurs », même si vous ne cessez de répéter que le livre « Musulmans contre islam » est plutôt celui de Dhaoui. Qu’importe, l’essentiel est que les idées sont partagées. Et entre Tunisiens qu’ils soient juifs ou musulmans, il y a espoir d’aller très loin dans le débat des idées. Dans cet ordre une des idées défendues par votre ami Hachemi Dhaoui touche à la limite de la rationalité dans les réponses aux questions que se pose l’humanité.

- Peut – on dire que l’Occident a atteint ses limites en cherchant à imposer par la force, sinon la guerre, l’universalité de ses valeurs ?

*Je ne pense pas que l’Occident cherche à imposer l’universalité de ses valeurs. Quelles valeurs ? En Occident même les valeurs traditionnelles sont en profonde crise. Non ! l’Occident cherche à imposer ses intérêts économiques et stratégiques. Cela était encore plus vrai au temps du colonialisme.

Mais rien ne peut arrêter un pays qui prend intelligemment ses affaires en main. Regardez ce qui se passe en Extrême Orient, en Chine, en Inde ou dans les petits pays comme la Corée du sud, la Malaisie. Regardez le Brésil. Concevoir l’histoire et la politique comme un grand complot est une position fausse qui conduit à l’impasse et à l’échec.

Pourquoi les pays arabes, si riches en pétrodollars, ne tirent pas les leçons de ces pays qui sont en train de devenir les premières puissances du monde ?

Ce qui domine le monde aujourd’hui c’est la science, la technologie, la rentabilité, la rationalité.

Ces données sont en train de broyer nos subjectivités. Il faut s’y adapter pour les maitriser ou être exclu comme facteur de l’histoire.

- Après la mort des idéologies on parle de la montée en puissance des religions et de la guerre de civilisations et des religions. Est – ce une illusion ou une réalité cette tendance à expliquer les conflits par les croisades et leurs contenus religieux comme si le monde a comme par enchantement arrêté d’être matérialiste se faisant la guerre pour des matières premières et autres mobiles matériellement quantifiables ?

*Non, c’est une illusion ou un épiphénomène. Je crois surtout que le monde sera toujours dominé par les conflits d’intérêts, par le choc des puissances qui utilisent éventuellement une couverture religieuse. Il est urgent de renforcer les grandes institutions internationales qui assurent un minimum de modération à ce choc des puissances.

- Resterait – il tout de même, une marge pour le dialogue et la compréhension entre les peuples ?

*J’espère bien. Ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, c’est que Musulmans, chrétiens, Juifs, Indiens etc, avant d’être cela nous sommes d’abord des êtres humains, que nous aspirons tous à un certain bonheur. La guerre, le conflit violent, c’est le malheur des hommes.

Si je suis fier d’être tunisien c’est que cette idée est comme l’air qu’on respire en Tunisie. Congénitalement nous n’aimons pas la guerre, mais l’échange accompagné d’un certain hédonisme.

Le problème n’est pas le dialogue entre les peuples mais le combat entre folie et raison. Il faut que la raison marque le plus de points possible dans ce combat qui ne cessera jamais.

-Revenons à l’actualité immédiate. Quelle est la génèse du terrorisme ? Est – il spécifique à une religion ? Un Etat qui déverse des bombes sur un immeuble abritant des civils ne verse – t – il pas dans le terrorisme, surtout lorsque des actes pareils sont commis par ceux qui crient contre le « terrorisme de Palestiniens » ou d’autres militants vivant sous occupation étrangère ?

* D’abord la définition du terrorisme n’est pas toujours facile. Dans le combat contre l’oppression, les oppresseurs appellent souvent terroristes, les patriotes.

Le terrorisme c’est l’attentat aveugle qui vise à tuer le plus de personnes pour frapper l’imagination et susciter la peur, la terreur.

Une bombe dans un autobus de Tel Aviv, c’est du terrorisme. Mais une bombe d’une tonne sur un immeuble de Gaza c’est aussi du terrorisme.

Le terrorisme aveugle est né avec la science, avec en particulier le développement des matières explosives qui a rendu possible le meurtre de masse.

Il y a des terroristes dans toutes les religions. Ce sont les Tamouls, les hindouistes, qui ont inventé le véritable terrorisme kamikaze.

Il semble cependant que ce terrorisme a connu un développement particulier chez les musulmans.

Peut – être faut – il rattacher cela aux premiers siècles de l’Islam, à l’assassinat des premiers Califes et à la Fitna, ce grand Schisme entre sunnites et chîites.

- Qu’est ce qu’un « bon » musulman au 21ème siècle et qu’est – ce que un « bon » juif, aujourd’hui après toutes ces décennies de guerre et de galères ?
-

- * Un « bon musulman » comme un « bon juif » ce sont des notions qui n’ont pas grand sens. Je vous l’ai dit nous sommes d’abord des hommes, unis par un pacte fondamental qui comprend deux volets principaux : l’interdit du meurtre et l’interdit de l’inceste. Ce qui implique la tolérance, le respect de la parole donnée, que notre universalité humaine prime sur les particularités de naissance.

- Je suis né juif, je mourrai juif. Le judaisme a forgé mes valeurs, ce sont les mêmes que les vôtres. Je serais né musulman, je serais musulman. Cela me parait accessoire par rapport à la question fondamentale : la quête de vérité et de justice qui s’identifie à la quête de Dieu.

- Bientôt la Ghriba à Djerba. Que vous inspire ce pélérinage?

*Je n’ai jamais participé au pélérinage de la Ghriba. Mais je suis impressionné par le phénomène djerbien. La communauté juive de Djerba est la dernière communauté authentique, avec ses institutions et ses traditions,existant dans le monde musulman. La co-existence musulmans-juifs djerbiens a traversé toutes les brimades de l‘histoire contemporaine. Il y a là comme un mystère sur lequel on ne s’est jamais penché. En tout cas ces deux communautés sont exemplaires par bien des aspects et en particulier par leur intelligence.

Propos recueillis par Hassine BOUAZRA
http://www.letemps.com.tn/

Envoye par Citron

 

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