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Toutes cocues à cause de la crise

Toutes cocues à cause de la crise

 

Une nouvelle étude suggère que le marasme économique pousserait les hommes à l'infidélité.

"Pardon, chérie ! Pardon ! Je t'ai trompée, c'est vrai, mais ce n'est pas de ma faute, c'est à cause de la crise..." Si, depuis Adam, les hommes ont inventé une kyrielle d'excuses pour justifier leurs infidélités, en voilà une qu'on n'avait pas encore entendue. Et pourtant elle est avancée, pour une fois, par des scientifiques. La crise économique pousserait les hommes à multiplier les conquêtes pour se donner plus de chances de se reproduire, d'après une étude menée par Omri Gillath, professeur en psychologie sociale à l'université du Kansas et publiée dans le Journal of Experimental Social Psychology.

Selon la théorie de l'évolution, et son mécanisme de sélection sexuelle, les hommes seraient davantage amenés à se livrer à des stratégies d'accouplement à court terme pour faire face à un environnement menaçant. "Nous sommes biologiquement programmés pour nous reproduire, et l'environnement nous dicte la meilleure stratégie à adopter pour avoir la certitude de transmettre nos gènes", explique Gillath. S'il songe qu'il va bientôt mourir, il y a donc un gigantesque avantage pour un homme de décupler ses aventures, pour être sûr d'avoir une ribambelle de descendants en espérant que certains d'entre eux vont survivre. Ce que les femmes ne peuvent évidemment pas faire.

L'idée de mort fait plus réagir au sexe

Le pire signe suggérant qu'il reste peu de chances de survivre, c'est la mort. Alors Gillath et son équipe ont mené une petite expérience. Ils ont constitué deux groupes d'hommes. Aux uns, ils ont suggéré de penser intensément à leur propre mort pour mimer les conditions de faibles chances de survie, tandis qu'aux autres ils ont suggéré d'imaginer d'intenses douleurs dentaires. Les chercheurs ont ensuite demandé aux deux groupes d'hommes de regarder un écran d'ordinateur sur lequel défilaient des images de deux types : certaines à caractère sexuel et d'autres non, pour voir si l'idée de la mort les fait plus réagir au sexe.

Bingo ! Ceux qui pensaient à la mort avant le visionnage ont vu leur rythme cardiaque augmenter à toute allure à la vue de représentations sexuelles, bien davantage que ceux qui pensaient à un mal de dents. En revanche, il n'y a eu aucune différence de réponse entre les deux groupes d'hommes lorsqu'il s'agissait d'images non sexuelles. "Dans des conditions de faible possibilité de survie, nous pensons que les hommes seraient plus à même de se livrer au sexe en dehors de leur relation monogame, cherchant des moyens de propager leurs gènes", en déduit le chercheur.

Cette étude menée par l'université du Kansas est l'une des premières à montrer un lien de causalité entre les signes d'une faible possibilité de survie et le comportement sexuel des hommes en utilisant à la fois des mesures comportementales et physiologiques. Les recherches précédentes pour étudier cette théorie se basaient plutôt sur des données démographiques en observant, par exemple, que les pays les plus riches enregistrent moins de naissances que les plus pauvres, ou encore que dans les milieux défavorisés le premier rapport sexuel a lieu bien plus jeune.

Survie de l'espèce...

Globalement, quand l'environnement est sécurisant, qu'il y a assez à manger..., les gens sont plus à même de s'investir pour leurs enfants existants et de rester avec leur partenaire habituel ou, s'ils sont célibataires, préfèrent s'engager dans des relations sexuelles à long terme. "Mais si, tout à coup, l'environnement devient dangereux et que les chances de survie s'amenuisent - s'il y a une famine ou des ennemis -, alors les gens adopteront plus facilement des stratégies à court terme qui leur permettront de se reproduire davantage", continue le chercheur.

Gillath a mis en perspective ses travaux avec les craintes entourant l'économie actuelle. Quelques analystes économiques prédisent d'ailleurs que le marasme présent serait annonciateur d'une ère durable de chômage, de faibles revenus et d'une baisse des niveaux de vie. Un tel contexte économique persistant pourrait-il pousser les hommes à fuir leurs couples pérennes pour suivre un mode de vie aux moeurs légères ?

Gillath pense que c'est tout à fait possible, car "l'économie aujourd'hui nous donne des signes de chance de survie plus faible", explique le chercheur. "Il n'y a pas assez d'argent, nous ne sommes pas sûrs de garder nos emplois, nous ne sommes pas sûrs de pouvoir assumer l'avenir de nos enfants... C'est comme vivre dans la savane et découvrir qu'il n'y a plus assez de fruits et que les animaux se font rares. Les hommes seraient donc plus enclins à vouloir répandre leurs gènes." Alors, Mesdames, si vos maris vous trompent, sachez que c'est, bien évidemment, pour assurer la survie de l'espèce...

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