Radicalisation de l’opinion des Arabes israéliens - Par Claire Dana-Picard - Pour Actu.co.il - 17 mai 2009
D’après une enquête réalisée par le professeur Samy Samouha, de l’Université de Haïfa, 40 % des Arabes israéliens ne croient pas que la Shoah a existé alors qu’ils n’étaient que 28 % à afficher cette opinion en 2006. En outre, seuls 41 % d’entre eux sont prêts à accepter l’existence d’Israël en tant qu’Etat juif démocratique contre 65,6 % en 2003. Les auteurs de cette étude, effectuée chaque année pour évaluer les rapports entre les Juifs et les Arabes en Israël, ont souligné qu’on pouvait constater une nette radicalisation de l’opinion dans ce secteur ces dernières années.
Ce type d’enquêtes est réalisé depuis 2003 et s’effectue auprès d’un échantillon représentatif de cette population. Pour le professeur Samouha, ces vues négationnistes ne proviennent pas d’un milieu particulier et 37 % des personnes dotées d’une formation supérieure à celle du lycée ont nié l’existence de la Shoah.
Pour le professeur Samouha, ce négationnisme serait l’expression d’une protestation, plutôt que la négation d’un fait historique. “Reconnaître la Shoah, aux yeux des Arabes, constituerait une légitimation du droit à l’existence de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif”.
Autre élément de l’enquête: 53,7 % des Arabes israéliens admettent qu’Israël existe en tant qu’Etat indépendant, alors qu’ils étaient plus de 81 % à reconnaître ce droit en 2003. L’étude portait également sur l’activisme des populations arabes d’Israël. Il s’avère que là aussi, les mentalités ont nettement changé puisque 41,4 % indiquent à présent qu’ils ont pris part au cours de l’année à des manifestations alors qu’en 2003, ils n’étaient que 28,7 % à être actifs dans ce domaine. Et puis 12,6 % estiment que tous les moyens sont bons, y compris l’utilisation des armes, dans le cadre de leur lutte pour améliorer leur situation, contre 5,4 % qui étaient de cet avis en 2003.
Pour le professeur Samouha, ces changements seraient dus notamment à la deuxième guerre du Liban, au gel du règlement israélo-palestinien, et à la non-application du rapport de la commission Or portant sur la répression des émeutes arabes d’octobre 2000 dans le Nord du pays.
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