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MOI ALBERT L'INDIGENT 

LES MEMOIRES D’UN GOULETTOIS

L’ENFANT DE LA GOULETTE

PAR ALBERT SIMEONI (BEBERT)

 

Mr Charles Raymond et moi

 

                                           ‘…..MOI….ALBERT L’INDIGENT…’

                                                            (l’ENFANT DE ‘L’ O. S. E.’)

                                              Suivi par le môme de la Goulette.

L’O.S.E. ( L’œuvre de Secours de l’Enfance ou  La Goutte de Lait ) était  situé sur l’Avenue Franklin D. Roosevelt en amont du Printania.L’ Institution juive crée dans les années  56 venait en aide aux indigents de notre communauté. Un organisme social de bienfaisance exemplaire, ouvert même aux musulmans et à certaines familles juives aisées  qui profitaient  de cette petite manne presque gratuite. Ma famille, nous, les enfants étions abonnés mensuellement et cela   pendant  quatre ans à la cantine et à la distribution  des vêtements. Mon père fier comme un corse ne voulait pas en entendre parler  mais la situation du moment ( sa faillite) l’exigeait du moins   jusqu’en 1960,  année de la naissance de ma sœur. Nous avions une carte de couleur grise que nous présentions à toute réquisition. Monsieur Krief le poinçonneur, un homme de moyenne corpulence portant un béret et muni d’un petit bâton,   était le responsable de l’ admission  à la cantine tandis que Mr.  Témime vérifiait  la validité des coupons  Son prix  symbolique était fixé à  1 Dinar par mois.  La  salle- cantine, garnie d’une douzaine de grandes tables posées sur des tréteaux,  pouvait  recevoir plus d’une centaine d’enfants. Nous avions une demi-heure pour  manger. Il y avait deux services. Le  matin et le midi.  Les plats  étaient copieux ; une entrée , un plat de consistance et un dessert,   servis par deux femmes de salle , Traki et Nelly, toutes deux  dévouées pour la bonne cause. A l’approche de l’hiver et du Printemps, on nous distribuait, selon la saison ,  un paquet   contenant deux paires de chaussures, un pantalon, deux chemises et deux paires de chaussettes le tout de marque anglaise offert par le Joint Committe ( Organisme américain) au prix de 1D.500.

Souvent un peu étriqués ou trop amples, selon que nos mensurations changeaient aux grès des saisons. Nous suivons aussi, chaque  jeudi et dimanche des cours hébraïques sous la direction de Maître Allal, Habib et Rebbi Akiba. Trois hommes formidables. Une ambiance et une chaleur extraordinaire régnaient parmi  nous.

L’O.S.E existe toujours à la Goulette, sous une autre forme. Il s’est transformé en hospice moderne accueillant les  vieillards juifs goulettois et ceux de la Hafsia et  l’Ariana, je crois.

Comble de l’ironie, l’O.S. E  à Paris est à une vingtaine de mètres de ma boutique. Son sigle inscrit  en lettres rouges  sur fond blanc représente pour moi, non pas une délicate  période de ma vie mais une étape pleine de beaux et bons souvenirs. Rabbi mey nahich ‘ l’Ousi’.

(Lire le Dernier de la Goulette à ce sujet, interné sur Harissa ).

 

Pourquoi 'L'Enfant de la Goulette '......

J'y suis  né la bas,  grandi , ai vécu bien plus que mes amis d'enfance. Un enfant. ? C’est la meilleure partie de soi, celle qui vit comme  une veilleuse en nous, malgré nos  âges. L'enfance, c’est le réservoir de notre  passé. Je prends pour preuve  ceux qui arrivent au moment du grand départ. Ils  évoquent  souvent, dans leurs derniers instants , les images et les souvenirs de leur adolescence. Leurs parents, les frères et sœurs et parfois leurs aïeux. Et ne dit -on pas que ceux là,  arrivés à âge très avancé font des retours d' âge ? Moi sans y être encore, ni  sénile ou baveux , je retourne souvent en arrière  parce qu’ être adulte et surtout  'grand enfant avec des enfants ', est une situation qui me remplie de crainte . Je ne veux pas vieillir , même  si on peut avoir une belle vieillesse, je préfère encore garder ma 'jeunesse d'esprit dans mon  vieil  âge '. Je voudrais tant pouvoir  jouer aux billes ou aux images avec mes petits enfants et surtout ne pas les fatiguer par  'mes futures  débilités ‘ et  conneries de vieux grincheux. J'aime les enfants ( et qui ne les aime pas.. ?)  et en  suis même jaloux car j'ai l'impression de ne pas avoir vécu pleinement cette ‘juvénilité’, d'avoir grandi trop vite et rater  quelque chose ....et si parfois , je porte avec moi mon 'rétroviseur '......c'est pour ne pas heurter mon présent. Et puis je n' ai pas changé d'un 'dourou'.

 Des amis viennent, quand ils ont le temps, me rendre visite dans ma boutique....d'autres dialoguent avec moi sur le net .......ou par téléphone.......et vous savez de quoi ?...ils m'entretiennent ..ni philosophie...ni musique .... ni art ....mais de faits qui se sont produits à la Goulette, il y a quarante ans ..comme s'ils venaient se ressourcer ..respirer un peu d'air frais marin.......dont je suis encore imprégné......

 Chaque individu ..laisse parfois,  quand il a  le temps, un testament écrit ou orale....d'autres, par pudeur laisse parler leurs yeux ...ou leurs pensées non dites,  ni écrites...et bien sûr l'entourage comprendra le message, son désir ardent.  Moi ..je vais clignoter   des yeux, faire  frémir mes pensées  ..mais aussi balbutier 'mon dire'   -rempli de trémolos - prendre soin de ma fille tout d'abord.....et puis apporter des toupies, des tiros, des quarts de noyaux .. mes frères et sœurs vivants mes maîtres et maîtresses qui sont pour la plupart décédés.......et ma mère qui m'aura devancée.....afin qu'ils jouent  autour de ' Ma bière '. Je partirai en leur faisant un bras d’honneur et  un ‘Yatikèm yasb…’.(qu’ils vous arrivent  une saucisse=allez vous faire enc…) .

Qu'ils se souviennent que 'L'enfant de la Goulette '-leur frère, leur père et grand-père (Bèzra Achem)- était vraiment un enfant dans sa tête, avec ses caprices ses joies, ses pleurs, ses angoisses, ses tristesse, ses défauts, ses phantasmes, son amour  et surtout sa bonne humeur ..Comme l’ était son père.

Un enfant qui ressemble à tous les 'autres enfants goulettois...tunisois ou autres '.

Je vous permets de le croire.

 


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