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Fin de l’aventure africaine de ROMMEL par DHOUIB Mohamed Noureddine


   

             Fin de l’aventure africaine de ROMMEL. Par DHOUIB Mohamed Noureddine

Il est surprenant de constater que l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale en Tunisie a intéressé peu de monde. En effet, et mis à part quelques auteurs anglo-saxons, ce chapitre de l’histoire n’a pas été étudié suffisamment par les spécialistes pour être mieux connu des Tunisiens. Et pourtant, cette période de l’histoire est très riche en événements majeurs aussi bien pour la Tunisie elle-même que pour le reste du monde. En effet, c’est dans notre pays que les forces alliées ont obtenu leur première victoire totale sur les forces de l’Axe le 12 mai 1943 et en capturant 150.000 prisonniers. C’est aussi à partir de cette période que la Tunisie a consolidé sa détermination vers la voie de l’indépendance.

Pour contribuer à la connaissance de cette période, profitant de son 61ème anniversaire, nous avons choisi de vous décrire une bataille qui a marqué les esprits de cette époque par ses intrigues.


Cette bataille a eu lieu au Nord-Ouest de Médenine le 6 mars 1943 et a reçu pour nom de code Opération Capri, opposant le Maréchal Rommel avec son Afrika Korps à son adversaire le Maréchal Montgomery avec sa VIIIème Armée. Il est à noter que la guerre s’était déjà étendue à tout le pays depuis le 9 novembre 1942, date à laquelle les Alliés avaient débarqué au Maroc et en Algérie. Aussi il est important de connaître les événements qui ont précédé la bataille de Médenine et les personnages qui y avaient contribué.

ROMMEL EN TUNISIE

Après un périple de 2.500 km, l’armée de Rommel s’était repliée en Tunisie pour s’installer derrière la ligne de défense de Mareth le 15 février 1943. Cette ligne, construite par les Français pour stopper toute invasion des forces de l’Axe venant de Libye, avait été, par l’ironie du sort, utilisée par ces mêmes forces contre les Alliés.

Arrivé en Tunisie le 23 janvier 1943, Rommel a sillonné le pays. Des témoins oculaires l’avaient vu à Ben-Gardane, Zarzis, Médenine, et à Gafsa. Il s’installa quelque temps au Atlantic-Hôtel de Gabès, puis dans l’oliveraie du Chaâl dans une ferme coloniale dénommée «Belgica» au Sud-Ouest de Sfax (4) et (8) (Bibliographie). Il n’empêche que, pour des raisons de proximité et de mobilité, il utilisait souvent sa roulotte habituelle, une sorte de bus urbain transformé en camping-car. Il s’était rendu à Tunis et Bizerte pour préparer, avec Von Arnim une stratégie pour stopper et repousser les Alliés venant d’Algérie.

La propagande allemande avait fait diffuser des portraits de Rommel dans les villages du Sud tunisien pour gagner la sympathie des populations locales et les soulever contre les Français. Rommel, pour parfaire cette action, recevait très courtoisement les quelques délégations arabes venues le saluer. Les directives du Néo-Destour envers le peuple tunisien de se rapprocher plutôt des Alliés (9) réduisirent considérablement cette action. Néanmoins, la mémoire populaire nous a rapporté quelques vers élogieux de la bataille de Médenine et émanant de poètes inconnus s’exprimant en arabe dialectal que nous avons traduit :

« Sur le Tadjera (*), les canons furent alignés, les Allemands jurèrent que les Anglais seraient pulvérisés. » (**)

Ou encore

« L’Allemand du haut de la montagne comme un serpent redoutable lance sa balle avec une précision formidable » (***)

Le lecteur remarquera bien la naïveté des auteurs de ces vers qui n’avaient rien compris aux évènements qui se déroulaient autour d’eux.

Rommel avait peu parlé de la Tunisie dans ses mémoires, mais un peu qui en dit long. En effet, il écrivit à sa femme le 3 mars (1) : «C’est déjà le printemps de ce côté de la mer, arbres en fleur, prairies, soleil… Le monde pourrait être si beau pour tous les hommes ! Il y aurait de telles possibilités de pourvoir à leurs besoins et de les rendre heureux ! Il y aurait tant à faire, surtout sur cette terre d’Afrique, aux espaces illimités !»

Il avait réussi, en s’installant près de Kasserine, à refouler les Américains à Tébessa, retardant pour un certain temps leur avance vers la côte tunisienne.

L’examen du matériel capturé ne lui laissait aucun doute quant aux capacités de l’adversaire pour revenir à l’offensive, raison pour laquelle il retira ses forces de cette zone, pour les amener à Mareth et s’occuper de la VIIIème Armée dont les éléments avancés se concentraient au Nord de Médenine

MONTGOMERY EN TUNISIE

Il n’est pas facile de déterminer la date exacte à laquelle Montgomery arriva en Tunisie. On connaît, par contre, la date d’entrée des premiers éléments de la VIIIème Armée. Il s’agit des «Gordon Highlanders» qui franchirent la frontière tunisienne de Ras Jdir le 4 février 1943, au son de la cornemuse.

Après l’entrée triomphante de la VIIIème Armée à Tripoli le 23 janvier 1943, Montgomery la rejoignit trois jours plus tard, pour s’y établir, le temps d’organiser le ravitaillement en remettant en état le port de Tripoli, rendu inopérant par son adversaire.

Montgomery habitait toujours sa caravane depuis son départ du Caire, six mois plus tôt. Il reçut les 2 et 3 février 1943 à Tripoli comme hôte illustre, Churchill en personne(7).

Sur insistance d’Alexander, et afin de soulager la Ière Armée américaine en difficulté à l’Ouest, Montgomery attaqua, sans succès, la ligne de Mareth le 20 février 1943. Il se concerta avec Leclerc sur la stratégie des opérations futures sur le sol tunisien. Il relata dans ses mémoires que, lors d’une visite à Tripoli, de Bedell Smith chef d’état major d’Eisenhower, celui-ci lui avait promis un avion pour son usage personnel au cas où il assurerait la jonction entre le IIème Corps américain venant de l’Ouest et la VIIIème Armée venant du Sud (9). Cette jonction fut réalisée le 7 avril 1943 au Sud-Ouest de Sfax, et Montgomery disposa, à partir du 16 avril 1943, d’un avion B 17 pour ses déplacements jusqu’à la fin de la guerre.

Montgomery, alors qu’il passa plus de temps en Tunisie que son adversaire, ne dira rien sur le pays, dans ses Mémoires. Au cours de sa marche triomphante vers le Nord, il a été souvent acclamé par la population et en particulier le 12 avril 1943 à Sfax, et trois jours plus tard à Sousse (4). Il assista, avec les autres chefs alliés, à Tunis au défilé de la Victoire le 20 mai 1943, et quitta la Tunisie après le débarquement de Sicile le 10 juillet 1943.

LA BATAILLE DE MEDENINE

La bataille de Médenine, ou opération «Capri» n’est certainement pas la plus importante des batailles qui se sont déroulées dans notre pays, mais plutôt celle qui a le plus fait couler d’encre. En effet cette bataille, tout en étant la dernière engagée par Rommel sur le sol africain, avait laissé derrière elle l’intrigue de la trahison, permettant à Montgomery de se préparer à l’attaque avec perfection.

1-Objectif

L’objectif de Rommel était de parvenir à couper les arrières des éléments avancés de la VIIIème Armée, et ainsi entraver l’avance de celle-ci pour des semaines si ce n’est des mois. Il relate, en substance, dans ses Mémoires (1) :

« L’attaque contre la 8ème Armée était de toute façon une entreprise très difficile, d’abord à cause de la très grande expérience militaire des troupes de Montgomery, ensuite à cause de la nature du terrain, qui n’offrait qu’un petit choix de possibilités tactiques, surtout lorsque, pour la marche d’approche, on ne disposait que d’une maigre quantité de carburant. Il y avait peu de chances de surprendre l’ennemi en un point où il ne s’attendrait pas à être attaqué. Toute notre entreprise reposait donc sur l’espoir que les Britanniques n’aurait pas le temps de terminer leurs travaux de défense dans le secteur de Médenine. Cette attaque désespérée s’imposait cependant. Nous n’avions d’autre alternative que d’attendre les Anglais sur nos positions, où ils nous infligeraient une défaite écrasante, ou d’essayer de gagner du temps en attaquant leurs zones de concentration ».

Il ajoute aussi :

« Mais à cause de l’offensive de la 5ème Armée, les mouvements de la 10ème et de la 21ème Panzer furent retardés de quelques jours et Montgomery bénéficia d’un délai supplémentaire pour aménager ses défenses sur ces positions nouvellement conquises ».

Montgomery eut ainsi le temps d’organiser ses troupes à Médenine. Le 26 février, il avait ramené toute la 56ème division en renfort à la 7ème D.B. Ses dispositions défensives étaient terminées depuis le 4 mars au soir. Le 6 mars durant la nuit, il avait ramené la division néo-zélandaise, la 201ème brigade de la Garde et deux autres brigades blindées. En plus des 400 chars, il avait installé plus de 500 canons antichars. Rommel n’était plus en état d’attaquer de prime abord d’égal à égal.

Rommel ordonne à ses deux Panzer- divisions ( la 10ème et la 21ème ) de participer à cette opération, parce qu’il en avait tant besoin, car il ne pouvait se contenter d’une vingtaine de chars de la 15ème Pz.Div en face d’une 7ème D.B. anglaise complète. Rommel ne se contentait pas d’une simple attaque, mais plutôt d’une opération d’envergure. Il voulait asséner un coup important, à défaut d’être capital, contre son adversaire Montgomery qu’il connaissait bien.

2-Préparation

Dans la maison du cantonnier (3) entre Gabès et Mareth, réuni avec son Etat –major, Rommel discuta longuement le plan de l’opération en associant le Général italien Messe, avant d’arrêter le plan final de la bataille, et écrira dans ses mémoires :

« Nous avions chaudement discuté la manière dont cette attaque devrait être conduite. Finalement nous adoptâmes le plan du Général Messe :

- une division blindée [la 15ème PzDiv] serait engagée sur la route [Gabès –Médenine],

- une autre [la 21ème PzDiv] concentrée derrière le djebel Tébaga Fatnassa,

- une autre enfin [la 10ème PzDiv] traverserait la montagne.

Bien que le terrain ne fût pas tellement favorable à une percée de chars aux environs de djebel Tébaga, ce plan présenterait au total bon nombre d’avantages sur les autres.[Comme le front britannique a la forme d’un croissant, il s’agit d’une manœuvre de débordement très classique, en passant par le Sud et la montagne].


On avait suggéré dans mon Etat-major de remettre l’affaire jusqu’à la prochaine pleine lune, mais je repoussais cette idée, car à ce moment-là, les préparatifs ennemis auraient à coup sûr été terminés ».

Les effectifs allemands représentent un total de 141 chars, 200 pièces d’artillerie et 10.000 hommes. Avec de tels effectifs, c’est plutôt la bataille du pauvre contre le riche, même si l’on compte sur les deux divisions italiennes présentes dans la zone pour intervenir rapidement (2).

En face, les effectifs anglais représentent l’équivalent de quatre divisions complètes, contrairement aux unités de l’Axe, soit : 400 chars, 370 canons et 470 canons antichars (2).

3-Déroulement de la bataille

Rarement une bataille aura été aussi courte, Rommel la résume ainsi :

« Le 5, j’ouvris mon PC avancé à la côte 715 au sud de Toujane (…).On avait de ce point une vue remarquable s’étendant loin au-delà de Médenine. Le lendemain matin, le ciel était couvert et le champ de bataille baignait dans le brouillard.

Dans un bruit de tonnerre, l’artillerie [de l’Axe] ouvrit le feu sur le coup de six heures et les Nebel Werfer vinrent crever les bancs de brume qui recouvraient la vallée à nos pieds.

La 10ème Pz.Div avança par [l’oued] Hallouf sans opposition de l’ennemi et l’attaque commença dans des conditions extrêmement favorables. Malheureusement, elle devait se heurter à des positions britanniques très fortes, établies en terrain montagneux sous la protection de mines et de canons antichars. L’ennemi avait aménagé une très forte ligne de défense orientée au Sud-Est, sur laquelle nos assauts se succédèrent sans résultat. Lorsque les Stukas se lancèrent à l’attaque, ils se heurtèrent au-dessus de la montagne de Matameur à un barrage de DCA comme nous n’en avions encore jamais vu. Il me fallut bientôt m’avancer davantage, car de la côte 715 on ne distinguait plus rien. Et je dus me rendre compte que l’affaire était manquée sans rémission. A 17 heures, je donnai l’ordre d’arrêter l’opération, de tenir les lignes atteintes et de récupérer au plus tôt les engins endommagés. Vers le soir je me vis forcé d’abandonner définitivement l’offensive ».

Il apparaît rapidement que l’avance est impossible le long de la route côtière où la 15ème Pz.Div est bloquée. Du côté de la montagne, les Panzers sont arrêtés par les tirs d’artillerie antichar. Les blindés britanniques n’interviennent pas, sauf un escadron de Sherman, et la bataille de Médenine n’est donc pas un combat de chars. A trois reprises les Panzers sont lancés à l’attaque et chaque fois, le même scénario se reproduit : les chars allemands sont touchés à longue distance par l’artillerie, dont ils ne peuvent se débarrasser. L’infanterie, en effet, n’est pas assez nombreuse et l’aviation, base de la Blitz Krieg, est incapable d’opérer efficacement. Rommel parle du barrage de DCA. Il pourrait aussi ajouter que les Britanniques jouissent de la maîtrise de l’air : la Desert Air Force a installé trois escadrons de chasse sur des terrains avancés, à Metameur, Ben Gardane et El Kantara, tout près du front et ils peuvent se succéder au-dessus de la zone des combats. Les Allemands ne peuvent en dire autant.

4-Epilogue

L’effet de surprise n’ayant pas réussi, Rommel dut se rendre compte que l’opération était manquée sans rémission.

Il donna l’ordre d’arrêt à 17 heures et d’abandonner définitivement l’offensive à la tombée de la nuit.

L’arrêt de cette bataille est définitif car les pertes en matériel ont été trop lourdes :

- 40 chars (restés sur le champ de bataille) selon Rommel, ou 52 selon Montgomery ;

- 645 hommes tués, blessés et disparus.

Si Rommel renonce aussi vite, c’est en raison de la fusion de ses Panzer- divisions. A cette cadence et en quatre jours à peine, il ne restera plus un seul char en Afrique, car Arnim n’a gardé que les quelques Tigres. Ajoutons aussi, mais Rommel ne le sait sans doute pas, que les pertes britanniques ont été dérisoires(2):

- 1 char Sherman;

- 130 hommes.

Cela s’explique aisément car les pertes des assaillants sont toujours plus fortes durant la phase de rupture. La proportion se renverse durant la phase d’exploitation, mais les Allemands ont échoué dès le début de leur offensive, sans avoir pu entamer les défenses britanniques. Rommel, sans parler de trahison, a été plutôt intrigué par la célérité avec laquelle Montgomery avait préparé sa ligne de défense. Il regrette seulement que l’attaque aurait dû être engagée huit jours plus tôt.

5-Le départ de Rommel

Sur cette fin sans gloire, Rommel se rendit à Beni Zelten le 7 mars 1943 pour prendre congé de ses compagnons Ziegler, Bayerlein et Messe. Il quitta définitivement le sol tunisien en s’envolant de Sfax le 9 mars 1943, pour se rendre d’abord à Rome chez Mussolini et ensuite à Rastenburg chez Hitler, pour essayer de les persuader de faire rapatrier l’armée blindée et la sauver de l’anéantissement ou la captivité. Ces efforts restèrent vains et l’on connaît le sort qui a été réservé à cette armée (3).

REVELATIONS D’APRES–GUERRE

Les batailles s’arrêtent ; les guerres se terminent, mais l’intrigue de Médenine a continué à secouer les esprits, aussi bien des vaincus que des vainqueurs. En effet, en 1961, du côté des vaincus, le journaliste allemand Paul Carell a publié un livre décrivant l’histoire de l’Afrika Korps et il a parlé de Médenine. Du côté des vainqueurs en 1970 quand on a commencé à aborder les secrets du duel Enigma-Ultra, on a aussi parlé de MEDENINE.

1-Hypothèse de Paul Carell

L’auteur, pour écrire l’histoire authentique de cette campagne d’Afrique de Rommel, a analysé énormément de documents, y compris ceux des archives secrètes, recueilli les témoignages des combattants eux-mêmes. En ce qui concerne Médenine, il y consacre un chapitre entier, où il affirme la thèse de la trahison en accusant le côté italien. Il appuie cela sur un document trouvé sur un sous-officier français capturé pendant la bataille, ensuite il affirme, d’après les témoignages qu’il a recueillis, que la trahison émanait d’un important Etat-major italien sans donner plus de précisions.

2-Le bras de fer Enigma-Ultra

Pour parler d’Enigma et d’Ultra il faut remonter au début de la guerre, où l’armée allemande écrasait les armées alliées grâce à la nouvelle doctrine de la guerre éclair ou «Blitzkrieg». Cette technique nécessitait impérativement l’utilisation de la radio pour ses communications entre les différents corps d’armée, aviation, de terre ou marine. Cela présentait l’inconvénient de l’écoute indiscrète, et les Allemands en étaient conscients. Et pour parer à cette situation, ils dotèrent chacune de leurs unités de combat d’une mallette « Enigma» : une sorte de machine à écrire électromécanique qui leur permettait de chiffrer ou de déchiffrer leurs communications. Devant les 158 milliards de milliards de combinaisons que permettait cette machine, les Allemands ne l’avaient jamais mise en doute et ce fut leur erreur fatale.

En effet, Churchill, se rendant compte de cette faille dans l’armure nazie, décida dans le plus grand secret de créer un centre de crypto- analyse à Bletchley au nord de Londres, qu’il appela Centre X. Il fit appel aux meilleurs mathématiciens de cette époque, les plus grands linguistes, les champions d’échecs et de mots croisés. Le Centre X était arrivé à employer jusqu’à 8.000 personnes et à traiter 40.000 messages par mois. L’ensemble de ce travail eut pour nom de code «Ultra ».

C’était donc grâce à «Ultra», et à partir d’octobre 1942, que l’on commençait à connaître la situation de l’ennemi, de ses intentions etc.…(5) et (6).

Le secret autour d’«Ultra» fut gardé pendant toute la durée de la guerre et même 25 années après. Les Anglais voulaient garder «Ultra» pour eux pour pouvoir l’utiliser dans un autre conflit qu’ils redoutaient avec l’Union Soviétique. Il est à noter qu’« ULTRA » n’était accessible qu’au haut commandement et que chaque fois qu’il est utilisé, il est créé différents subterfuges pour faire croire à la partie adverse le spectre de la trahison du côté italien.

3-La vraie histoire de la bataille de Médenine

C’est en 1970 que l’on sut que Montgomery disposait de toutes les informations sur son adversaire Rommel. C’est ainsi qu’il a pu contrecarrer toutes les feintes de son ennemi au cours de la bataille d’El Alamein. On disait aussi qu’«Ultra» fonctionnait tellement bien que le message, envoyé par le haut commandement allemand, arrivait sur le bureau de Montgomery avant celui de Rommel. On confirme aussi que la bataille de Médenine a été aussi remporté grâce à «Ultra», ce qui lève le doute de la trahison du côté italien, avancée par Paul Carell, et en même temps honore la mémoire des soldats italiens morts sur les champs de bataille d’Afrique du Nord. Ceci étant dit, l’apport d’«Ultra» ne diminue en rien la valeur combative de la VIIIème Armée, et la guerre c’est la guerre, d’ailleurs Rommel avait usé des mêmes procédés en installant au Caire une cellule d’espionnage appelée sous le nom de code « Kondor » (3).

On explique aussi que pendant les batailles du Nord et du Centre de la TUNISIE, le succès des Allemands s’explique par le fait qu’ «Ultra» n’a pas bien fonctionné à cause du relief qui empêchait une bonne réception des signaux radio par les unités spécialisées en Algérie(6).

Comme on peut le constater, l’histoire de la guerre de Tunisie est très riche en événements majeurs, et nous invitons nos historiens à analyser d’avantage les autres batailles telles que : Faidh, Sidi Bouzid, Kasserine, Medjez El Bab, etc.… et montrer que ce pays a eut sa part de malheur et destructions sans avoir été indemnisé à la hauteur des dégâts qu’il a subis, et laisser aux générations futures assez de détails sur ces batailles pour mieux répondre à leurs curiosités.

Pour revenir à la bataille de Médenine, ce que l’on peut dire c’est que même en gagnant celle-ci, Rommel ne pouvait gagner la guerre en Tunisie à cause de la judicieuse stratégie engagée par les alliés.

En tout cas, tant mieux pour notre pays d’avoir été parmi les premiers pays libérés par les Alliés.

Dans le cadre du tourisme culturel, il serait intéressant de baliser les champs de bataille pour les faire connaître aux touristes de passage. Nous saluons l’effort fait aux Ministère de la Défense nationale en ce qui concerne la mise en valeur de la ligne de Mareth par la création d’un musée militaire accessible au public.

Notes :

(*) Colline de 270 m au Nord-Ouest de Médenine.


Bibliographie:

1) La guerre sans haine : F.M. Rommel Livre contemporain 1960

2) Militaria Magazine n° 28 HS 1er trim1998

3) AFRIKA KORPS : PAUL CARRELL Editeur R.Laffont 1960

4) LA GUERRE DE TUNISIE : ct LOUIS AUDOINE DUBREUIL Editions Payot 1945

5) GUERRE SECRETE: ANTHONY CAVE BROWN Editions Pygmalion 2000

6) BEHIND THE BATTLE: RALPH BENNETT Editions Pimlico 1999

7) MEMOIRES SUR LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE : WINSTON S.CHURCHILL TOME IV:Le tournant du destin- Librairie Plon 1951

8) MONTGOMERY et ses hommes: RICHARD MC MILLAN Librairie Plon 1945

9)LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE EN TUNISIE (en Arabe) : MOHAMED BOUDHINA Editions Mohamed Boudhina 1997


DHOUIB Mohamed Noureddine, Ingénieur ESE en collaboration avec HABACHI Hachmi, Ingénieur ENIT
 

 

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