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***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA ...CLAIRE-FONTAINE*****

Envoyé par breitou 
Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA *****
19 janvier 2012, 11:39
Roman.



Tous les personnages cités dans cette nouvelle sont imaginaires. Ainsi que les faits et ne peuvent constituer un plagiat d’aucune œuvre connue.


Les rencontres sont souvent réservées au domaine de l’imprévu.
Le hasard et la coïncidence sont toujours porteurs de bonnes ou de mauvaises surprises.

LILIA.

Petrov…………35 ans, hongrois chef de chantier.
Igor……………22 ans, hongrois l’ami de Petrov.
Lilia…………..25 , étudiante en droit.
Houcine………45 ans le manœuvre marocain.
Mr Cambon…..Le directeur de Petrov
Linda…………20 ans, la sœur de Lilia.
Oygu…………75 ans le père des jeunes filles, Lilia et Linda.


Chapitre XI.

Résumé des chapitre précédents.

Petrov est chef de chantier dans une grande entreprise en bâtiment. Il habite St Germain- en –Layes. Son ami Igor, du même village de Souriv, en Hongrie, bien plus jeune que lui, travaille sur le même chantier et partage l’appartement de deux pièces. Ils parlent souvent de leurs anciens souvenirs…Malheureusement, un jour de forte tempête, la flèche d’une grue tombe sur son ami et le tue. Petrov est très affecté par la mort de son meilleur ami. Il déprime. Mr Cambon, le réconforte. Petrov semble retrouver le moral…Il remarque une très belle jeune fille voilée dans son wagon, à quelques mètres de lui… Il est subjugué par son charme. Mais sa timidité est telle qu’il abandonne pour l’instant ce qu’il estime être de sa part une importunité. Il fera demain sa démarche. Il phantasme sur elle le soir. Il met à profit une sorte de mise en scène pour mieux l ‘aborder. Il met au courant Igor, son ami défunt. Enfin, il fait la démarche et se déplace, allant vers elle, toujours dans le wagon… Il est mal en point quand il arrive à sa hauteur….Où l’en parle de Petrov peu porté sur les filles et les femmes. Petrov contrairement à ce qu’il a prévu se trouve abordé par la jeune fille du nom de Lilia
Ils prennent le café ensemble dans la cafétéria de la station. Ils font plus amples connaissances Où l’en parle de Petrov peu porté sur les filles et les femmes. Il est très heureux par ces rencontres matinales. On s’en aperçoit au chantier. Il est amoureux. Lors d’une demande de son numéro de portable, Petrov se trouve presque rabrouée par la jeune fille. La pause café en prend un coup. Lilia, sans le saluer, part à sa fac, laissant notre homme moralement brisé. Suite à cela, il ne part pas travailler. Il s’en confie à son ami Igor défunt, qui ne peut compatir. Son directeur vient aux nouvelles. Le lendemain, Petrov est à son rendez-vous matinale… Elle n’est pas dans le wagon, il patiente toute la journée dans le hall de gare …Enfin…..A 19 heures 20…..
Elle ne lui accorde aucune minutes. Petrov décourage quitte le hall, et rentre chez lui. Le lendemain matin, Lilia n’est pas encore au rendez-vous. Il est très malheureux, il s’en confie à Houcine le manœuvre. qui se rend compte de l’état de son chef de chantier. Il le soutient. Igor se saoule devant son ami Igor. Il l’invite même à boire dans son chagrin Petrov se pose des questions quand au sentiment de son amie Lilia. Enfin le lendemain , la jeune fille est là. S’ en suit une mise au point, il lui déclare son amour fou .Lilia ne peut aimer un infidèle. Sans qu’il soit convertit à sa religion, l’islam. Petrov se saoule devant son ami Igor. Il l’invite même à boire dans son chagrin Petrov se pose des questions quand au sentiment de son amie Lilia. Enfin le lendemain , la jeune fille est là. S’ en suit une mise au point, il lui déclare son amour fou .Lilia ne peut aimer un infidèle. Sans qu’il soit convertit à sa religion, l’islam. Dégoûté par les réflexions absurdes de son amie, Petrov donne sa version de l’amour. Lilia est déstabilisée par ce qu’elle entend. Encore sous le choc des paroles de son ami, elle fait la fac buissonnière et rentre chez elle. Dans sa chambre, elle découvre son corps et l’amour du solitaire. Elle est heureuse de ce qu’elle a ressenti pour la première fois surtout que Petrov est venu dans son phantasme.



Petrov ignore qu’il fut l’heureux élu pour enfourcher virtuellement sa Lilia. S’il avait su , il aurait sans doute compris que Lilia ment et qu’elle nourrit un sentiment pour lui, sûrement pas aussi fort que le sien, mais un sentiment quand même car on ne peut pas jouir en laissant un inconnu rentrer dans son subconscient, sans permission.

Petrov, sort beaucoup plus tôt de son travail, et beaucoup moins fatigué qu’il l’est ces derniers jours. Il achète en cours de route, une bouteille de champagne de marque ; au diable l’avarice, l’occasion vaut la peine de sabler avec son ami Igor. Il a le sentiment d’avoir fait une excellente chose ce matin.

‘…Igor, c’est du champagne… ! Nous allons boire à la suite des évènements de ce matin … ! Tu as entendu ce que je lui ai dis…. ? Alors qu’en penses tu Igor… ?’

Igor pense qu’il a bien fait et que Petrov son ami a retrouvé un semblant de dignité. Il retrouve sa fierté de mâle après une descente en enfer qui n’a duré que quelques jours. L’important est de ne pas sombrer, de rester debout devant le chagrin. Après tout depuis quand un hongrois protestant doit il se morfondre des jours et des jours pour un amour platonique . Il faut savoir donner le temps au temps et être surtout réaliste devant certaines difficultés que l’on contrôle mal parfois.

Petrov sert deux verres de champagne pétillant, un pour Igor et un pour lui. Il boit lentement en appréciant et les bulles gazeuses et l’instant. Il boit aussi à la santé de son ami.
Il chauffe en même temps son plat de fayot froid cuisine depuis la veille, tout en écoutant de la musique de son pays sortie de son transitoire. Il a envie de danser un peu sous l’œil de son ami. Il exécute quelques pas de danse en tapant des mains. Pris dans le rythme, il augmente le son au point que son voisin d’en haut lui lance par la fenêtre de la cour…’ ..Alors ce n’est pas fini ce boucan… ?’ Petrov n’entend pas la remarque. Il danse, il est joyeux alors pour le voisin et le boucan c’est pas son truc. Le voisin descend et lui fait remarquer que le bruit gêne. Petrov, en homme poli, obéit et ferme la radio tout en s’excusant. Petrov est légèrement éméché, il décide gentiment de se servir son plat de ragoût à 17 heures 30 de l’après midi.

Il n’oublie pas qu’il doit rencontrer demain Lilia comme tous les matins, donc il doit être d’aplomb.
Présentable. Il le sera. A la même heure. Se dit il..
Lilia à la même heure, vers les 18 heures, sort de sa chambre et décide de ‘ lécher’ les vitrines. Elle passe devant son tailleur qui lui prépare sa robe d’avocat. Elle rentre à l’improviste rien que pour s’assurer de l’état d’avancement de sa cape. Le tailleur Monsieur Maurice, en profite pour la lui faire essayer. Elle est magnifique dans son habit et son jabot, Lilia.

Pendant ce temps, Linda, la sœur de Lilia, moins âgée rentre dans sa chambre juste au moment où le portable de sa sœur Linda sonne….Elle répond…

‘…Allo…. !
‘…Lilia…. ! C’est Petrov…. ? N’oublie pas pour demain, comme d’habitude , je t’attends au même endroit… Je t’aime…!’
‘…Qui êtes vous…. ?’
‘…Tu n’es pas Lilia… ?!’

Il vient de commettre une grosse bourde , sous l’effet de son euphorie ; il a confondu les voix. Il raccroche tout en se mordant les doigts.

Une semaine plus tôt, Petrov avait pu se procurer le numéro du portable de Lilia, en se faisant passer pour son père auprès de la secrétaire de la fac. Il invoqua une affaire urgente. Un mensonge.

‘…Merde… !Merde… ! Qu’est - ce que j’ai fais…Là ! Maudit vin…Pardon maudit champagne…. ! Je crois que je vais dormir…. !’


Lilia toujours chez le tailleur ne se doute pas de l’incident. Elle est très contente de sa robe de future avocate. Elle sort, déambule dans la galerie marchande de son quartier, puis une fois la vue rassasiée , décide de rentrer chez elle.

Elle trouve Linda, sur son lit.

‘…Salut… !’
‘…Salut… ! Tu devrais voir ton portable… !’
‘... Il y a quelques chose d’intéressant.. ?
‘…Je crois… !Un certain Petrov… !’
‘…Ah… ! Un ami de fac… !’
‘…Oui, qui te donne rendez vous pour demain, comme d’habitude, au même endroit.. ! Et qui t’aime… ?’
‘…Ecoutes Linda, je sors amicalement avec cet ami… !’
‘…Je ne te reproche rien, seulement Petrov , c’est un nom bizarre.. !’
‘…Oui, il est étranger, protestant.. !’
‘…Mais tu te sens coupable de quoi ??? De ce que tu es ou de ce qu’il est…. ?’
‘…De rien… ! Je suis un peu désemparée… !’
‘…Pourquoi.. ? Enfin….. ! Tu l’aimes…. ?’
‘…Non pas encore, cela fait un mois que l’on se rencontre au Châtelet… !’
‘…Il a des intentions envers toi… ?’
‘…Oui, il est fou amoureux de moi, mais il est protestant.. !’
‘…Il faut gérer ta crise et surtout, n’en parle pas avec eux, sinon ils vont t’expulser.. ! Au pays… !’
‘…Que dois-je faire… ? Ma sœur… ?’
‘…C’est bizarre, cela me rappelle l’aïeule Selim, il était orthodoxe lui et pourtant, maman l’a épousé sans tenir compte de l’avis de ses parents… !’
‘…Ils étaient pauvres à cet époque et le patriarche était riche.. ! l’argent parfois fais taire certains interdits… ! Mais là, ils seront intransigeants à ton égard.. !’
‘…Je vais décrocher, et sans doute partir après l’obtention de ma thèse.. !’
‘…C’est une idée très facile à concevoir, mais toi, serais- tu vraiment prête à le faire.. ?’
‘…A vrai dire, je n’en sais trop rien, à moins que je laisse tout tomber ; il est si bien Petrov, et si je m’entête ils feront ce que tu as dis et me feront prendre un campagnard de leur Anatolie.. ! J’ai eu une conversation ce matin avec lui et il m’a ouvert les yeux sur certaines choses ; je paye ma liberté en me refusant de voir la réalité, penses- tu que je dois leur en parler aux parents… ?’
‘…Oui, si tu veux et demain tu te retrouves là bas aux confins du pays… ! A cuire des petits pains… !… Il ne veut pas se convertir d’après ce que je comprends s’il pense au mariage… ?’
‘…Mais pourquoi, et au nom de quelle foutue loi devrait il se convertir… ?’
‘…Nous ne sommes pas seuls à forcer les conversions, chez les juifs aussi… !’
‘…Ils sont plus élastiques, ils n’imposent pas, ils conseillent d’abord, et si cela ne marche pas, ils trouvent un moyen, alors que chez nous, c’est une question de vie ou de mort.. !…Je vais tout couper… !’
‘…Ecoutes, tu devrais en parler à l’oncle Ourçul, il est bien marié avec une catholique et personne n’a trouvé à redire… !’
‘…C’est un homme lui, il a su imposer les deux religions à sa famille et laisser les enfants grandir selon leur libre arbitre.. ! Je suis femme malheureusement.. !’
‘…Tu vas être avocate, et tu saura défendre ta cause auprès d’eux… !’
‘…Ils ne comprendront pas… !’
Le lendemain, Lilia est au rendez vous, à la cafétéria. Petrov n’y était pas et lasse d’attendre Lilia s’en retourne à la fac. Elle est un peu inquiète cependant de ne pas avoir vu Petrov.
Elle se ravise et se rend carrément au chantier, pour avoir de ses nouvelles.

Elle le trouve sur sa grosse grue. Petrov, surpris descend de son engin.

A suivre….


Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA *****
16 février 2012, 10:41




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Vl’à le vieux
En Marcel
Cher à Elsa,
Assis sur son canapé.
Tu peux en rire.
Elle qui le parodie
Mon tricot de peau
Avant de m’faire la peau.
Mais il te dit qd même
Bravo
Puisqu’il attire ton attention
Et du reste tu t’en fout.
Fou fou fou…
Il faut être fou
Pour poser en marcel
Avec ce beau trio,
Aux yeux du ringard
Ce petit gars.



Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA...CLAIRE-FONTAINE... *****
10 mai 2012, 09:42
Par ordre de rentrée dans la nouvelle.
Pascal Brillard alias Théodore Moore……33 ans marié deux enfants…Viticulteur aux states.
Jean Riyeu …………65 ans viticulteur propriétaire du CHATEAU DE RIYEU..
Joseph Brillard ……60 ans viticulteur propriétaire du DOMAINE DE BRILLARD.
Lise Riyeu ……….30 ans fille de Riyeu.
Aristide Gontrant……58 ans un prétendant.
Baptista Gardel……45 ans l’associé de Mr Théodore Moore. Grand viticulteur en Californie.
Gendre de Pascal par la suite.
Octave Ramos……….64 ans le carrossier.
Remy et Lucia les enfants en bas age de Mr Théodore Moore.
Adèle Brillard……..57 ans l’épouse de Jean Brillard, la maman de Pascal. Décédée.
Lucia Brillard…..6ans la petite sœur de Pascal, décédée accidentellement.
Jean-François Bernardin ….Huissier de Justice.
Richard Picard ……..45 ans le directeur de Banque de La Barclay’s.
Firmin Bonenfant…..58 ans le client de la brasserie.
Germain Lizarazu….73 ans un client.
Maggie Bourrache….55 ans la sage-femme.
René Bourrache…..63 ans l’époux de Maggie.
Laurent Jarry………..43 ans le chef de chantier.
Berthe Riyeu………..58 ans l’épouse de Riyeu.
Girard Lanvin……….Le barman remplaçant.
Justine Riyeu…… ...15 ans la fille de Pascal et de Lise.
Rosine Riche………Employée de Mairie.
Armanda Riyeu……58 ans la sœur de Riyeu tante de Justine.
Mr Bailly Edmond…Le médecin de la famille Riyeu.
Mlle Ruth Riyeu……La sœur de Jean Riyeu : suicidée à 25 ans.
Mme Honorine Riyeu….La maman de Jean Riyeu. Décédée.
Yvette Girard………..La domestique des Riyeu.
Jacqueline Brillard….29 ans l’épouse de Mr Moore alias Pascal.
Le prêtre Biliou.

Roman.


Les faits rapportés ici ne sont qu’imaginaires et les personnages cités ne sont que pure coïncidence. Aucune relation ne peut être établie entre cette nouvelle avec un écrit connu.

‘….Depuis les cimes élancées des Pyrénées occidentales aux plages baignées par l’océan Atlantique, le Pays Basque est une terre de contraste. Son histoire débute au plus profond des canyons de la Haute-Soule, là où les pentes escarpées des gorges de Kakueta dévoilent des entrailles profondes et sauvages. Comme aux gorges d’Holtzarte et d’Ehujarre, les eaux tumultueuses des gaves ravinent la montagne avec persévérance, tout en se frayant un chemin au milieu d’une végétation luxuriante….. ! ‘ Avec l’aimable collaboration de GOOGLE..Certaines descriptions du vin m’ont été souffle par ce dernier.

CLAIRE-FONTAINE
Ou le sentier aux alouettes.


Pagnol aurait pu le décrire ainsi, mais je suis bien loin de lui ressembler .

‘…Un petit village isolé et juché sur une colline dans l’arrière pays niçois, entouré de champs en jachères et de près sauvages. Le chant des cigales et l’odeur de la lavande donnaient au lieu son nom bien mérite de MERE D IEU. La campagne assoupie y vient lécher les bords de ses premières pierres grises, de ces maisons aux tuiles rouges. Un clocher dressait son mas usé surmonté d’un coq gaulois, muet et rouille, bien las de braver le mistral marin quand il souffle…. !’

Albert.

Nous ne sommes pas dans cet arrière pays, tant décrit par Pagnol mais dans un village du pays basque, dans les Pyrènes occidentales, perdu d’entre les montagnes. Bien loin de la mer et de ses éléments en furie. Par contre plus près des nuages car le village de Claire-Fontaine, habité par deux centaines d’âmes est aussi paisible que l’est l’intérieur d’une église. Il culminait à 1000 mètres d’altitude au dessus du niveau de la mer. A quelques kilomètres de Pau.

Un village agrippé à flan de montagne comme une morve suspendue à un nez aquilin.
On y a accès par une route sinueuse, serpentant d’entre les ravins et précipices.

Il y en avait bien une de petite église dans ce village, à l’instar de tous ces grands hameaux dispersés dans la nature, sensibles à la froidure du temps bien loin des frasques des grandes villes ruches, qui n’ignorent pas D ieu ; sans doute pour tenir compagnie aux villageois quand les jours deviennent bien courts durant les hivers et que les nuits sont trop longues et bien froides.

En contre bas, une rivière, LA CLAIREFONTAINE qui a donné son nom au patelin.
Une légende raconte qu’autrefois une muse blessée du nom d’Orphée, s’est arrêtée sur son flanc pour s’abreuver et se reposer quelques instants sous un saule et depuis, on prête à l’eau des vertus miraculeuses que seuls les bergers de passage connaissent.
Certains chanceux ont cru l’apercevoir à la nuit tombée au clair de lune quand le ciel est dégagé, jouer de la harpe accompagnée par les murmures que font les clapotis caressant ses berges. On va même la comparer à la ND DE LOURDES tant sa beauté est gracieuse mais non auréolée car dans ses villages perdus, on s’interdit d’en faire un lieu de culte ; les paysans du coin préférant garder leur tranquillité à un quelconque remue ménage de pèlerinage.

Vu de haut, l’étranger pouvait à loisir, quand les caprices du climat le permettaient, s’offrir ce merveilleux décor de la campagne endormie, telle une belle fiancée maquillée sans outrance et de verte vêtue, à l’inverse d’une vierge vêtue de blanc au jour de son hymen posée entre les bras de son élu.

Les arbres y étaient nombreux. Les petits étangs y foisonnaient aussi, isolés d’entre les fourrées, par très loin des ceps de vigne dépourvus de leurs feuilles vertes en hiver, mais tressées ou crêpes par des coiffeurs imaginaires, sortis dont ne sait d’où pour venir coiffer leurs faits au printemps, et repartir besogne finie à l’approche de Mr Hibernatus en laissant ciseaux et peignes invisibles sur le sol humide. Cependant toujours bien alignés dans leurs tracés , pareils à des petits nains aux multiples bras, aux corps bruns et immobiles qui les faisaient ressembler à des épouvantails sans trop grande autorité ; cela ne décourageaient ni merles, ni corbeaux et rapaces indisciplinés rassemblés en nombre, venus picorer quelques semis ou vieilles graines ridées mais oubliés de raisin secs.

Claire-Fontaine était connu pour sa viticulture. Des vignoble en coteaux étaient plantés en escaliers pour beaucoup et d’autres alignés régulièrement sur du plat pour les viticulteurs chanceux des plateaux.
On y commercialisait de fameux crus dont le célèbre DOMAINE DE RIYEU, un monument de saveur connu dans le monde entier.
Quatre fois cité dans les concours annuels de grands millésimes durant ces 14 dernières années. Une grande référence touristique aussi dans le guide Michelin.

Les habitants étaient considérés comme des magiciens dans la confection de ce breuvage.
Chacun y allait de sa recette secrète et les manifestations annuelles de vin attiraient de nombreux connaisseurs de la France profonde et même des pays étrangers.

On gardait ses secrets familiaux transmis de père en progénitures comme des donations déposées chez les notaires du pays.

Il ne s’y passait jamais rien chez ces montagnards cultivateurs de la vigne élevée sur des terrains escarpés et les affaires privés ne regardaient qu’eux. On n’en parlait jamais. D’autant plus qu’une sorte de lien tacite, presque familial unissait ces campagnards entre eux.

Et pourtant….

A suivre…….




Re: ***** SALLE GABRIEL-DAVID.....5X5...LA STATUE DE PIERRE... LILIA ...CLAIRE-FONTAINE*****
11 mai 2012, 09:06
CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier
auxalouettes
.




Chapitre II.

C’est par une froide après-midi bien morne et triste qu’une voiture américaine, immatriculée à San -Francisco, s’arrête devant la seule brasserie/ café de la place qui n’en comptait qu’une. ‘..Au Claire-Fontaine…’. L’homme, d’une grande stature et élégance mit pied sur l’asphalte gelé.
Il poussa la porte de la grande brasserie. Le patron Mr Riyeu, fut surprit par l’intrusion de cet étranger venu de l’autre côté de l’Atlantique au vu de son large chapeau et de ses bottes en cuir texanes. Il y avait bon nombre de clients, des habitués des villages avoisinants venus parler affaire. On s’arrêta de converser à la vue de cet homme richement vêtu qui, s’en se soucier des regards tendus vers lui, s’accouda au comptoir.

-‘…Bonjour Monsieur… !’
-‘…Bonjour Monsieur… !’

Répondit dans un superbe accent français l’intrus, du nom de Théodore Moore.

Les conversations reprirent dans la salle.

-‘…Vous êtes de passage ici …? Dit Mr Riyeu.
-‘…Oui….. ! Disons que je me suis égaré et mes roues m’ont portées là… !’
-‘…Vous avez de la chance, cela aurait pu être pire… !’
-‘…Comment ça… ?’
-‘…Oui, elles auraient pu aussi vous mener dans les gouffres du DIABLE, par un temps pareil… !’
-‘…Ah je vois… !’
-‘…Mais votre présence ici … !’
-‘…Je fais des affaires, je suis viticulteur et je compte acheter un domaine …!’
-‘…Acheter un domaine…. ? Mais à ma connaissance je ne vois pas qui peut céder ses ceps en ce moment… ! Que puis- je vous servir… Mr… !’
-‘…Theodore… Moore…. ! Juste un petit rouge de saison… !’
-‘…Tenez je vais vous en servir un… ! Et vous me direz ce que vous en pensez… !’
-‘…Well…. !’
-‘…Attendez juste un instant….’ Ajouta Mr Riyeu… ! Je reviens… !’

Il ouvrit une trappe juste en dessous de ses pieds, et disparu.

Il s’absenta quelques minutes pour réapparaître comme par magie de sous son comptoir, une vieille bouteille de vin dans la main qu’il tenait comme une relique…….Une petite toile d’araignée, déchirée comme un hymen, pendait par le cul creux de la bouteille tandis qu’une fine poussière grise recouvrait le corps du contenant…

Il déboucha avec précaution sa cuvée et lentement versa avec religiosité son alcool.

Mr Moore fixait le visage de ce barman/ propriétaire, s’empourprer. Mr Riyeu semblait prit de bonheur à la vue de son précieux liquide qui remplissait le verre.
Il resta un moment muet puis…

-‘…Goûtez, Mr Moore et dites moi ce que vous en pensez… !’

Mr Moore en homme averti et surtout fin connaisseur prit la précaution de soulever son verre par le col, afin de ne pas en altérer le goût, prouvant ainsi aux yeux de tous ses témoins, son professionnalisme. Mr Riyeu fut enchanté par ce geste.

L’étranger s’y connaissait en vin.

Il nota mentalement. Il lui attribua un 2 sur 20 en attendant le reste de l’opération.
Mr Moore prit soin de lever son verre à hauteur de visage et lorgna la couleur de son gin…La robe…
Il auscultait le breuvage.

-‘…Une jolie robe pourpre, transparente, limpide, bien brillante, sans trouble, qui doit tenir son parfum bien au chaud. .. ! Vous permettez…. ?’

Il le pose sur la table pour humer et le remuer lentement sur lui même, puis le porte à son nez.

-‘ ….Quel bouquet…. ! Quel arôme… ! Bacchus aurait dit divin… !’

Mr Riyeu était surpris par sa réflexion. Il doubla la note secrètement. A son insu.
Mr Moore porta son ballon à ses lèvres devant les yeux concupiscents des clients. Puis délicatement, bu une gorgée. Ses joues enflèrent et firent jouer le liquide enferme dans son palais comme le ferait un membre du jury régional de premier rang. Mr Riyeu surveillait l’opération.

-‘…..Et qui ne colle pas aux parois…! Sans être trop sucré, il est plutôt légèrement, sensiblement puissant, bien équilibré surtout, quelle alchimie avez vous là, Monsieur.. !…Quelle cuvée … ! Mon D ieu….Domaine DE RIYEU année 1969…. ! Son meilleur millésime…Plus de 2 000 000 de bouteilles vendues aux STATES. Un vin riche en saveur qui porte là remarquablement les armoiries de la MAISON… ! Un goût qui vous laisse presque ivre, sans l’être, des notes fraîches en harmonie, un millésime typiquement basque. Il y a une sorte de musique dans ce vin et la première fois que j’y ai goûter, je fus surpris par sa faible teneur en acide. Vous en avez encore de ces bouteilles ????'

A suivre…

Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.

Roman.

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.





Chapitre III.

-‘…Je suis Mr Riyeu… !’
-‘…Enchanté… ! Je ne sais comment vous remercier pour l’honneur que vous me faites, permettez- moi de l’acheter avant de partir… ?’
-‘…Je viens de vous noter 20/20 car j’ai eu un doute sur votre dégustation. J’ai affaire à un grand professionnel. Je vous l’offre. J’en suis ravi… ! Vous comptez rester longtemps ici…… ! Mr Moore…. ?’
-‘…Pas avant que j’acquiers un domaine, je suis prêt à payer… !’
-‘…Une fortune… ?’
-‘…Un trésor… ! Même… !’
-‘…Ecoutez, je connais le vieux père Brillard, le Grincheux, il possède plus de 20 hectares en bas dans la vallée. Il se pourrait qu’il s’en dessaisisse si vous lui offrez une somme rondelette… ! Il est gâteux et ses terres prennent l’eau, à l’époque il en tirait quelques milliers de bouteilles de vin douteux …Puis…Bof… ! ’
-‘ Douteux.. ??…J’irai le voir demain matin… ! J’ai remarqué le panneau juste en bas de la route..… ! ’

Il sortit quelques billets verts, des dollars, qu’il posa sur le comptoir à la grande surprise de Mr Riyeu…et de tous les assistants qui n’en croyaient pas leurs yeux.

-‘…Ne dites rien, votre bouteille de vin mérite bien plus que cela, bien au delà de sa valeur.. !Je la garde au chaud… ! Merci beaucoup, on se reverra…Mr Riyeu.. ! Je n’ai pas l’habitude des cadeaux… ! Question de principe... !’

-‘…L’hôtel le plus proche… !’
-‘…Le Bon Sergent… ??? Je connais… ! Bonne journée… !’
-‘…Ah ok… ? Au revoir Mr Moore… !’

Mr Moore monte dans sa voiture mais au lieu d’aller à l’hôtel, il prend le chemin qui mène au domaine de ce Mr Brillard…

Il est en contre bas, pas très loin de la fameuse rivière.

La voiture s’engage sur un sentier rocailleux. Mr Moore prend soin de ralentir et de rouler presque au pas. En effet, comme le lui avait dit le père Riyeu, l’étroite route était parsemée d’embûches.
En contre bas, malgré un léger brouillard, il aperçoit le village voisin de Mont-La Rivière, installé sur la plaine. Et toujours ces longues files de ceps qui ne semblent pas finir.

Il s’avise de ne pas rater la déviation. Une pancarte indiquait le domaine du vieux ‘reclus grincheux’ comme on l’appelait la haut à Claire- Fontaine. DOMAINE DE BRILLARD. Un domaine qui avait perdu de sa grandeur d’antan mais pas son titre.

Mr Moore, plonge sa voiture dans une pente assez abrupte. Il redouble d’attention.
Au détour d’une corniche, il découvre enfin le grand domaine. Il roule encore quelques mètres et se retrouve devant une barrière délabrée à moitié ouverte, recouverte de fils de barbelés.
Il coupe le moteur de son véhicule et soulève le manche du frein,
pose pied sur le sol boueux et tout en mettant de l’ordre dans son costume, se dirige vers la ferme.

Un chien retenu par une laisse, montre ses crocs. Ses aboiements font sortir de la baraque le vieux Brillard. La silhouette du vieil homme au physique sec, légèrement voûté comme fatigué par le poids des ans, encadre la porte. Une barbe sauvage et hirsute, couleur cendre, lui donne bien plus que son âge. A 60 ans il en paraissait 20 de plus. Mr Brillard porte le béret basque.

Une pipe, coincée entre ses dents qui ont fini d’être blanches mais couleur dakhmouss, vomissait une odeur acre de vieux tabac recyclé.

A suivre…

Roman.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.





Chapitre IV.

Mr Moore s’approcha du vieux.

-‘…Bonjour Mr Brillard… !’
-‘…Je n’ai pas vu quelqu’un ici depuis plus de 10 ans…! Que voulez vous mon petit … ! C’est l’autre connard qui vous envoie, croyant sans doute que je vais lâcher mes terres … !
Dites lui que je suis encore vivant et tant que je serai encore en vie personne, je dis bien personne, ne viendra m’arracher à mes vignes même dans l’état où elles sont… ! Qu’est-ce que vous êtes venus foutre ici… ! Vous n’êtes pas de la région et je me méfie des étrangers… ! Je n’ai rien à vendre alors ne perdez votre temps… !’

Conclu le vieux sur un ton péremptoire qui ne permettez aucune réplique.
Il referma la porte derrière lui.
Mr Moore pensa un instant rebrousser chemin. Mais il se ravisa et osa quand même parlementer à cet irascible. Il frappa à la porte. Le vieux fit la sourde oreille.
Mr Moore se montra prudent et s’adressa à lui par derrière la porte. .

-‘…Je n’ai pas où aller… ! Offrez moi le gîte et le couvert…Pour ce soir ! C’est une hospitalité que je vous demande pour la nuit qui va tomber. Je ne peux pas redescendre par ce temps… ! Je sais que l’hospitalité dans votre région est sacrée pour un étranger qui vient vers vous pacifiquement… !’
-‘…Vous ne semblez pas démuni à première vue, ici on n’ offre plus l’hospitalité … ! C’est termine et je n’ai rien à vous offrir…. ! N’insistez pas… ! Fichez moi la paix… !’

Mr Moore découragé par ces propos et las de continuer une conversation stérile, rebroussa chemin.
Il entendit malgré tout derrière lui la porte grincer.

-‘…Ecoutez, j’ai juste une sale couverture dans l’étable à vaches et de la paille, si cela vous convient, je vous autorise à dormir pour ce soir mais demain vous filez … !’

Le visage de Mr Moore s’illumina. Il accepta l’offre du vieux.

-‘…J’ai quelques fromages et du bon vin, si cela vous tente, venez partager mon dîner.. !’
-‘…Je savais que votre conscience… !’
-‘…J’ai pas de conscience, plus de cœur, plus de pitié, rien de tout cela, juste un peu d’honneur que je garde avant de foutre le camp. Allez rentrer…. ! Et surtout ne m’emmerdez pas avec vos histoires de cow-boy… !’

Mr Moore prit connaissance des lieux. Une masure sans confort. Un cadre poussiéreux trônait au dessus d’une vieille cheminée faite en battis. Des bêches et des pioches jetées, pêle-mêle dans un coin de la grande salle à manger. Il remarqua une volée d’escaliers bien droite , dont le bois avait fini d’être robuste, qui devait mener sans doute à sa chambre à coucher, pensa Mr Moore . Puis il sortit de sa poche la bouteille de vin grassement payée et la posa sur la table du vieux.

A suivre…

CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.


Chapitre V.

-‘…Ah je vois que vous êtes passe voir Mr le Maire, Riyeu, le bar-man, l’escroc, le cocu du village , qui se retrouva du jour au lendemain millionnaire par je ne sais quelle magouille.…? ‘

-‘…Qui est sur la photo…. ?’

-‘…..Et puis merde… ! Tiens parlons en de sa fille… ! Mlle Lise, encore célibataire à 29 ans. De vieilles rumeurs qui circulent…. Sur son compte…. ! Sa femme , Madame la Comtesse, qu’on surnomme, est au bord de l’apoplexie à cause du célibat de sa grue . On lui a trouvé notre cher Gontran, 58 ans, Mr Aristide, un châtelain descendant paraît il d’une grande famille Bourguignonne, mon cul ouaiIIIIIs…. ! Très riche surtout, un édenté à vous faire mourir de dégoût. Même un biscuit se sentirait mal entre ses dents. Un trou du cul qui traverse mes vignes en pétant….Au point que mes raisins sentent mauvais…. ! Un trou du cul je vous dis… ! Mais qu’est ce que j’ai à vous raconter tout cela… !

Puis se ressaisissant….

-‘…Cette bouteille m’énerve, je vous prie de l’ôter de ma vue… ! Vous êtes venu me faire chier avec votre flacon de merde….. ! ’

Le vieux se laissait emporter malgré lui à des confidences devant cet étranger. Une vieille rancune qu’il débitait à la vue de cette indésirable mais précieuse bouteille.

-‘…Je vois que vous ne l’aimez pas et que sans doute , cette bouteille a réveille en vous de mauvais souvenirs… ! ’

Le vieux hésita un instant puis souffla une bouffée de son mauvais tabac …

-‘…Qui êtes vous, pour venir remuer la crotte… ! Vous êtes américain, cela se voit, j’ai ai vu des centaines ici venir parader dans leur limousine et Rolls-Royce. Un couple de farfelus, des malades de la Californie est même venu en carrosse . Il ont fait venir le chariot décoré en ruban du village voisin, de chez ce cher Octave le plus con des cons que le pays basque ait enfanté … !Le carrosse a faillit tomber dans le gouffre du Diable…’
-‘…Je me présente.. !’
-‘…A la bonne heure, il est temps… !’
-‘…Théodore Moore, grand viticulteur à San Francisco… ! Je possède plus de mille hectares, j’ai le meilleur vin de la région…’ ….Moore and Baptista Son … !’
-‘…Je me souviens en avoir reçu une de caisse, il y a plus de 10 ans de cela. Elle doit être au chaud dans l’étable. Je ne l’ai jamais ouverte… ! Les vins américains manquent de chaleur; ils sont impersonnels. Factices. On n’invente pas un vin on le CREEEEEE Monsieur. Nos crues, nos millésimes font partis de nos traditions ancestrales. On ne travaille pas le vin à coups d’ordinateurs, c’est un art, c’est comme un tableau, il ne finit jamais d’être embelli. Alors qu’on ne vienne pas me dire que vous allez nous devancer, nous aurons toujours une bonne bouteille d’avance sur vous … ! Bon qu’est-ce que voulez à présent…. ?’
-‘…Votre fils… ?’ Dit Mr Moore en pointant le doigt sur le cadre..
-‘…Quoi mon fils.. ??? Je n’sais pas. Je n’ai plus eu de nouvelles de lui depuis 15 ans, je ne sais pas s’il est encore en vie. Je ne sais même pas où il est ; volatilisé un matin… ! J’ai averti la gendarmerie à l’époque mais ils ont classé l’affaire en me disant qu’il était majeur et qu’il pouvait s’en aller quand il le voulait…Elle n’ a pas été plus loin… ! Il était mon seul fils. Nous travaillons ensemble et je comptais lui céder mon domaine. Il avait trouvé un moyen pour vinifier encore mieux notre vin, lui donner plus de chaleur, de respectabilité il avait noté toute la recette et il me disait… \bleu{‘…Papa, nous allons être riche , immensément riche, je ne peux encore m’avancer, mais je vais fais faire un essai et tu me diras ce que tu en penses… !’} Deux mois plus tard, nous goûtions à cette fameuse bouteille sortie de sa main, du nectar, Monsieur, du jamais goûté en 60 ans de vie… ! Un 22 Septembre, je n’ai pas oublie ce jour. Nous devions présenter ce millésime à la foire régionale. Mais je ne sais plus ce qui s’est passe par la suite. Mon fils a disparu comme par enchantement… ! Et c’est ce conard de Riyeu qui remporta le prix deux mois plus tard. Son vin est côte dans la région depuis plus de 14 ans. Aucun autre n’a pu le déclasser. Il est au top niveau mais ce qui étrange, c’est ce goût qui me rappelait une certaine recette… !’
-‘… Voulez –vous dire qu’il s’est approprié le secret de votre recette …. ?’

-‘…Comment le savoir mon fils ne pouvait pas me trahir et lui céder son secret à mon insu… ! Non, je ne sais pas , je ne sais pas et puis tout cela m’irrite… ! Mangez d’abord… ! Je vais vous préparez par la suite votre couche… !’

A suivre…


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.


Chapitre VI.

Mr Moore écoutait le vieil homme, débitait sa rancœur, tout en se servant une quiche de pain et un morceau de fromage de brebis. Il ôta la bouteille de vin de la vue de son bienfaiteur d’un soir. Puis…

-‘..Ne vous dérangez pas Mr Brillard, je vais faire ma literie, j’ai l’habitude de cela depuis mon enfance, mes parents étaient des fermiers… !’
-‘…Alors ok, je vous montre la battisse à vaches… !’

Il se leva et pointa du doigt l’étable.

-‘…Savez vous quel prix, je compte vous offrir ... ????’
-‘…Quelque soit le prix que vous m’offrez, je le décline… ! A qui vais-je laisser vos dollars après ma mort.. ! Je n’ai personne, ma femme est morte par le chagrin depuis la disparition de notre fils … ! En plus de celle de sa fille… ! Croyez- vous que tout peut s’acheter… ? Je veux être enterré ici près de mes vignes si elles veulent de moi.. !’
-‘…1 millions de dollars… !’
-‘…Allez vous couchez près de la crotte de mes vaches avec vos dollars… !’
-‘…Je commence à vous apprécier… !’
-‘…Vous commencez à m’emmerder… !’

Mr Moore, sa collation terminée, se leva et souhaita le bonsoir au vieux grincheux.
Il sortit sous la froidure de la nuit et se dirigea vers sa ‘chambre à coucher’.
Il poussa la porte et alluma son briquet pour reconnaître les lieux. Il visa un interrupteur
décollé de sa cache. La lumière lui fit découvrir la grande salle, sentant le foin et la crotte et où quelques fagots de paille étaient entreposés dans le fond de la salle. Divers matériaux hétéroclites jonchaient le sol. Deux vaches assises sommeillaient. Elles furent surprises dans leur sommeil par cet intrus. Elles tournèrent la tête vers sa direction pour faire connaissance avec cet américain venu les déranger.
Mr Moore, s’approcha des bêtes.

-‘….Vous êtes, sans doute, les filles ou les petites filles de Margot et de Poirot. Je connaissais vos parents. …. Je ne peux pas me tromper…!’

Il caressa leurs museaux comme un enfant caresse son premier joujou.
Il resta un long moment à les regarder puis alla s’allonger , tout habillé, dans un coin de l’étable. Il confectionna un oreiller provisoire avec un sac de jute en le remplissant de paille. Il se couvrit de chaume.
Il laissa la lumière en veille car Mr Moore ne supportait pas l’obscurité.
Il aperçu la soupente juste au dessous de sa tête. Les souvenirs sans tarder, se réveillèrent. Il se rappela de sa jeune sœur, Lucia, la cadette, qui venait souvent jouer avec lui là haut, à cache- cache. Elle avait 6 ans, quand elle fut frappée de plein fouet par la foudre, devant ses yeux, alors qu’elle jouait dehors, pas loin de l’abreuvoir des vaches et moutons. Sa maman Adèle ne s’en était jamais remise par le trop grand choc.

Mr Moore ressassait son passe d’enfant et d’adolescent car il est le fils de Mr Brillard, ce Pascal, qui loin d’avoir fugue ou fuit, avait épargné à ses parents un scandale qui les guettait.

Il le paya chèrement à cette époque, alors qu’il n’avait que 18 ans. Sous la contrainte et le chantage du vil Riyeu. Pascal avait accepté le marché que lui proposait Mr le Maire, par peur et par crainte ; soit il devait ménager sa famille, en lui livrant le secret de vinification de son vin, dont il était l’inventeur, soit alors la prison qui l’attendait et l’opprobre pour les siens pour des générations entières.

A suivre…





Roman.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.



Chapitre VII.

A cette époque, le jeune Pascal fréquentait en secret, la fille de Mr Riyeu , Lise ; elle avait 15 ans. Il était fou amoureux d’elle, idem pour elle. Elle se retrouva quelques mois plus tard enceinte au grand désarroi de sa famille. Elle jugea que le garçon avait abusé d’elle. Alors, pour éviter le scandale et sans doute l’incarcération, Pascal, prit au dépourvu fit part à Mr Riyeu de sa découverte et accepta l’offre soumise; partir et fuir la région. Ce qu’il fit. On n’entendit plus parler de lui.


Il eut la présence d’esprit, cependant, avec le peu d’économie qu’il avait, de prendre un bateau pour les States.

La chance, là bas, lui sourit. Il croise sur son chemin un ancien client à son père, Mr Baptista, un enfant du pays, viticulteur basque immigré, installe en Californie depuis longtemps, qui l’embauche dans ses vignes. Grâce à son travail et à son honnêteté, Pascal gagne la confiance de son patron et devant le sérieux, l’abnégation et surtout son expérience dans la confection du vin, Mr Baptista, lui confia la direction de ses chais. Il devenait son conseiller. Six ans plus tard, Pascal, fit part du secret qu’il détenait. Il propose à son patron, un pourcentage dans l’écoulement de son vin ; une association au cas où les commandes afflueraient. Ce qui arriva. Les ventes s’envolèrent. Le fameux ‘…Moore and Baptista Son …’ naquit. Ce fut la ruée sur les marchés vinicoles américains pour ce millésime hors - pair.
L’ entreprise quadrupla son chiffre d’affaire et fut côté en bourse à Wall -Street. Elle valait des millions en dollars avec plus de 2000 hectares plantés en ceps de vigne, la meilleure plantation de la région. Arrivé à la retraite, Mr Baptista se retira de l’affaire, et il céda ainsi sa plantation, à son futur gendre, moyennant un bon pactole.

Pascal abandonne ses vrais patronymes pour prendre le nom de Théodore Moore. Il avait 26 ans.
A 28 ans, il épouse la seule fille de son associé, Mlle Sandrine. Cette dernière lui donna deux fils, Rémy
(3 ans ) et Lucia ( 1 an).

Mr Moore, s’endormit sur cette optimiste dernière image.

Le jour se leva. Les vaches se mirent à beugler réveillant le visiteur d’une nuit. Théodore se leva, se débarrassa de sa paille. Il mit un peu d’ordre dans son costume.

Il était 7 heures du matin. Il jeta un coup d’œil par la petite lucarne qui donnait sur le dehors et constata que le vieux était déjà debout. Il se débarbouilla le visage avec l’eau destine aux quadrupèdes. Il se sentit d’aplomb
pour affronter la journée. Pour aller à la rencontre de son père Brillard, qui est bien loin de se douter de ce fils millionnaire en dollars , qui a couché dans l’étable, à proximité de ses deux bovidés, Margot et Poirot.
Il sortit tout en relevant son col. Il lorgna par la fenêtre de la baraque. Le vieux grincheux était assis, comme la veille, à la table qui avait gardé ces miettes de pain et de fromage de la veille. Il frappa…

-‘….Tu peux rentrer…. ! Je ne ferme jamais la porte même les voleurs savent que je n’ai rien ici. A part mes deux orphelins d’animaux… !’
-‘…Bonjour… !Mr Brillard… !’
-‘…Sale temps… ! Je le sais… ! Pas besoin de mettre le pif dehors…. !’
-‘…J’ai bien dormi… !’
-‘…Elles ne vous ont rien dit mes vaches… ? De spécial… !’
-‘…La compagnie des vaches vaut mieux que celle des hommes parfois… !’
-‘…Qu’est ce que vous en savez… ! Que voulez vous dire , vous l’héritier sans doute d’une riche famille de ricains… !’
-‘…Détrompez vous… ! Je me suis fait tout seul, à la force de mes poignées… ! Avec l’aide d’un compatriote.. !’
-‘…A votre âge .. ? A qui voulez vous faire croire ça… ? On ne devient pas riche en si peu d’années dans ce métier, à moins d’avoir crée un miracle par vos mains.. ! J’ai 60 piges mais seulement riche de quelques grappes de raisins que j’écoule à la sauvette pendant les vendanges, si mes ceps veulent bien germer, à des maraîchers et fruitiers de la région qui me sont restés fidèles. Juste de quoi survivre pendant mes hivers.. !’
-‘…Vos pressoirs que sont t’ils devenus… ?’
-‘…Mes pressoirs ??? Où avez vu des pressoirs… ? Qui vous a dit que j’en avais… ?’
-‘…Les vieilles photos qui sont dans l’étable en compagnie de votre fils et de vos employés… !’
-‘…Ah… ! Je vois.. ! A la ferraille, vendus mes pressoirs, à Mr Riyeu, par l’intermédiaire d’un de ses acolytes.
Encore un de ces coups foireux. .. !’
-‘…Vous avez eu tort… !’
-‘…Tort… ? Tort …. ? Vous me parlez de tort, petit prétentieux…. ! Quel avenir avaient-ils mes pressoirs quand mes vignes sont tombées malades gangrenées par le mildiou, j’ai du arracher plus de dix hectares… ! Pour sauver quelques ceps d’entre eux… ! Je ne pouvais plus payer mes employés.. ! Mes deux quadrupèdes sont morts en mettant à bas les deux vaches que vous avez vu… ! Il est venu un matin , l’huissier Mr Bernardin, l’autre acolyte complice du vicieux, pour vendre mes pressoirs pour presque rien du tout, je n’avais plus rien, rien de rien et ma femme qui était hospitalisée à cette époque. Elle est morte, il y a douze ans. Je n’ai pas pu lui payer une sépulture digne de notre nom. … !’
-‘…Ma… Ma…?’
-‘…Comment…. ? Vous bégayez à présent ou c’est de la pitié que vous éprouvez, ce qui vous fait
répéter Ma..Ma… ! Je n’ai pas besoin de votre pitié…. ! Prenez votre café et foutez moi le camp… !
Et surtout ne revenez plus, déguerpissez, hors de ma vue… !’
-‘…Je vais partir, vous n’êtes qu’un vieux grincheux comme ils le disent, qui s’est laissé aller au désespoir au lieu de vous battre contre le Riyeu. Au lieu de cela vous avez baisse les bras, lui offrant ce qu’il voulait. Vous avez été défaitiste… !’

A suivre…

Albert Siméoni
L’enfant de la Goulette.



Roman inédit.


CLAIRE-FONTAINE.
Ou le sentier aux alouettes.


Chapitre VIII.

Le vieux s’approcha de lui, l’air menaçant…

-‘…Allez y , vos petits poings vous démangent, n’hésitez pas, je ne réagirai pas, je suis bien plus calme que vous et je n’oserai me défendre contre un vieux, dans l’état où vous êtes… !’
-‘…SORTEZZZZZZZZZZZZZZZZZZ… !’
-‘…Votre fils vous passe le bonjour… !’

Le vieux s’arrêta un instant de vociférer…

-‘…Quel fils…. ! Pascal…. ?’
-‘…Je suis chargé de vous le dire, il vous passe le bonjour… !’
-‘…Ne jouez pas avec mes nerfs.. ! Je vous demande de respecter sa mémoire car je pense qu’il est mort… !’
-‘…Il est vivant et bien vivant, votre Pascal , Mr Brillard… !’

Le vieux, fut soudain prit d’abattement, il perdit de sa fougue et prit soin de s’asseoir en s’appuyant sur le bord de la table.

-‘…Je sors… !’
-‘…Non.. ! Attendez… ! Pourquoi êtes vous venu troubler ma quiétude … ! Vous foutre de moi.. ! Alors pas de mensonges…. ! Donnez moi une preuve de ce que vous avancez …. ?’

Mr Moore sortit de son portefeuille une médaille….

-‘…Cette petite chose vous suffit elle… ?’

Le vieux tendit la main et s’empara de la médaille sainte.

‘…La médaille de Marie avec ses initiales à son revers, ma femme le lui avez offerte lors de son baptême… !
Seigneur D ieu… ! Que votre volonté soit faite.. !’
-‘…Elle le sera , Mr Brillard… ! Je dois rencontrer ce matin Mr Riyeu….Une entrevue… !’
-‘…Reviendrez -vous… !’
-‘…Plus tôt que vous ne l’espérez… ! N’ayez crainte.. ! Gardez cette médaille en attendant.. !’
-‘…Est il en bonne santé ???? C’est bizarre, hier soir j’ai rêvé de mon Pascal..… ! Quelle étrange coïncidence… !’
-‘…Croyez à la divine Providence, Mr Brillard, la patience est la vertu des rois et des grands hommes. Votre fils pense à vous… !’

Le vieux, pour la première fois, depuis longtemps, se laissa envahir par une intense émotion ; lui qui pensait ne plus avoir de larmes, il se laissa emporter par celles là. Seul le rappel de son fils Pascal, pouvait lui tirer de tels sanglots, lui l’homme de la terre et du dur labeur, le voilà les joues inondées comme une Madeleine. Mr Moore le regardait avec une attention particulière, il aurait bien voulu se dévoiler à ses yeux, mais il ne le pouvait, attendant sûrement le moment propice pour le faire.

-‘…Il se mettait là, près du feu, et griffonnait des recettes, il me disait \rouge{ ‘…J’enrichirai notre vin, tu verras papa, il sera le meilleur de la région et durant de longues décennies, on pourra bâtir un château ici avec de grandes caves et nous aurons des commandes de partout dans le monde, tu t’imagines maman , toi et moi vivre dans un CHATEAU…. ! Et notre cuvée s’appellera CHATEAU BRILLARD… !’} … J’écoutais ses délires d’adolescent.. ! Lui qui avait fait taire mon cœur, voilà qu’à présent, vous ouvrez mon émotion par cette nouvelle… ! Revenez me voir après votre entrevue et parlez moi de lui plus longuement.. ! Je vous attends.. !’
-‘…Je serai là, je vous le promets… !’

Mr Moore s’installa dans sa voiture , démarra et remonta la pente abrupte avec précaution.
Il se retrouva sur le carrefour et bifurqua à droite . Quelques minutes plus tard, il traversa la village de CLAIRE-FONTAINE pour se retrouver sur la départementale 1…En direction de Bordeaux.
Quelques heures plus tard, il gara sa voiture devant la BANQUE BARCLAYS…
Il franchit le portillon de sécurité et se dirigea vers le comptoir de l’accueil….

-‘…Bonjour Mademoiselle, j’ai rendez vous avec Mr Picard… ? ‘
-‘…Qui dois-je annoncer.. ?’
-‘…Mr Moor, Theodore Moore… !’
-‘…Un instant Mr Moore…!’

A suivre…

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