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SALLE 5'...JEREMIE OU L ENFANT QUI PARLE ET ECRIT A D IEU...LE HARKI ...BOUZID...!'*****

Envoyé par albert 
9°ET FIN.

Le lendemain à 16 heures, Monsieur Hattab sonne à la porte des Atlan.

‘…Bonjour Madame … !’
‘…Rentrez, je vous attendais, il est dans son lit, je lui ai dis que vous passerez le voir. Il a été surpris.. !’
‘…Bon, conduisez-moi à lui… !’

Madame Atlan le conduit dans sa chambre.

‘…Bonjour Jérémie… !’
‘…Bonjour Monsieur Hattab… !’
‘…Alors vous avez bonne mine ce que je vois.. !’
‘…Grâce à A chem, oui… !’
‘…Laissez-moi avec lui ...! Madame Atlan… !’

Il reprend...

‘…Bien, tout d’abord, tous vos amis vous passent le bonjour… !’
‘…Aucun d’eux n’est venu me voir… !’
‘…Cela ne veut pas dire qu’ils ne demandent pas après vous.. ! La pensée remplace la présence certaines fois, vous savez...? Et puis lorsqu’on est fatigué en générale, on évite de montrer sa méforme… !’
‘…Si vous me le dites, je le crois… !’
‘…Bon, j’ai appris pour l’incident qui s’est passe, il y a quelques jours et qui vous a mis dans cet état... !
Vous savez les enfants ne sont pas matures des fois et pensent que tout peut se dire sans réfléchir. Et que tout peut aussi se donner sans conséquence… ! C’est de votre âge… ! Le rêve surtout.
On rêve plus souvent lorsqu’on est enfant qu’adulte... ! Tu sais pourquoi…. ?
‘…Non… !’
‘...Parce que Le rêve est fait pour vous, la réalité est pour nous, les adultes. Nous avons eu nos parts de rêves, certains se sont accomplis d’autres pas mais dans tous les cas, il ne faut jamais désespérer même si un rêve ne s’accomplit pas… !‘…A chem fait bien les choses mais vois- tu, il y a autre chose que tu ignores pour ton age... ! La transmission de la pensée. Tu es bien jeune pour comprendre cela. Il suffit de penser très fort à quelque chose et cette chose se réalise par quelqu’un d’autre. En somme, tes pensées voyagent et en chemin, elles ont été captées par une autre ou deux personnes très proches de toi ? Qui a part A chem, t’aime aussi fort sur terre… !’
‘…Mon père et ma mère... !’
‘…Voilà … !’
‘…Vous penser que… !’
‘…Je ne pense rien, je déduis que certains évènements ne trouvent pas une explication rationnelle… !’
Lorsqu’on fait une demande au Rav, ce dernier écoute, prend note, médite puis fait sa prière afin que D ieu l’entende... ! Il est ce qu’on appelle un intermédiaire… ! Moise, dans notre bible est un de nos plus grands prophètes et il était écouté par D ieu et lui obéissait … ! Les exemples abondent dans la torah de rêves qui ont été déchiffrés par nos grands érudits mais eux seuls peuvent le faire sans se tromper… ! Pas nous qui sommes seulement des serviteurs de la torah… ! C’est trop complexe… !’
Vous vous êtes confiés à Monsieur Shass n’est ce pas… ?’
‘…Oui… !’
‘…Au sujet de certains témoignages… ! De quoi s’agit t’il… !’

‘…Vous …. ! Je peux vous le dire à vous… ?’
‘…Tu peux tout me dire… !’
‘…Ben moi, je n'ai pas rêve lorsque A chem m’a envoyé mes cadeaux… ! Tenez…. ! Regardez sous mon lit… !’

Le dirlo se baisse.

‘…Tirez la boite en carton et juste derrière il y a deux cadeaux de A chem… !’

Le directeur s’exécute. Il retire la boite en carton et prend possession de ce qui se trouve derrière.

‘…Oui, c’est cela, regardez Monsieur Hattab…. !’

Il ouvre les deux paquets devant son directeur.

‘… En effet, je les trouve très beaux ces deux cadeaux… !’
‘…J’attends un vélo…. ! Ca tarde à venir mais je sais que je l’aurai… !’
‘…Jérémie, tes parents sont des gens merveilleux, mais ils ne peuvent se substituer à A chem… !’
‘…Vous voulez dire que… !’
‘…Les parents sont un peu comme A chem sur terre sauf que A chem nous protège d’en haut pour que rien ne nous arrive en bas… ! Ils ont fait ces deux rêves magnifiques et tes cadeaux ont apparu dans leurs songes et ... !’

Jérémie se met à pleurer…

‘…Je pleure de joie Monsieur Le Directeur.. !’
‘...Tu as donc compris combien leur amour est grand pour toi et qu’ils font tout pour que tu sois heureux... !’

Jérémie se lève et descend en compagnie de son dirlo.

‘…Papa, Maman, j’ai tout compris… !’

Il va les embrasser.

Le dirlo…

‘…Va dans le couloir, il y a quelque chose pour toi… !’

Jérémie tombe sur son vélo tout terrain…

‘…Tu vois, j’ai fais le même rêve que toi autrefois et D ieu me donne l’occasion de l’accomplir pour la bonne cause… !’
‘...Merci Monsieur Hattab… !’

Barkhenou achem ellok ehnou…Continuez….
Re: *****SALLE EMMANUEL*****'...JEREMIE OU L ENFANT QUI PARLE ET ECRIT A D IEU...'*****
24 décembre 2008, 12:48
MON PETIT FILS EMMANUEL.



Paris le 19/08/2004

Les évènements narrés dans cette nouvelle ne sont que pure imagination et ne constitue en cas un plagiat de quelle œuvre que ce soit.

Récit policier.

LE HARKI.




Les évènements narrés dans cette nouvelle ne sont que pure imagination et ne constitue en cas un plagiat de quelle œuvre que ce soit.

Récit policier.

LE HARKI.


Il posa sa valise sur le trottoir, se retourna et jeta un dernier coup d’œil sur ses amis accrochés aux barreaux de leur prison qui le regardaient partir. Celle qui fut son toit durant plus de 25 ans.
Depuis ce triste jour où il avait franchi cette grande porte de la prison de la ‘Bonne santé’ à Fresnes dans un fourgon cellulaire en compagnie de trois autres détenus. Il salua la sentinelle dans sa guérite.

Il en ressortait par la petite porte, avec le même costume et la même valise. Après avoir purgé sa peine.
Personne ne l’attendait.

Il avait bien change Bouzid, le harki, le prisonnier de la cellule 121. Ses cheveux avaient viré aux gris-poivre, sa dentelure avait prit un coup de vieux ainsi que sa démarche. A 63 ans, il en paraissait 75.
Il se retourna une dernière fois pour saluer le planton.

Bouzid s’engagea volontairement dans l’armée française bien avant le soulèvement des algériens. Contre l’avis de ses parents.

Précèdent de quelques semaines le départ des soldats français d’Algérie, il eut le privilège de se faire embarquer avec ses compagnons d’armes. Ceux de son contingent. Délaissant sa Kabylie natale. Dans un premier temps, il fut parque dans un camp de transit à Marseille puis quelques mois plus tard, il décida de rejoindre Paris. Il avait 22 ans et pleins d’ambitions.

Il s’y installa, et dénicha quelques jours plus tard, un emploi comme manutentionnaire chez un maraîcher français, Monsieur Albin, du côté de Belleville. Ce dernier le logea dans une petite réserve, où les cageots et les poubelles s’entassaient sur son lit de camp. Mallich. Il était heureux Bouzid de trouver un toit.

Quatre ans plus tard, grâce à ses économies, il acheta une petite affaire en faillite de fruits et légumes, rue PALI KAO. Son sérieux et sa gentillesse lui valurent de se faire apprécier par une clientèle de plus en plus étoffée.

A 30 ans, il fait la connaissance d’une dame française, une cliente assidue, une bretonne du nom de Honorine. Elle avait deux ans de plus que lui.

Six mois plus tard, il fit part à ses parents, frères et sœurs, restés au pays de son vœu d’épouser une roumia.

Ces derniers, traditionalistes, ne consentirent point à cette union. Le moment ne s’y prêtait pas mais Bouzid passa outre, et convola en justes noces avec celle qu’il avait choisie, faisant fi de leur accord et remarques.

Au bled, les parents et alliés accueillirent très mal la nouvelle, de cette union, et le père de Bouzid, un homme d’honneur , fier, reçu cette désobéissance comme un affront et un manque de sa parole donnée car il avait entre temps, fait espérer à un de ces cousins, que son fils Bouzid, une fois rentré au pays, plus tard, il scellerait l’union de son fils avec sa fille.

Par le chagrin, le vieux trépassa. On accusa les nouveaux mariés d’avoir provoqué cette ‘mort’ subite.

Deux enfants naquirent, chez les BOUZID, Myriam et Rachida. Ils avaient respectivement 7 ans et 5 ans quand le drame survint.
Ils étaient en colonie de vacances pendant ce fameux soir où leur maman fut atrocement assassinée. Bouzid, ce soir là était accoudé au bar juste en bas de chez lui, ne se doutant pas des évènements qui se produisaient à son insu, chez lui.
Il rentra une demi-heure plus tard, ivre, quand il découvrit l’affreux spectacle ; celui de sa femme gisant dans une marre de sang, un tison enfoncé sur sa poitrine. Il s’écroula par la douleur avant de se ressaisir un instant et s’en prendre garde, il retira le tison dans l’espoir sans doute de ressusciter sa femme. Le crane fracassé. La police le trouva couché sur sa poitrine, le visage taché de sang, pleurant à chaudes larmes sur la poitrine de son HONORINE. Proférant des paroles de pardon. Comme s’il se pardonnait d’un acte qu’il n’avait pas commis.

La police, eut vite fait de porter ses soupçons sur le mari sans approfondir l’enquête d’autant plus qu’elle estima que BOUZID, l’avait tué sur le coup de la colère car deux heures auparavant le couple s’était querellé violemment et pour cause, Honorine rechignait à recevoir la maman de ce dernier, chez elle. Arguant du fait, que sa famille ne l’aimait pas. La police estima que cette querelle et l’état
‘d’ ivresse’ du mari, plus la demande de pardon et les empreintes laissées sur le tison, suffisaient à en faire un coupable idéal, un criminel, malgré ses ‘hurlements’ d’ innocence. Son faciès aussi joua contre lui.

En fait, il demandait pardon, à ce moment là, pour la querelle qu’il eut avec sa femme deux heures auparavant.

A force de harcèlement, les enquêteurs le firent craquer à un tel point que le pauvre malheureux commença à douter de ses actes ; il ne se rappelait plus de rien et il fut inculpé injustement de meurtre sans préméditation. Il fut jugé et condamné à 25 ans de prison.

Le malheureux Bouzid, à cette époque, fut défendu par un avocat, stagiaire, du nom de Chakroun, nommé d’office au vue de sa situation matérielle qui loin d’être florissante lui permettait seulement de vivre modestement.

Autant dire qu’il fut à peine défendu, d’une façon presque misérable.

Bouzid fut donc incarcéré pour de longues années et c’est un homme abattu, isolé qui sort de prison.

Il avait appris aussi, durant son incarcération que ses deux enfants furent recueillis et pris en charge par la DDAS et mis dans un orphelinat. Il était resté sans nouvelles d’eux, durant toute son incarcération.

Il prit le bus qui le ramenait à Paris.

Rhassra.. !écoute quand tu écris pas la peine se suspense et c'est pas la rue Palin Kao mais Pali Kao -
Re: *****SALLE EMMANUEL*****'...JEREMIE OU L ENFANT QUI PARLE ET ECRIT A D IEU...LE HARKI ...BOUZID...!'*****
08 janvier 2009, 13:21
Ok, tu veux tout le récit de suite...! Sans suspense...?
BOUZID...LE HARKI II.





Arrivé à bon port, il prit le métro et descendit à la station BELLEVILLE dans l’espoir de revoir sa maison. Hélas, il déchanta bien vite, et s’aperçoit que tout le quartier avait change. Il ne restait plus rien du décor qu’il avait laissé dans son passe. Il s’assit un instant sur un banc public et se mit à penser. Qu’allait il bien faire à présent, qui va le reconnaître après de si longues années d’absence… ?

La boulangerie CHEZ BERTRAND, n’était plus qu’une pâtisserie orientale, le kiosque à journaux de son ami Joseph n’existait plus, la boucherie AUX CORNES D’OR se transforma en bijouterie asiatique, bref même les pavés n’étaient plus des pavé, ils étaient goudronnés.

Il se leva un quart d’heure plus tard, et rentra dans le seul café kabyle connu par lui, encore ‘en vie’, ‘CHEZ FRED’. Là encore le patron n’était plus ‘FRED’. Il s’accouda au comptoir et commanda un café bien serré. Il fut servi et tout en buvant par petites gorgés son breuvage, il lançait par devant le miroir des regards dans l’espoir de reconnaître un ou deux amis de son ancien quartier. En vain, les vieux étaient sans doute morts où alors ils avaient déménagés.

Il tira de sa poche une cigarette gauloise mais se rendit compte qu’il n’avait pas de feu. Il se retourna visa un compatriote comme lui. Il se dirigea vers lui la cigarette accrochée aux lèvres…

‘..Pardon, monsieur, avez vous du feu… !’

L’homme tira de sa poche un briquet et tout en donnant vie à sa clope lui dit…

‘…Tu es d’ici… ? Lââziz… ?’
‘…Oui, mais ça fait longtemps que je n’y habite plus… !’
‘…C’est bizarre, ta tête me dit quelque chose… !’

Bouzid baissa les yeux comme envahit par la honte.

‘…Non, je ne crois pas… !’
‘…Je ne peux pas me tromper… ! Et puis ta cicatrice au visage, attends, tu n’es pas l’ancien marchand de légumes…De la Rue PALI KAO…. ? ’

Bouzid , heureux d’avoir été reconnu en son for intérieur mais malheureux d’être découvert par un personnage, un ami sans doute qu’il ne reconnaissait plus, ne dit rien.

‘…Je suis HAMID… ! Tu ne te rappelles pas de moi… ? Tu me donnais parfois des paquets à livrer aux personnes âgées…. ! Tu es BOUZID….Voilà …Oui Bouzid…. ! Ca alors…. ! Je n’en reviens pas…. ! ‘ Tu es sorti de… !’

‘..Chut… ! Ne dis rien, ici… ! ’

‘…Tu sais, nous étions tous accablés par ce qui t’es arrivé et nous étions surs que tu ne pouvais faire cela… !’

Bouzid se laissa aller .

‘..Malich… !Malich.. ! C’est fini j’ai payé pour quelqu’un d’autre et je veux découvrir la vérité, qui a tué ma femme, ma vie, et je ne sais même plus où sont mes enfants...! Delmouni el haqam…( La justice a été injuste envers moi)…Je suis innocent et j’ai avoué quelque chose que je n’ai pas fais, ils m’ont tabassés presque à mort, ils m’ont torturés pour me faire signer des aveux, et aujourd’hui je veux faire la lumière sur tout cela… !’
‘…Ecoute, tu es à l’hôtel… ?
‘…Non, je ne suis pas à l’hôtel.. ! Je suis dans la rue… !
‘…Jamais je n’oublierai ce que tu as fais pour moi alors que j’étais sans papiers fi Franssa. Tu m’as même logé dans ta cave. J’ai un studio meublé, tu peux y rester autant que tu veux, ne te fais pas de bile et je vais te dénicher un petit job chez des amis le temps que tu te remettes en route… ! Ok… ?

Bouzid se mit à pleurer à chaudes larmes…Il y voyait là un signe du destin, ce destin auquel il n’y croyait guère, lui l’homme honnête, intègre et plein d‘honneur ; le HARKI qui combattit les moujahids dans les AURES sans jamais reculer devant les ennemis de la France. Il avait même été décoré par la médaille du mérite, pour ses grands services rendus à la nation, à cette France, qui l’avait ‘injustement ‘ emprisonnée sans jeter un coup d’œil sur ses états de services ou à enquêter plus sérieusement sur le ou les assassins de sa femme.

Il se leva et suivit son ancien commis.

‘…Tu sais, j’ai des amis influents ici et si tu as besoin de quelque chose tu me le dis …OK… ?’

Il lui remit les clefs du petit studio. Bouzid entra et posa sa valise à terre. Sans l’ouvrir, ni se dévêtir, il s’affala sur le lit pour sombrer dans un long sommeil.
Son ami profitant du repos de son ami, prit à son compte l’achat de quelques victuailles qu’il ‘enfourna’ dans le frigo.

A son réveil, le matin, Bouzid pu constater des bienfaits de son ami. Il tira du frigo une bouteille de lait, et pendant qu’il chauffait une casserole remplie d’écrème, il se paya le luxe de beurrer quelques tartines de pain. Chose dont il oublia le goût ; celui du beurre bien frais et de bonne qualité.

Il prenait plaisir à étaler cette matière grasse sur cette mie lorsque tout à coup, il se rappela ces mêmes gestes qu’il faisait pour sa femme et ses enfants, quand il était ‘innocent’ bien propre et sans tache. Prit par le remord, il essuya furtivement une larme car il se sentait coupable une nouvelle fois de faire des gestes qu’il jugeait comme étant du plaisir alors que sa femme n’est plus là et que ses enfants sont ailleurs loin de lui, pour savourer ces instants de bonheur. Il s’arrêta préférant boire le bol de lait chaud, sans tartine ; le souvenir de cette époque lui ôta l’envie d’avaler ses tranches beurrées.


A suivre…
LE HARKI III.




Il ingurgitait son lait quand la porte du studio s’ouvrit, c’était Hamid…

‘…Alors Bouzid, ça se passe… ?’
‘…Je ne saurai comment te remercier Hamid, vraiment même un frère n’aurait pas fait cela à mon égard, et toi tu m’offres non seulement le gîte mais aussi le couvert… !’
‘…Tu as oublie ta gentillesse envers moi autrefois (il se penche sur son front et l’embrasse), alors, je ne fais que rembourser ce que tu me dois… !’
‘…Mais je l’ai fais ââla sidi RABI… ?’
‘…Ben moi aussi ââla sidi RABI… !’

Ils se mirent à rire un bon coup. Cela faisait un bail que Bouzid ne riait plus.

Il avait perdu cette émotion depuis le premier jour où il sorti menotté et emmené devant tous les voisins de son quartier, sous leur regard qu’il jugea haineux.

Leurs paroles revinrent à ses oreilles.

‘…Bouzid assassin… !’
‘…Sale bougnoul… ! Tu auras ce que tu mérites… ! Tu crèveras en prison… Comme un chien...!’

Ces paroles qui revenaient comme un leitmotiv, pareils à des vagues rageuses qui venaient déchirer le fond de ses deux pavillons (ses ouïes). Chaque soir, il en faisait des cauchemars d’autant plus que ces mots, durs comme de la pierre, venaient de son voisinage le plus proche alors qu’il se savait innocent de ce qu’on l’accusait.

D’un voisinage qu’il crut pacifique apparemment mais qui cachait une grande hostilité, une grande haine refoulée qu’il vomissait à présent qu’il était ‘coupable’ de la mort de sa femme française.

Cette haine qui ressemble à cette bave blanche sortie des crocs de chiens devenus soudain enragés et qui orne les petites lévres séches et coincées de ces 'bons voisins'.

C’est extraordinaire comme ce sentiment ‘noble’ caché durant de longues années se découvre vil chez des gens apparemment ‘paisibles’ de bons chrétiens comme Madame Chapuis et son petit chien qui eut le dernier mot en levoyant sortir menotté de chez lui ‘....Ah celui là, je savais bien qu’un jour il tuerait sa femme...Ils sont tous les mêmes... !’ Tous les mêmes ces gens de biens, à qui on pouvait donner le bon D ieu sans confession, tous les mêmes bien éduqués selon les normes françaises mais qui se dévoilent souvent, plus tard racistes, antisémites, irascibles lors d’un fait marquant dans des circonstances bien précises qui concourent à démasquer ce type de personnages au demeurant bien tranquilles.

Il suffit d’une pareille situation, comme celle de ce malheureux Bouzid, arabe et harki, pour que tout un quartier vomisse, par sa langue impure puant l’excrément et la médiocrité d’esprit qui sommeille dans leur prison sécrète, leur âme, et qui ressortent lors d’un évènement pareil sans donner la moindre présomption d’innocence. Bouzid à leurs yeux est coupable.
Pourquoi ester en justice un arabe coupable, assassin, ignoble, c’est de la pure perte de temps.
Ces gens iront même à ne pas lui offrir une justice si cela ne tenant qu’à eux.

A croire que cette haine, dans laquelle ils ont vécu depuis leur jeune âge, constitue une sorte d’exutoire qui leur sert de jouissance pour acquitter leur bonne conscience. Cette expression qui vaut, pour eux, un satisfecit n’ait en réalité que l’expression d’un désir ardent de soulager un trop plein de rancœur à cette époque ou l’arbi était celui qu’il fallait abattre ou jeter dans la Seine.

La guerre d’Algérie était encore vivace dans leur esprit.
Certains souvenirs sont difficiles à oublier et les pages aussi pesantes que le plomb à tourner.

Bouzid se mit à accrocher ses petites affaires.

Quand Hamid…

‘…Bouzid, j’ai vu ce matin, l’oncle de mon père, il tient une supérette là haut à Ménilmontant et il a besoin d’un responsable, quelqu’un de bien, alors je lui ai parle de toi et il veut te voir au plut vite…. ! Il me fait confiance… ! ’
‘…Ah yerham ouel’diq…. ! Hamid, tant de gentillesse et dévouement me vont droit au cœur….!
‘…Yezzi, ye oud’hakh’( frère) , on n’oublie pas la ‘Aâchra’ non.. ?’ ( La solidarité)
‘…Je vais pouvoir ainsi travailler et me consacrer plus tard à la recherche de la vérité et effacer ma culpabilité… !
‘…Et laisse tomber, refais ta vie c’est tout, le passe ne doit plus te perturber Bouzid.. !’
‘…A mon âge refaire ma vie, quelle vie, il ne me reste plus rien, j’ai passe vingt cinq ans à penser jour et nuit à ce que j’allais faire à ma sortie de prison. Comment ça ??? Ne plus revoir mes enfants, laisser mon’ ounour’ salit jusqu’à ma mort alors que ma famille au bled me croit moj’rom’ ( assassin) , ah… ! mon frère, l’ounour chez nous, tu le connais Hamid…. ! Alors il faut que je cherche et que je trouve sinon mon âme ira en enfer… ! Et je mourrai comme un lâche à leur yeux… !’
‘…Pour tes enfants ils furent recueillit par la DDAS… ! De Mantes la Jolie, c’est un ami qui travaille là bas qui me l’a dit ; ils ont change de nom… !’
‘…Ah bon…. ? Tu le connais, il est encore en vie HAMID…. ? ‘
‘…Je vais me renseigner et te donner l’information mais je ne suis pas sur qu’il soit vivant, il avait 45 ans à l’époque… ! ‘
‘…Je t ‘en prie cherche et emmène moi vers lui, Hamid, j’ai perdu ma femme et je veux au moins retrouver mes enfants… !’

Bouzid commençait à croire à sa bonne étoile ; tant de gentillesse de la part de Hamid soulevait en lui de grandes émotions, une gentillesse qu’il trouvait hors norme, alors que rien ne l’obligeait à le faire ; il aurait pu se taire sur ses enfants, se taire sur l’ami qu’il connaissait, après tout rien ne forçait HAMID à aller plus loin dans ses confidences. Bouzid rangea tout ça dans la rubrique SOLIDARITE, RECONNAISSANCE ET FRATERNITE… !

Bouzid fut présenté à ce fameux oncle Harouche . Originaire de Tlemcen. Lui aussi marié à une française d ‘Algérie. Quatre enfants. Dont deux mariés.

Harouche embaucha Bouzid. Ce dernier remercia son ami Hamid.

‘…Tu sais à présent que je vais travailler, je voudrais payer mon loyer, il n’ y a pas de raison, tu as fais le maximum pour moi alors, je ne veux pas abuser de ta gentillesse.. !’
‘…Comme il te plaira, je ne veux pas te gêner non plus, et d’ailleurs tiens voilà la seconde clef, comme ça tu te sentiras plus libre… !’
‘…Merci AHMED… ! Que D ieu te garde…


A Suivre...


BOUZID LE HARKI IV.




Bouzid se sentait redevenir un homme libre et indépendant, lui qui était surveillé par ces matons toutes les heures, l’œil rivé sur ce fameux judas de malheur. Il n’avait pas besoin de montre, car il réglait sa vie sur les tours de rondes de ses surveillants corses. Aux terminaisons en I. I comme Fini. Bouzid ne pensait jamais survivre à ces longues années de privations, de quolibets aux quotidiens, aux mots infâmes de ces prisonniers aux Contrats à Durées Indéterminées, aux crachats, aux mises aux amendes pour un regard de travers. Aux insultes, et même à ces jours de calvaire où les ‘corses’ venaient introduire sa tête dans le sceau à merde de sa cellule.

Autant de coups de canif qui venaient balafrer sa chair lui qui combattit le FLN dans le fin fond des montagnes des Aurés. Sous le froid, la neige, le soleil, sous tous les climats durant trois années pleines sans jamais prendre une permission.

Lorsque son avocat fit état de ses services devant la cour de justice des assises, le président, Monsieur Paoletti, André Guillaume, encore un corse, eut ce joli revers de manche ‘....Les harkis, je connais ... !’

Bouzid respirait, à présent, cette liberté qui lui avait manquée durant tant et tant d’années au point, qu’il se demandait, s’il avait vraiment vécu cette liberté autrefois comme un mirage ou une réalité. Il en doutait à présent.

L’enfermement lui avait ôté l’espoir de recouvrer un jour cette liberté tant sa détresse coincée entre quatre murs, était immense.

Il pensait surtout qu’il n’en sortirait pas vivant. Son moral était à l’agonie. La seule chose qui le faisait espérer, était de revoir ses enfants et d’aller prier sur la tombe de sa femme, HONORINE, une fois dehors.

Il avait passe des mois et des mois à chercher dans sa tête le moindre détail, un oubli, qu’il dévoilerait à son avocat afin que son emprisonnement prenne fin mais hélas, il ne se rappelait plus de rien sauf, qu’il tenait un tison crochu, par dessus le corps de sa femme inerte, toute ensanglantée.

Dans ses moments là, il se ‘cloitrait moralement’ pendant des jours et des jours refusant de s’alimenter disant qu’il se nourrissait du passe dans lequel il avait vécu et qu’il n’avait pas besoin de pitance pour tenir en vie ; seul le souvenir de ses proches, suffisait à cela. Le directeur de la prison, le convoquait souvent après ces abstinences forcées.

Le directeur Monsieur Abella, était par contre un homme sévère certes mais qui avait du cœur.

‘…Si tu aimes vraiment ta femme et tes enfants montrent leur que tu veux te battre en vie et pas comme ça… ! En allant de dépression et en dépression...!’

Bouzid suivit les conseils de son directeur de prison au mot à mot et depuis il cessa ses grèves de la faim qui n’émurent personne. Son compagnon de chambrée fut déçu que Bouzid cessa ses grèves pour le motif qu’il profitait de ses assiettes pleines. Il alla même un jour, lui dire…

‘…Ecoutes, si tu fais grève aujourd’hui, je t’offre une cigarette…’ !’

Une cigarette pour deux repas. Au cinquième jour de ‘grève’, Bouzid n’entendait plus l’offre de son compagnon. Quand les infirmiers vinrent emmener Bouzid à l’infirmerie, il était au bord de la déshydratation. Son compagnon de cellule faisait croire aux matons, qu’il le surveillait pendant son sommeil alors que ce dernier sous l’emprise de la drogue vivait sa ‘liberté en virtuelle’ son monde de vapeur.

Il tint le coup et survécu à tous ce que la prison offre à ses pensionnaires comme ‘vacances’ @#$%&, pension complète, télé une fois par semaine lorsqu’elle voulait bien marcher, 20 francs par mois plus deux paquets de cigarettes par semaine lorsque vous avez une bonne conduite.

Il essayait de ne plus y penser mais fréquenter de tels établissements 25 ans durant, vous colle à la peau pour tout le restant de votre vie.


Bouzid remplissait sa tache de responsable de rayons de la supérette avec sérieux. Il était le premier à ouvrir et le dernier à en sortir.

Devant tant de dévouement, son patron lui fait savoir, qu’il le plaçait ailleurs dans un super marché plus grand du côté de STALINGRAD.

Il avait plus de dix ouvriers à sa charge. Le salaire était conséquent.

Sa situation s’améliorait.

Au bout de neuf mois, il put emménager dans un appartement plus grand, appartenant toujours à son ami HAMID.


A Suivre.
LE HARKI V.





Trois mois plus tard, il décide d’aller rendre visite à sa femme défunte au cimetière du Père Lachaise, en ce 1 Novembre, fête des morts. Il achete un joli bouquet de chrysanthèmes jaunes. Il était vêtu d’un beau costume noir tandis qu’un joli nœud papillon de même couleur, rehaussait son air de bon HARKI ‘assassin’ et non reconnu en France.
Ironie du sort, il ignorait dans quel carré HONORINE, sa femme, était enterrée. Il se renseigna auprès de l’agent responsable qui lui indiqua l’emplacement avec force et détails.

Il avait plus de trois cent mètres à marcher. Il faisait frais et le ciel menaçait de faire tomber son ondée. Il avait prit ses précautions pour cela ; un parapluie lui tenait compagnie au cas où dame pluie vomirait ses petits -enfants en gouttelettes.

Il tira de sa poche le petit plan que lui avait griffonné d‘une main hésitante l’agent de service au portail. Il tomba après quelques détours sur l’avenue DES CITRONNIERS…Point d’odeur de citron, le nom était symbolique et puis après tout, qu’importe que les morts fussent enterrés dans des fosses noires à proximité de plaques d’ avenues portant le nom de fleurs ou d’arbres fruitiers, qu’est ce cela peut faire puisque personne ne leur a demandé leur avis. Les défunts ne sentent plus rien.

Citronnier étant déjà un antiseptique, sans doute que leur squelettes, serait ainsi protège des microbes, vers et autres acariens en tout genre sous le sol.

Il arriva enfin après une bonne dizaine de minutes, à proximité de la tombe de sa femme HONORINE. Il aperçut quatre personnes ; deux femmes et deux hommes, debout en pleine
méditation ; des bouquets de fleurs dans les mains. Elles portaient un chapeau et étaient habillées très ‘chics’. Les hommes n’étaient pas en reste. Il ne pensait pas, que ces quatre ‘inconnus’ étaient devant la tombe de sa femme. Il crut que sa vue le trahissait ; que sa myopie lui jouait des tours. Bouzid se retrouva à leur hauteur et voulant s’assurer qu’il ne s’était pas trompe, il tira de sa poche le petit plan et constata qu’il était bien au bon endroit.

‘…Pardon, mesdames et messieurs, suis-je bien devant le carré 136…Famille HONORE BOU CHARIQ EPOUSE BOUZID…?’

Les quatre personnages détournèrent leur tête pour découvrir cet inconnu bien mit, avec un bouquet de fleurs dans les mains, en costume, et qui posait une telle question.

‘….Oui, vous y êtes, Monsieur, vous connaissez MAMAN…. !’

Bouzid, respira lentement, puis fut prit de surdité, il n’avait pas entendu ce mot de MAMAN…Il avait oublie ce nom, le MAMAN de ses filles…

Le jeune homme …Reprit…

‘…Monsieur, vous connaissez ma belle-mère… ? C’est la première fois qu’on vous voit…Ici… !’

Bouzid, cala ses lunettes et à travers ses gros verres, il essayait de déchiffrer le visage de ses jeunes gens, quand il reconnut ses deux filles et là, il tituba un instant avant de se retenir, en disant …

’…Pardon…. ! Je crois que je me suis trompe de tombe… ! Excusez-moi... !’

Il avait honte de se découvrir devant ce qu’il devina ; les maris ou les fiancés de ses filles, Myriam et Rachida. Elles étaient devenues des femmes, très belles, elles ressemblaient à leur maman.....

A Suivre.

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