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*****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****

Envoyé par albert 
*****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
21 mars 2009, 13:00
Ma chère amie Divona, je me suis pris la permission, d'ouvrir à ton attention une nouvelle rubrique qui porte comme titre L ESPACE DIVONA.

Et ceci dans le seul but de rassembler ici, tes présents et futurs écrits.

Les lecteurs pourront ainsi suivre aisément tes lectures sans trop souffrir.

Tu peux à loisir nous en enchanter par ta verve lorsque l'envie d'écrire te prendra.

Voici donc, tes premiers chapitres publiés sur le Kfe.

Merci pour ta belle contribution qui fait de ce lieu un espace culturel apprécié par nos amis de tous bords.


Re: ******LE KFE DES DELICES. ******
Auteur: Divona (194.92.199-77.rev.gaoland.net)
Date: 20 March 2009, 12:52

En attendant les autres photos... voici le début d'une nouvelle...écrite très vite...


Saisir ce qui nous est offert....



Il était une fois, dans un jardin parfumé de jasmin et de roses, une fontaine qui déversait une eau douce dans laquelle se miraient toutes les jeunes filles du Royaume.
Tout près, une plage de sable fin voyait se mourir les vagues au bleu du ciel...

Quand une jeune fille s'approchait de la fontaine, elle n'avait pas le droit de circuler sur la plage car là résidait une femme d'âge mûr qui jadis avait été belle et dont les rides les horrifiaient.

Un beau jour, un homme vint à passer par le jardin. Il alla vers la fontaine où il vit une si belle demoiselle qu'il en resta coît. Il s'approcha d'elle et lui dit: « puis je avoir un peu de cette eau? ».
La jeune fille leva les yeux sur lui et ne sourit pas, ne voulant s'attarder qu'un court instant sur l'opportun. En baissant à nouveau son regard sur l'eau rose, pour admirait la perfection de ses traits, elle lui répondit: « Te crois-tu digne de cette source? Il faut être né prince et poète pour y boire. A ton allure et même si tu sembles beau, je ne pense pas que tu puisses y avoir droit. Je te conseille de passer ton chemin et de voir si l'eau de la mer ne te conviendrait pas mieux »
L'homme sembla interdit face à une telle impertinence.
Il continua son chemin et se dit que si ce jardin calme lui avait paru au prime abord agréable et paisible, il recelait une bien étrange humeur. Dans la bouche de la tranquille personne, un serpent couvait et piquait quiconque troublait l’égoïste péronnelle, ce qui lui rappela son épouse.
Suite......

Il se dirigea, sans faire d’autre remarque, vers le sable blanc au-delà des fleurs parfumées. La chaleur le fit trembler… la soif s’emparait désormais de son corps mais aussi de son âme. Une soif inconnue qui semblait croitre au fur et à mesure qu’il avançait vers le bleu de la mer.
Lorsqu’il se laissa tomber au bord de l’eau, il se dit que même le sel de cette onde calmerait la sécheresse qui l’envahissait tout entier.

Alors qu’il allait porter à sa bouche le liquide salé, un pied se posa sur sa main et lui fit perdre le minuscule fond d'eau qui tenait si difficilement au creux de celle-ci.
« Non ! Ne bois pas ! » Lui dit une voix douce et jeune. Il s’offusqua…
Comment ? Sur cette terre étrangère, n’y avait-il donc aucune hospitalité ?

Il se retourna en colère, pensant voir face à lui le même style de jeune fille que celle rencontrée auparavant dans le jardin.
Il fut surpris de constater que se tenait devant lui une femme d’âge mûr.
Ses cheveux bruns et soyeux cachaient une partie de son visage car, penchée désormais sur lui, elle l’aidait à se lever. Il se dégagea et la bouscula.

Elle sourit et dit alors :
« Je vois donc qu’au jardin on t’a parlé de moi… tu crois donc que je suis telle qu’elles me décrivent. Je ne fais pourtant aucun mal. Je suis la vie tout simplement. Elles pensent que la jeunesse ne passe pas et vont se miroiter tous les jours dans l’eau de la fontaine.
Elle leur donne l’apparence de la beauté.
J’ai compris un jour le leurre et je me suis approchée de la mer où j’ai vu ma véritable apparence. La jeunesse et la beauté passent. Si l’on n’y prend garde, la cruauté bafoue la beauté du cœur »
Suite....

Il la regardait et vit des rides aux coins de ses yeux. Elle semblait être au milieu de sa vie.

Elle se détourna de lui et continua : « si tu bois de cette eau, tu seras malade. L’eau de mer n’a jamais désaltéré personne. »

Sa robe blanche épousant les délicates courbes de son corps et virevoltant à chacun de ses pas, elle se dirigea vers une sorte de tente où elle rentra pour en ressortir aussitôt avec une coupe emplie d’un liquide limpide. « Bois, tu n’auras plus soif »

Il comprit soudain qu’elle n’avait pas voulu lui défendre l’accès à sa désaltération mais au contraire, elle lui offrait ce qu’il attendait depuis qu’il avait foulé cette étrange contrée.

Il prit la coupe et but et recommença jusqu’à ce que sa soif fut étanchée.

Elle lui proposa aussi de s’assoir à l’ombre se la toile blanche de sa demeure.
« Je suppose que tu as faim aussi, je n’ai pas grand-chose à t’offrir mais tout ce qui est à moi est à toi, prends et rassasie toi.
- Mais il ne te restera rien, lui répondit-il après avoir constaté qu’il n’y avait de nécessaire que ce qu’il fallait à une seule bouche…
- Ne t’inquiète pas de cela… La mer pourvoie à ma vie. Je suis comme toi, j’ai faim et soif mais d’une autre nourriture, celle que les gens de ce pays ne connaissent pas. Je brûle de la sécheresse du manque d’amour et de tendresse. Ici personne ne donne… »

Il la contempla et découvrit alors quelque chose d’incroyable : dans ses yeux, il y avait deux diamants, ceux que son cœur avait déposés pour la bénir de sa grandeur d’âme.


La suite demain...

Shabbat shalom

Re: *****'...L ESPACE DIVONA...****
21 mars 2009, 13:46
Je découvre cette rubrique seulement ce soir ..
c'est une bonne idée car les récits sont perdus au kfé ...
Magnifique histoire divona ....
il n'y a aucune souffrance à lire ta prose ... bien au contraire .... vivement la suite ....
Bravo ... continue ...

Pièces jointes:
fanfina bis.gif
Re: *****'...L ESPACE DIVONA...****
21 mars 2009, 13:59
moi aussi divona , je viens de le voir cet espace.
c'est mieux ici que sur le kfe, quand c'est long , les gens ne lisent pas trop.

tres belle histoire. continue, je sais que t'es forte quand tu veux ecrire.
Re: *****'...L ESPACE DIVONA...****
21 mars 2009, 15:31
A DEUX MAINS...



Ici personne ne donne…




Il était sur le seuil de son vieux théâtre.
Celui qui, durant des années, fidèle comme un métronome l’animait avec bcp d’engouement, de passion et de fierté. D’autant plus qu’à cette époque, ses amis venaient, lorsque le temps s’y prêtait, ajouter leurs petits et gentils mots.

Il était bien malheureux, ce soir là. Ce soir ou un mois auparavant le directeur de son espace lui signifiait son congé. Débarrasser les lieux.

Il avait en tout et pour tout qu’une vieille valise celui qu’on surnommait avec beaucoup de romantisme le Roi, le rigolo, l’amuseur public, le clown d’Harissa, lui qui sur son dos porte déjà une grande besace, parfois, il recevait de mauvaises réflexions de son directeur. Mais lui, imperturbable il les recevait sans broncher, convaincu de n’avoir jamais fauté. Il ne tenait même pas compte des aléas de la vie.

Certains soirs, une envie le prenait, celle de tout laisser et d’abandonner. Seule une amie, deux trois fidèles compagnons venaient vers lui pour l’en dissuader. L’amour pour son théâtre était aussi bien plus fort que les mesquineries en tout genre, qu’hélas les jaloux juifs tunes pouvaient lui faire supporter.

Il se retourna une dernière fois, avec des larmes pleins les yeux, pour jeter un dernier coup d’œil, n’osant dire adieu définitivement à son lieu de convivialité, de chaleur, son temple de l’amitié, là où il étoffa celles-ci. ses nouvelles amitiés.

Il était bien triste et monotone.

Seule la voix de celle qu’il respectait avec beaucoup de pudeur, venait rendre visite à sa conscience. Il se rappelait surtout ces gentilles paroles pleines de réconfort, qui comme échos bienfaisants venaient lui rappeler qu’ailleurs, il serait certainement mieux.
Elle le soutenait dans ses moments vraiment pénibles. Elle les ressentait à travers sa voix, celle qui durant des années partageait ses délires. Et partager surtout ses entreprises.

Elle n’était pas égoïste bien au contraire, sa générosité n’avait pas de limites, encore moins de bornes. Lui s’en apercevait et sans jamais élever la voix, il trouvait en elle, cette oreille attentive remplie d’amitié.

Il redoutait ce nouvel ailleurs.
Cet autre espace inconnu qui lui donnerait froid au dos et surtout qui alourdirait sa grande froideur qui déjà se faisait sentir en lui.

Elle était là, avec ses paroles douces, réconfortantes, ses encouragements, sa fidèle amitié.

Le presque vieux l’avait qualifiée un soir sans honte de ‘... MA PRÉFÉRENCE... !’ Elle qui lui dessinait ses décors, elle qui riait de ce qu’elle avait crée pour lui, elle, qui dans ses tristes moments, venait comme une source limpide, rafraichir ses anciennes prestations.

Il buvait à sa source, cette source innocente, limpide et claire comme le sont ses idées.


A suivre.


A DEMAIN.


Re: *****'...L ESPACE DIVONA...****
21 mars 2009, 16:29
Elle a bien de la chance votre amie Monsieur Breitou.
Finalement, vous vous méritez tous les deux et tout le monde est content.


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Re: *****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
22 mars 2009, 02:10
Madame Carlita, il n'a pas perdu espoir de la voir revenir un jour ici.
Il croit à sa bonne et jeune étoile.

Dans un instant la suite de '...ICI ON NE DONNE PAS...!'
Re: *****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
22 mars 2009, 02:19




Il y avait aussi ses trois autres compagnons de route.
Meyer, le doux, le discret qui s’inquiétait lorsque le clown tardait à écrire. Il lui téléphonait très souvent pour avoir de ses nouvelles mais aussi pour rigoler de ce qu’il écrivait. Il allait même l’accompagner plus tard dans son futur nouvel espace. Un peu comme il accompagnerait un hatan pour sa bar-mitswa.

Meyer était à tous ses rendez-vous culturels. Meyer le soutenait aussi par ces gentils mots.

‘...L’important.. !’ lui disait t’il lorsqu’il sentait monter en lui une déprime

‘...Et de ne jamais baisser les bras... ! Tu donnes ce que beaucoup n’osent pas donner dans le site...! Avec toi on apprend et on s’instruit...!’

Appendre et instruire celui qui est bardé de culture. Celui qui suinte l’humour, la politesse, et toujours l’envie de l’entendre et de le lire.

Il avait raison le Meyer.

Il donnait pour ceux et celles qui n’osaient se raconter. Il donnait le reflet de ses vrais sentiments, il n’en avait pas honte le pré-vieux qui remettait souvent sur son tapis blanc de son écran, les fors intérieurs de ceux et celles qui, par pudeur, n’osaient s’avancer dans ce délicat terrain de l’intimité.

Il était le porte parole de tous ces cœurs muets.

Bien sur, que le pré vieux ne se découvrait pas trop de crainte que ses propos ne fussent déformés et utilisés à mauvais escient par quelques espèces d’archivistes, qui un jour ou un soir, pourraient se servir de ses confidences dans le cas d’une altercation. Mais lui, il savait comment retourner la pièce à ces malandrins dont la moralité pathétique, bien qu’ils aient dépassés l’âge de leurs premières dents, laissait à désirer.

Eux ne donnaient rien, ils emmagasinaient pour mieux donner leur mauvaises réponses et répliques envers celui qui bien souvent les remettait à l'honneur.

Personne n’osait imiter sa candeur et sa foi dans sa façon d’écrire.
Pour la bonne raison, qu’il n’avait rien à se reprocher sauf son autodérision dans laquelle il a vécu dans sa jeunesse, adolescence et son âge d’adulte.

Et puis il y avait BRAHAM, le kifeur de fleurs, l’homme du Shabath et du Chavouat tov. Lui aussi lui donnait le meilleur de lui-même. Il était par moments son avocat.

Braham un homme juste, franc, un homme de son pays qui n’avait rien oublié de ses traditions et de ce folklore dont nous avons tous baignèe dans son pays perdu. Papi, comme le pré vieux, il osait affronter les coureurs de la contradiction. Le pré-vieux venait aussi l’aider à contrecarrer ces contradicteurs imbus de leur faconde dans l’ancien prés de la discorde politicienne. Ô bien sur, il n’y avait pas que lui que le sex agénaire défendait.

Il y avait parmi ses fans Tawfiq. L’homme de Los Angeles. Le discret humoriste qui de temps à autre rallumait le feu de l’humour. Bien modeste dans ses écrits, il venait souffler le rire dans nos oreilles. Et nos tympans bien loin de se refroidir, se chauffer à ces tournures bien académiques, selon son style que beaucoup appréciait.

Il donnait aussi son bien à sa façon. Et l’autre le recevait avec cette joie camouflée qui lui était propre.

Il y avait aussi la Mamili en ce temps là, qui mettait son grain de sel. Et l’autre qui suivait, une certaine Elsa. Son ancienne amie du salon des dattes. La salle des Horreurs. Ce salon qui rapetissait comme peau de chagrin tant les nouveaux venus étaient respectés par elle. Oui, elle donnait beaucoup et nous recevions tous sur la tête sa CASTA( la tape sur la tête) avec beaucoup de grimaces.

Il marchait avec son seul bien sur le macadam glissant en cette journée automnale triste et monotone comme le sont les jours à Paris...En pensant à son nouveau destin.

Allaient t’ils le suivre ses quelques amis dans son nouvel eldorado...Inconnu... ?



A Suivre.
Re: *****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
22 mars 2009, 04:35


Une pluie fine tombait sur ce Paris bien gris.
Il ne la ressentait pas.
Il ressentait surtout une crainte et mille questions venaient l’envahir.
Il sentait cependant de par derrière lui, une compagnie qui le suivait.
Prête toujours à lui remonter le moral au cas, où il reviendrait sur ces pas.

Enfin, il aperçu ce lieu nouvellement construit pour tous les anciens râleurs.

Des appartements encore éteints, prêts à s’enluminer, attendaient les anciens et les nouveaux locataires. Le nouvel ADRA brillait par l’obscurité.
Il y avait de bien jolis paillassons dans le hall, de jolis ascenseurs, de belles baies vitrées qui donnaient sur l’inconnu. Il y avait tout pour plaire dans ce building made LOS-ANGELES.
Il ne croisa personne. Serait-t-il donc seul dans cette immensité... ?

Il franchit le seuil de l’immeuble et les deux grands battants cédèrent sous la pression de ses mains. Ils lui ouvraient le grand espace.

Un léger bruit de derrière lui fit tourner la tête.
Quatre ombres se faufilèrent par les escaliers de service.
Il pensa les reconnaître.

Celle de Michka, Meyer, Braham et Tawfiq. Elles étaient donc dans les lieux, ces ombres, et il sentit malgré leur rapide disparition ses quatre vraies et bonnes amitiés sincères et bien discrètes qui s’étaient faufilées, pour lui dire ‘...Breitou nous sommes là avec toi... !’ Prends l’ascenseur... !’

C’est ce qu’il fit avec sa valise vide.

A Suivre.

Re: *****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
22 mars 2009, 23:42
Divona où es tu...????
Re: *****'...L ESPACE DIVONA...L'ESPRIT LIBRE...****
23 mars 2009, 08:53

SUITE et FIN


Il resta auprès d’elle quelques jours et apprit à connaître la paix et la douceur. A son contact, elle apprit la poésie de la vie et elle finit par l’aimer. Il lui dit aussi son amour…
Mais un jour, il lui annonça son départ car il ne pouvait lui promettre le bonheur.
Il s’éloigna la laissant abandonnée sur le sable blanc. Ses larmes rejoignant l’immensité de la mer, elle s’effondra, pliée en deux, les bras croisés sur son ventre et cria sa douleur au ciel.
La douleur changea la paisible femme et son ciel prit les couleurs de la détresse. Le bleu fut remplacé par le gris. Le sable se mit à tourbillonner face aux tempêtes de son âme.
Elle avait appris l’amour, le véritable amour. Celui qui vous entraîne à donner et à recevoir, celui qui vous fait construire l’avenir. Elle l’aimait…
Elle le haït les premiers jours pour la souffrance qu’il lui infligeait. Elle se crut bafouée et imagina se noyer dans les lames de fond qui venaient désormais se briser sur le sable noir de la plage…

Puis elle lui pardonna et se mit à l’aimer sans espoir, sans rien imaginer de possible… Elle ne l’oublia pas.


Lui rejoignit les siens car là-bas l’attendait sa femme qui l’attirait sans qu’il sache pourquoi. Il vécut quelques jours et quelques joies avec elle, mais le serpent veillait en cette épouse. Elle redevint ce qu’elle cachait et trouva chaque jour une nouvelle excuse pour le garder près d’elle et l’emprisonner. Il se rendit petit à petit compte que la véritable vie n’était pas de servir l’épouse mais que la vérité résidait dans le partage et le don de soi, dans un acte de retour d’amour constant, tout comme le flux et le reflux de la mer. Il se rappela cette jeune fille ivre de sa beauté et de sa jeunesse mais si égoïste. Il convint que son épouse prenait mais ne donnait rien. Elle jouait à la soumise mais telle une vipère elle le soumettait à ses conditions et lui concédait…

Un jour, après bien des hésitations, il reprit le chemin de cette contrée étrange en espérant que la douce et tendre amante de la mer lui ouvrirait encore sa tente. Il en doutait mais le courage et la force était enfin là.
L’épouse lui cria sa haine et la violence fut telle qu’il comprit que jamais elle ne l’avait aimé comme on aime un homme mais qu’elle s’était toujours aimée elle-même. Elle criait parce que l’objet de sa possession, l’objet de la soumission et de la concession grandissait en force, cette force qui fait partir l’enfant devenu adulte.
C’était le moment et il partit sans se retourner et sans rien dire.
Il atteignit enfin le jardin et il constata alors que la fontaine n’offrait plus d’eau. Les jeunes filles montraient un visage dur et si peu amène. « Toi, lui dirent-elles, que reviens-tu faire ici ? N’as-tu pas assez fait de dégâts ? »
Il ne comprenait pas… Il continua son chemin et arriva sur une plage qu’il ne reconnut pas.
Il vit alors une mer en furie, un sable noir, un ciel gris, des arbres morts sur la plage… Lorsqu’il arriva auprès de la tente, elle volait au vent, déchirée de toute part et l’entrée pendait lamentablement n’offrant que désolation à ses yeux dans lesquels perlaient des larmes de détresse.

Où était-elle ?

Il la chercha, contourna les rochers sombres et au bord de la falaise, il la vit. Sa robe noire plaquait sur son long corps, elle faisait face aux éléments déchainés. Il cria mais elle ne l’entendait pas… il courut vers elle. Elle ne le vit pas.
Lorsqu’il arriva près d’elle, il entendit ses paroles :
« J’ai essayé de l’oublier, j’ai essayé mais je l’ai toujours espéré… Je l’aime tant et tant… mes rêves brûlent mes nuits : je le veux près de moi, je veux lui donner ce qu’il n’a jamais connu : les diamants de mon âme, ceux qui brillaient autrefois dans mes yeux de braise…. être la maitresse d’un temps me fait trop souffrir…Ô mer de ma vie emporte moi vers d’autres horizons que je l’oublie, que je noie mes larmes et ma désolation dans les profondeurs de tes tempêtes… Je t’en supplie arrache moi à cette douleur. »
Il s’approcha d’elle et l’entoura de ses bras : qui était-il lui pour mériter l’amour de cette femme ? Qu’importait en fait cette question. En l’espace de quelques instants, il comprenait qu’il était aimé véritablement pour ce qu’il était. Et elle en faisait un prince digne du jardin d’Eden…
Sentant les bras de son aimé, elle n’osa se tourner, croyant toujours rêver…
« Je suis là, princesse, souffla-t-il à son oreille. Je suis là pour toujours. Tu es ma promise et mon éternité. Ensemble, nous allons construire notre univers où la liberté, le partage, la complicité et surtout l’amour seront emplis de dignité… je t’aime, tu m’as tant manqué. J’ai cru devoir vivre là où j’avais pensé avoir créé ma vie… mais ma vie est là auprès de toi… »
En entendant ces mots, elle se tourna vers lui et les larmes qui coulaient sur ses joues se transformèrent en perles de nacre rose, ses lèvres ébauchèrent un sourire. Elle passa ses mains sur le visage de son aimé pour voir si elle ne rêvait pas….
« Ne me laisse plus je t’en supplie… je ne sais vivre sans toi.
J’ai espéré cet instant sans jamais y croire. Je ne reconnaissais plus ma vie. Je vivais dans un monde qui n’existait plus. Je me suis égarée sans toi… peu m’importe la vie sans toi… les parfums ne m’envahissent plus…
Mais j’ai toujours su que tu étais le mien. Je t’ai attendu mille vies. C’est pour cela que j’avais quitté le jardin de jouvence parce que je t’attendais. Tu es venu et tu es reparti…
Mon tendre amour, ne me quitte plus.
La vie ne met jamais ensemble des êtres pour qu’ils n’accomplissent pas ce qu’elle met en leur cœur. Je ne te rendrai jamais prisonnier, tu pourras avoir tes jardins et tes rêves… Mais aide-moi à reconstruire notre monde… »
Il souriait car au fond de lui enfin la paix envahissait chacune de ses cellules et son cœur. Il vit alors les diamants brillaient dans les yeux de la douce promise que la vie lui avait donnée.
Le sable que leurs pas foulaient redevint blanc, la mer s’apaisa, le bleu du ciel se répandit sur le jardin qui refleurit…. Face au miracle de cet amour, les jeunes filles si cruelles tirèrent des leçons : l’âge offre la sagesse. Chaque chose a son temps.
Celui et celle qu’on appela le prince et la princesse de l’amour surent tirer de leur union le bonheur auquel nul ne croyait en ce monde … Leur grand âge ne leur permit pas d’avoir des enfants mais ils enfantèrent sans cesse un amour nouveau….

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