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Alyah, d’Eliette Abécassis

Alyah, d’Eliette Abécassis

 

 

« Il y a quelques années, je sortais dans la rue avec une étoile de David autour du cou. J étais fière de m appeler Esther Vidal et je ne baissais pas la voix pour dire mon nom. Nous n étions pas en danger dans la ville. Ni agressés à la sortie de l école, de la synagogue, ou chez soi. Traiter quelqu un de sale juif était un tabou. Je ne pensais pas qu il pût y avoir dans Paris des manifestations contre les juifs.

À vrai dire, je n aurais même pas imaginé que l on puisse entendre, lors d une manifestation, « À mort les juifs ».

L'histoire d'une femme, le destin d'un peuple : sur fond d antisémitisme et de retour de la haine, le nouveau roman d Éliette Abécassis se présente comme une double histoire d amour. Celle d Esther avec la France. Celle d Esther avec Julien, qui est écrivain. À travers une épopée personnelle et collective, qui la mènera sur le chemin de l'histoire de sa famille en France, la narratrice se pose la douloureuse question de devoir quitter son pays.
Un roman choc sur le syndrome d'une société qui sombre dans la barbarie.

 

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Dans son dernier ouvrage (« Alyah », Albin Michel), la brillante Eliette Abécassis raconte l’histoire d’Esther Vidal, une femme qui, « il y a quelques années, se sentait fière d’être juive, ne se cachait pas, ne cachait pas son nom et ne demandait pas à ses enfants d’éviter de parler hébreu dans le métro. »

Mais voilà, l’héroïne de ce roman fortement inspiré de la réalité a changée. Elle ne reconnait plus la France. Elle ne reconnaît plus sa France. Sa République. Et au fil des pages, Eliette Abécassis décrit mieux que quiconque les malaises qui prennent les juifs de France à la gorge. Elle dénonce le rôle des médias dans la montée de la haine antisémite. Elle dénonce l’éducation nationale qui n’assure plus son rôle éducatif sur certains sujets, elle dénonce le fait que lors des manifestations du 11 janvier 2015, il n’y avait pas beaucoup de « je suis Yoav Cohen » ou de « je suis François-Michel » dans les rues de France… 

Alyah, disponible partout en France le 13 mai 2013, est à mettre entre toutes les mains. Les bonnes, comme les mauvaises !

Extraits d’Alyah (Albin Michel):

– Il y a quelques années, je n’avais pas peur en emmenant mes enfants à l’école. Je ne pensais pas à leur dire de ne pas révéler qu’ils étaient juifs. Je ne leur disais pas « chut » quand ils en parlaient dansla rue ou le métro. Je ne voyais pas leurs yeux étonnés me demander « pourquoi, maman, il ne faut pas dire qu’on est juifs ? ». Je ne pensais pas qu’un jour je devrais m’en expliquer. Je n’avais pas pensé que ce serait un problème. Il y a quelques années, je sortais dans la rue avec une étoile de David autour du cou.

– Il y a quelques années, il était possible d’enseigner la Shoah dans les collèges et les lycées sans être hué ou conspué. On n’entendait pas les phrases « Hitler avait raison, dommage qu’il n’ait pas terminé son travail. »

– Il y a quelques années, j’osais aborder le thème d’Israël avec mes amis non juifs. Je n’imaginais pas que la discussion serait tendue. Qu’il faudrait éviter le sujet au risque de se fâcher avec ses amis et de les perdre tous. Ou qu’ils répondraient qu’avec nous, les juifs, on n’a pas le droit de critiquer Israël, sous peine d’être taxé d’antisémitisme. Je ne pensais pas qu’on me soupàonnerait d’antiantisémitisme.

– Il y a quelques années, je ne me savais pas en exil sur ma terre natale. (…) Je ne croyais pas entendre un jour une remarque sur les influences juives de notre premier ministre de la part d’un ancien président du Conseil Constitutionnel et ancien ministre.

– Il y a quelques années, je ne pensais pas moi aussi devenir marrane. Marrane, qui veut dire à la fois: « porc » et « juif caché » . Il y a cette forme de saleté là. Nous sommes condamnés à être des Juifs honteux. Des Juifs qui cachent leur kippa en rêvant du jour où ils seront à nouveaux libres.

LES MÉDIAS (IR)RESPONSABLES

– J’ai peur de la suggestion des médias, véritables responsables de cette situation. Toute réalité est l’ordre du langage, et le langage a, en effet, ce pouvoir performatif de fair exister les choses.  Le monde n’a pas accès à ce qui se produit vraiment dans ce pays (Israël, NDLR), mais plutôt au compte rendu qu’en donnent les journalistes. La seule et véritable clé qui permet de comprendre les évènements est dans la communication. Le groupe de presse Associated Press compte plus de quarante journalistes pour Israël et les territoires palestiniens. Ce qui représente plus de reporters qu’en Chine, en Russie ou en Inde ou dans l’ensemble des cinquante pays d’Afrique subsaharienne. C’est plus que le nombre total de journalistes pour tous les pays du Printemps arabe. Pourquoi tant d’attention pour un si petit pays ?

– En 2013, le conflit israélo-palestinien a fait 42 morts – c’est à peu près le taux d’homicides par mois dans la ville de Chicago. En trois ans, 200,000 morts en Syrie, soit environ 70,000 de plus que le nombre de morts dans le conflit israélo-arabe depuis 100 ans. 1,600 femmes tuées au Pakistan en 2013 (271 après avoir été violées et 193 d’entre elles brûlées vives), la destruction du Tibet par la Chine, 5 millions de morts au Congo, 60,000 morts dans les guerres de la drogue au Mexique. Mais Israël reste le sujet le plus important sur terre, ou presque.

Par Jonathan-Simon Sellem – JSSNews
Alyah (en vente dès le 13 mai 2015), de Eliette Abécassis.
256 pages – 18 €.
Albin Michel.

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