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***** SALLE POUPEE*****GUET****

Envoyé par breitou 
Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
26 juillet 2009, 10:46
10°.

Hélène commence à éprouver de la lassitude face à ce mari plus enclin à manier les cartes que son corps.
Elle le lui dit ouvertement.
L’autre la rassure en lui faisant toujours miroiter de très beaux jours.
Qui n’arriveront jamais.

Clément, à force d’être rappelé à l’ordre par sa femme perd confiance dans ses moyens.
Il ne voit plus rien lorsqu’il joue et la chute aux enfers commence.
Il accumule les dettes.
Un ami du père de la jeune fille, lui confie que son gendre est dans de beaux draps et qu’il encourt de graves ennuis.

Raymond ne veut rien entendre, il ne reconnaît ni sa fille ni son gendre. Il porte presque le deuil.

L’ambiance chez les Ayoun est morose.
Hélène devine que son mari lui pique de l’argent de son porte- monnaie.
Elle le lui dit. L’autre réplique par un ‘...Je vais te rembourser... !’

Un soir, excédé d’être traité de ‘fainéant’ par sa femme, Clément rétorque par une phrase cinglante qui ont dit long sur sa mauvaise foi.

‘...Depuis que je me suis marié, tout fout le camp. Tu m’as apportée la GUIIIIIIIGNE et je suis dans la merde... ! Par ta faute, par tes gémissements, tu es la CHQOUMOUNE personnifiée... !’

Lorsqu’on aime on dit tout. Et de taper sa tête contre la porte de la cuisine. Il est pris par une crise de nerfs. Les insultes pleuvent et les coups ne vont tarder à venir. Il lève la main sur sa jeune femme qui tombe à terre. Elle se réfugie dans sa chambre à coucher.

L’engrenage est enclenché. Celui des coups lorsqu’elle commence à parler.
Les assiettes volent en éclats, les chaises prennent l’aspect de squelettes de bois amputés des pieds.

C’est l’enfer pour Hélène. La peur s’installe lorsque Hélène rentre craintive le soir à la maison.

La bonne entente n’aura duré que trois mois.

A Suivre...
Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
10 août 2009, 13:17

11°
Monsieur BERREBI, le directeur de Hélène, remarque l’état de la jeune femme et sans oser aborder le problème dans le fond, lui demande ce qui ne va pas.

La jeune fille est secouée par un tremblement nerveux.
Elle bave devant lui et se met à vomir.

Le dirlo n’en revint pas. Il n’a pas l’habitude de voir la fille de son ami le rabbin dans cet état.
Il lui demande d’aller se reposer mais Hélène refuse sachant que son mari est à la maison.

Monsieur Berrebi, n’ose pas lui demander la cause de ce état mais il sait que le problème est d’ordre conjugal. Les yeux poches et la lèvre fendue sont des marques qui ne trompent personne. D’autant plus qu’il connaît la réputation de ce Clément.
Hélène ne veut rien dire mais demande à rester jusqu’à la fin de son heure de travail.

Pendant ce temps, deux amis de jeu viennent frapper à la porte de monsieur Clément Ayoun.

Deux compagnons qui viennent le relancer sur la promesse qu’il leur a faite de payer ce qu’il leur doit, la coquettes somme de 1230 Dinars. Une dette de jeu.

Clément tergiverse, essayant de gagner du temps en repoussant l’échéance.

Clément fait jouer le temps mais hélas, on lui fait comprendre qu’il ne pourra remettre ses mains sur le tapis vert que lorsqu’il aura honoré la somme.

On lui donne une semaine et pas plus. Une semaine pour effacer l’ardoise. En attendant, la somme est inscrite au greffe du Tribunal des Joueurs comme privilège. Clément est acculé et personne ne viendra l’aider.

Il pense au compte bancaire de sa femme. Sans perdre de temps, il met à exécution son projet.

Il tire le lendemain, à la BNT, la somme de 1500 dinars sur leur compte joint à l’insu de sa femme. Il paye sa dette et retrouve pour un soir ses bons amis.

Le soir même, il se retrouve endette de 2500 Dinars. Il a hypothèque sa montre en or et deux bracelets de sa femme.

Plus tard, le pot aux roses est découvert et Hélène abasourdie par ce qu’elle découvre, reçoit en guise de récompense une raclée. Les hurlements de la jeune femme parviennent chez les voisins qui défoncent la porte. La police est alertée et le couple se retrouve au poste de police.

Le jeune commissaire Hamadi ‘Scoubidou’ connaissant les deux familles, prend faits et cause pour la jeune Hélène. Elle saigne du coté de la tête. Sous les conseils du bon commissaire, elle dépose une main courante.

Toute la Goulette est au courant des faits survenus à la belle Hélène.

A Suivre.

12°

Le papa et la maman apprennent les déboires de leur fille et décident d’agir.
Ils se rendent, sans perdre de temps, dans l’après midi même chez leur fille avec la ferme intention de la soustraire des griffes de ce minable, de ce malpropre .

Hélène, mal en point et hagarde, ne semble pas réagir. Elle est plongée dans une léthargie qui la laisse sans voix. Elle suit son père sans rien dire. Sa maman M’Tira.

Hélène retourne donc chez sa famille alors que son mari, de son coté, est attable, deux heures plus tard après l’incident, au café des Amis pour picoler avec ses compagnons de jeu.

Un certificat en bonne et dû forme est établi par le Docteur Lellouche pour violences conjugales. Les faits étant établies au commissariat, Hélène sur les conseils de son père et de son oncle avocat Maître Scemama du barreau de Tunis, décident de déposer une requête en divorce. Le couple ne partage plus l’appartement.
Le contrat de location établi au nom de Hélène Ayoun est dénoncé.

Clément fera tout pour se faire pardonner en promettant de revenir sur le droit chemin.
Mais hélas, lorsqu’on est joueur, on est pourri jusque dans l’âme.
Hélène ne veut plus rien entendre de son ex mari. La cause est entendue.

Le seul vrai sentiment qui existe entre un homme sans vice et un joueur professionnel de cartes tient en l’occurrence au détachement qu’éprouve ce premier pour tout ce qui est factice futile et dangereux alors que le second est tenu par des lendemains qui chantent faux.
L’illusion de s’enrichir par la grâce d’un lot de cartes, de paris mutuels sur les chevaux ou autres gains de casino, hypnotise jusqu’à la folie. On peut en mourir.
Le jeu ne vaut pas la chandelle.

(J’en ai connu un qui a perdu tout l’héritage de son père, immeubles et autres biens, en un temps record. Au point de quémander un ticket de train pour rentrer chez lui au petit matin. Il reçut en gage de bonne conduite le nom de BOUL OU KHRÂ (pipi et caca.) Par ces amis.

Après un an et demi de procédures, Hélène retrouve enfin sa liberté mais pas tout à fait parce qu’il lui reste à accomplir la formalité de l’obtention du GUET.

A Suivre...
Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
18 août 2009, 14:16
13°

Clément n’ignore pas cela et il fait tout pour ne pas obtempérer malgré les demandes incessantes et pressantes de sa famille et les démarches amicales du grand rabbin et du président du Consistoire. Il fait la sourde oreille sans que sa conscience n’en soit troublée.
Un joueur n’a pas de conscience car son âme est à vil prix.

Clément s’obstine à un tel point que, pour fuir cette obsédante pression journalière de toutes parts, il décide de s’exiler en France et particulièrement à Paris. Dans le seul but d’échapper à la ‘meute’ et priver ainsi par pic à son ex femme, ce papier très important au vu de la loi juive.

Il part donc sans tambour ni trompette, comme un voleur de poules à Paris.

Son projet prend forme et il met pied sur le quai de la Gare de Lyon en ce Dimanche d’un jour du mois de décembre.

Il n’a pas où dormir mais il se rappelle cependant qu’il a une vieille tante qui ne l’a pas revue depuis des siècles mais ‘toupetteux’ qu’il est, il se présente chez elle. Rue du Télégraphe dans le 20 ième, les étreintes entre la tante et son neveu sont chaleureuses.
Avec des ‘Kobara ââliq’( Que je parte en sacrifice), ( y’a vraiment pas de quoi se flageller pour lui) la bonne tante, émue jusqu’aux larmes, le retient. Elle l’hébergera le temps qu’il faudra. Elle ignore tout des déboires goulettois de son jeune neveu.

Clément, sans perdre de temps, cherche du travail, juste pour voir, comme aux cartes. Juste pour se faire un peu de monnaie, le temps de régulariser sa situation. Pour alléger aussi la situation peu confortable de sa tante, il ira coucher dans le métro. Il inventera de fidèles amis qui l’aident dans ses démarches.

Dans un bar, une bar-woman d’un certain âge, le prend en sympathie.
Elle lui offre même des verres de vin et de whiskys gratos.

A Suivre...

14°

Un mois, plus tard, Madame Fernande LEROUX 55 ans, veuve sans enfants, le collectionne comme amant. Une aubaine pour la vieille décrépie. Une chance pour Clément qui emménage chez elle. Le voilà gigolo. Un autre métier pas trop éreintant qui rapporte le gîte et le couvert gratuitement.
Le jeu lui manque. Il s’essaye dans les jeux à la sauvette de trottoir, ‘bayda hamra’( noire rouge) du coté de Belleville, vous savez à ces entourloupettes bien adroites qui vous font croire que le pion rouge est sous cette tasse alors qu’il est dans le second ou le troisième couvercle retourné.

Là aussi, malin comme il est, il devine et s’en sort bien souvent en raflant quelques mises, 30 40 ou 50 francs, jusqu’au jour où, repéré par les chefs clandestins des jeux sur rue, il reçoit une raclèe sous un porche à hauteur du 120 Bd de Belleville, sous les regards curieux des passants qui n’interviennent pas dans ce genre d’altercations. Il reçoit aussi l’ordre de ne plus approcher les ‘salons des boites à cartons ayant pignon sur rue’ et qui s’envolent lorsque la maréchaussée pointe son képi. Il les trouve ingrats et de mauvaise foi. Oui, il a raison.

A la Goulette, la fuite de Clément n’est pas passée inaperçue.
On ne tarde pas à savoir qu’il est à Paris.
Les relations du rabbin et du patron de Hélène se mettent en route.
La communauté de Tunis informe celle de Paris des déconvenues de Monsieur Ayoun Clément avec comme inscription à son PRIVILEGE, non fourniture de Guet pour mauvaise foi. Son dossier atterrit en mains propres sur le bureau du Président du Consistoire de Paris qui enregistre le fond et la forme.

Lors d’un apéro, dans le bar de sa concubine, il tombe par hasard, sur un ancien goulettois qui travaille dans le Sentier. Il lui offre quelques tournées de spiritueux ce premier profite des largesses de Clément sous l’œil méfiant de Madame Fernande.

Sans perdre de temps, rendez vous est pris le lendemain matin à la rue D’Aboukir devant le porche de ‘...FRINGUES ET SOUS VÊTEMENTS... !’ Une grande affaire d’import –export, tenue par des juifs sfaxiens. Dont le propriétaire CAMUS BOUHNIQ, homme connu dans la communauté juive comme étant très pieux et surtout grand mécène.
Chaleureux et surtout humain. Associé avec ses frères Vivi et Freddy.

A l’heure dite, Clément et son nouvel ami Claude, magasinier dans l’entreprise, se retrouvent sur les pavés du porche qui mènent à l’usine.

A Suivre.


Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
19 août 2009, 12:51
15°.

Clément Ayoun est présenté par ci devant Monsieur Camus.
Nos deux compères rentrent dans le bureau du boss.
Clément parle de ce qu’il faisait comme boulot à Tunis.
Responsable d’imprimerie. Son mensonge a baisse d’un cran, il préfère la modestie.
Il n’est plus directeur mais Responsable. Ca passe mieux se dit t’il dans sa tête.

‘...Je vous propose dans ce cas, de seconder dans un premier temps Claude, histoire de vous mettre dans le bain des étoffes. ( Déjà qu’il est dans la soie pure) Vous apprendrez vite. Et puis selon vos progrès je vous donnerais un poste à Aubervilliers, dans le grand atelier de confection... !’
‘...Merci Monsieur, je suis fier de la confiance que vous mettez en moi... !’ Anone Clément qui voit ses espérances prendre un nouvel élan.
‘...Vous viendrez signer votre contrat dés que vous aurez vos papiers. Par contre, je vais vous fournir un document, une promesse d’embauche afin que vous puissiez commencer les démarches administratives pour l’obtention de votre titre provisoire de séjour, vous irez chez Madame Navarro. C’est une bonne amie. Elle fera le nécessaire pour cela... !’

Solidarité juive oblige.

Une heure plus tard, Clément et Claude sortent boire un café.
Le précieux document en poche, et après avoir embrassé son ami, se quittent.

Sans perdre de son précieux temps, Clément prend rendez vous le lendemain, chez la secrétaire de Madame Navarro, qui lui fournit une liste complète de documents à fournir et à rapporter dans un délai de trois jours.

Trois jours passent et notre homme remet les informations en question.
Photos d’identités, passeport, certificat de naissance avec mention du mariage et du divorce, carte d’identité, bulletin n°1, domicile d’hébergement chez Madame Fernande sa maîtresse, qu’il présente comme étant une parente avec une consonance pas très juive.

Il dira qu’elle est mariée avec un catholique pour appuyer son mensonge, bref toutes les pièces demandées en photocopies. Plus la promesse d’embauche, plus une attestation sur l’honneur. Quel honneur... ?


A Suivre.
Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
24 août 2009, 13:39
16°.

Madame Klein, la secrétaire lui demande de revenir dans deux mois.
Elle lui délivre cependant un récépissé attestant que ce monsieur a bien déposé un dossier à la Préfecture pour régularisation en cours de sa situation par l’entremise de la communauté.
En cas de contrôle imprévu de la police.

Il sera avisé par le commissariat de son quartier par lettre recommandée dans un délai de 45 jours dés l’arrivée des documents.

L’administration interne juive de Paris tatillonne, demande quelques renseignements supplémentaires à son homologue, le Consistoire du Culte Provisoire Israélite de Tunis. Rue Glatigny.

Quelques jours plus tard, un rapport de synthèse aussi sombre qu’un ciel nuageux, arrive sur la table de Madame Klein. Bien qu’un rapport soit déjà parvenu, il y a un mois, et qui dort dans leurs tiroirs sans avoir jamais été consulté au vu du nombre de dossiers en instance, cette fameuse chemise confidentielle est restée ignorée dans les cartons par le secrétariat.

Madame Klein remet ce second document à Madame Navarro qui apprend les déboires du Clément et surtout la non délivrance du GUET. Suit des conclusions qui ne sont pas très élogieuses sur le triste sire. Elle compose sur le champ, le numéro de Monsieur Camus et lui fait part des avatars de ce monsieur qui ne parait pas tout blanc. A première vue.
Le directeur prend note de toutes ces informations et décide, pour en avoir le cœur net, de faire son enquête personnelle.

Sans perdre une seconde, il téléphone à son ami le rabbin Raymond de La Goulette qu’il a connu à Sfax. Dans son jeune âge, alors que ce dernier habitait le quartier BAB DIWEN. Durant 5 ans. Avant de venir s’installer définitivement dans la célèbre cité balnéaire à l’age de 35 ans. C’est le rabbin Raymond qui l’avait circoncis et poser ses tefs à sa bar mitsva.
Ce que le patron apprend en quelques minutes de chez son ancien rabbin lui donne froid au dos. Quinze minutes plus tard, rassasie par ce qu’il a entendu, il raccroche en souhaitant du courage à son ancien prédicateur.

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Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
02 septembre 2009, 11:48
17°

Le père Camus réfléchit à cette situation pendant quelques minutes et projette un plan pour coincer ce ‘malfrat du jeu’. L’ignoble personnage.

Entre temps, chez les GUETTA, la nouvelle connue tombe comme un coup de tonnerre dans une atmosphère grise. Le vil gendre est à présent repéré. Raymond en parle à sa femme sans en parler à sa fille. Il pense, un instant voyager à Paris pour forcer le gendre de remettre le GUET à sa fille. Sa femme l’en dissuade car elle devine que ancien élève du Kettab, Monsieur Camus, a compris la situation et qu’il faut le laisser faire. Sa venue à Paris ne ferait que compliquer les choses alors que notre homme d’affaires concocte un plan pour soutirer des griffes de ce ‘vicieux des cartes et violent époux’ le fameux document en question sans trop de difficultés.

Clément, chez sa maîtresse a retrouvé le sourire.
Il voit son avenir s’embellir et surtout il veut échapper à l’emprise de sa maîtresse qui lui dicte presque tout. Il ne peut qu’obéir sinon, la porte et la valise. Donc la rue et adieu l’argent de poche, les apéros, le gîte et tout et tout. Mais l’homme réfléchit cependant. Il battit des châteaux en Espagne.
Il se dit qu’après tout pourquoi ne pas travailler comme barman chez sa concubine qui souffre énormément des jambes et qui, comble de chance, est cardiaque. Il réalise soudain que cela peut être à sa portée. Avec le temps, peut être se dit t’il, que la vieille dame de 60 ans lui laissera son fond de commerce. Après tout, cela est réalisable.
Il n’y avait pas songé auparavant mais là, il trouve qu’il peut rater une belle chance.

Il veut bien commencer chez ce Camus, juste pour obtenir sa carte de séjour, ensuite il prendra la poudre d’escampette.
Il reçoit qqs jours plus tard, une convocation de chez Madame Navarro, lui enjoignant l’ordre de se présenter expressément dans son bureau. Clément part sur le champ retirer sa carte de séjour provisoire. Il ne pense qu’à cela depuis un mois et demi.
Il est sur place. Il est reçu par la bonne dame. Elle lui apprend que sa carte de séjour provisoire a été remise à Monsieur Camus, garant de son embauche.
Il remercie chaleureusement Madame Navarro et sans perdre de temps, file dare dare chez son futur patron, qui le reçoit avec le sourire.

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Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
02 septembre 2009, 11:55
18°

‘...J’ai reçu ton titre de séjour de six mois, Clément et sans perdre de temps, j’ai aussi préparé ton contrat d’embauche.... !Comme cela tu es tranquille... !’

Clément heureux comme Job, jubile, il manifeste sa joie. Il ne tient pas en place.

‘...Viens, je t’invite à prendre un verre, histoire de sabler à la tunisienne le coup... !’ L’invite le directeur.

Clément encore plus heureux qu’un JOB, accepte et voilà le directeur et son futur employé, remonter la rue du Sentier pour s’attabler chez Jules de Tunis.
Une belle gargote qui cuisine de la bonne restauration juive mais tunisienne.

Ils prennent place au fond de la salle.
Clément commande un whyski.
Camus un demi de boukha.
La ‘fequia’ ( un ensemble de petits plats composés de toutes sortes de salades crues coupées en portions, menues hachées et parfois cuites, souvent assaisonnées par des épices variées, petites lamelles de boutargue, condiments, harissa etc...) Afflue.
Le verre est devenu, des verres, et a prit la forme une heure plus tard, d’un déjeuner.
Grillades a feu de bois et grand kif.

Clément toujours aux anges boit alors que Monsieur Camus se retient.
Toute la Boukha abreuve les artères de notre Clément au point que ce dernier semble bien bu. Mais notre homme se tient bien comme un RAJEL. Un vrai monsieur.
Bien arrosé, même inondé de bon alcool, le déjeuner se termine, deux heures plus tard.
La carte de séjour de notre heureux a bien été honorée. Comme il se doit.
Clément se lève mais semble perdre l’équilibre. Monsieur Camus l’aide à ne pas glisser sur la neige.

‘...Non, non, Monsieur Camus, j’en ai vu d’autres et jamais je ne me suis enivre... ! Je suis un homme MoiIIIII qui sait boire... ! Sans jamais trébucher... !’

Il a failli trébucher trois fois au cours du trajet si ce n’est l’aide de Monsieur Camus.

A Suivre...
Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
14 septembre 2009, 11:49
19°.

Retour au bureau. Pour la délivrance de la carte de séjour et la signature du contrat d’embauche.

‘...Voilà, le contrat d’embauche, tu n’as qu’à signer ici, tout en bas, tu vois, là où j’ai fais une croix... !’

Clément voit mal, sa vue double toutes les clauses. Il se saisit du stylo et commence à signer. Il signe.
Il ne s’aperçoit pas qu’il signe entre autre une autorisation qui permet à sa ex-femme de retrouver sa liberté, le fameux GUET. Pris dans les vapeurs de la boisson, ses yeux embués par cette dernière, il ne remarque rien sauf qu’il ajoute tout en riant....

‘...Zut, je n’ai jamais signe autant de documents dans ma viIIIIe... !’

Il paraphe même la table en verre sans s’en rendre compte. Deyekh( étourdi)

A vrai dire, il n’en a jamais signe de contrats pas même de dettes. Sauf un contrat de mariage qui a rapidement tourné à la déconfiture. Par sa faute.

Monsieur Camus, range tous les documents et lui annonce qu’il vient de se rendre compte que sa secrétaire a oublié d’inclure lors de la rédaction du contrat, une cause essentielle.
Il reviendra pour cela.
Il lui remet cependant le fameux titre de séjour, tant attendu, qui lui permet d’aller et de venir sans être inquiété dans toutes la France, pendant six mois.

‘...Mon chauffeur va te raccompagner, tu n’es pas en état de prendre le métro ni de marcher convenablement... !’ Il est presque assoupi lorsque ledit chauffeur, le soulève et le conduit à Belleville.

Clément rentre au bar complètement émèche, tutubant vers les 18 heures sous les yeux de sa maîtresse lasse et fatiguée qui a prit l’habitude de le voir ainsi.
Il monte au premier étage et s’affale sur le lit, sans prendre la précaution de se déshabiller.



A Suivre. ...

Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
23 septembre 2009, 12:52
20°

Clément Hassan ne retournera jamais revoir Monsieur Camus, pour la bonne raison que sa Fernande, lui demande officiellement de le remplacer derrière le comptoir. Trop fatiguée pour continuer à vaquer à ses occupations, à rester des heures debout, à servir une même clientèle avinée. Elle en parle à son Clément.

‘...Clément, je ne peux plus continuer à travailler, alors j’ai pensé que tu pourrais prendre ma place à présent, tu en es capable, la seule chose que je te demande et d’être sérieux, tu peux l’être si tu y mets de la bonne volonté. Je sais que tu y arriveras... !C’est la plus belle occasion de ta vie, alors ne la rate pas sinon, je serai obliger de vendre. Nous partagerons les bénéfices et peut être qu’un jour tout te reviendra, je n’ai qu’une sœur âgée qui vit très loin d’ici. Qu’est ce que tu en penses... ?’

Clément réalise soudain que les conseils de sa maîtresse sont une excellente opportunité pour rentrer dans le monde des affaires. Il voit en même temps son rêve prendre forme comme il l’avait prédit. Il accepte.

L’homme va s’y mettre. Avec sérieux et conscience retrouvée.
Fini le ‘picolage’ et le racolage des mauvaises filles et surtout les petits jeux de hasard.
Il se rapproche un peu plus de sa Fernande. Il éprouve un sentiment de gratitude envers celle qui lui offre malgré tout, une petite fenêtre honnête sur la rue.

Deux mois plus tard, Fernande ne peut plus marcher. Elle se déplace en fauteuil roulant dans son grand appartement du premier. Pour l’aider dans ses taches les plus élémentaires, Clément engage une jeune fille. Mademoiselle Garcia, une portugaise. Elle s’occupera d’elle, trois fois par semaine.

Les affaires de ‘son’ bar, vont bon train. Clément pense rénover tout l’intérieur et l’extérieur.
Il en parle à Fernande qui l’encourage dans cette initiative.
Elle obtient un crédit auprès de sa banque le Crédit Lyonnais.
Trois mois plus tard, le bar se transforme en une très luxueuse brasserie sous la même enseigne chez ‘FERNANDE’.
Clément toujours attentif envers sa ‘patronne’ lui fait visiter son nouveau ‘bar’.
Elle n’en revient pas. Elle le félicite pour son esprit d’initiative et son bon goût.

A Suivre...

Re: ***** SALLE POUPEE*****GUET****
29 septembre 2009, 10:39
21°.

Un soir, Fernande sent quelques douleurs poitrinaires, elle informe son Clément de certaines dispositions qu’elle a prises à son insu.

‘...Clément, j’ai demandé à mon notaire Maître Soussan, un juif tunisien comme toi, installé ici depuis 35 ans, de venir chez moi... ! Quelqu’un de très bien... ! Je dois prendre certaines dispositions...! Je ne crois pas vivre encore assez longtemps... !’

Clément écoute la Fernande avec une infinie tristesse.
Il ne sait que dire.

Il s’assoit prés d’elle et lui prend les mains qu’il baise à profusion. Il pleure comme un enfant lui qui n’a jamais versé une larme sur le sort des autres. Il réalise soudain combien la vie est fragile. Il éprouve une grande peine qui fait dire à Fernande...

‘...Je suis heureuse que tu sois là... ! Après tout, j’ai de la chance, celle de ne pas partir seule, un soir ou un matin et de laisser tout ce que j’ai entrepris, à personne...! Il y a une chose que tu ignores cependant de ma vie... ! Je suis fille née de parents juifs. J’ai dû transformer mon nom de famille pendant la sale guerre pour échapper aux allemands. Je n’ai pas connu mon père, la guerre a tout gâché... ! Maman, avec ses quelques économies, sa pension, et un petit héritage de ses parents, a acquis ce bar, il y a des années déjà juste après la guerre... ! Elle a vécu dans le souvenir de mon père... ! Elle est partie le jour où j’ai atteint ma majorité, à 18 ans, comme une fleur encore fraîche en me disant dans son dernier souffle

‘...D ieu a voulu que je parte en te passant le témoin, je vais rejoindre ton père... !’

Elle ferma les yeux pour toujours... ! Ma belle maman... ! Il y autre chose que je sais... ! Mais que j’ai appris, tes déboires au pays, ta façon de t’être comporté avec ta jeune femme Hélène et tout ce que tu lui as fait subir pendant ta courte union... ! Tu lui a refusé la chose la plus précieuse au monde sa liberté au bonheur CE FOUTU GUET que tu n’as jamais voulu lui donner, sans te rendre compte qu’un jour, cela pourrait arriver à une de tes filles si l’envie te prends de te remarier... ! Tu n’as pas pensé un seul instant au malheur que tu as semé dans le cœur de cette famille dont le papa est très apprécie là bas... ! Je te crois capable de fonder une famille... !

Clément est au bord de l’évanouissement.

A Suivre...

22°.

‘...C’est indigne et la folie du jeu n’excuse pas tout... ! De toutes les façons, sa liberté lui est déjà acquise à ton insu... !’

Clément peine à comprendre. Il nage dans le flou mais n’ose pas demander d’explication de cette énigme.

‘...Tu t’es comporté indignement et malgré cela, tu vois, je n’ai pas eu le courage de te renvoyer car je pense qu’en chaque homme et en chaque femme, il y a un brin de gentillesse, de pitié et de charité humaine... ! Ne t’attire pas le malheur, si tu t’obstines par ton comportement, sur ta tête, il y a un contrat, celui de D ieu... ! Et tu payeras au prix le plus fort ce manque de respect envers ceux qui t’ont donne leur fille pour la rendre malheureuse... ! Le repentir et le pardon sont des valeurs sures, des vertus mais pas tes délires qui t’ont poussés dans le fond le plus abjecte et le plus ignoble de la déchéance... !’

Clément est abasourdi par les paroles sages et justes de sa Fernande.
Aucun son ne sort de sa voix. Il se sent à présent coupable envers Hélène et envers toute sa famille. Sans se dédouaner de ce qu’il a fait, il demande pardon à Fernande alors qu’elle n’est en rien concernèe.

‘...Ce n’est pas à moi, de recevoir ton pardon, hélas Clément, c’est aux gens qui vivent dans le chagrin dans ton pays... ! Depuis 10 ans... !’

Madame Fernande Leroux alias Josiane Chiqrit juive algérienne de naissance, installée en France depuis 1908, s’éteint sous les yeux de son Clément, chez elle le 18 AVRIL 1980. Elle avait 72 ans.

Selon ses volontés et dispositions testamentaires, elle a demandé à être enterrée dans le cimetière de Pantin, dans le carré juif numéro 118, Avenue des Peupliers juste à coté de sa maman. Irène née Benmussa.

Elle a légué la brasserie et le grand appartement en étage du 88 Bd de Belleville à Monsieur Clément Ayoun natif tunisien, né à la Goulette le 15 Mars 1945.

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