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Malheureux, qui comme Hérode...


Malheureux, qui comme Hérode...


L’historien Emmanuel Haymann publie à Lausanne la biographie d’un personnage à la fois fascinant et dérangeant, Hérode le Grand.

Comme le dit Rolf Kesselring, «L’Histoire, c’est comme les pâtes: tout dépend de la sauce». En l’occurrence, il semble que la sauce soit bien mijotée.


L’Histoire, c’est comme les pâtes: tout dépend de la sauce. Les biographies historiques sont comme les pommes de terre: bonnes à tout faire, à tout dire, à tout imaginer... Cela dépend souvent de l’auteur et de quelques faits authentiques, ou reconnus comme tels.

Ce préambule culinaire pour dire que, parmi les personnages qui ont peuplé l’Histoire, il y a vraiment à boire et à manger.

Alors, lorsque j’ai reçu l’ouvrage d’Emmanuel Haymann, à propos d’Hérode le Grand, j’ai hésité à m’y plonger: « Encore une biographie sur un type mort et enterré depuis des siècles et des siècles!»

«Vieux comme...»

Puis, dans mon esprit, est survenue la locution bien connue: «Vieux comme Hérode». À partir de ce moment, antienne récurrente, ce dicton me brouillait la curiosité et l’envie de lire. Il fallait que je réagisse, que je découvre ce qui se cachait derrière cette petite phrase. «Vieux comme...»

Ma mère le disait. Ma grand-mère l’employait. Je l’avais lu de toute part, entendu partout. Fébrile, je commençai à chercher... À m’en faire mal aux bras, à m’en crever les yeux!

De mon pote le grand Robert à l’encyclopédique de chez Larousse en passant par le Quillet, le Littré, sans parler de l’Universalis, tout y passa. Et je me retrouvai «gros jean comme devant». Pas un seul mot sur la ritournelle persistante. Pas une seule explication ...

Les fils d’Antipater

J’avais picoré, presque distrait, l’ouvrage d’Emmanuel Haymann. Soudain, je me suis précipité sur ce livre abandonné à l’Orient de ma table. Il était ouvert à la page où j’apprenais que cet Hérode 1er, peut-être grand, surtout agaçant, était le fils d’un certain Antipater assez antipathique. Ce dernier, sans doute vieillissant, le nomma tétrarque (gouverneur) de Galilée. Son frère Phazaël obtenant le même rôle pour Jérusalem et sa région.

Ce partage entre deux frères, comme toujours dans les histoires de pouvoir et d’héritage, ne devait pas satisfaire cet Hérode, dévoré d’ambition et suffisamment cynique pour faire un excellent politique.

Hérode, qui s’était établi à Sepphoris, modeste capitale de Galilée, lorgnait déjà sur la fascinante cité de Jérusalem où régnait son frère.

Passe le temps, l’envie, les ambitions et l’orgueil demeurent.

Hérode l’implacable

Dans ma tête sans cesse revenait la petite phrase, mais, j’y prêtai de moins en moins garde. La vie de ce potentat ambitieux et implacable, que déroulait sous mes yeux Emmanuel Haymann, me captivait inexplicablement. Un véritable roman noir, plein de passions, de crimes et de trahisons, me tenait désormais en haleine.

Je découvrais les avatars de ce monarque étonnant avec une formidable curiosité mâtinée de dégoût. Sans conteste, cet Hérode était un personnage passionnant. Assassin cruel, tyran pervers, il fut aussi (et en même temps!) un être étonnamment généreux, un génial bâtisseur possédant le sens de la grandeur.

Son règne dura trente-six années, pendant lesquelles il s’employa à développer et embellir le vieux Temple de Salomon pour en faire un monument grandiose.

Comme la mode de l’époque était à l’hellénisation, Hérode tenta de changer les pratiques culturelles et les traditions de ce peuple intellectuellement tourmenté et sempiternellement indiscipliné et agité. Il tenta même d’organiser les Jeux Olympiques à Jérusalem !

Tyran ou bâtisseur?

Sont-ce ses crimes multiples, son côté pervers, ou le pouvoir exercé d’une main d’acier, qui le rendirent détestable pour une grande partie des Juifs ? Emmanuel Haymann, en bon historien et biographe, ne prend pas position. Il décrit un étrange personnage, soupçonneux jusqu’à la paranoïa, mais capable de se défaire de ses richesses pour acquérir du blé chez les Égyptiens, au moment où la famine menace son peuple.

Sujet à des crises de folie meurtrière, il fait, un jour, tuer sa femme favorite et certains de ses enfants pour faire bon poids. Dans le même temps, apparaît le fin diplomate, le gestionnaire intelligent, le constructeur visionnaire qui, par sa politique avisée, impose une paix qui assure la prospérité à tout son peuple.

Pour toutes ces raisons, certains de ses sujets l’admirèrent et lui donnèrent le nom d’Hérode le Grand. Ceci en oubliant tous ses excès, toutes ses exactions.

Une fin tragique

Malgré la terreur qu’il fit régner durant tout son règne, son royaume se désagrégea très rapidement après sa mort. Ses trois fils Archelaüs, Philippe et Antipas, dépèceront le pays.

Hérode mourra d’une maladie de peau qui le fera hurler de souffrance. L’esprit dérangé, il appellera sa femme durant toute son insupportable agonie. Il l’avait pourtant assassinée, des années auparavant.

Après sa mort, le pays survécut en se déchirant de plus belle. Les luttes de clans entre occupés juifs et occupants romains, déclencheront une période de violences et de tourments dans toute la Palestine.

Moins d’un siècle après, Titus détruira le Temple et rasera Jérusalem, dispersant les populations.

Le destin d’un peuple

La terrible légende d’Hérode ne s’est pas éteinte avec cette destruction opérée par les Romains. Le Nouveau Testament lui prêtera, dans l’épopée de la naissance du Christ, le massacre des premiers-nés, le fameux «Massacre des Innocents».

Et puis, devant le difficile destin du peuple juif et de la région qui découla de cette tentative d’anéantissement (ce n’était pas la première!) de la réalité juive, on ne peut que faire le lien avec le présent.

Il est vrai que cette histoire est «vieille comme Hérode», mais j’ai eu, en la lisant, une suffocante impression d’actualité.
 

 


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