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Bâtonnier Elie NATAF


   

Bâtonnier Elie NATAF (za’l)

(1888-1962)

Président Honoraire de la Communauté Israélite de Tunis.

Président de la Fédération des communautés israélites de Tunisie (1948-1951)

Membre de l’Exécutif du Congrès Juif Mondial (1948-1955)

Président fondateur de l’ORT-Tunisie

Membre de la Direction centrale et du Comité Exécutif de l’ORT-Union

Président Fondateur de l’Orphelinat Le Nid d’Hammam-Lif

Vice-président de la Société de l’Hôpital Israélite de Tunisie

Membre du Comité Directeur de l’Entraide Franco-Tunisienne

Membre du Comité de l’Enfance de Tunisie (1947-1951)

Membre Fondateur du Comité OSE-Tunisie

Secrétaire-Général du Comité Tunisien de solidarité (1934-1938)

Membre du Comité du timbre antituberculeux

Membre du Conseil de perfectionnement des Ecoles de l’Alliance (1922-1947)

Vice-président de l’Ecole Rabbinique Hobret-Talmud 

Président de l’Ecole Or-Torah (1937-1938 / 1947-1951)

Membre Fondateur du Foyer du Soldat (1939-1946)


 

Elie Nataf est né à Tunis le 14 février 1888. Son père Ange Nataf  fonctionnaire à la Recette générale des finances, était alors l’un des rares juifs à travailler dans l’administration du protectorat. Il appartenait à une famille dont plusieurs membres avaient occupé la charge de Caid des Juifs et des fonctions dirigeantes dans la communauté. Sa mère Maïa Borgel était la petite fille d’Eliaou Borgel alors Grand Rabbin de Tunisie et qui descendait d’une lignée de rabbins qui se sont succéder pendant prés de deux siècles à la tête du Beth Dinh et du Grand Rabbinat de Tunisie .

Elève du lycée Carnot où il fait une brillante scolarité primaire et secondaire, Elie Nataf reçoit également dans son milieu familial une solide culture juive et une éducation aux responsabilités communautaires. Le souvenir de son arrière grand-père qui le faisait assister dés l’âge de 8 ans aux réunions des notables et du conseil rabbinique influera toute sa vie.

Après son baccalauréat de philosophie , il fait ses études supérieures à la Faculté de Droit d’Aix-en-Provence, dont il est trois fois lauréat. Licencié en droit en 1909 il s’inscrit au barreau de Tunis et accomplit son stage au Cabinet de maître Samuel Tibi l’un des premiers avocats juifs, et crée son propre Cabinet en 1912. Sa vive intelligence, sa maîtrise du droit et particulièrement du droit commercial, son éloquence, sa rigueur morale, lui valent rapidement une grande notoriété, et il devient l’avocat de compagnies d’assurances, de compagnies de navigation et de sociétés industrielles françaises qui commercent avec la Tunisie. Apprécié des Magistrats, il est également estimé par ses confrères qui l’élisent à plus de vingt reprises au conseil de l’Ordre, et en 1938 aux fonctions de bâtonnier qu’il conservera du fait de la seconde guerre mondiale jusqu’en 1945.

Mais au-delà et souvent au détriment de sa vie professionnelle, il s’engagera très tôt dans le militantisme juif, considérant que son nom et la tradition familiale qu’il incarnait lui faisaient un devoir de se mettre au service de ses coreligionnaires et particulièrement des malheureux.

Jeune étudiant, il rejoint un petit noyau d’intellectuels, groupé autour d’un autodidacte polémiste de talent, Mardochée Smaja et du journal « La Justice » qui revendique l’émancipation politique et juridique des Israélites de Tunisie, et estime qu’elle passe par l’obtention de la nationalité française. Pour ces hommes qui ont découvert par l’Ecole les idées de la Révolution française, l’humanisme français et les principes républicains, la France est la Nation idéale qui assure l’égalité à tous ses citoyens sans distinction de race ou de religion. Elie Nataf devient vite un des principaux leaders du groupe, écrivant de nombreux articles, adressant des mémoires aux parlementaires français et prenant la parole dans de nombreux meetings. Après la mort de Mardochée Smaja après la première guerre mondiale, il devient l’un des cinq directeurs du journal et rédige avec le docteur Hayat le programme du mouvement qui prendra plus tard le nom de « Parti d’Action et d’Emancipation juive », et qui semble triompher après l’adoption  par le Parlement français de la Loi du 20 décembre 1923 qui ouvre aux israélites de Tunisie sous certaines conditions la possibilité d’obtenir la nationalité française.

En 1922, Elie Nataf est élu pour la première fois au Conseil de la Communauté Israélite de Tunis alors présidé par Eugène Bessis. Il est chargé des problèmes d’enseignement et représente la Communauté au Conseil de perfectionnement des Ecoles de l’Alliance Israélite. Il est l’auteur de nombreuses études sur les réformes à opérer dans les tâches de la Communauté. Il reproche au Conseil de se contenter d’aider les pauvres par la distribution d’un secours hebdomadaire « le halouk » qu’il juge dégradant , au lieu de se préoccuper de combattre les causes de la misère : la maladie, l’alcoolisme, le chômage, l’absence d’instruction et de formation professionnelle par des mesures et des institutions appropriées.

En mars 1934 il est appelé à la présidence de la communauté et le demeurera jusqu’en janvier 1938. Après son élection il annonce une vague de réformes. La crise économique l’empêcheront de les réaliser en totalité mais certaines seront profondes et modifieront peu à peu le paysage social de la communauté : création d’ateliers coopératifs, octroi de prêts pour permettre l’installation d’artisans et d’ouvriers à domicile, octroi de prêts à des bacheliers pour poursuivre des études supérieures dans des universités de France. Grâce à ses fonctions au Comité de Solidarité nommé par les Pouvoirs Publics au moment de la grave crise économique il obtient qu’une allocation de soutien soit versée par la Municipalité aux chômeurs sans distinction de nationalité ou de religion. En même temps il crée sous l’égide de la Communauté des cours d’hébreu moderne, des conférences de vulgarisation des principes religieux ouverts même aux femmes et institue en collaboration avec le Rabbinat un examen préalable à la bar-mitzva. Soucieux de doter la communauté d’un  rabbinat ayant reçu formation générale moderne, il réorganise l’Ecole rabbinique de Tunis et envoie deux jeunes gens se former au séminaire rabbinique de Paris.

Sur le plan social il favorise les mouvements de jeunesse dont les Eclaireurs Israélites de France et les aide à organiser des colonies de vacances, modernise l’asile des vieillards à la charge de la communauté, et collabore avec les Pouvoirs Publics pour l’assainissement du quartier de la Hara en faisant participer la Communauté à la construction de deux grands immeubles modernes mais ce programme sera arrêté par la guerre. En même temps il construit en plein chœur du quartier européen et bourgeois une grande synagogue inaugurée le 23 décembre 1937 qui est pour lui le symbole de la conquête de l’égalité par les Juifs de Tunisie. Dans son discours d’inauguration il dira : « Cette cérémonie n’est pas seulement religieuse. Elle est aussi politique au sens noble du terme. En édifiant la synagogue au cœur de la Cité, en l’inaugurant en présence des représentants des plus hautes Autorités du Pays, nous marquons que les israélites vivent selon l’immortelle formule de 1789, libres et égaux en droit, libres de célébrer leur religion…La synagogue abritée des regards au fond des ruelles, c’est fini. Cette construction sur l’avenue de Paris, sera l’orgueil de mon Conseil. ».

Président honoraire en 1938, il se consacre alors à ses fonctions de bâtonnier de l’Ordre des Avocats, dont il sera suspendu en 1940 par le gouvernement de Vichy, de même qu’il lui sera interdit d’exercer sa profession. Après l’arrivée des Allemands à Tunis (novembre 1942) il est arrêté et constitué otage en même temps que cent personnalités juives. Il est ensuite libéré mais demeure otage menacé d’être fusillé au cas où la population juive n’obtempérerait pas aux ordres allemands. Il co-dirige alors la communauté avec son oncle le président Moïse Borgel et se charge de toutes les activités d’assistance.

A la Libération de la Tunisie (8 mai 1943) il est désigné par les notables juifs pour obtenir l’abrogation des lois raciales. Il rencontre les représentants du gouvernement d’Alger, le Général Catroux qui représente le Général de Gaulle et il obtiendra satisfaction après l’arrivée de ce dernier en Afrique du Nord. Il retrouve alors l’exercice de sa profession et sa charge de bâtonnier. Mais il continue à s’occuper des problèmes juifs : en compagnie de Paul Ghez qui fut son stagiaire au barreau et devenu ensuite un des dirigeants les plus lucides de la communauté, il rencontre à Alger les dirigeants du Joint et après de longues discussions ils obtiennent que l’Afrique du Nord soit comprise dans le vaste programme d’aide aux communautés juives d’Europe que l’organisation américaine se préparait à mettre en place après la fin de la guerre . C’est durant cette période qu’il opère une révision à l’égard de la question sioniste et qu’il se rallie à l’idée d’un  Etat Juif en Palestine différent d’un simple foyer.

En 1947 la communauté de Tunis qui a beaucoup souffert de la guerre et où le paupérisme est très grand traverse une crise financière. La trésorerie accuse un déficit de plus de 6 millions de francs et le Joint américain exigent un assainissement de la situation avant d’accorder son aide. Sollicité pour en reprendre la tête Elie Nataf réussit à constituer une liste d’union qui rassemblera toutes les tendances du mouvement sioniste du Betar à l’Hachomer Hatzair, des communistes, des rabbins et des personnalités indépendantes. Elle sera élue triomphalement.

L’indépendance d’Israël en 1948 rendront sa tâche très difficile car il lui faudra calmer les impatiences des militants sionistes, protéger la population d’éventuels débordements de foules musulmanes poussées par des extrémistes, négocier avec les Pouvoirs Publics tout en favorisant l’Alya par divers moyens.

Au moment où à l’instigation d’immigrants déçus et de certains militants communistes une campagne se met en place dans certains cercles communautaires pour décourager l’Alya il décide pour y couper court d’envoyer une délégation en Israël pour juger de visu les conditions d’accueil. Il fait publier les conclusions globalement positive. En même temps il prend personnellement contact avec Moshe Sharet pour lui demander qu’il soit mis fin à certains comportements dénoncés par la délégation.

Les problèmes sociaux sont par ailleurs graves et l’aide du Joint ne portera ses fruits qu’à partir de 1949. En 1950 il obtient que la communauté bénéficie désormais chaque année d’une inscription au budget de l’Assistance publique. C’est une somme de 40 Millions de francs qu’il laisse ainsi à son successeur au moment où il cesse sa seconde présidence en janvier 1951, premier pas vers la réalisation de sa revendication pour l’égalité de tous les habitants de la Tunisie en matière d’assistance comme elle existe en matière de paiement de l’impôt.

Persuadé que le judaïsme tunisien doit sortir de son isolement et participer solidairement aux préoccupations du judaïsme mondial, il crée en 1948 la fédération des Communautés israélites de Tunisie qui s’affilie au Congrès Juif Mondial.

Elie Nataf participe alors activement à la vie de cet organisme dont il est membre du Comité Exécutif de 1949 à 1954 et dont il préside le Comité tunisien sous l’égide duquel ont lieu de nombreux travaux et qui reçoit en Tunisie des intellectuels juifs d’Europe et d’Amérique.

Elie Nataf se consacre aussi à de nombreuses œuvres d’assistance juives principalement mais également inter-confessionnelles : vice-président de la Société de l’Hôpital Israélite depuis 1922, membre du Comité de l’Enfance de Tunisie (1937-1950), membre de l’Entraide franco-tunisienne(1947-1958),membre fondateur de l’O.S.E. Tunisie, Vice-président de l’Ecole Or-Thora (1937-1938 et 1947-1951), Président fondateur de l’Orphelinat israélite « Le Nid »(1951-1954), Président fondateur de l’O.R.T.Tunisie.

C’est à cette dernière œuvre qu’il s’attachera particulièrement jusqu’à son décès y voyant l’instrument pour donner une formation au plus grand nombre et arracher le plus grand nombre de juifs par l’octroi d’un emploi technique rémunérateur à la situation humiliante du secouru hebdomadaire. Grâce aux concours de l’O.R.T. Union une école de haut niveau accueillant chaque année plus de 350 élèves et leur permettant après un cycle de trois ans d’obtenir un diplôme d’Etat et un métier fonctionne dés la rentrée scolaire de 1951 et se double d’une école de filles en 1952.  Mais après l’indépendance Elie Nataf a conscience que la communauté juive sera amenée pour sa plus grande partie à quitter la Tunisie. Il ne veut pas que les candidats à l’immigration se transforment en assistés permanents en France ou en Israël. A l’étonnement de beaucoup il demande à l’O.R.T. Union où il est membre du comité exécutif et de la direction centrale de mettre en place un nouveau centre de formation  susceptible d’accueillir de façon continue en cours de jour ou en cours de soirée des adultes pour les initier à un métier manuel. Il multiplie à cet effet les voyages à Genève et obtient l’appui du président mondial Aaron Singalowski puis de son successeur l’ancien ministre français Daniel Mayer. Ce centre est créé en 1957 et en quelques années des milliers d’adultes reçoivent une formation intensive dont ils feront ensuite leur plus grand profit.

A la demande de l’Ambassadeur de France Roger Seydoux qui reconnaît ses compétences en matière sociale, il siège à la commission d’aide aux Français constituée par l’Ambassade de France pour étudier les soutiens à apporter aux français contraints de quitter la Tunisie .

Elie Nataf décède à Tunis le 29 septembre 1962 après s’être soucié jusqu’aux derniers instants des œuvres qu’il animait et du devenir de sa communauté.

Claude Nataf

           

 

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