Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
25 octobre 2010, 09:19
Merci RM.
Dis moi comment va le petit Abaaham.
Abraham en hébreu s'écrit : Aleph, Beith, Rech, Hé; Mem. En guématrie :

Aleph = 1

Beith = 2

Rech = 200

Hé = 5

Mem = 40

Total = 248, soit me nombre de mitzvot à faire, soit le nombres des organes du corps humain.

Si tu veux nous en reparlerons dans notre prochain article.

Bonsoir RM.
Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
26 octobre 2010, 10:10




La tour de Babel - Prototype d'une dictature idéologique



Cette semaine, je souhaite interroger le récit de la tour de Babel et tenter de saisir en profondeur en quoi ce récit, terriblement actuel, devrait alerter chacun de nous sur la menace totalitaire qui pèse au dessus de nos têtes.

Souvenez-vous ! Les hommes parlaient une même langue et avaient des paroles semblables. Ils ont souhaité bâtir une ville et une tour dont le sommet atteigne le ciel ; le texte ajoute qu’ils étaient un peuple uni parlant une même langue. Et la question se pose à juste titre : pourquoi la génération de la tour de Babel a-t-elle mérité d'être détruite et pourquoi l'Éternel a-t-il confondu leur langage ?

N'est-ce pas bien d'être tous unis et de former un peuple Un ? Est-ce mal de nous entendre au point de parler la même langue ? Pour répondre à ces questions, la Tradition s'attache à analyser les termes qui content les actions et les pensées des hommes de la Génération de Babel.




Voici :
« Or, en émigrant de l'Orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Sennaar, et s'y étaient arrêtés. Ils se dirent l'un à l'autre : "çà, préparons des briques et cuisons-les au feu. Et la brique leur tint lieu de pierre, et le bitume de mortier." »

Il a fallu donc que les hommes quittent l'Orient, lieu de la naissance de la lumière, mais aussi lieu de l'Origine ou de l'Avant pour que les pensées coupables s'emparent d'eux. Une précision : le mot utilisé ici par la Bible est Kedem, qui veut à la fois dire Est mais aussi Origine, Premier ou Avant comme pour nous signifier que pour trouver la lumière, l'homme ne peut faire l'impasse de son origine ou des questions du sens de la vie.

Ils ont fait choix de remplacer les pierres par des briques et le mortier par du bitume ; qu'est-ce à dire ? Pourquoi cette volonté de faire disparaitre les pierres ? La pierre est un symbole que l'on retrouve dans de nombreuses traditions, et pour nous attacher aux traditions qui nous sont proches, nous pourrions évoquer la pierre de fondation du monde, la pierre angulaire que les bâtisseurs ont négligée ou encore Joseph appelée la pierre d'Israël.

Examinons le mot « pierre » en hébreu qui se dit Even et s'écrit Aleph, Beith et Noun. Ces trois lettres écrivent deux mots qui sont Av soit le Père et Ben, soit le Fils.

Chaque pierre est unique et garde son grain, sa nature, sa personnalité. Aucune n'est jamais identique à aucune autre ! Vouloir supprimer des pierres de la tour qui monte au ciel est un peu comme l'affirmation de la volonté de supprimer entre les hommes toutes les différences et imposer une uniformité sans couleur intérieure. La pierre juive est une pierre qui reconnait la valeur de la Transmission du père au fils, du Maitre au disciple, soit encore la valeur de la verticalité profonde.

Or la génération de Babel a réduit les pierres en poussière, et a choisi le ciment pour « lisser » toutes aspérités qui gêneraient la vision unitaire d'un peuple qui parle la même langue et a des paroles semblables.

Babel, en effet, est le prototype de la dictature où ni les hommes, ni même leurs paroles ne peuvent dériver de la ligne unitaire de la pensée unique.

La Tradition orale enseigne que Nimrod était l'idéologue de cette génération et l'un des plus grands des démagogues de l'histoire des hommes. Il était un chasseur dans sa bouche et piégeait ses contemporains par un discours séduisant que nous pouvons facilement imaginer : « Unité, égalité, plus de religion ou une seule religion pour tous, etc. ».

Comme il est tentant ce discours d'unité et comme il est bon d'imaginer un monde sans conflit possible ! Mais il faut ouvrir les yeux et chercher les pierres disparues ; il faut ouvrir ses oreilles et entendre la parade militaire dans la mélodie d'une vie facile.

Les mots s'habillent de noblesse pour mieux cacher l'enfer d'une dictature en marche. Toutes les pierres sont précieuses dès lors qu'elles gardent enfoui en elles le trésor de la Sagesse des Pères ; ce n'est point qu'il soit impossible de les rassembler, mais il faut veiller à l'unicité de chacune d'elle comme à la prunelle de nos yeux.

Ainsi Jacob, lors de son exil loin de la maison familiale a-t-il réuni sous sa tête douze pierres qui en font Une pour confier sa nuit au ciel, et il me parait essentiel que ce soit justement lorsque sa tête, siège de la pensée immatérielle, était posée sur ces douze pierres de passage qu'il a pu faire ce fameux rêve de l'échelle.

Douze pierres disais-je ? Comme les douze pierres sur la tunique du Grand Cohen qui symbolisaient les douze tribus d'Israël. Douze pierres encore, sans doute comme les douze apôtres et douze pierres toujours comme les douze mois de l'année.

Le pari est sans doute de réussir à marier l'universel et le particulier ; la difficulté est bien là, dans cette Unité indispensable qui ne saurait faire l'impasse des lumières toutes personnelles des douze tribus d'Israël et de chacun des soixante-dix peuples qui composent les Nations du monde. Je voudrai ici ajouter que le nombre douze peut en effet s´élever à l´unité supérieure car en hébreu, le mot Un se dit Ehad et il a pour valeur guématrique le nombre treize. Ne soyez donc pas surpris non plus que le mot Amour ait aussi pour valeur le nombre treize et s´apparente donc à l´unité. Pour nous élever au ciel de l´Unité, la tour des hommes ne saurait ignorer leurs différences, leurs caractères, leurs histoires qui sont autant de chances d´une rencontre authentique entre les êtres. Amour et Unité ne font-ils pas vingt six qui est la guématrie du Nom indicible ?

Si les langages ont été confondus, c'est bien pour que nous puissions chacun avec notre univers mental nous enrichir mutuellement.

Aujourd'hui, la génération de Babel est bien présente ; elle parle de l'Islam comme d'une religion de paix et d'amour ; mais dans le même temps, elle assassine allègrement. Cette génération pratique aussi le terrorisme intellectuel qui nous interdit de discuter des idées et des religions, mais ne se gêne nullement pour stigmatiser les hommes qui refusent de jeter leurs pierres aux orties et n'ont pas honte de verser des larmes devant un mur de pierres.

Je ne manquerai pas ici l'occasion de vous dire que le mot Hamas figure dans le texte de la Bible en hébreu et que sa traduction est Iniquité, Violence, Injustice et que la chose Hamas a déplu au Ciel, ainsi que l'énonce Le livre des livres.

Enfin une toute dernière chose qui n'a sans doute rien à voir, mais comme j'aime la science du lien même s'il ne repose que sur mon imagination, je vous propose :

La semaine dernière, une grande catastrophe écologique a vu le Danube, la Hongrie et plusieurs pays touchés par une immense vague rouge venue détruire la terre. Or puisque nous avons étudié la tour de Babel, je réfléchissais au mot Tour en hébreu et je me suis aperçue que ce mot qui se dit MiGDaL peut se lire GaL DaM qui veut dire Vague de sang. Un hasard, juste un hasard la semaine où nous avons également étudié le déluge et l'arche de Noé.

De la même manière, j'ai aussi lu la semaine dernière un article sur le fléau des punaises qui envahit New York, une véritable plaie, un peu comme avant la sortie d'Égypte et je me suis dit que s'il devait y avoir un rapport avec les deux tours torpillées par des terroristes islamistes dans cette même ville, sans doute est-ce pour rappeler au Président Obama l'origine islamiste des attentats du onze septembre, lui qui s'est éloigné de l'Orient et de la Lumière. Mon très grand regret est bien sûr que cette plaie affecte nos amis américains.

Voilà, les deux derniers paragraphes de cet article sont de mon cru, un délire pur et simple ; pourtant je vous assure, je n'ai pas bu le vin de Noé, je n'ai fait que poser mes lèvres sur la coupe des secrets de l'intériorité.

Rachel Franco écrivain, 11 octobre 2010

Lire la prochaine fois : Abraham, une invitation au cheminement vers le Cœur de l´être
Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
26 octobre 2010, 22:42
Hakhem...Hakhem...! Kol cavod.

CAMUS, c'est pour celà qu'on dit '..I TABESS I KHELLI DOUZE...!!!
Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
27 octobre 2010, 06:50
Abraham


La semaine passée, nous avons suivi Abraham, pas à pas, sur un chemin vraiment très particulier, semé d´embûches et d´épreuves et puisque l´invitation divine est un " Va vers toi-même " ou encore " Va pour toi ", il convient de se mettre en chemin vers cette terre promise qui ne sera dévoilée que si nous sommes en mesure de nous tenir en un lieu fort près du cœur, au centre de nous-mêmes.

Mais que peut être ce chemin dans la vie qui est la nôtre ? Et en quoi Abraham est-il pour nous, aujourd'hui plus que jamais, un modèle à vivre ?

Souvenons-nous! Il était Abram et non Abraham et dans le monde qui était le sien, on vénérait des idoles de pierre, faites de main d´homme et pourtant élevées au rang de divinités; Abraham a t-il cependant cédé au ronflement ambiant pour vivre au jour le jour, une vie facile faite de plaisirs futiles ? A t-il renoncé à la fièvre de l´esprit pour une paix illusoire auprès de ses contemporains? Non, car plus fort que tout, la soif de la Connaissance, le pourquoi du monde et le sens de la vie de l´homme ont eu raison de ses nuits et de ses jours, de ses instants et de ses rêveries et son regard n´a cessé de fouiller la nature pour se rapprocher de la Cause première et invisible qui fait agir les mondes et fixe des lois aux œuvres de la Création.

Abraham savait que la tranquillité de l´esprit quand elle renonce au questionnement fondamental qui s´attache aux mystères de l´Être, n´est autre que mort de l´esprit vivant. Aussi, notre Père fondateur a choisi d´être pleinement et entièrement dans chacun des pas de son cheminement, jalonné d´un questionnement en perpétuel mouvement.

Et nous, ne sommes-nous pas toujours à la croisée des chemins, mis en demeure de choisir entre la soumission de l´esprit et la recherche de la Sagesse? Ceux qui à l´image de l´autruche, plantent leurs têtes dans le sable pour ne risquer aucun inconfort dans leurs vies prudemment réglées comme du papier à musique, n´ont-ils pas fait choix d´un laisser-faire qui s´apparente à une capitulation pure et dure ?

Qui sont les idolâtres aujourd´hui? Et quelles sont ces idoles aux masques scintillants auxquelles nous rendons hommage sans même y prêter la moindre attention?

La question mérite le détour d´une vie pourtant tracée comme une ligne droite sur une surface plane; " Prêter attention " se dit en hébreu " Mettre le cœur ", et il s´agit bien de cela ! Il faut vivre en éveil et vibrer de toutes les fibres de notre cœur pour entendre l´invitation au voyage spirituel, comme notre Père Abraham.

Lui qui est nommé "l´hébreu", "Ha Ivri" est le Passeur des âmes qui aide les êtres en chemin à traverser la rive du profane pour se tenir sur la berge des quêteurs de vérité.

Ses interrogations, entre autres sur l´origine du monde, n´ont pas été le fruit d´une banale curiosité, toute extérieure à des préoccupations intimes; Elles ont germé en son cœur au détour de ses réflexions, après qu´il soit devenu Maître dans l´art de la logique et de la déduction; C´est alors qu´il s´est détaché des superstitions et autres croyances communes de son temps, pour laisser place à une intuition suprême qui a élevé Abraham, bien au delà du monde de la raison.

Pour se mettre en chemin comme Abraham, ne faut-il pas avoir la force du détachement, la force de se mettre à distance de toute évidence, de tout dogme, de tout enfermement de l´esprit?

La Sagesse se dit en hébreu " Hochma " et peut se lire " Coah Mah ", soit " la force du Quoi ". N´en doutons pas, le chemin de la Sagesse commence bien par le questionnement nécessaire qui oblige à lever ses yeux vers la montagne, et à ouvrir son regard à l´humanité en marche vers elle-même. C´est alors, il me semble, que le questionnement du Quoi conduit au questionnement du Qui et permet de progresser sur le chemin du Cœur.

Abraham, Père du monothéisme n´est pas venu à la foi en rejetant l´intelligence humaine; C´est elle qui doucement, par l´aveu de même de sa finitude, l´a guidé vers les sommets de la montagne Moria où seront édifiés les Temples de Jérusalem.

Mais dans les temples de l´esprit moderne où les hommes entendent imposer le diktat de leurs idéologies, les sciences sont ennemies des religions; Comme s´il était impossible d´aimer l´intelligence et de manier les outils de la réflexion et dans le même temps et la même vie, se relier aux mystères de l´être qui échappe à toute définition pauvrement humaine !

Abraham savait créer des ponts, ouvrir sa tente aux passants et pratiquer l´hospitalité; Aujourd´hui encore, il nous offre son bâton de pèlerin.

La religion, comme nous l´enseigne son étymologie latine, consiste à relier, à attacher ensemble ce qui dans ce monde semble divisé, morcelé, voire perdu.

On ne saurait faire de tous les croyants des êtres stupides et bornés, ni de la religion, "l´opium des peuples". Et de la même manière, on ne saurait renoncer à la nécessité impérieuse d´étudier les sciences et de travailler notre intelligence. On ne saurait renoncer à la liberté de l´esprit qui consiste a bouger de nos certitudes pour se mettre en chemin et c est bien ce qu a fait l´ Hébreu, Père de toutes les bénédictions pour l´ensemble des Nations.



De nos jours, les idoles ne sont plus des statues supposées régir nos vies. La cupidité, l´égoïsme, les appétits débridés, l´ambition, la jalousie et autres faiblesses humaines peuvent agir sur nous comme des dieux auxquels nous vouons nos forces et nos rêves. Le dogme religieux aussi, quand il se vit dans le sang et la haine, est une idole détestable et le Dieu auquel est voué un culte de sang est avili par ces hommes; Non, le Maître des mondes ne saurait se reconnaître dans leurs barbaries terroristes ni bénir le Mal qui vit en ces hommes, aveuglés par leurs propres ténèbres.

Le Maître des mondes a déjà choisi; Il a gratifié Abram de la lettre Hé et rendu son nom Abraham afin, dit la Tradition orale, qu´il ne soit plus seulement " Père élevé ", mais " Père d´une multitude " et que par la lettre Hé, Lettre du souffle par excellence et lettre de l´engendrement et de la multiplication du cinquième jour de la Création, Abraham puisse être porteur de la force de l´engendrement de l´histoire d´un peuple, témoin de la transcendance divine.

Je précise ici, à toutes fins utiles, que la guématrie de cette lettre est le nombre cinq et que Saraï a aussi bénéficié de cet ajout divin pour être Sarah et qu´avec son époux, Ils atteignent la perfection du nombre dix, qui compose le premier ensemble, la première famille humaine ouverte au sens de l´Unité.

En gratifiant Abraham de la lettre Hé, souffle de Vie, la guématrie de son nom devient 248 qui est le nombre des membres du corps humain et le nombre des commandements positifs que doit "faire" un juif croyant, afin de perfectionner son être à la fois dans son enveloppe corporelle et dans son corps spirituel, étant précisé que selon la Tradition juive, chaque commandement correspond à une "réparation" d´un membre de son corps pour le soigner des détritus de nos erreurs de vie.

Que puis-je ajouter encore sans craindre de vous lasser?

Le nombre 248 est également le nombre du mot " Rehem " qui veut dire "Matrice" ; Il y a donc une identité de fonction entre Abraham et la Matrice de vie; Sans doute est-ce la raison pour laquelle, les deux Hé de Abraham et de Sarah correspondent aux deux Hé du Tétragramme, seconde et quatrième lettre du Nom divin qui ensemble symbolisent le Dix, Youd créateur du Nom ineffable, qui à l´échelle du projet de vie nommé Abraham, symbolise la matrice de la bénédiction pour tous les peuples.

Aussi, il me parait que l´invitation au voyage d´Abraham respire à la fois l´amour de la Sagesse et la force de son courage pour affirmer et vivre le désir intérieur d´une humanité meilleure, d´une nécessaire altérité fraternelle qui ne saurait faire l´économie de la transcendance divine.

Rachel Franco, écrivain

Israël, le 20 Octobre 2010

Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
28 octobre 2010, 09:08
Le Rire à venir du fils de Sa promesse - par Rachel Franco

Isaac notre patriarche


Cette promesse déjà entendue d'une bénédiction en lui, devenue cette fois-ci une bénédiction en sa descendance, promesse faite au Père des familles de la terre, a labouré son être de mille-et-une questions.
Qui sera-t-il cet enfant attendu, rêvé et espéré et pourtant dénié par la carte du ciel que sait lire Abraham, l'Hébreu ?

Mais l'Éternel lui avait dit de « sortir » et de porter son regard bien haut dans les cieux, au-delà des étoiles, au-dessus du soleil, en un lieu hors nature où les lois du déterminisme n'ont plus aucun pouvoir pour figer le sort des hommes. Il l'avait invité à sortir de ses propres limites pour habiter le temps quand il se fait Éternité.

Il avait donc fallu qu'Abraham se mette en chemin vers sa terre intérieure pour mériter que lui soient dévoilés les secrets de la terre de Canaan. Il fallait à présent qu'il quitte le centre de sa terre pour visiter son ciel et entendre la voix de la promesse d'un à venir sur la terre des hommes.

Mais que peut être cette promesse qui s'installe dans un futur voilé et que peut être le temps quand il se fait Éternité ? Pourquoi cet enfant devra-t-il se nommer Isaac et que peuvent signifier profondément les rires de ses parents ?

Enfin, quelle est cette assurance qui donne au peuple d'Israël, aujourd'hui comme hier et hier comme demain, la force de traverser tant de tourments insupportables, tant de haines viscérales, tant de regards malsains sans jamais perdre l'espoir d'un rire universel qui se moque du ridicule des situations figées par les pensées obsolètes des grands de ce monde, qui se moque de leurs plans et projets, eux qui se leurrent du pouvoir de décider de l'avenir de la terre d'Israël et du peuple d'Israël ?

En hébreu, Isaac veut dire « il rira », car père et mère bien avancés en âge ont souri, puis rit intérieurement de cette annonce extraordinaire d'une engeance à venir, qui se moque des lois de la nature.

« Il rira » est un futur qui promet la délivrance et la joie d'un Vivre ensemble tant espéré pour les hommes. Ce futur, je voudrai l'interroger avec vous et visiter les mots qui disent le temps hébreu pour tenter de comprendre un peu du sens de la promesse divine.

Isaac, selon la kabbale, est la « personnalisation » de la Colonne de la Rigueur, Guevorah. La Tradition dit qu'Isaac affrontait ses ennemis avec le sourire et qu'il connaissait le secret de la dérision ; c'est avec le rire qu'il démasquait les forces négatives et faisait tomber les écorces du Mal.

Son nom s'écrit avec un Youd dont la valeur est 10, un Tsadé dont la valeur est 90, un Het dont la valeur est huit et un Kouf dont la valeur est 100.

Le Youd renvoie à la dixième épreuve d'Abraham concernant la ligature d'Isaac, le Tsadé renvoie aux 90 ans de Sarah lorsqu'elle a mis au monde son fils, le Het renvoie aux 8 jours de l'alliance de la circoncision et le Kouf renvoie aux 100 ans d'Abraham lorsqu’enfin il est devenu père.



L'ensemble du nom a pour valeur le nombre 208 qui est le nombre des os du corps humain (il y a 365 nerfs, 248 muscles et 208 os) mais c'est aussi huit fois vingt-six, soit huit fois le nombre du Nom ineffable. Je n'aborderai pas ici le secret du nombre Huit selon la Tradition juive — une autre opportunité pour le faire se présentera certainement. Mais la symbolique des os est importante, car ils sont la charpente de l'homme qui tient le plus longtemps dans un corps sans vie, quand il retourne au silence de ce qui ne fait que ressembler à la nuit, bien après que l'âme ait quitté le corps. Isaac est une charpente, une structure osseuse et bien que j'en ai fort envie, je ne vous parlerai pas ici de cet os très particulier qui est la porte des Cieux et que je garde en réserve pour la lection sur l'échelle de Jacob.

Il y a plusieurs mots qui disent le temps et je voudrai ici en retenir trois : le mot ZMaN, le mot ET et le mot MOED.

Le mot ZMaN est écrit avec les lettres racines du mot Invitation HaZMaNa, car le temps est bien une invitation à être, non pas à laisser passer le temps sur nous, mais bien à l'habiter pour être présent à chacune de nos pensées, présent dans les mots qui traduisent un peu de notre intériorité et présent dans les gestes de la vie qui portent trace de nos engagements.

Comment ne pas entendre alors que le ZMaN offre la MaNNe, nourriture du ciel pour nos âmes qui ont soif de spiritualité, pour ceux qui ont répondu « présent » à l'appel de l'invitation ?

« Nourriture » disais-je, car si les lettres du mot Temps écrivent MaNNe qui est un mot hébreu, elles écrivent aussi le mot MaZoN qui signifie « nourriture ».

Le mot ET (prière de prononcer la lettre T) s'écrit avec deux lettres qui sont le Ayin et le Tav et ensemble ils font le la guematrie de 470.

C'est un nombre très intéressant qui lie ensemble le secret de Gog et Magog, le Vin de la délivrance finale et le Signe 22.

Je vais essayer d'être claire non sans remercier d'ores et déjà mon ami David Lellouche qui me soutient dans mes études et me délivre ses enseignements si précieux.

La lettre Ayin de ET veut dire Source, Œil et vaut 70, tout comme les mots « Gog et Magog », « Vin » et « Secret ».

La lettre Tav de ET veut dire Signe et elle est la vingt-deuxième lettre de l'alphabet hébreu qu'elle clôture.

Je ne voudrai pas faire ici d'interprétation toute personnelle, simplement vous proposer des rapprochements et vous laisser libre de vos associations.

Mais ET, le temps est aussi le temps pour chaque chose (un pour pleurer, un pour rire, un pour détruire, un pour construire, etc.) qui se partagent en 28 moments décrits par le Roi Salomon, car le Nombre 28 est la clé du Temps (28 jours, 28 sections dans le mois lunaire, 28 ans dans le grand cycle et autres, développés de manière bien profonde dans le livre de la Création, le "Sefer Hayetsira").

Enfin le temps est aussi MOED qui est l'anagramme du mot Conscience "MOUDA" et qui nous parle d'un Rendez-vous fort particulier, celui de la Tente du Rendez-vous qui accompagnait les Hébreux dans le désert et qui se dit OHeL MOED.

Un rendez-vous qui se tient, lorsque l'homme a entendu l'invitation du cœur du Temps pour réussir à être présent à lui-même, réussir à se nourrir de la spiritualité et réussir à endosser les épreuves d'un temps pour tout.

MOED que nous pouvons encore diviser en deux lectures ED qui veut dire « Témoin » et MO, constitué d'un Mem et d'un Vav et qui symbolisent, en tout cas à mes yeux, le Mem, le ventre maternel des eaux de la Binah, l'Intelligence et le Vav, le cordon ombilical qui relie la conscience de l'homme à cette Connaissance secrète au cœur de la Tente du Rendez-vous. C'est alors que dans la Tente du Monde, l'homme peut enfin être initié aux secrets de l'Univers.

Que pourrai-je encore ajouter sur MOED ? Il est le mot retenu par la Bible pour fixer toutes les fêtes juives, tous ces temps de rencontre d'un peuple avec le Divin ; sans doute, il appartient à ceux qui s'élèvent au rang de Témoins de la transcendance d'offrir leurs tâtonnements sans honte, ni crainte, car on ne saurait garder jalousement les enseignements des traditions humaines.

Me suis-je trop éloignée d'Isaac et du rire à venir ? Sans doute un peu, comme à l'accoutumée quand je me laisse emporter par mon désir de créer du sens et de lire les mots et les lettres hébraïques comme un code secret pour apaiser mes interrogations.

Abraham avait interrogé le Maître du Monde : est-ce Éléazar qui héritera des fruits que j'ai planté dans le cœur des hommes ? Puis il avait demandé : est-ce mon fils Ismaël, fils d'Agar, la servante de Sarah ?

Mais n'en déplaise à qui en déplait, la promesse est claire et sans équivoque ; ce ne sera ni Éléazar, ni les fils d'Ismaël qui hériteront d'Abraham et de cette terre, mais bien Isaac, fils physique et spirituel de son père.

Et Isaac, modèle du Rire à venir rit des plans des Nations, de leurs priorités et piteux calculs sur le compte d'Israël, car il sait que le Maître du Monde se joue des projets fumeux de destruction des puissances nucléaires et autres armes malfaisantes.

Quels que soient les artifices dont elles usent pour nous abuser, les Nations qui ont les yeux rivés à la terre promise et qui ne cessent de nous disputer le droit à une terre — la nôtre — ne décident de rien du tout et ne font que préparer le lit du Mal qui se retournera contre elles. Car on ne saurait acheter la paix sur le compte d'un peuple, on ne saurait sacrifier Israël sur l'autel de l'islamisme sans payer de leurs personnes les mauvaises herbes qui croissent dans leurs champs.

Isaac ne craint rien ; il sait que la promesse d'un peuple juif revenu sur sa terre est déjà réalisée. Il rit en lui-même de cet avenir qui promet la victoire des forces du Bien sur les forces du Mal, pour qu'enfin éclate le rire de la délivrance pour tous.

Rira bien qui rira le dernier !

Rachel Franco
Israël, le 27 octobre 2010

Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
14 novembre 2011, 05:48

La harissa du samedi



En ce temps-là, la harissa du samedi mijotait toute la nuit dans un vrai four de boulanger.


Cette année-là, l’emploi du temps du Lycée des Garçons de Sfax, nous a laissés libres les samedis matin. Maman me demande d’aller au four à la Kasbah, chercher la harissa, la nôtre, celle de Shtour El Metlouïa et celle de Martine et Clément.

– Je viens avec toi s’écrie mon frangin Victor. Je ne peux refuser à cause des pleurnichades qui s’ensuivraient. J’enfourche ma bicyclette, le bambin saute sur le porte-charge et nous voilà en route. Nous passons le marchand de glace, la station d’essence, l’école de Moulinville, l’ancienne gendarmerie, le passage à niveaux, le terrain de tennis. Comme j’aime m’arrêter là et regarder les jeunes filles manier la raquette, avec leur mini-jupe blanche !

– Vas-y galope me crie le diablotin. Tu zyeuteras une autre fois.
Je continue et tourne à droite, le long de l’enceinte de la ville, La Médina, passe Bab Ed Diwan et me voilà au four de la Kasbah.

Beaucoup de monde est là. Touchons du bois, que je ne les prenne pas d’un mauvais œil. Le " hatar ", employé au four spécialement pour la harissa tous les vendredis et samedis, appelle les clients et leur fournit à chacun son harissa. Bientôt, vient mon tour à trois reprises, une pour nous, et deux autres pour nos amis. Une des trois marmites est plus légère que les autres, celle de Martine et Clément. Bah ! Ils ne sont que deux penses-je, leur marmite contient moins d’aliments. De plus ils font un régime de diète, c’est la raison pour laquelle elle ne pèse pas lourd.

– Tu parles seul me fait la remarque le petit frère. Dis plutôt qu’elle est brûlée.
– Je ne sais pas, j’espère que non. Telle est ma réponse. Du fond de mon cœur, je ne leur souhaite que du bien. Bref, nous voilà en route. Nous passons la gare, la compagnie de chemin de fer. A côté le monument du tribunal me regarde ironiquement. Du haut du premier étage, je suis tombé et cassé le fémur, en jouant les mousquetaires, lors de sa construction. Je détourne la tête.

Arrivés chez Clément et Martine : le maître de céans ouvre la porte avec un large sourire. Derrière lui arrive son épouse Martine, coquette, toujours bien mise.
– Entrez, prendre une orange. Eshtanaw, khoudou berdgana.
Sur ce, elle fait demi-tour, et se dirige, vers la cuisine, le long d’un couloir interminable. Derrière elle trottine Clément, après lui, moi-même, et finalement derrière moi le bambin et le chat de la maison. Vous voyez la scène, nous entrons par ordre de taille descendant.





– Moi, je veux voir la petite chèvre, dans la cour attenante à la cuisine, demande Vivi. Mais un petit cri coupe son bavardage. C’est Martine, et elle demande à Clément s’il a ajouté de l’eau à la harissa, sitôt arrivé au four hier. Elle fait la remarque que les aliments sont brûlés au fond de la marmite. Aucune réponse ne vient de la part de Clément qui est complètement ahuri. Martine repose sa question, mais Clément est sans voix. J’éprouve de la peine à le voir. Il est d’habitude légèrement plus petit que sa femme, mais je vois qu’il devient de plus en plus petit.

– Viens, nous partons, dis-je au petit, je sens le roussi, mettons les voiles à tribord.
– Mais je veux une orange me dit le gosse. Et je veux voir la petite chèvre.

Nous enfourchons la bicyclette et je pédale avec vélocité. A la maison, la table est mise. Nous faisons le kiddouch, Amotsi (la bénédiction du vin et du pain), et nous nous attablons. Les salades sont servies dans les petites assiettes : le terchi, les variantes (mssyar), la mag’mouma, les petits radis et les boulettes "caâber" sont en place d’honneur, la harissa est appétissante avec la coucla, la ôsbana et l’œuf dur assaisonné de sel et de poivre avec une goutte de citron. Le vin rouge de Boukhobza coule dans les verres. Vivi ne veut pas manger, il demande une orange. De ma part je déclare vouloir manger des salades et des boulettes avec du pain de maison.

– Il se passe quelque chose ? demande papa.
– Il arrive que j’aie perdu l’appétit, à cause de la harissa brûlée de Clément et Martine. – Moi aussi, déclare le bambin. Les pauvres si vous auriez vu leurs têtes. Juste à ce moment nos amis Clément et Martine apparaissent. Maman toujours pratique, nous jette un coup d’œil. Nous répondons oui, d’un clignement de paupières. Nous nous comprenons.

Clément et Martine se mettent à table, acceptant l’invitation maternelle. Ils sont joyeux, mes parents aussi. Martine comprenant les faits, m’invite à partager son plat.

– Non dis-je, je me contenterais d’une toute petite bouchée, bien petite, et avant qu’elle ne comprenne ce qui se passe, du bout de ma fourchette, je prends la ôsbana... Martine pousse un petit cri de squaw scalpée. Clément se retourne pour voir ce qui se passe, et sur le champ il perd lui aussi ce qu’a perdu sa femme, un moment auparavant : Vivi lui a chipé sa saucisse. Ses yeux s’arrondissent.
– Impolis, vous êtes impolis, dit maman,
– Vous serez punis ajoute papa.
– Mais non, dit Martine, avec un regard complice, c’est moi qui leur ai glissé dans l’oreille que nous n’aimons pas la ôsbana, pour les pousser à manger.

Nous étions reconnaissants à Martine pour l’aide gracieusement offerte, et elle nous sut gré de notre soi-disant manque d’appétit.
– J’ai mangé la meilleure Harissa de mon existence dit-elle. Pendant des années nous avons toujours "chipé" un bon morceau des plats de Clément et de Martine, et ils nous refaisaient le coup. Que Dieu repose leurs âmes en paix. Leurs vrais noms sont cachés dans nos cœurs.

PS : Victor, c'est Nathan, alias Vivi Il-Diabolo.
Re: SALLE CAMUS *****EN DIRECT CHEZ CAMUS *****.
23 juin 2013, 05:29
Je viens de le rencontrer le CAMUS.
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






HARISSA
Copyright 2000-2024 - HARISSA.COM All Rights Reserved