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*****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****

Envoyé par breitou 
*****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 10:14
LES BERCEUSES DE LOLA
.
Bercer dans la souffrance

Quand l’étau se resserre sur les communauté des Juifs de l’Est, menacées dans leur existence même par les persécutions, les berceuses qui nous sont transmises restent ,très nombreuses. Comme si l’enfant devenait l’objet particulier de l’attention, des soucis, de la pitié de sa mère. Et malgré les circonstances, l’enfant doit être bercé pour
s’endormir.

Dans les ghettos placés sous la surveillance des nazis, les enfants qui ne peuvent pas travailler sont considérés comme des bouches inutiles, donc les mères n’ont pas le droit de garder leurs bébés avec elles, elles sont menacées de mort si elles mettent au monde des enfants. Ceux-ci sont donc cachés et les mères chantent le danger : l’enfant doit se taire sous peine d’être découvert.

Alors les thèmes traités changent : le père a disparu, les frères et sœurs ont disparu. Les personnages traditionnels sont remplacés par des files de déportés. Il n’y a plus de moutons, mais des soldats, plus de promesses de friandises, mais la faim. La symbolique de la nature, très présente, permet d’espérer qu’il y aura un printemps, une
liberté. Et la mère mobilise encore les forces de l’enfant pour cet
avenir.

Autrefois, la situation familiale intacte garantissait l’avenir de l’enfant, sa sécurité et son sommeil. A l’époque des camps de concentration, les berceuses ont encore la tâche d’apaiser l’enfant et la personne qui chante, au moins pour un moment.

La détresse est présente, et la désespérance, car l’avenir ne peut même pas être rêvé et la résignation s’installe.

Devant l’injustice de la persécution des enfants, le thème de la vengeance apparaît, comme un moteur de survie : « Quand tu seras grand, tu vengeras notre sang ».


Seront-ils jamais grands ?


Tous ces éléments se retrouvent dans ce remarquable Ponar-Lied «schtiler, schtiler qu’il me faut citer en entier pour conclure, du moins dans sa traduction.




Silence, silence, il faut se taire.


Des tombes ont poussé là-bas,


Elles ont des reflets verts et bleus :


Les ennemis les ont plantées.


Bien des chemins mènent à Ponar,


Mais aucun n’en revient.


Ton père a disparu


Et avec lui notre bonheur.

Silence, mon enfant, ne pleure pas, mon trésor,


Pleurer ne sert plus à rien.


Les ennemis veulent notre malheur,


Il n’y a rien à comprendre.


Les mers ont des rivages,


Même les prisons ont des limites,


Mais dans notre souffrance


Aucune lumière ne filtre.


Le printemps s’installa dans le pays


Puis vint l’automne.


Chaque journée est remplie de fleurs


Mais chez nous, c’est la nuit.


L’automne fait luire les troncs de ses rayons dorés,



En nous fleurit le deuil.


Une mère est assise, solitaire, l’enfant vint à Ponar.


La Wilia entravée par des liens


Soupire dans ses souffrances,


Elle brise la glace et se précipite à travers le pays


Pour se
jeter dans la mer.


Alors disparaîtra l’obscurité,



Un soleil percera les ténèbres.


Cavalier, viens vite,


Ton enfant t’appelle.


Silence, silence,des sources éclosent dans mon cœur.



Jusqu’à ce que les portes soient fermées


Nous devons être muets.


Ne te réjouis pas, mon enfant, ton rire pourrait nous trahir.


L’ennemi ne doit pas survivre au printemps,


Pas plus qu’une feuille ne survit à l’automne.


Laisse les sources couler tranquillement,


Sois silencieux et espère


Que la liberté ramènera ton père.



Dors, mon enfant, dors,


Comme la Wilia libérée,


Comme le renouveau des arbres,


C’est la lumière de la liberté


Qui illumine déjà ton visage.



Nul ne peut rester insensible à l’émotion qui se dégage de ce texte
– et de sa mélodie - , même s’il y a une contradiction flagrante entre l’invitation au sommeil et le contenu tragique des paroles.

Paroles et musiques d’un autre temps, d’un autre lieu, les berceuses yiddish nous touchent parce qu’elles évoquent tous les enfants du monde, ceux qui ont été, et les nôtres, et nous-mêmes…


La plupart des textes des berceuses citées sont
empruntés aux deux ouvrages suivants :

- Kempin D. (1989). « rozhinkes
mit mandeln, Jiddische Wiegenlieder als Spiegel
jüdischen
Lebens. Darmstadt: Akademie für Tonkunst.

- Tahir-Ul-Haq I. (1978). Das Lied der
Juden im osteuropäischen Raum. Frankfurt am Main: Philosophische
Fakultät.

Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 10:19
BY LOLA.

LOLA LA GUERRE DES BERCEUSES A COMMENCE;



Au Maghreb et au Moyen-Orient, les allusions à la nuit sont rares.
Contrairement aux berceuses françaises, la nuit représente l’inquiétude.
Elle est plutôt réservée aux chansons d’amour pour adultes. Les
berceuses évoquent plutôt les jardins, le paradis, la lune, les
gazelles, la rose, le lys, l’eau, les parfums, etc.



Berceuse tunisienne

ani Nani, le sommeil vient
Ta mère est comme la lune
Ton père comme les étoiles
Et toi, la plus belle rose du jardin
Ta mère est en argent, ton père en cuivre.


Berceuse marocaine

dors, mon bébé
Jusqu’à ce que le repas soit cuit
Et s’il n’est pas cuit
Celui des voisins le sera
Dors, mon bébé
Jusqu’à ce que ta mère arrive
Le pain est sur la table
Les bonbons sont sur le plateau.


Berceuse française

oucement, doucement
Doucement s’en va le jour
Doucement, doucement
À pas de velours.

La rainette dit
Sa chanson de nuit
Et le lièvre fuit
Sans un bruit.


Doucement, doucement
Doucement s’en va le jour
Doucement, doucement
À pas de velours.

Dans le creux des nids
Les oiseaux blottis
Se sont endormis
Bonne nuit.


Berceuses iraniennes

Deux auteurs iraniens Gadamali Sarâmi et Mahnâz Rezaï se sont intéressés
à la signification des berceuses.
Voici leur analyse extraite de "La revue de Téhéran".
"Les berceuses sont généralement basées sur l’admiration de la mère pour
son enfant.

comme tes mains sont belles
Tes lèvres sont comme un bouton de fleur
Tes yeux sont très beaux.

Des promesses sont faites au bébé, le rythme des vers est le même, seul
le contenu diffère.

i tu dors tôt, si tu es sage
Je t’achèterai un bracelet ou une boucle d’oreille en or.


Dans les berceuses villageoises, les promesses sont différentes.

Tu seras un bon cultivateur
Tu auras un grand champ
Tu seras chef de village
Tu auras un troupeau de moutons et de vaches.

Dans le passé, les mères ne travaillaient pas hors de la maison. Parfois
les plaintes étaient confiées à l’enfant.

ton père est absent
On ne sait pas ce qui nous arrivera
On ne sait pas s’il peut pêcher un poisson
Et l’apporter à la maison
On ne sait pas s’il peut vendre le bois qu’il a fendu
Nous n’avons pas, toi et moi,
D’étoile dans le ciel.

Dans ce cas, la mère, qui sait que l’enfant ne comprend rien à ce
qu’elle dit, parle avec elle-même.
La berceuse, cette littérature miraculeuse, apaisante et somnifère est
la première littérature pour l’enfant. Il profite de sa forme, de son
rythme et de sa musicalité bien avant d’apprendre à parler et de
commencer à marcher".


Par Mireille Natanson, Docteur en musicologie. (Allemagne)


Près de soixante ans après la Shoah, les berceuses yiddish nous chantent aujourd’hui encore l’histoire et la culture d’une communauté disparue.

Leur contenu sociologique, psychologique, éducatif et leur couleur
musicale spécifique en font un trésor exceptionnel.
Dans cette culture populaire, essentiellement orale, les mots portent en eux une force puissante et sont l’outil de la transmission.
Ils traduisent les émotions, surtout dans les chansons, à plus forte
raison dans les berceuses.

Les objets ici nommés forment des rimes amusantes avec les parties du
corps.

ors, dors, dors, ton père va aller au
village
Il te rapportera une pomme et ta tête sera guérie.
Il te rapportera une noix et ton pied sera guéri.
Il te rapportera un canard et ta main sera guérie.
Il te rapportera un lapin et ton nez sera guéri.
Il te rapportera un oiseau et tes yeux seront guéris.

Souvent les promesses et les menaces alternent, selon que la mère sait
intuitivement doser.

Dors, mon enfant, dors,
Dors, mon enfant, dors.
Là-bas dans la ferme
Il y a un mouton blanc
Il veut mordre mon enfant.
Le berger arrive avec son violon
Il rassemble les moutons.


Dans les berceuses, les cadeaux qu’on promet à la fille sont alors du
linge, des vêtements, une bonne dot, voire même une robe de mariée.
Sa vie future lui est décrite, avec le travail de la maison et des
enfants. Souvent, elle devra gagner de l’argent en travaillant dans une
boutique ou en faisant de la couture chez elle, car son mari qui étudie
longtemps ne rapporte rien à la maison.
L’exemple suivant montre les préoccupations de la mère pour l’avenir de
sa fille :

u auras une bonne réputation,
Tu sauras prier, lire, et écrire en yiddish,
Lire des livres en yiddish,
Coudre et broder des foulards,
Tisser des foulards
Et donner à tous de bons conseils.
Le fiancé de Sarah sera un sage du Talmud,
Un érudit aux grandes facultés.
Le fiancé de Sarah saura résoudre des problèmes savants,
Il saura tous les résoudre.
A son mariage, il tiendra un discours,
Il s’avancera avec dignité vers le baldaquin de mariage
Et il plaira à tous les invités.


(Si vous me le permettez, je fais digression sur le sujet.
Pour compléter le souci de la mère envers ses filles plus
particulièrement, je rappelle cette berceuse insolite, à consonance
chrétienne et qui a bercé notre sommeil ; encore aujourd’hui, les mères
juives tunisiennes prétendent fredonner cette berceuse qui s’est
immiscée, on ne sait comment, dans notre culture judéo-arabe. V.
Scemama-Lesselbaum.)

odo Ninette
Sainte Elisabeth
Endormez-moi cette enfant
Jusqu’à l’âge de quinze ans
Quinze ans se sont passés
Il faudrait la marier
Une chambre pleine d’amandes
Un marteau pour les casser
Et Ninette pour les manger.

A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle on assiste à un
changement de contenu et de tonalité dans les berceuses qui correspond à
un appauvrissement de la population juive, vouée souvent à une
existence précaire.

"Garde tes larmes" de Mordechaï Gebertig (1877-1942)

e pleure pas, ne pleure pas, petit
orphelin,
Garde tes larmes même si tu es malheureux.
La vie ne t’apportera que des souffrances,
C’est pourquoi il n’est pas bon que les larmes manquent.
Garde tes larmes comme des diamants.
Tu auras un jour bien besoin
Quand ton cœur sera prêt à déborder
Laisse couler de tes yeux une larme.

Quand l’étau se resserre sur les communautés des Juifs des pays de
l’Est, menacés dans leur existence même par les persécutions, les
berceuses qui nous sont transmises restent très nombreuses.
Comme si l’enfant devenait l’objet particulier de l’attention, des
soucis, de la pitié de la mère.
Elles n’ont pas le droit de garder leurs bébés avec elles. Ceux-ci sont
cachés et les mères chantent le danger : l’enfant doit se taire sous
peine d’être découvert.

Mordchai Gebirtig est né à Cracovie en Pologne le 4 mai 1877. Il est
mort au ghetto de cette même ville le 4 juin 1942 abattu d’une balle
dans la nuque pour avoir refusé l’ordre de déportation.
Nul ne peut rester insensible à l’émotion qui se dégage du Ponar lied :
"schtiler, schtiler". Personnellement, je relèverai cet extrait qui
concerne plus particulièrement l’enfant.
La "Chanson de Ponar" évoque l’assassinat de 70 000 juifs du ghetto de
Vilnius, la Jérusalem du Nord, dans la forêt de Ponar situé à huit
kilomètres de Vilnius en Lituanie.
Schtiler veut dire : silence, demandé aux enfants dans les camps.

Silence, silence des sources éclosent
dans mon cœur.
Jusqu’à ce que les portes soient fermées
Nous devons être muets.
Ne te réjouis pas mon enfant, ton rire pourrait nous trahir.
L’ennemi ne doit pas survivre au printemps,
Pas plus qu’une feuille ne survit à l’automne.
Laisse les sources couler tranquillement,
Sois silencieux et espère
Que la liberté ramènera ton père.
Dors, mon enfant, dors,
Comme la Wilia libérée,
Comme le renouveau des arbres,
C’est la lumière de la liberté
Qui illumine ton visage.

*

Berceuse Yiddish (texte transmis par Henri Valachman)

Dans un coin brûle un petit feu
Et dans la maison il fait chaud
(bis)
Dans un petit coin est assis un petit rabbin
Qui apprend guimel aleph bet
(bis)
Qui apprendra le mieux, gagnera un drapeau
Guimel aleph bet
(bis)


Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 10:21
Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 10:22
Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 10:23
Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
17 décembre 2009, 11:57
Shascha m’a dit.
‘…Viens ma chouchoute de mamie,
Prends-moi dans tes bras et berce-moi
A L’envie.

Shascha m’a dit

‘…Chante-moi mamie,
Une berceuse bien jolie… !’

Alors j’ai murmuré quelques paroles à son ouïe.
Et la voilà qui s’est endormie.

SHACHE…SHACHE…

Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
18 décembre 2009, 01:30
Breitou suggest
on ne saura jamsais l'importance des berceuses que nos meres et nos grdsmeres ont chante dans notre enfance
Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
18 décembre 2009, 07:19
BERCEUSE POUR LENIE.




Lénie...LéniIIIIe
Nenni ...Nenni,
Aâlla sed'ri
Tec'nin ye omri...

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

Lénie...Léniiiiie...§§§§
Yé bnei'ti
Chéda fi rabi ye sah'bi...§§§§

Lénie ...Lénie...
Yé omri...

I bââ'ad ââlic
Col ghiar...
Ouiji yé nari
Néni ...Néni..
Elli téj'ri fél scifa...

§§§§§§§§§§§§§§§§§

Lénie...LéniIIIIe...Nénni Nénni...§§§§
Ââlla sed'ri
Ou mébin chouniIII.....§§§§

( ...........
Sur ma poitrine pleins de câlins
........Ma fille compte sur D ieu...
Que D ieu t'épargne du mal et il viendra le jour
où tu trottera dans le palier.

....Sur ma poitrine et entre mes seins...

§§§§§§
Re: *****LES BERCEUSES PAR LOLA ET SUGGEST****
20 décembre 2009, 01:38
Breitou suggest
on ne saura jamais l'importance des berceuses que nos mères et nos grands-meres ont chante dans notre enfance. Par Lola.



Si Lola, moi je sais puisque Meiha ma grand-mère me berçait par des chants en judéo arabe,je me souviens de l'une d'entre elle qui commençait par '...Barnou mché ghodban, ou chedou OUU lorban..§§§§ ' BAAARnou mche ghod'baAAAn ...!'Je pense qu'il s'agissait d'un petit chien prit dans les filets de la fourrière...! Etc...

Nous a tous bercé dans ses bras et je la revois, les yeux mi clos se balançant doucement de droite à gauche pour mieux nous endormir.
Parce qu'il a toujours une attitude à respecter lorsqu'on berce son enfant. C'est la règle.

Les berceuses sont faites pour les enfants par les mamans et les mamies.

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