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Les premières années de l’ORT à Tunis


   

Peu de sexagénaires, une cinquantaine, peuvent affirmer aujourd’hui que les débuts de leur éducation professionnelle étaient liés avec les débuts de l’ORT, à Tunis. Beaucoup moins pourront dire que c’était là le début d’une carrière discontinue, jusqu’à la retraite. Je suis fier de faire partie de cette minorité et suis toujours reconnaissant à cette grande institution.

 

C’était un ami qui, en fin 1950, m’apprit qu’une école professionnelle allait bientôt ouvrir ses portes pour des élèves Juifs. En ce temps là,  j’étais en classe de 6ème à l’Alliance de Malta Sghira. Cinq mois plus tôt nous nous préparions pour passer le Certificat d’Etudes, à l’école de l’Alliance de la Hafsia. Lui, a choisi d’être apprenti tourneur, et je l’enviais un peu quand il me racontait sur les machines qui se construisaient là bas. Les études jointes au travail manuel, voilà ce dont rêvent tous les gosses curieux qui démontaient les montres de la famille. En janvier 1951, nous débutions dans une nouvelle école, à Bab-Saadoun.

Huit mois après on passait à l’Ariana, puis pour moi, ce fut l’Institut de l’Ort à Genève. Plus tard, en Israël et après  quatre années d’études, le diplôme du Technion de Haifa comme ingénieur en mécanique.

Les années passèrent et l’élève ajusteur se retrouve à la retraite, après avoir été à la tète d’un bureau d’ingénieurs de construction mécanique, dans une compagnie hi- tec, aux environs de Los Angeles.

 

L’école était aménagée dans une ancienne fabrique, à Bab-Saadoun. L’acteur principal de la création de cette école et son directeur, M. David Alberstein, était un homme admirable.

 

                   Cet article est dédié à sa mémoire 

 

Il a été délégué par la direction mondiale de l’ORT à Genève, il était d’origine polonaise et parlait parfaitement le Français et l’Hébreu. Au début, il nous enseignait, faute de professeurs, presque toutes les matières, de la technologie à l’Hébreu.

Le secrétariat était dirigé avec beaucoup de bonté et de complicité par Mlle Gozlan qui nous a accompagnés durant les quatre années, j’ignore ce qui est arrivé après.

Il y avait déjà deux sections, la mécanique et l’électricité. Les premiers profs étaient des Juifs tunisiens. Ils étaient assistés par des ‘adultes’ qui étaient des garçons, de trois à quatre ans nos aînés, et qui pour diverses raisons avaient quitté l’école secondaire. Ils étaient, de ce fait, dispensés de toutes les matières générales, non techniques, que nous étudions.

 

 

 

En juin 51, nous étions invités à assister, et ‘parader’, aux festivités de la pause de la première pierre de la future école de l’Ariana, en présence des personnalités Juives, Françaises et Tunisiennes.

A la rentrée,  une  bonne partie du bâtiment était déjà construite, le reste ne le sera que dans les années qui suivirent. Je me rappelle encore du bruit infernal des maçons et de l’odeur du goudron, qui n’ont pas beaucoup facilité la concentration durant les heures de cours.

L’école était située au kilomètre 4 sur la route de l’Ariana, on y arrivait en tram ou en vélo. Il parait que plus tard les autorités tunisiennes en ont fait une Ecole d’Ingénieurs

A l’atelier, il fallait attendre des mois pour que les machines-outils soient installées, et que les instructeurs qu’on nous avait promis, arrivent sur place. Ils étaient jeunes, sans expérience. Ils étaient les premiers diplômés que l’ORT  a formé, dans son Institut à Genève, pour être ses futurs instructeurs. Parmi eux il y avait des rescapés de l’holocauste.

Chaque année l’école s’agrandissait et de nouvelles classes s’ajoutaient à la mécanique et à l’électricité. On y enseignait  le froid, la menuiserie, la mécanique automobile et autres.

Dans la cour centrale il y avait comme des petits bassins, de terre entourée de briques. Elles avaient des formes géométriques, avec au centre le dessin d’un engrenage, symbolisant le travail, et reproduisant ainsi une partie de l’insigne de l’ORT.

 

 

Pendant ce temps, l’ORT a transformé le local de Bab-Saadoun en une école où les filles apprenaient les métiers de la couture. La distance entre ces écoles n’a pas empêché les rencontres entre les professeurs ou les élèves des deux cotés. Officiellement c’était aux fêtes de la distribution des prix à la fin de chaque année.

 

 

Je connais au moins un mariage qui s’est réalisé entre deux profs de nos écoles. Certains garçons avaient aussi des amies à Bab-Saadoun, dont la complicité a permis de réaliser les photos jointes ici.

 

 

 

Je vais peut être révéler ici un petit secret. J’ai été, malgré moi, partie d’un ‘complot’ qui a fait que notre école était un des précurseurs de l’éducation sexuelle en Tunisie. En 1952, deux de mes amis et moi avions été chargés d’aller aux bureaux du ministère de l’éducation afin d’y copier le programme des matières exigées, dans les écoles professionnelles, aux examens finaux. Nous avions ajouté par erreur, à la liste des maladies contagieuses, celle des maladies vénériennes ; ce qui exigea aussi l’étude de l’éducation sexuelle. Plus tard nous avons su que ce paragraphe appartenait au programme des diplômes supérieurs. Nos profs ont fait leur possible pour maîtriser la matière et nous la transmettre aussi pudiquement qu’ils pouvaient. On nous a projeté le film “Savoir” qui était la bible en la matière dans ces années là. Malgré qu’il n’y eut aucune question sur ce sujet, aux examens finaux du C.A.P., cette matière a continué à être enseignée.

Au nom de mes amis je m’excuse aujourd’hui auprès de nos camarades et nos professeurs. Comme dans tous les débuts, on fait des erreurs et certaines s’avèrent, ultérieurement, bénéfiques. Cette histoire montre  la naïveté et l’atmosphère de confiance qui régnaient en ce temps là et qui rappellent celles qu’on retrouve chez tous les pionniers  

 

L’école de l’ORT n’était pas exclusivement juive. Dans notre classe, il y avait des élèves de toutes les confessions (près de 15 % de non Juifs.) Il y en avait qui se fréquentaient. La petite histoire raconte qu’il y avait un élève Musulman qui, en se promenant un jour avec des amis, à l’Ariana, a été sollicité pour être le dixième dans un Myniane.

 

La première couvée qui a commencé à Bab-Saadoun a fourni plusieurs candidats à l’Institut Central de l’ORT à Genève. Après trois années d’études ils furent dispersés dans les écoles de l’ORT de par le monde (Israël, Iran, France, Maroc, Tunisie, Grèce et autres…) pour former, à leur tour, les nouvelles générations de techniciens Juifs.

Même pour ceux qui n’ont pas continué à pratiquer le métier qu’ils ont appris à l’ORT, les études de base, la discipline, la dextérité et l’esprit de créativité qu’ils avaient acquis, les ont sûrement assistés. Durant cette période d’exil moderne, que furent la deuxième moitié des années 50 et les années 60, ils devaient refaire leur vie dans le pays qu’ils avaient choisi comme asile .

Texte et photos par Abraham Bar Shay (Benattia), Israel

                                       e Mail      absf@netvision.net.il

                              

 

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