Simon Barouk

LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

Distribution des étoiles jaunes, c'était le 16 ou 17 Novembre 1942, le matin une partie des travailleurs était la, éparpillés entre la place Garibaldi, Malta Srira et Place de l'Ecole Israelite, pour connaitre notre sort, des employés de la Communauté Juive( volontaires pour la plupart ) sous les ordres de Paul Ghez ont donné a tous les présents la somme de 40 Francs, pour nous ravitailer pour un voyage en train de 1 ou 2 jours, départ de Dubosville, arrivés a Dubosville des fourgons gris nous attendaient ( 32 personnes ou 8 chevaux, paint sur la porte coulissante) arrivés a pied a destination les fourgons de petite vitesse se sont remplis
en grande vitesse, meme les plus jeunes étaient exténués, deux balles de paille par fourgon,
pour servir de matelas, jusqu'a 4 heures, il n'y avait pas de locomotive, nous étions cette fois ci escortés par des militaires Italiens, qui nous ont fait retourner a Malta Srira ou toutes devaient les classes devaient nous servir de dortoirs Il n'y avait pas de lits mais de la paille 2 fagots ou balles par classe.
le lendemain des 6 heures, pas de déjeuner, nous devions etre prets pour une visite medicale supervisée par un Docteur allemand était prévue pour midi, Dr Scialom etait la avec les Drs Boulakia et Dr Nataf de la rue Zarkoun tous 2 Occulistes, ils ont mis des gouttes dans les yeux de tous ceux agés ou mal au point.
A midi la plupart avaient des yeux qui ont fait que le Dr Allemand a demandé leur libération immédiate,, idee du Dr Boulakia avec Dr Nataf, les yeux rouges avec du pus sur les cotés, cela ressemblait au Trachome que les allemands craignaient. Et grace au Dr Scialom, plusieurs inaptes au travail dur avaient la Gale des le endemain, vers 2 heures Docteurs partis, nous avons tous reçu une pelle ou une pioche, et escortés par des Allemands nous avons fait le défilé de la porte de France a la fin de l'Avenue Jules Ferry, aller et retour 2 fois de suite, a la joie de tous les porteurs de chechias, qui se sont plaint de ne pas avoir été embauches par les boches pour defiler avec une pelle oue pioche et 40 francs par jour.

Retour a Malta Srira jeudi soir apres les fameuses parades avec pelles et pioches, apres que tous ceux avaient montré signe de Trachome ou de Galle ont été priés de retourner chez eux, départ vendredi matin le 20 Novembre 1842 avec pelles et pioches de nouveau pour Dubosville, escortés toujours par les soldats Italiens qui ne savaient qu'une chose embarquer direction sud????
Cette fois ci nous avions des chefs de groupes, 40 francs chacun et un comptable. des commisionnés pour le ravitaillement dans le quartier et interdiction de s'éloigner, vers 10 heures le départ est déclenché apres que le marchand de beignets du coin de malta srira et rue des maltais ait fait la plus belle recette de sa vie, tous les makrouds, les zlabias aussi étaient partis il n'y avait plus de pate. les epiciers du coin et la boulangerie ont été completement vidés.

Arrivée a Dubosvile vers 2 ou 3 heures de l'apres midi, les vagons étaient la, et la locomotive aussi fumant et prete a partir, un chef de groupe par 31 personnes, a 5 heures la loco fumait toujours et toujours pas de mécanicien, c'est la que j'ai vu de mes propres yeux ce que "SABOTAGE" signifiait.
Cette fois ci marche vers LA MOHAMMEDIA, il pleuvait a torrents, les soldats étaient parés mais aucun de nous, je ne me rappelle pas si les sacs de plastique existaient, il pleuvait mais il faisait chaud et soif, pas d'eau a boire, heureux ceux qui avaient un chapeau en feutre, ils ont servi a recevoir l'eau de pluie, le gout ???
Arrivés finalement a destination c'était un fondouk, un marché entouré d'une muraille. il n'y avait qu'un hangar que les Italiens ont occuppé a la premiere minute,
Plusieurs mynians se sont formés ARBIT SHELL SHABBATH, suivi d'un Kiddoush avec de l'eau de puits que les villageois nous ont vendus a 5 francs le litre, et un récipient en argile pour 2 francs (Un hallab) et 2 francs pour le remplir de ma vie. Je n'ai jamais vu autant de machands d'eau, a manger oubliez pour ce soir de Shabath. La muraile était longue, il y avait assez de place pour dormir le derriére trempé, mais tous collés l'un a l'autre pour recevoir moins d'eau, tout le monde a bien dormi, personne ne s'est plaint, le matin vers 6 heures le soleil a fait son apparition. nous en avions besoin, a 10 heures était a sec, nous avons vu la
vapeur sortir de nos vetements, personne n'a attrappé froid ou meme un rhume, les marchands de pain (jradak) ont fait apparition, 5 francs piece et pas les grands, l'eau au meme prix 5 francs le litre en bouteilles de Vichy, aucune nouvelle du consistoire

Dimanche 22 novembre les premieres charrettes, firent leur apparition avec des couvertures
et surtout a boire et a manger, ce meme dimanche nous avons constaté la disparition des soldats qui nous gardaient, lundi matin tout le monde était parti en groupes dans toutes les directions, avec une paye de deux jours par notre comptable désigné,la plupart vers Hammam Lif ou Tunis avec le risque de se faire raffler, comme on disait en ce moment= J'espere que ce texte n'est pas tres long s'il est publié=Simon Barouk

( NE CONNAIT LA CHALEUR DE LA BRAISE QUE CELUI QUI MARCHE DESSUS) proverbe tunisien bien connu surtout a Tunis

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