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JO-2016 : l'athlète Habiba Ghribi veut faire résonner l'hymne tunisien à Rio

JO-2016 : l'athlète Habiba Ghribi veut faire résonner l'hymne tunisien à Rio

 

 

Texte par Stéphanie TROUILLARD 

 

Médaillée d'argent aux Jeux de Londres sur le 3 000 m steeple, Habiba Ghribi a finalement récupéré l'or en juin dernier après la disqualification de sa rivale russe pour dopage. À Rio, la Tunisienne espère enfin gagner à la loyale.

Le 4 juin dernier au stade d’athlétisme de Radès en Tunisie, Habiba Ghribi affichait un sourire radieux face à la presse et à ses supporters. Lors d’une cérémonie, la championne a reçu deux médailles d’or d’un coup, celle du 3 000 m steeple des Jeux olympiques de Londres 2012 et du championnat du monde 2011 de Daegu.

Mais cette remise de récompense avait un goût un peu amer pour la sportive. Si ces deux médailles lui ont été restituées quatre et cinq ans après ses courses, c’est en raison de la disqualification de sa concurrente Yulia Zaripova finalement reconnue coupable de dopage.

"Quand on apprend qu'on s'est fait voler la joie au moment de la victoire, ça fait mal. J'aurais voulu qu'on entende l'hymne tunisien à Londres et Daegu", a ainsi regretté l’athlète auprès de l’AFP. Revancharde, à Rio, elle ne veut pas revivre cette mésaventure : "Ce titre, je veux le gagner sur le terrain !", a-t-elle d'ores et déjà annoncé.

Et ces derniers résultats lui donnent plutôt raison. Deuxième des derniers mondiaux en 2015 à Pékin, elle a remporté le mois dernier le meeting de Londres en s’imposant en 9'21"35 pour sa deuxième course de la saison. "Dans la mesure où je suis la plus rapide, il n’y a pas de raison que je ne gagne pas aux JO", lâche-t-elle sans fausse modestie.

"Porter toute la Tunisie sur mes épaules"

Très confiante, Habiba Ghribi a pourtant une pression considérable. Depuis sa médaille à Londres, son statut a changé dans son pays. Elle porte aujourd’hui tous les espoirs d’or de la Tunisie pour les Jeux olympiques. Même si elle s’entraîne depuis plusieurs années en France, au club de Franconville, la jeune femme originaire de Kairouan a gardé une relation très forte avec sa terre natale : "Parfois, j’entends que des athlètes ont changé de nationalité. Moi j’ai besoin du sentiment de gloire pour mon pays, de l’impression de porter toute la Tunisie sur mes épaules".

Au-delà de l'aspect sportif, l’athlète âgée de 32 ans, qui avait dédié sa médaille à Londres aux femmes tunisiennes et à la nouvelle Tunisie, est devenue un symbole d’espoir. Avec ses victoires, elle a réussit à faire changer les mentalités : "À mon époque, on n’avait pas de précédent. Pas comme en Algérie avec Hassiba Boulmerka ou au Maroc avec Nawal al-Moutawakel. On se disait, 'la fille dès qu’elle va prendre un peu d’âge, elle va se marier et rester à la maison'. Moi je n’avais pas cette idée, je voulais être une championne".

Certains l’imaginent même déjà prendre des responsabilités nationales à la fin de sa carrière. "Souvent, on me dit: 'Oui, tu vas être ministre'. Moi je suis dans mon sport, je ne fais pas de politique", recadre-t-elle. Elle s’est en tout cas déjà engagée en dehors de la piste sur le plan humanitaire. Nommée en octobre dernier ambassadrice de l’académie internationale des athlètes de la culture de la paix (organisation non gouvernementale reconnue par l'ONU et l'Unesco), elle est aussi la marraine des associations 1 enfant, 1 espoir et Darna qui aident les enfants issus des milieux les plus pauvres. Un engagement logique pour la spécialiste du 3 000 m steeple qui, à ses débuts, n’avait "même pas de quoi acheter des chaussures pour courir".

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