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Lettre ouverte a Michel Boujenah

Lettre ouverte a Michel Boujenah

 

Cher Michel,

 

Je t'ai vu hier et je voulais te dire merci par le biais d'Harissa.com. En bon tunisien, tu dois y jeter un coup d'oeil, comme nous tous, de temps à autre. 

 

Honnêtement Michel, je savais que tu allais te produire à LA mais ça ne me disait rien. Ce n'est pas la personne que tu es qui ne me disait rien, mais l'idée de me maquiller, sortir, conduire la nuit après une journée au travail, alors qu'avec l'ordinateur, j'aurais pu faire la même chose plus rapidement et  en tee-shirt : te voir sur youtube sans bouger de chez moi. Oui le 21e siècle nous a apportés des possibilités inconcevables pour la génération de nos parents. 

 

Donc quand un texto la veille de ton spectacle est arrivé sur mon portable, j'ai dit oui presque tout de suite.  Et en plus le billet était gratuit. 

Pour tout américain et juif de surcroît, ne pas payer c'est plus qu'une affaire en or. 

 

Et bien Michel je n'ai pas regretté une seconde :  tu nous as faits rire, et même tu nous as presque donné quelques larmes aux yeux. 

 

Les moments forts c'est quand tu étais allongé avec"'ta prétendue femme" et que tu fredonnais un air qui m'a donné la chair de poule. Et puis tu nous as rappelé que "quitter la Tunisie, ce n'était pas notre choix".

 

Tes mimiques, ta démarche, ta voix parfois nasillarde m'a rappelé un mélange de cousins, d'oncles, de grand-parents, et même de nous-mêmes et ça m'a fait faire un bon en arrière. Ce côté simplet qu'avaient nos ancêtres (et peut-être quelques-uns d'entre nous) de déambuler, le ventre bien rempli, la voix traînante tellement différent de la nouvelle génération. 

 

C'est vrai qu'il ne manquait que la kémia et la boukha et comme tu l'as dit si bien, c'était comme si nous étions là pour "assister à une barmitzvah." 

 

Ce qui m'a attristée c'est ta décision de ne peut-être plus venir car "c'est loin." C'est dommage car nous sommes loin mais Paris , Tel Aviv, Marseille et d'autres villes sont loin. Où que tu ailles il te faut la journée pour le voyage Michel. Donc la distance ne doit pas t'arrêter. 

 

Michel, merci pour tes blagues : le cru 2016  était très sympa.

 

Et peut-être que si tu revenais, on ferait une fête : après tout, tu nous as réunis une fois, tu pourras bien le refaire une deuxième fois et cette fois-ci, promis, je paierai ma place!

 

Simone  Uzan Joseph

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