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L’alya de France a radicalement changé de nature

L’alya de France a radicalement changé de nature

 

 

Ils ont quitté la France il y a 5, 10 ou 15 ans et sont venus s'installer en Israël. Arrivés seuls, en couple ou en famille, ces olim de France qui ont fait le grand saut ont chacun leur histoire et leur parcours.

Il y a quinze ou même encore dix ans, ceux qui choisissaient de quitter la France n'étaient pas encore poussés par l'antisémitisme, mais par un idéal sioniste avec un ancrage religieux plus ou moins fort. Ceux qui ont immigré au cours des cinq dernières années en revanche ont été nettement plus influencés par la situation sécuritaire. Le meurtre d'Ilan Halimi, la tuerie de Toulouse, puis le massacre de l'Hyper Cacher, alliés à la hausse exponentielle des agressions antisémites, ont créé un sentiment d'urgence et alimenté la conviction que l'avenir des Juifs n'était plus en France.

Cette évolution a eu un effet sur les chiffres. Passée de 2000 à près de 8000 personnes par an, l'alya de France a radicalement changé de nature. La population reste peu ou prou la même, mais le nombre modifie la donne. Un peu moins de la moitié des arrivants sont des familles, les deux quarts restants se divisant de manière à peu près égale entre les jeunes et les retraités. Pour les familles, les défis sont nécessairement les plus nombreux. Il faut que les parents retrouvent du travail, un lieu où s'établir et un cadre satisfaisant où scolariser leurs enfants. Trouver un emploi dans un nouveau pays, dont on ne parle pas la langue quand on a dépassé la quarantaine, peut paraître un défi insurmontable.

Pourtant, les opportunités existent. Il y a ceux qui peuvent poursuivre leur activité en Israël en délocalisant leur entreprise. D'autres trouvent à s'employer dans des sociétés locales ayant une activité tournée vers le marché français et peuvent ainsi travailler dans leur langue maternelle. Les plus qualifiés et qui ont déjà la maîtrise de l'anglais trouvent à s'employer dans des entreprises israéliennes en demande de diplômés en commerce ou en informatique. Pour ces olim arrivés dans les années 2000 à 2010, le parcours n'a pas été forcément facile, mais ils ont fini par se stabiliser.

Le facteur personnel va jouer un rôle fondamental dans la réussite de l’alya

Pour les immigrants arrivés depuis 5 ans, le contexte est un peu différent. Souvent parce que leur état d'esprit n'est plus le même. Ils attendent plus d'Israël et sont plus prompts à la critique que leurs prédécesseurs. La technologie, les moyens de communication et les transports aériens meilleur marché rendent plus difficile la rupture du lien avec la France et une immersion complète dans la société israélienne. Cela contribue à un repli communautaire qui n'existait pas auparavant. Là encore, la tentation est forte de continuer à travailler en français et ne pas tout investir sur l'hébreu. La solution du parent qui laisse sa famille en Israël pour retourner travailler en France et rentrer le week-end – la fameuse alya Boeing – est une formule séduisante, mais dangereuse. En donnant la priorité au maintien du niveau de vie, on prend le risque de faire exploser la cellule familiale.

Mais le tableau n'est pas si noir. Le facteur personnel va jouer un rôle fondamental dans la réussite de l'alya.

«C'est la capacité de chacun à s'adapter, à mettre en marche son énergie propre qui fera la différence », estime Edwige Chekroun, coordinatrice de projets au sein de l'association Ami, qui encadre les olim. « On a réussi son alya quand les enfants sont scolarisés, quand on a trouvé l'équilibre financier et qu'on maîtrise l'hébreu. Quand on se lève le matin avec les mêmes problèmes que tous les Israéliens ! ».

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