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NOTRE YOM KIPPOUR


   

LES MEMOIRES D'UN GOULETTOIS
L'ENFANT DE LA GOULETTE
PAR ALBERT SIMEONI ( BEBERT)


18/6/89
NOS FETES RELIGIEUSES
A LA GOULETTE
(Aujourd'hui NOTRE YOM KIPPOUR )


Que l'on se rassure, mon propos n'est pas de décrire, dans le détail, toutes les manifestations religieuses à la Goulette mais de faire revivre quelques instants magiques forts, tantôt graves, tantôt gais, qui émanaient de la ville et qui secouaient toute une communauté fébrile à l'approche de ces fêtes juives, musulmanes ou chrétiennes. Encore une fois, il est inutile de rappeler que les frontières entre membres de telles ou telles révélations monothéistes n'existaient pas ou presque. Elles manifestaient toutes le même engouement à la gloire de D ieu.
Bien entendu, j'ai respecté l'ordre de passage, afin de ne pas soulever de polémique, entre frères de confessions différentes, des trois révélations divines……Dans une …..


LETTRE A DAVID (Mon neveu) ( 18/6/89.)

J'ai reçu cher filleul, avec beaucoup d 'émotion l'invitation que tu as eu la gentillesse de m'adresser à l'occasion de la célébration de ta 'BAR MITSVA'.

Treize ans déjà se sont écoulés depuis ta 'BRAT MILLAH', que nous avons célèbre tous ici, à la Goulette.
C'est depuis cette ville, où tu as vu le jour que je t'écris ces quelques mots, maintenant que tu vis en France. Ton admission dans le monde des adultes m'emplit de joie et m'incite à te recommander de suivre les préceptes de notre religion.

Mon cher filleul, quelques rappels d'antan me viennent en mémoire. Ton père qui a vécu ces fêtes a du te
les raconter vite fait mais aujourd 'hui , je voudrais que tu les lises et les imprimer dans tes souvenirs d 'adolescent afin que notre patrimoine de juif tune revive pendant quelque temps dans ton esprit.

'…..Ah…..! Mon enfant notre Yom Kippour, à cheval entre septembre et octobre…..ce jour de recueillement dans la prière quel délice et quel spectacle, du folklore. Nos estivants tunisois repoussaient parfois 'leur descente à Tunis ' pour partager ce jour de ferveur. Notre syna de la Goulette, 'L'Hôpital', trop petite pour l'évènement était débordée. Les fidèles envahissaient la rue et ruelles adjacentes, surtout vers la fin du jeun, au moment de la prière des Cohanim, formant ainsi un grand parapluie bleu et blanc, sous lequel les familles murmuraient leurs vœux et louanges à voix basse.

D'autres salles hétéroclites, maisons, restaurants et cafés se transformaient pour la circonstance en lieu de prière.

De nombreux fidèles, cherchant la fraîcheur des salles, thalets jetés sur les épaules, se déplaçaient de salles en cafè à travers les rues et impasses pour trouver celles qui conviendraient le mieux à leur aisance.

Papotages et bavardages animaient bien souvent les conversations entre amis, au grand damne du rabbin, qui tentait de ramener l'ordre en frappant de ses poings cette' theba' aussi vieille que Mathusalem, pour restaurer le silence. En vain.

Quelques altercations entre acheteurs de 'MITSVOTHS' se produisaient parfois. Les femmes, perchées au poulailler 'Balcon' et penchées sur la balustrade en bois, suivaient avec grincements de dents la montée des enchères de leurs maris indifférents à leur grimace. Quant au 'Chemech', il se faisait un malin plaisir à prolonger une vente qui mettait aux prises deux 'acheteurs' potentiels, qui ne lâchaient pas facilement leur prière de toute l'année. Il arrivait ainsi qu'une femme 'foulardèe', du haut de son 'bastingage', de sa tribune, apostrophe ce 'commissaire priseur d'un jour' pour lui lancer sans honte et sans vergogne ….

'Yé Challoum…..! Dèri chwïïe rajli…..Ma âândouch……'
( Hè Challom….! Arrange un peu mon mari…! Il n'a pas les moyens….!)

Nos amis musulmans, respectueux de nos traditions et fêtes regardaient avec un air curieux ce va et vient continuel de 'Kippas' et de châles blancs et bleus à franges. Parfois, ils se mêlaient à nos conversations au seuil des syna.
La dernière heure était la plus pénible et la plus importante. Ceux qui ont dormi toute la journée chez eux, se réveillaient en sursaut et d'un pas rapide regagnaient-la' Choule 'du coin.

Presque honteux et confus et se dérobant à la vue des amis, ils entendaient le son du 'Shoffar' qui nous libérait du jeun.
Embrassades, accolades et évanouissements mêlés aux souhaits de bonne année clôturaient notre YOM KIPPOUR, notre jour du grand pardon.

Chaque famille, le ventre presque à l'agonie, regagnait sa maisonnée pour goûter au boulou fait maison par la maîtresse de céans accompagnée d'une bonne citronnade suante, de confitures de coings. Bouillons…..de poule 'Mahchiè bèl tkik ou laadèm' comme je t 'aime….!'

A suivre….A chaque début de 'Mou yid' je vous enverrai un article.

ALBERT L'ENFANT DE LA GOULETTE.

LA KAPARRA…………'Nemchi Kobbarra Allik'

Levée très tôt le matin, ma maman, comme elle le fait depuis des décennies, sort pour aller réserver ses coqs et ses poules chez le volailler bien connu du marché de la Goulette. Une bonne poignée de femmes sont déjà sur place battant la semelle devant la boutique de Si EL DJEJ OU L' ATTATTEK' ( Poules et poulettes).
Le rabbin, affublé d'une paire de lunettes, préside à la 'cérémonie d'étêtage' tout en aiguisant sa lame, son 'couperet' .Mille fois qu'il repasse son 'tranchant' sur son ongle avant de donner sa bénédiction à ce fil de rasoir. 'L' AASSEB' ( les nerfs ) c'est lui…..

'Chnouè yè rebbi…..! Mézèlt fèl tââmir èl youd…..?'
(' Alors rabbin…..! Tu es encore à accorder ton luth…!'
(Sous-entendu……' On commence à en avoir marre de ta préparation d'aiguisage)

Lui……….' Echmââ yè Tita…..Khèllinè bèl kder….Qu'ol ouhed fi kaddrou…..El sekinè mézelèt mouch
Kéchir…..!
('Ecoutes…Titè……! Laisses nous dans le respect….!Que chacun le garde…..! Mon couteau n'est pas encore cacher….')

Une autre……' Ye Mouhamed trââ ….! Choufli tlètè attitkat lè dââf lè mguèmin…..!
(' Et Mohamed cherche moi trois poulettes ni trop maigres ni trop grasses…)

Le Mohamed…' Thabèm kiffèk….!
(Tu les veux comme toi )

Enfin la lame du rabbin est prête….
' Echkoun louléniè…..! (Qui est la première…..?'

Dix voix s'élèvent en même temps….
'Ennè âândi mèl yâtyèdék mèlli kââda wakffè…..' ('Cela fait (compte tes doigts ) cinq heures que je suis debout…!')

'Chémèhni yè madame kif jit, enti kent tèssri fèl khôdra…..'!
( pardon madame quand j'étais venu tu étais chez le légumier)

'AHHHHHHHHHHH……?…..Chnouèèèèèèèèèèèèèèèè…… Kââdda tgèdéb fiè entiIIIIIIIIIIIIIIIII……?'
(QUOIIIIIIIIIIIIIIIII……? Commeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeent tu me déments……TOIIIIIIIIII.?'

Le rabbin…..' Mé tètkhassmouch…..Chwïïe bachinche…..!…..Yè Mohamed….zerrèf yédèk iaïïche khouyè…'
(Ne vous disputez pas un peu de patience……! Eh Mohamed presse un peu ta main….!')

Mohamed prend un à un poules et coqs jetés' soubre-sautant' pêle-mêle pour les déplumer alors qu'ils sont encore à se débattre dans leur agonie…..De temps à autre, il se gratte et se mouche avec le revers de son poignet, la tête et la poitrine….il a des puces ( berghout) de volaille de partout…

'Yè Mohamed….Weïïnoumèn en ntââïï…..? ( Eh Mohamed …Où sont les miennes…..?'
'Chouff mââ èl rebbi….!' (' Vois avec le rabbin…..)

Le rabbin arrête sa tuerie un instant et cherche les poules de sa cliente….Il les a marqué en principe, sur le pied ( de poule) d'un signe hébraïque que lui seul connaît, de son marqueur…

Au bout d'un moment…..

'Yè Mohamed mou kôtlèk ebdhè beddou…..?'
( Hè Mohamed je t 'avais bien dis de commencer par ceux là….?')

Le ' déplumeur'…..

' Chô Rabou….! Yè rabbi enti kôtli hajjè…..? Oukken bèch tmèmerdni nwakèf…'
( Juron sur le rabbin…! Eh rabbin tu m'as signifié quelque chose….Si tu vas m'ennuyer j'arrête le travail…!')

Les femmes …..' Ouehnè kiffèch namllou….?
' ('Et nous comment allons nous faire….?')

Bref ce n'est qu'après de longues attentes que tout le monde sera servi.

Ma mère…..' Ce n'est pas les poules et les coqs que j'ai choisi …Mon fils…Retourne et va voir le rabbin….!

Je retourne…..' Rabbin……'

'Barra kôl l'ômôk HAYE….! Elli tarrou……! Mchèw kobbarra….!')
(Va dire à ta mère qu'ils se sont envolés…Ils sont partis en sacrifice….!)

('Tarrou in yaddin rabèk….) (' Envolés..! Juron)


Ma mère me chargeait tous les ans de remettre à Mme Serror, la responsable de L'O.S.E quatre coqs, aussi maigres que je le fus, pour ce sacrifice mais avant elle les faisait tourner sur nos têtes…..DE CRETINS EN CULOTTE COURTE…..sept fois….. A la huitième je me sauvais….lo ( ce signe veut dire je rigole).

Le 'déplumage' des poules existe encore à Paris du côté de SAINT PAUL .Comme quoi….rien ne se perd…

Et moi, on ne me tourne plus rien sur la tête…….C'est moi qui tourne à présent.

           

 

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