New York Par Patrick Kessis

Les New Yorkais sont des Juifs Tunisiens comme les autres....

Ce matin j'ai ete reveille de tres bonne heure par un coup de telephone de Laure Bijaoui, qui vit pas loin, dans le Connecticut, et qui m'annonce qu'elle ''descend'' a Manhattan cet apres midi, pour y rencontrer Moncef Sassi, un vieux copain, de passage au pays des cow boys. Pourquoi ne pas se renconter en fin d'apres midi, du cote de time square pour un cafe, et apres peut etre, aller diner dans le coin? Pourquoi pas? rendez vous est donc pris pour dix huit heures.
Mais avant, bien sur, pas mal de choses a faire, passer a Columbia university pour y rencontrer le professeur Roy, philosophe et grand amateur de litterature Francaise pour lequel je fais des traductions de temps a autres, et qui doit justement me remunerer pour la derniere en date, ca tombe bien car j'ai la dalle et juste a cote de chez lui il y a un petit restaurant Mexicain qui fait les meilleurs ''huevos rancheros'' du monde, une version Americaine de la chakchouka avec oeuf, piquante comme il faut et accompagnee d'un pain fait maison qui ressemble a s'y meprendre a notre tabouna nationale. Donc une petite douche, un cafe vite avale, et me voila parti. En bas je rencontre Yaelle Cohen, qui habite dans le meme bloc, au coin de la 116eme rue a Harlem, et que j'ai rencontree grace a Harissa. com, elle est pressee car elle a rendez vous a son bureau mais a le temps quand meme de me confirmer le couscous qu'elle organise chez elle vendredi en quinze. Il y aura parait il, plein de jeunes tunes tres sympas et que je ne connais pas. Super, en route pour Columbia, et mes huevos Rancheros, et tout de suite apres rendez vous chez Jean Madar, le plus grand fabricant de parfums du monde, a son bureau, pour discuter d'une affaire en cours, et la, surprise, sa cousine de passage avait confectionne de delicieux fricasses qui n'avaient rien a envier a ceux du lycee carnot, et qu'il avait decide d'apporter au bureau en cas de petite faim.... Puis direction Soho, la Chase Manhattan bank, a laquelle j'ai confie le soin de gerer mon patrimoine, suivi d'une visite a mon amie Martine Abitbol qui tient un petit resto Corse dans le coin, le Poeme, et qui confectionne les meilleurs boulous du monde, arroses d'un delicieux the a la menthe et aux pignons. Rapide coup de telephone chez moi pour ecouter mes messages, le premier est de Jaco, de Los Angeles, notre webmaster favori, qui m'annonce en avant premiere la creation de la chatroom tant attendue, le deuxieme de mon fils de Miami qui me demande les accords de ''ech laoui ana'', tube des annees cinquante a Tunis dont il a retrouve le disque, une version disco que j'avais enregistree en 1989. Zut il pleut, s'abriter , vite, un coffe shop en face, specialites de milk shakes. Pourquoi ne pas y ajouter un jaune d'oeuf, et une banane, demandais-je au jeune Pakistanais ''in charge'', ca l'amuse, et il me faut une bonne demi heure pour lui apprendre a prononcer a peu pres correctement ''lait de poule''.
Bon c'est pas tout, il faut quand meme avant mon rendez vous de dix huit heures, que je passe chez mon coiffeur, Farid de Beja, qui tient boutique dans le village, et qui se fait appeler Monsieur Christophe, n'a t il pas ete premier ciseau chez Maniatis pendant des annees.....
Derniere chose , acheter des billets pour le concert de Alabina, le mois prochain, et je peux enfin me diriger vers time square ou je retrouve mes amis, et je dois decliner une invitation a diner, je n'ai vraiment plus tres faim. Mais nous decidons quand meme de prendre un cafe, et la, evocation de souvenirs communs a Tunis, a l'epoque, comme c'etait beau, comme c'etait simple, comment fait on pour vivre ici, si loin de ses racines et de sa culture, et de tous les petits kifs quotidiens?

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