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ACTUALITE CINEMA


  NOVO de Jean Pierre Limosin  France 2002 sortie le 25 décembre

 

                           NOVO parle aussi d’images détournées ,et de références cinématographiques , de corps féminins, de rupture et d’amours éphémères. Graham (Eduardo Noriega (1) a perdu la mémoire suite à un choc, les faits remontant à plus de dix minutes s’estompent. Graham se promène avec un bloc notes attaché à son poignet, vestige de sa mémoire défaillante. Il travaille comme copiste dans une société où la directrice (Nathalie Richard)  est sa maîtresse et où il rencontrera  Iréne (Anna Mouglalis). Cette nouvelle union va bouleverser sa vie, Graham doit se souvenir, doit garder cet amour . elle l’aidera à comprendre son état, à reconnaître ces personnages qu’ils croisent : une femme, un homme et un enfant.

                         Si la trame reprend celle du superbe film de Christopher Nolan « Mémento » (2) , le scénario bifurque pour parler de la vie, des êtres et de solitude. L’amnésie  ici n’est pas toujours un handicap, mais un moteur pour recommencer de nouvelles émotions, pour aimer comme au premier jour, elle fortifie cette histoire d’amour mais la fragilise tout à la fois tout comme elle rend Graham désinvolte, volage et immature . Cette souvenance défaillante est aussi exploitée dans ses rapports amoureux , renouvelant ses étreintes au demeurant fort érotiques, c’est par là que nous parlions des corps .mais peut il avoir progression quand il y régression permanente ?

                       Le film de Jean Pierre Limosin (3) écrit avec Christophe Honoré (4) de est plus ambitieux , plus concis que le précédent. Par sa linéarité  rigoureuse il invente un discours  rejoignant celui de Aki Kaurismaki avec « L’homme sans passé » et Anouilh avec « Le voyageur sans bagage » : l’amnésie est salvatrice  car elle est un renouveau, un autre départ

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            UN MONDE PRESQUE PAISIBLE  de Michel Deville France 2002 sortie le 18 décembre

 

 

                                           Août 1946 à Paris dans un atelier de confection pour dames dans le quartier juif  tenu par M.Albert (Simon Abkarian) se retrouvent un groupe d’ouvriers et ouvrières qui conversent pour agrémenter leurs journées. Il y a Léa (Zabou Breitman) la femme du patron qui rêve d'un autre amour, Léon( Vincent Elbaz) passionné de théâtre et Jacqueline  son épouse (Lubna Azabal) qui attend son deuxième enfant, deux nouveaux  arrivant Joseph (Malik Zidi) qui veut écrire sur le sort de ses parents arrêtés par la police française et Maurice (Stanilas Mehar) qui veut oublier son passé dramatique et s’acoquine avec une prostituée (Clotilde Courau) joseph (Denys Podalydès) qui attend patiemment le retour des camps de sa femme et de son enfan, et Mme André la seule non juive qui cherche un compagnon.. Et ce monde s’agite, se meut difficilement parfois et tente de vivre du moins de tenter de revivre

                                         Michel  Deville en adaptant le livre de Robert Bober (1) « Quoi de neuf sur la guerre » publié en 1993 signe une œuvre plein de charme, de nostalgique, grave et légère à la fois comme ses œuvres précédentes (2) avec des personnages attachants à la recherche d’une paix intérieure et qui luttent contre l’amnésie , la solitude , l’attente, le temps qui passe et qui n’amène rien de beau dans ses lendemains de guerre.

Deville s’efface devant son sujet, filme avec discrétion et émotion , insère des photogrammes comme si le temps s’était arrêté  et nous fait vivre les frustrations de ces êtres déchirés, filme la communion chaleureuse de ces êtres fantaisistes qui prend son essor lors d’une fête champêtre. C’est sur un espoir d’une vie nouvelle que se sode cette peinture.

 

 

(1)     écrivain , cinéaste qui a signé un documentaire avec Georges Pérec sur l’immigration américaine : « Récits d’Ellis Island » et a publié en 200 « Berg et Beck » chez P.O.L

(2)     l’ours et la poupée , Eaux profondes, la Maladie de Sachs

 

 

                                       LIVRES   DE  CINEMA

 

                 JULIEN   DUVIVIER   LE   MAL   AIMANT   DU  CINEMA   FRANCAIS

                                              Par Eric de Bonneville (Deux tomes) édition l’Harmattan   Novembre 2002

                  

 

 

                     Julien Duvivier est un cinéaste déroutant, envoûtant, déroutant dérangeant, attachant et courageux comme l’atteste la biographie de Eric Bonneville, envoûtant car ses films nous résistent encore et que les les livres sur l’histoire du cinéma français cite à l’unanimité « Pépé le moko, La bandéra, La belle équipe trois films qui participèrent au mythe Gabin (1) déroutant car il signa moult chefs d’œuvre et des films commerciaux et eut près de 50 ans de carrière , dérangeant par ses critiques de la société bien pensante, de la bourgeoisie triomphante, de l’arrivisme et de la collaboration, (2) attachant car il défendit les minorités et plaida contre l’enfance malheureuse avec notamment « Poil de carotte » (3) et « au royaume des cieux »et « Boulevard » courageux car il fut philosémite dans une période (4) (les années 30) où peu l’était, courageux car il préféra partir en 40 que tourner sous l’occupation allemande (5)

                Eclectique, il aborda tous les genres , tourna dans plusieurs pays et adapta plus de 30 auteurs différents (6) abordant tous les thèmes qui hantent l’esprit humain : la vieillesse (La fin du jour )le chômage (la belle équipe) l’erreur judiciaire (Panique et l’affaire Maurizius, la tête d’un homme) la deuxième chance (l’imposteur) la foi (l’agonie de Jérusalem, la tragédie de Lourdes, Golgotha) la trahison (Marie Octobre, Voici le temps des assassins, David Golder).Il alla jusqu’à rendre hommage au néo réalisme dans son adaptation des « Don Camillo »

             Saluons le travail titanesque de Eric Bonneville -plus enclin parfois aux faits qu’à une analyse plus profonde des films - qui reprend les films un par un pour une présentation d’époque au travers des coupures de journaux  d’alors, agrémentant le tout d’une filmographie exhaustive qui comporte aussi sa participation théâtrale, radiophonique, télévisuelle ,discographique , tous ses projets avortés

Ainsi qu’une compilation de tous les écrits sur cet auteur. Si sa carrière d’après guerre s’avère inférieure , elle n’en  regorge pas moins d’excellentes œuvres comme « Marianne de ma jeunesse »et « L’affaire Maurizius » (7)et sans oublier le délicieux « La fête à Henriette » au scénario fantasque et mille fois copié (8) où pontait encore le savoir faire d’un artisan chevronné et consciencieux qui a été sous estimé et a qui ce livre rend justice.

 

 

 

(1)     tout comme « Le jour se lève » et « Quai des brumes » et avec qui il fera encore trois films

(2)     Panique, L’affaire Maurizius, Marie Octobre

(3)     réalisé en 1925 et 1932 qu’il voulut refaire en dans les années 50

(4)     Son Golem de 1936 pouvait être une réponse aux persécutions des juifs 

(5)     il s’exilera aux USA et y tournera cinq films

(6)     Jules Renard, Tolstoï, Simenon, Zola, Giraudoux, Mac Orlan, Selma Lagerloff, Irène Némirovsky, James Hadley Chase, Jacob Wassermann, Oscar Wilde  ………………………

(7)     Tous deux adaptés de romans d’écrivains juifs allemands: Peter de Mendelssohn pour le premier (la seule vraie adaptation rigoureuse du Grand Meaulnes auquel le roman ressemble  et Jakob Wassermann pour le second

(8)     Deux scénaristes d’inspiration différentes racontent une histoire, les deux vues l’un optimiste, l’autre non sont montrées. Remake en 1963 « Paris when it sizzles » de Richard Quine avec Audrey Hepburn

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                     NELLY KAPLAN Portrait d’une flibustière par Denys –Louis Colaux

                                                                                      Edition Dreamland  Novembre 2002              

  

 

               Voilà  un  livre qui se refuse de suivre la thématique des ouvrages de cinémas, ce portait se veut plus un simple hommage , une déclaration d’amour faite avec humour aussi qui nous présente cette femme énigmatique qui déconcerta son entourage intime et ses admirateurs . Par le biais de la poésie et par son approche intuitive et émotive , l’auteur trace le portrait d’une réalisatrice- elles ne furent dans les années 60 foule (1) ayant plusieurs  cordes à son arc :monteuse, réalisatrice, scénariste, documentariste, poète, essayiste écrivain , il raconte l’envoûtement de son œuvre marginale et de sa personnalité qui attira Soupault, André Pierre de Mandiargues, Picasso qui se laissa approcher  (2)  et surtout Abel Gance , ce génie du cinéma qui la prit sous ses ailes et avec qui elle tourna (3). Nelly Kaplan  russe d’origine et juive reste parfois mystérieuse dans ses désirs comme le personnage de Marie (Bernadette Lafont ) cette héroïne sublime qui dévoila et brisa tabous et ordre établi dans un petit village dans « La fiancée du pirate », portait d’une femme moqueuse, paillarde, audacieuse, rebelle et pourtant pure et affectée. D’ailleurs toutes les héroïnes de Nelly Kaplan sont des révoltées comme Vénus de Palma dans « Papa les petits bateaux » , elles étouffent dans leur monde étriqué et cherchent un autre oxygène comme Sybille la protagoniste de » Néa » . Ces trois personnages féminins et féministes réclament l’amour, la considération , le droit à la différence, celui de vivre autrement comme « Charles et Lucie ».Reste de sa filmographie une œuvre audacieuse ,moderne  et avant-gardiste sur celle qui fut le sosie philosophique de Barbara (4) et le double de Abel Gance.

            Ce livre plein de charme n’est point une autobiographie classique, loin de là, ni une étude intellectuelle sur une cinéaste originale, loin s’en faut, peut être le portrait  d’une femme énigmatique, loin s’en approche. Toujours est –il que cette représentation littéraire nous conforte dans nos goûts d’antan et nous dévoile ces choses qui a fait de nous des spectateurs assidus des films de Nelly Kaplan.  

 

 

 

 

(1)   Danièle Huillet, Marguerite Duras, Yannick Bellon, Jacqueline .Audry

(2)   « Le regard de Picasso » 1957 grand prix au festival de Venise

(3)     fit avec lui le Programme Magirama en 1956 et fut metteur en scène de la deuxième équipe de « Cyrano et d’Artagnan »en 1963, et signa trois essais sur son maître sans oublier les hommages télévisuelles

(4)     qui chanta le fameux  « Moi je m’en balance » (titre assez révélateur de l’univers de Nelly Kaplan)

       de « la fiancée du pirate »

 

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            SORTIES   DVD :ORDET 1964  de Carl Th.DREYER  Editions Kfilms (1)

 

                                          Gertrud une ancienne chanteuse mariée à un avocat connu et futur ministre décide se reprendre sa liberté selon l’accord qui les liait : si leur amour s’éteint, ce droit revenait au devant de la scène. Elle désire suivre son nouvel amant un jeune musicien. Un ancien amour se rappelle à ses souvenirs. Le premier de ses soupirants refuse de partir avec elle et Gertrud  n’accepte pas de suivre le second. Elle trouve les hommes légers, désinvoltes, égoïstes, pensant plus à leurs carrières, à leur bien être qu’à l’amour qu’elle réclame incessamment. Gertrud quittera ce monde pour se réfugier dans la solitude ou du moins dans aucune aventure amoureuse, elle qui proclame la sentence suivante : Je crois aux plaisirs charnels et à la solitude irrémédiable de l’âme ».

                                       Gertrud est le portrait implacable des rapports amoureux et la peinture pathétique d’une femme en avance sur son temps qui décide de choisir dorénavant et non d’être élue. Gertrud est aussi désabusée que son créateur C.T.Dreyer, elle ne croit plus à son idéal, c’est une femme désarçonnée qui veut reprendre les rênes de sa vie . Elle représente une femme  ferme et faible, indépendante et marginale, qui refuse le compromis et désire la reconnaissance, l’égalité affective , sa démission n’est pas une fuite, mais une recherche de l’apaisement

                          Gertrud est une œuvre austère grave et belle , Godard disait que « Gertrud est égale , en folie et en beauté aux dernières œuvres de Beethoven » , son ton anticonformiste, sa manière monotone de filmer les ruptures comme les déclarations d’amour , le jeu époustouflant des lumières qui marque bien les contradictions des personnages, distillent une musique qui résonne encore à la fin du film. Carl Dreyer qui  n’était guère un réalisateur prolifique - Trois films en 30 ans- nous assène une vérité douloureuse qui persiste encore à une époque de défragmentation du couple : l’amour est une relation complexe qui doit faire  exister deux personnes

 

 

 

                               SOLEIL NOIR (1998)documentaire de Ruediger Suenner  K-Films Novembre 2002

 

 

 

                                      L’auteur dont c’est le deuxième film (1) tente de démontrer que l’on a spirituellement préparé une population à l’avènement d’un Führer censée défendre les aryens contre le complot judéo bolchevique et cela bien avant les fatidiques années 30. Ce conditionnement  permit de ne pas lutter contre le sort imposé contre les minorités juives et autres. Le documentaire revisite l’approche des allemands qui n’hésitèrent point à ausculter l’ésotérisme, la magie ou le mysticisme pour créer des sectes et élargir leur fondamentalisme, allant même jusqu’à rechercher le Graal et la cité de l’Atlantide. Ils allèrent pour soi disant mieux connaître les autres peuples prendre la même approche qu’avec les juifs : relève d’empreintes de visages et autres mesures anatomiques. Leur propagande allait jusqu’à dévaloriser ces mêmes peuples , prétendument inférieurs et dont la destruction était pour eux une rédemption et une purification, se croyant investis par leurs massacres d’une tâche divine. Les germes de cette idéologie furent retrouvés déjà en 1875  dans une société théosophique « La doctrine secrète » qui comportait comme emblème une croix gammée.

                                    Un documentaire intéressant quelque peu rébarbatif qui a la volonté de casser ces images ridicules , qui relèvent de fantasmes et de frustrations et de nous apprendre à mieux discerner les prochaines idéologies semblables. Mais est ce vraiment suffisant de parler d’endoctrinement sans s’appesantir sur le climat socio politique qui fut aussi responsable de ces choix ?

 

Roger Chemouni                                           


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