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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
26 novembre 2017, 07:02
UNE SOCIÉTÉ PAS COMME LES AUTRES.

Est-ce une chance d’être né dans un village entouré d’eaux. ??? Une mer, un lac, un canal nord et un canal sud creusés autrefois pour aérer le fameux Lac Bahira dont les eaux croupissaient sous la chaleur de nos étés alors que j’aurai pu ouvrir les yeux en 45 dans une ville comme DOUARNENEZ…. ! Elle aussi entourée d’eaux.

La notre, la Goulette était rattachée aux rives, sans doute que nous craignons que qqs corsaires mal intentionnés, la kidnappent une nuit et que nous nous retrouvions au creux de la vague.

Qu’aurais-je pu faire enfant dans cette ville à part regarder les bateaux prendre le large, les mouettes suivre le cul des ‘bateliers’, voler autour des bancs de sardines, entendre leurs cris, aller à l’ école avec mon cartable sur le dos en compagnie de mes amis, tout en martelant les pavés des ruelles alors qu’à la Goulette, je jouais à la Hofra, c est connue la Hofra à Douarnenez… ? Le Tiro ( le tire-haut) le kiks des billes… ? A Douarnenez….Y’avait-t’il un mr et madame ARKI, un duo de charme qui s’étalait au soir tombant sur des chaises longues au seuil de leur porte, sur le trottoir, alors qu’en face, Mridekh en caleçon long laissant deviner ses deux vieilles pendules par sa braguette mal fermée, sortait avec un seau d’eau pour arroser sa partie de macadam…

La différence est de taille. Chez nous, dans notre patelin, nous avions des arabes, des italiens, des maltais, des juifs, des portes ouvertes, des prières différentes certes mais qui prenaient le même chemin, la voie raccourcie de la VIA VITA…. Chez eux sans doute des anglais, des nordistes, froids comme le granit, des écossais en kilt, des SIRS and LADY...Tea and Breakfasts, chez nous YE KHOUYE….YE OKHTI…….ou Brik first ou BRIK BATATA….

Douarnenez face à l’océan, immense, rageur, souvent en colère, face à la grande Amérique...THE BIG DREAM…..Nous face au Bou Kornine, The blue small mountain …

Là, où, au quotidien nos bruits étouffait le silence, comme …. ‘….GUERGUEB HARA BDOUROU…. Envahissait les rues au printemps, là où ‘...FRIGOLOOOOSS...CARAMEEEELS ..GAUFRETTES….Et tromba mta Guez mta .DAOUI…. !’

Noirmoutier vit son calme … Dans ses ruelles, sans doute qqs grelots qui se font entendre lors des transhumances, durant une partie de l’année et le reste du temps, les voies sont libres pour le vent, le brouillard….

’..AHHHH….Mon D ieu bénit l’odeur du homs et du dröo, ces fumées, à nos nez, si pures et huileuses, bénit soit ton nom SEIGNEUR par qui nous fut donné la Goulette….Hmaïra ou Kouike ….Titine Godzilla et Breitou el Qââka et Apache, Loubia et HAMADI STEG….FEU FOLLET DIT FETAH MAITRE JONGLEUR DU BALLON ROND…..Bénit soient nos saints TAFFARS que je cite car bienheureux au ciel, ils sont… !’

Notre société, à l’ inverse des sociétés anglos-saxonnes ou françaises ou nordiques, était une société de partage, de convivialité où trois langues coexistaient sans se heurter, cette société se retrouvait du nord au sud et d’ est en ouest de la Tunisie, et pas particulièrement à la Goulette, notre seul avantage, être positionné sur la route qui mène de la CAPITAL au Nord, là où brille, où tourne la lumière phare de SIDI BOU….Notre citée fut autrefois un relais puis, elle est devenue une pause d’un ou deux jours, et enfin pour certaines familles un endroit de rêve pour fonder une famille.

Nous sommes de celles là ici en France. Les exilés forcés qui étions heureux autrefois.
UNE SOCIÉTÉ PAS COMME LES AUTRES.

Est-ce une chance d’être né dans un village entouré d’eaux. ??? Une mer, un lac, un canal nord et un canal sud creusés autrefois pour aérer le fameux Lac Bahira dont les eaux croupissaient sous la chaleur de nos étés alors que j’aurai pu ouvrir les yeux en 45 dans une ville comme DOUARNENEZ…. ! Elle aussi entourée d’eaux.

La notre, la Goulette était rattachée aux rives, sans doute que nous craignons que qqs corsaires mal intentionnés, la kidnappent une nuit et que nous nous retrouvions au creux de la vague.

Qu’aurais-je pu faire enfant dans cette ville à part regarder les bateaux prendre le large, les mouettes suivre le cul des ‘bateliers’, voler autour des bancs de sardines, entendre leurs cris, aller à l’ école avec mon cartable sur le dos en compagnie de mes amis, tout en martelant les pavés des ruelles alors qu’à la Goulette, je jouais à la Hofra, c est connue la Hofra à Douarnenez… ? Le Tiro ( le tire-haut) le kiks des billes… ? A Douarnenez….Y’avait-t’il un mr et madame ARKI, un duo de charme qui s’étalait au soir tombant sur des chaises longues au seuil de leur porte, sur le trottoir, alors qu’en face, Mridekh en caleçon long laissant deviner ses deux vieilles pendules par sa braguette mal fermée, sortait avec un seau d’eau pour arroser sa partie de macadam…

La différence est de taille. Chez nous, dans notre patelin, nous avions des arabes, des italiens, des maltais, des juifs, des portes ouvertes, des prières différentes certes mais qui prenaient le même chemin, la voie raccourcie de la VIA VITA…. Chez eux sans doute des anglais, des nordistes, froids comme le granit, des écossais en kilt, des SIRS and LADY...Tea and Breakfasts, chez nous YE KHOUYE….YE OKHTI…….ou Brik first ou BRIK BATATA….

Douarnenez face à l’océan, immense, rageur, souvent en colère, face à la grande Amérique...THE BIG DREAM…..Nous face au Bou Kornine, The blue small mountain …

Là, où, au quotidien nos bruits étouffait le silence, comme …. ‘….GUERGUEB HARA BDOUROU…. Envahissait les rues au printemps, là où ‘...FRIGOLOOOOSS...CARAMEEEELS ..GAUFRETTES….Et tromba mta Guez mta .DAOUI…. !’

Noirmoutier vit son calme … Dans ses ruelles, sans doute qqs grelots qui se font entendre lors des transhumances, durant une partie de l’année et le reste du temps, les voies sont libres pour le vent, le brouillard….

’..AHHHH….Mon D ieu bénit l’odeur du homs et du dröo, ces fumées, à nos nez, si pures et huileuses, bénit soit ton nom SEIGNEUR par qui nous fut donné la Goulette….Hmaïra ou Kouike ….Titine Godzilla et Breitou el Qââka et Apache, Loubia et HAMADI STEG….FEU FOLLET DIT FETAH MAITRE JONGLEUR DU BALLON ROND…..Bénit soient nos saints TAFFARS que je cite car bienheureux au ciel, ils sont… !’

Notre société, à l’ inverse des sociétés anglos-saxonnes ou françaises ou nordiques, était une société de partage, de convivialité où trois langues coexistaient sans se heurter, cette société se retrouvait du nord au sud et d’ est en ouest de la Tunisie, et pas particulièrement à la Goulette, notre seul avantage, être positionné sur la route qui mène de la CAPITAL au Nord, là où brille, où tourne la lumière phare de SIDI BOU….Notre citée fut autrefois un relais puis, elle est devenue une pause d’un ou deux jours, et enfin pour certaines familles un endroit de rêve pour fonder une famille.

Nous sommes de celles là ici en France. Les exilés forcés qui étions heureux autrefois.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
27 novembre 2017, 12:59
Le privilège du plat chaud.

Ne peuvent apprécier ce que je vais relater, que ceux et celles qui ont, comme moi, été bercés dans les bras de la mémé. Jusqu’à l’age de 5 ans, je n’étais pas très gros et je pesais pas lourd. J’étais fluet. Et ce ‘flutage’ ( comme une flûte, flûte chez nous au pays baguette de pain) me permettait de me faufiler partout parce que dans notre ancien chez nous, être obèse aurait crée des problèmes de circulation, à part MEIHA z’al tous les membres de la maison étions ‘volatiles’ presque éthérés, vaporeux, nous nous reconnaissions qu’à l odeur du pet. Le mien était coincé et sans odeur. Donc au son. Lorsque deux pets de croisaient ‘ boss’ l’un devait laisser la place à l’autre. Pour passer.
Cette fluidité dans cette circulation entre quatre murs nous a permis d’éviter les chocs frontaux et latéraux.

Le moment le plus agréable pour moi, le ‘ftile kheit ( fil de bobine) était le celui où je faisais le ‘hloulou’ le gaté...Je disais que je n’avais pas faim tout en espérant que Meiha me prenne entre ses bras pour me donner à manger.

Et j’avais raison, bien que maman s’opposait à ce privilège qui ouvrait la porte à d’autres caprices. Je me calais donc fouq ‘hozra’ assis sur ces genoux, et je la voyais souffler sur la soupe trop chaude, prise dans la cuillère, puis me dire ‘...Berdet ye youldi, hal fomoq…. !’ Elle s est refroidie mon fils, ouvre la bouche…. !’ Ma tante Poupée adorait les grimaces et toutes les fois que MEIHA m’enfilait une de portion de soupe chaude, la tante cenet tâawej foma… Elle grimaçait’  ‘...Moghiara, ediq…. !’ Elle est jalouse !!! Répliquait ma mémé. Mon oncle ne disait rien, maman supportait alors qu’elle enfilait elle aussi, la soupe au cadet.

La soupe au soufflet ramassée à la cuillère pour refroidissement était servie presque tous les soirs, chez les gens modestes, hachoue, batata merhiye, pomme de terre passée à la moulinette, assida bel reng oule falssou ( avec hareng fumé ou artificielle)…….

Je narre et j ai les yeux qui brillent, je sens monter en moi une sensation de chaleur qui n’appartient qu’à ceux et celles qui savent de quoi je parle…. J’ai devant moi le sentiment….cette cuillère chaude suspendu pas loin de mon nez….. ...j ouvre la bouche…..chut, je ferme les yeux…. Je sens le souffle de ma mémé sur la soupe…. Je…. Revis...
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 novembre 2017, 11:02
Notre quartier DE GOULETTE CASINO.

‘ A mes amis PIERRE BOCCARA...AZZEDINE MEDEB...TAFNOUTI HASSAN….RICHARD ATTALI...ZGOUZI...AZZEDINE SON FRÈRE...SERGE TEMIM….HADDOUQ...SITBON...CHRISTIAN….LELLOUCHE….HALFON...SAADA...etc…


L’avenue PASTEUR était le centre de notre quartier délimité par une partie de la RUE HAMOUDA PACHA ...Une partie de la RUE DE MARSEILLE...Une partie de l’avenue FRANKLIN ROOSVELT….Jusqu’à l’aprés CAFE VERT ...le terrain dit du CHARBONNIER y faisait partie et comble de chance, il était le seul, dans les quartiers connus dit de la GOULETTE VIEILLE...GOULETTE NEUVE...à trôner en plein centre d’un groupe de maisons et de villas.

Nous avions notre plage avec comme frontière la villa des BERREBI après c était la quartier TAKKET’S. Plus au nord la dernière villa sur mer. Face au canal.

Notre quartier pouvait rivaliser avec le centre ville situé coté SQUARE DE VERDUN. Pourquoi… ? Par son emplacement. Dés la descente de la gare CASINO, on se retrouvait sur l’avenue Pasteur. Avenue qui se terminait à son extrémité par le CASINO. Des deux cotés de cette avenue, des immeubles, des villas, et des rues adjacentes, son tracé centrale ressemblait à une coulée qui alimentait des bras, ( rues) pas besoin de longs détours pour rentrer chez soi.
L’alignement de l’avenue permettait aux résidents des étages supérieurs, des terrasses et des balcons de voir arriver d’assez loin le fils, la fille, le papa ou la maman qui descendait du train.

Qu’est ce qui rend un quartier joyeux, heureux, vivant plein de bonheur si ce n est les enfants qui s’adonnaient en toute liberté à leurs jeux favoris. La concentration de jeunes dans un périmètre restreint , surtout aux jours fériés, donnait à notre quartier un air de fête. Sous le regard souvent des parents accoudés aux fenêtres ou assis sur leur balcon.

Le fameux terrains du CHARBONNIER premier terrain de L U.S.G. Union Sportive Gouletoise, a façon nos bras et nos mollets. Je ne crois pas qu’il existât au monde un espace multiconfessionnel, un terre plein , au sol noir, jonché de débris de verre, servant de tout à l’égout en plein air, famille Ishaq, sur lequel on pouvait aligner un 8 X8 au football, un 10 X10 au volley, voir des groupes de 5 jeunes gens pour jouer aux billes, jouer au tiro ( tire-haut) jouer à la toupie, jouer aux images, tirer à l’arc, aller à l’aventure dans la jungle du terrain d’en face, couvert de ronces et d’orties, jouer les HARISSON FORT pour aller chercher un ballon tombé chez mr ZEITOUN qui sortait en MUNTANDI pour nous engueuler, ou alors repasser sur l’ herbe pour nettoyage, le ballon enduit de merde, khandeq ( égout) pour continuer à jouer parce que rien je dis rien ne pouvait nous arrêter...Et alors quand il n’ y avait pas de ballon, nous faisions quoi… ? Nous courrions derrière la calèche MTA EL MALTI...On criant MALTA HANINE...TAQEL EL KOBZ OUEL SARDINA…. ! Ou alors on s’occupait aussi de HOUANI….’..BIM HOUANI MET…. !’ l’âne de Houani est mort.

Dés fois après la pluie, la chasse aux grenouilles. Et ensuite grillades.

En été le quartier de CASINO au vu de sa proximité du CAFÉ VERT et du Pompon Rouge ( les marins français y avaient leurs habitudes) attirait une foule considérable de kiffeurs, tunisois surtout, adeptes de la sieste et de la ‘véry goud life’. Car n’oublions pas que le CASINO était un hôtel, restaurant très prisé, avec terrasse donnant sur la mer, en plein air pour la projection de certains films. La salle couverte des jeux était très fréquentée. Billard à queue et tables de rami.

Mon papa et ses amis, étaient abonnes aux apéritifs des KRIEF, les patrons. C‘est par un après midi d’été que mon papa se fit SEMSSAR….Il a réalisé l‘exploit de marier son ami célibataire de 55 ans K...Koska...z’l décédait qd même à 95 ans, papy.

Notre quartier attirait bcp de KHERREDINOIS au vu de sa proximité avec ce quartier huppé. Un pont nous séparait et un canal que nous traversions à la nage. Mais comme l’a dit un jour JOSE BOUBLIL...’...J’ habitais Kherredine mais ma présence était à la Goulette… !’

Aucune jeunesse digne de ce nom, passée ou à venir n’ a connue l’ivresse d’une époque qui ne reviendra plus. NEVER. Je l’ai souvent répète, nous n’ étions pas RICHES...MAIS….Notre indigence nous a rendu SI RICHE aujourd’hui que je me fais le porte parole d’un vécu qui nous a rassemblé et ressemblé.

Albert Simeoni. Tous droits réservés pour ceux qui veulent partager.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
30 novembre 2017, 13:04
NOS AMIS LES TUNISOIS.


Ils étaient nos fervents supporters lors de nos compétitions. Les jeunes adultes du NOVELTY.

Ils étaient acquis à notre cause et pour cause. Bcp d’entre eux partageaient nos joutes volley sur le bord de la plage de Kherredine, face à la buvette en été. Des faces à faces mémorables qui se terminaient par des sans scores, le kif était dans l eau et le ballon.

A partir de là, nous devenions des amis et des Sydney..Taf etc. devenaient membres du cercle des kheredinois que l’on voyait souvent avec leur nanas dans divers clubs de danse de la banlieue NORD .

Nous fumes appréciés surtout lorsqu’on connaît la mentalité des ‘capitalistes’ et que certains tunisois aimaient à prévenir leurs copines en leur soufflant ‘ c est un goulettois’ genre il a la lèpre. Regardez les couples anciens d’aujourd’hui, ils se sont mariés entre marsoins et kheredinois.

Mon ami Pierrot lui aimait le cercle italien , mou guerni.

Le meilleur endroit qui fut , fut celui du café VERT. Là où maintes familles tunisoises animaient leur coin, aimaient à palabrer et à cancaner en décortiquant des gloubs. Le café du Lido sur plage haut lieu des fans de la musique orientale et de la chiche ne désemplissait pas.

Ce qui au départ faisait de ces tunisois des gens ‘biens’ et selon mon esprit s’est avéré exagéré plus tard, surtout que LE COCO SEKNAZI, pure souche tunisoise se mettait à hurler en plein café et devant la plèbe envers son coéquipier Douieb pour un but encaissé. Puis, il y avait les joutes entre eux, entre membres d’une bande à BADACHE...Avec JACQUI LAM etc. Ils étaient donc comme nous, des gueulards.

Puis le fait de pousser la fin de l’été avec la cheuka cela dénotait chez eux un amour profond pour cet atmosphère de fin d’été et de début d’automne. Un famille s’est même prise d’amour pour notre ville. De Tunisois, ils sont devenus goulettois, la famille de CHOUCHOU DANA z’al où l’on voyait LA MAMAN JASMINE z’al, faire son marché à la Goulette et passer les vacances avec ses enfants, son gendre et petits enfants du coté de la Goulette plage ou kheredine.

Ce n est pas un hasard, que cette Goulette envoûtante ait retenu des mordus de cette atmosphère nonchalante. Là où il fait bon vivre, bien loin de Tunis la souricière. Chez nous, tout était liberté et espace, repos et farniente.

Ils remplissaient nos synas à Kippour et surtout bien généreux lors des achats de miswoths.

Je n oublie pas les pécheurs tunisois comme ALBERT BOCCARA alias le PAIEN, z’al et son ami SYLVAIN SEBAG….

Que reste t’il de tout cela… ? Une Goulette que je n ai plus revue depuis 2011. Qu’importe, celle dont je parle est tjs dans mon cœur, dans mon esprit...Elle reste attachée en moi et moi ancré en elle comme une balancelle amarrée au quai CHARLES QUINT.

La corde s’use … elle tient encore le coup… mais plus avec la même vigueur et force.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
01 décembre 2017, 13:37


Le jour de l’Assida.

Que ceux à qui cela choque ne commente pas.
Je parle des amis juifs.

Je suis un témoin de la vie d’antan de mon ancien pays . J’ai parlé de nos fêtes juives et aussi de la sortie de la madone de TRAPANI, j ai aussi parlé ailleurs sur mon premier site Harrissa/com du Ramadan et sans doute du Mouled.

Un témoin, narrateur s’oblige à ne tenir compte d’aucun à priori parce qu’il doit être tout à la fois, aussi bien chrétien, que musulman. Il faut avoir les cultures qu’il faut et en cela, et sans me vanter, j’ai le mérite d’avoir côtoyé des maltais, siciliens, musulmans, juifs. Italiens.

TCHITCHO….HAIM….BEVELAQUA ... DUPONT ...KRAEIM OU ZABARA...Ca me connaît.

Je n’ai tourné le dos à aucune identité ou méprisé l’une d’ entre elle par rapport à ma religion, la religion du cœur ça me connaît. Elle accepte, tolère et respecte toutes les autres même celle des bouddhistes et des athées. La religion du cœur est celle de D ieu, RABI, Allah.

C est la mienne et je ne suis pas le seul à la prôner.

La fête du Mouled dans ma ville, c’était les jeunes musulmans habillés dans des coloris tapes à l’oeil accompagnés souvent de leurs parents pour rendre visite à la tante, khelti, à l oncle kheli mais jamais à la vieille maman esseulée, chez les musulmans, la vieille maman et quelque soit son caractère est considérée comme l’âme de la maison et toute bru, nous les hommes le savons, a du mal supporter les mauvaises remarques de la belle mère mais la tradition et le respect font abstraction des dires de la belle maman. Chey mei doum, rien ne dure. Il arrive aussi que des familles pratiquent ce jour là ce qu’on appelle el TAARA pour leur jeune garçon ...La circoncision. Chamarré dans une jebba blanche, il peine parfois à marcher après l’opération.

La fête du mouled c est la préparation la veille de ce qu’on appelle L’ ASSIDA, cette crème onctueuse nappée de zgougou est relevée de petits bombons perles ( ââquiqs) couleur argent.
Un goût délicieux. Chaque famille a sa manière de faire et lors des visites entre familles, les échanges de ASSIDA étaient courant.

Chez les familles musulmanes la ‘lema’ (réunion) est très importante car elle perpétue les liens entre les cousins, cousines etc. Un peu comme nous à l’époque où nous vivions les uns pas très loin des autres. Ces réunions dans les salons sont des joutes de fou rire. Et la fête du Mouled comme toutes celles des AIDS sont des occasions pour s’enquérir de parents lointains de SI KHALI AHMED et si KHALTI MZOURA qui vivent à l’étranger. Les distances ayant considérablement raccourcies grâce à l’IPHONE qui prend aujourd’hui toute sa dimension.

Mes anciens voisins de la Goulette les FATOUMATS ET MANOUBIATS et MABROUKATS etc ainsi que SI FERID et sa femme LEILA nous ont à l époque gâtés en assida à tel point que je ne rate aucune occasion pour acheter qqs bols du coté de MENILMONTANT. Demain loucen i hab rabi, je déguste.

SAHA OU BEL CHFE.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
05 décembre 2017, 03:30
DU KOTLI ET KOTLOC.

Anne BINISTI, une amie d’ici, poste une vidéo dans laquelle on voit son papa rm JACQUES Alias Jacquot pour ses intimes du café parodier en solo une scène, un morceau d’anthologie de la culture tunisienne, un petit morceau de notre parlé judéo tune dans toute sa splendeur. Ce qui était courant autrefois dans nos villes, villages et banlieues de Tunisie, est devenu aujourd’hui rare par manque de ‘ disserteurs’ dans cette langue enrichissante Ô combien affectueuse autodérisionaire, pleine de tmeniq et de sous entendus, darb el mââni etc...Elle chante cette langue, comme le dit DAVID FITOUSSI et il existe encore parmi nous des anciens des quartiers de Tunis qui se prennent plaisir à nous la ressusciter avec bcp d’humour. ( d ou que depuis qqs jours, des petits échanges en judéo tune entre MRIDEKH ET HOUITA ont fait leur apparition)

Cette frange de notre culture, peu représentative aujourd’hui ne trouve plus d’héritiers. Nos jeunes ébrèchent notre parlé et quand je lis DARKA au lieu de DAHKA, je m’oblige à rappeler au contrevenant sa faute. Nos jeunes ont même changé qqs mots comme CHEUM au lieu de CHEM etc. Ils créent un autre langage en verlan.

Qu’est ce que LE KOTLI KOTLOC….Je t ai dis tu m’as dis...C ‘est un échange entre deux ou trois personnes sur un sujet sérieux, un témoignage par exemple où les trois protagonistes estiment être dans le vrai en rapportant les faits or les trois personnes ont des témoignages différents et donc il va s’ensuivre une sorte d’irritation entre eux, et si l’un d eux persiste dans ses dénégations l’un d‘entre eu va lui dire ‘...In yaddin rabbec qadech tnââned… Juron sur D ieu, combien tu me contredis….’..Qotloc eli eqek ouenti tqoli lé…. !’ La colère va en crescendo à mesure que la conversation s’éternise et pour couper court à cet imbroglio l’un deux va se lever fâché… Une facherie/colére qui pourrait durer qqs semaines. Ce qui revient à dire que le KOTLI KOTLOC peut séparer des amis. Mieux encore, le KOTLI KOTLOC rentrera à la maison car l’époux fâché rapportera à sa femme l’incident et donc épouse lui dira ‘...Mnih affelou QALEC Ou ENTI KOTLOU lejjem aâliq tnââdou… !’ Et même si IL A Dit ET TU LUI A DIS...Avez tu besoin de le contredire… ?’ Et ca peut repartir de plus belle avec son épouse. Qui au lieu de lui donner raison va souffler sur la braise. ‘...Ene jit béch dberedni ou enti ji béch TKOLI MAA T’AANDOUUUUUUCH…. ? Je suis venu pour que tu m’apaises et me refroidir et là tu viens me reprocher de l’avoir CONTREDIT… !’ Ca peut aller loin.

Mr JACQUOT avec son béret vissé sur la tête, ses gestes naturels , prouve, que sans être acteur, il donne une leçon de théâtre à ceux qui se disent TUNES et qui ne sont que de pales copies sans âme.
Qui peinent à parler notre langue ancienne, qui frôlent à peine les vrais sujets de ce qui étaient autrefois le passe temps favoris de nos anciens….Anna dis à ton papa de jouer naturellement pour nous, on aime bcp ce vieux tune
.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
11 décembre 2017, 03:39
Du Tââlil et ses conséquences.


Notre amie Anna Benisti ( Fcool smiley se fait un plaisir de nous poster des vidéos de son papa Jacquot.
Et nous partageons sa fierté, celle de mettre son sympathique papa à l’honneur et qui ne le serait pas.

Depuis sa première apparition à son insu, papy Jacques a récidivé dans une seconde vidéo où on le voit raconter le tââlil. Qu’en est t’il exactement… ? Il est de coutume, toujours chez les juifs tunes, ces férus des grands tralalas et du ‘..TU M AS VU YE NECH…. !’ et ce n’est pas une obligation, la famille demande avant la fin de la soirée que le chanteur fasse ce qu’on appelle DES ELEVATIONS...Des louanges qui n’ont rien de religieuses, des souhaits pour l’avenir pour le jeune hatan en premier lieu puis, arrivent dans l’ordre décroissant les parents, puis les proches, cousins allies et aussi qqs amis très estimés. D’où que certains chanteurs répugnent à faire ce genre
d exercice qui peut prolonger d’une demi heure la fin de la soirée et ensuite parce que la BLATA de certains membres de la famille qui abusent d’une situation qui souvent n’est pas la leur. Il y a exagération. Dc il revient en générale au papa du hattan de souffler les noms des familles à ÉLEVER. Et on assiste à tout un cinéma, des signes, des clins d’œil des levers de bras pour attirer l’attention du souffleur/pére sur cette famille, cet allié etc qu’il ne faut pas oublier donc qu’il faut citer.

Comme je suis un grand observateur, de ces moments là, je remarque que certains membres oubliés s’agitent sur leur chaise, se lèvent, sortent reviennent, et pour enfoncer le clou, presque comme une jouissance, l épouse qui dit à l’agite ‘..Cheft mei hach’boueqch…. ( Tu vois ils ne t’ont pas respectés…!) Et là le mari frise la crise de nerfs. La flacherie ( radâa) peut durer une génération.

Alors ce qui est rigolo, c est lorsque le chanteur ne voit pas la fin des énonciations des noms et pour cela, une seule façon de couper court, il raccourcit les louanges au point de faire un pack générale de noms et de plier bagages.

‘§§§§§§ YE LILI MAHLEEEELI JEINOU...BEL AWEDDE….ALLAH LEI YEQTALOU ÄÄDA...§§§ EN CHALLAH YE……...§§§§§§§§ Ô comme il est beau, avec son orchestre, que D ieu ne le prive de cette habitude, je souhaite si D IEU VEUT QUE…….






Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
12 décembre 2017, 02:37
A chaque fête son souvenir.

Nous anciens juifs tunes devenus tunes/français sommes restés attachés à nos souvenirs, ceux que nous avons vécu au pays...

Bichah, chieh ou nyeh, c était le badigeonnage, avant les festivité, Cheuka, les branches, nous avons fait entrer l écolo avant les écolos pour une semaine, les écolos nous ont copiés comme toujours, rabi MYER ET CHIMYONE nous préparions les petits bracelets en papier, et les rubans ainsi faits se retrouvaient suspendus aux lustres, de long en large de la chambre, kippour c est la bagarre de le dbiha ( égorgement des poules et coqs au marche tandis que la fête de Ytro c est le pigeon...Tous ces symboles marquaient nos traditions et surtout nos joies autour des tables. Dans une ambiance où nous jeunes enfants étions mis à contribution.

HANOUKA, je revois maman, poser l échelle et monter vers la soupente, pour retirer la hanoukia en fer blanc enveloppée dans son papier journal. Elle posait ce maguen DAVID dans l évier pour lui redonner un coup d éclat.

Le seconde phase de l’opération était réservée à mon papa, il clouait à la porte de la salle à manger une boite de carton, chaussure...La hanoukia trouvait là son abri, à l’abri des intempéries...Les petites mèches en coton roulées à la manière des hlalem par MAIHA prenaient place juste sur le bas replié de la boite. L ‘huile était dans une fiole mais là notre ne se renouvelait pas durant la nuit, on s’en rendait compte par rapport au niveau d’huile de la bouteille, chez nous pas de miracle, ca nous coûtait cher lol, la demi bouteille….Bref, ce
n' était pas le beit amiqdache notre salle à manger. Puis le premier soir, entouré de nos frères et nos parents, papa donnait le premier coup d'envoi. Avec bcp de fausses notes.

La hanoukiya brûlait jusqu’à une heure tardive de la nuit, avec celle d’aujourd’hui, transformées en ampoules, une heure et pas plus. Je ne vais pas faire de la bonne achon ara sur des ampoules aux prix de trois kilos de viande lol...

Allez bon hag sameah...
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
14 décembre 2017, 09:56
Le silence dans le silence.

Ce qui est bon pour les uns ne l’est pas forcément pour nous les juifs tunes ou pas.

La maxime veut que le silence soit d’or et la parole d’argent. Croyez vous que les tunes aiment
le silence même s’il est d’or… ? Je n’ai pas connu à la Goulette des amis goulettois, vieux, jeunes ou adolescents qui se soient tus . Nous sommes des volubiles.

Nous gens du littorale avons toujours su garder nos portes et fenêtres ouvertes, alors que les gens du NORD, des hameaux et des villages de campagnes profondes ont pour habitude de tout camoufler et surtout de taire.

Chez les arabes tunes, le mutisme n’ existe pas. Ça parle beaucoup lors des ‘lemét’ ,réunions familiales et ça rigole beaucoup aussi, idem chez les juifs tunes, lorsque nous étions au pays.

Au pays, il existait des conditions favorables pour être ensemble, elles ne sont plus réunis en FRANCE. Ici on dit ‘...Qol houded fi darou ou fi qadrou ‘...Chacun chez soi et dans son respect.

Les tunes ont besoin de parler, de se confier, on appelle cela LA TEFIDA...Le soulagement et si dans la plupart des cas, les juifs tunes se réunissent entre amis (es) dans les lieux publics, cafés etc c est bien pour I TFEDOU...Pour se soulager, briser le silence par n’importe quelle façon afin de se sentir plus léger. Le tune ne se sent léger que si TFEHED sinon c est LA GHASSRA ( l’angoisse).

Et la ghassra c est l’isolement parce que personne ne veut s’entretenir avec un ‘ghasratique’.
(un angoissé) d’où ‘...KHELINE EN TFEDOU RABEQ….Laisse nous nous soulager… !’
Nous avons deux façons connus pour se soulager, le pet et se raconter. Deux vertus qui font des juifs tunes des parleurs invétères. Les femmes juives tunisiennes, nées au pays ou pas, gardent cette tendance propre à nos habitudes. Alors que l’époux, le mari s’arrête de parler au sortir d’une table au café, l’épouse, elle, continuera par la voie du téléphone à papoter et quand le mari lui fait remarquer que…. C est un par un ‘..EUCHKEUT ENTI… !’ Tais toi, toi que notre époux prend toute la mesure de son incapacité à réagir.

C est la vie me dira t’on, oui c est la vie, et qui va donc contredire cette loi naturelle, notre destin qui n a rien d’artificiel…...Il est HUMAIN.

Le silence ne sera d’or qu’une fois éternel.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
17 décembre 2017, 02:28
LUMIÈRES.

Comme des danseuses orientales
Légères et rayonnantes,
Encastrées dans leur piédestal,
Elles dansent sous un air pieux.

Leur habit de lumière défie le temps
En passant par les âges, siècles après siècles
Elles ne vieillissent sous leur costume d’or.

Sous des mains tremblantes ou assurées,
Elles prennent vie sous le regard de l’enfant,
Du vieux, du malade, de la vieille qui,
Péniblement, de son cosy s’arrache,
Venir se tenir debout, la main posée
Sur le buffet, l’autre tenant la clarté
Car pour rien au monde, elle n’oublie
De ressusciter la flamme de son ancienne jeunesse.

Et sur son visage, soudain, sa mine s ‘éclaire
Sous le rai de lumière sacré et béni

D’un soir de HANOUCCA.

Elle marmonne, l’aïeule dans son parlé fleuri,
Des vœux, à la façon des anciens tunes,
Avec l espoir d’être là, aux prochaines lumières.

Albert. S
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