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L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris

Envoyé par MeYeR 
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
14 juillet 2009, 02:39
Gang des barbares» : 14 accusés seront rejugés

B.F. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP
14/07/2009 | Mise à jour : 10:12

Le parquet va faire appel des condamnations inférieures aux réquisitions de l'avocat général. Les complices de Youssouf Fofana comparaîtront devant une cour d'assisses. Les syndicats de magistrats parlent d'une décision «inquiétante».

Il y aura un deuxième procès pour le meurtre d'Ilan Halimi. Quatorze complices présumés de Youssouf Fofana dans le meurtre d'Ilan Halimi seront rejugés devant une cour d'assises, a annoncé lundi le parquet général. Sont concernés notamment les deux complices jugés les plus actifs dans le rapt et la séquestration d'Ilan -condamnés à 15 et 18 ans, là où l'accusation avait réclamé 20 ans de réclusion contre chacun- et la jeune fille ayant servi d'appât pour attirer le jeune juif dans le piège, condamnée à 9 ans contre 10 à 12 requis.

Le parquet a ainsi suivi les voeux de Michèle Alliot-Marie. Dans la matinée, la ministre de la Justice avait demandé au parquet de «faire appel des condamnations inférieures aux réquisitions de l'avocat général».

Les deux syndicats de magistrats ont eux qualifié d'«inquiétante» cette décision de demander un nouveau procès. Ainsi, selon Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), la demande de Michèle Alliot-Marie pourrait mener à un second procès «tronqué», en l'absence de l'accusé principal, non concerné par l'appel. «Si la simple motivation est que les peines prononcées sont inférieures de quelques années à ce qui a été requis, il va falloir faire appel dans les trois quarts des affaires pénales de cour d'assises», a estimé le président du premier syndicat de magistrats. «C'est la politique qui a repris ses droits sur la justice, je trouve ça assez triste. On est passé dans un système où la partie civile peut potentiellement exercer une sorte de vengeance privée», a-t-il ajouté. Un avocat de la défense, Me Romain Boulet, a jugé lundi «absolument scandaleux» que la Garde des Sceaux intervienne, y voyant «une immixtion de l'exécutif dans le judiciaire comme il n'y en a jamais eu».

A la suite de plusieurs avocats de la défense, l'avocat général Philippe Bilger était sorti de son silence ce week-end pour appuyer le verdict et saluer une «justice exemplaire», car tenant compte à la fois de la gravité des faits et des personnalités de chacun. Pour les autres accusés, les peines s'échelonnent en effet de six mois de prison avec sursis jusqu'à quinze ans de prison, sans compter deux acquittements. «Je ne comprends même pas le procès qui est fait au procès», a-t-il déclaré sur France-Info.

A contrario, mardi matin, le ministre de la Défense Hervé Morin a déclaré ne pas comprendre la polémique autour de la décision de Michèle Alliot-Marie, rappelant que «la loi le prévoit».


«Ceux qui ont aidé Fofana doivent être sévèrement punis»

Dès l'annonce du verdict vendredi, les parties civiles relayées par plusieurs organisations juives avaient dénoncé un verdict «indulgent» à l'égard des complices de Youssouf Fofana. «Nous pensons que ce procès a été une occasion perdue» et qu'il a «escamoté un certain nombre de caractéristiques qu'il était important que la société française se révèle à elle-même», a expliqué le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Richard Prasquier.

Expliquant avoir «très mal accueilli» le verdict, la mère d'Ilan Halimi n'a au contraire vu aucune exemplarité dans le jugement. «L'antisémitisme n'est pas un fait divers. Je le répète, ceux qui ont aidé à massacrer Ilan doivent être sévèrement punis», a expliqué Ruth Halimi dans un entretien au Parisien lundi, tout en appelant à «revisiter ce verdict d'une manière ou d'une autre». Mais «si un procès en appel devait survenir, il faudrait impérativement qu'il ne se passe pas à huis-clos», a prévenu le président du Crif. Le huis-clos avait été décrété en raison de l'âge de certains accusés, toujours mineurs.

Lundi après-midi, le Crif et SOS Racisme se sont félicités de la demande de la ministre de la Justice. «Cet appel doit être l'occasion d'assurer la publicité non du crime mais du procès, afin que sa dimension pédagogique [...] puisse être à la mesure de la gravité des faits», a réagi l'association dans un communiqué. «Toutes ces associations ne connaissent rien à ce procès puisqu'elles n'y ont pas assisté. En agissant ainsi, elles essaient d'exercer une pression insupportable sur la justice pour que le parquet fasse appel du verdict. C'est très grave», a jugé l'avocat d'un des accusés dans un entretien au Monde.

Pièces jointes:
rassem ilan.jpg
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
14 juillet 2009, 08:53
J'aurais aimé que ce procés soit exemplaire, les jurés ont sans doute tenu compte de la personnalité de chacun, d'autant qu'ils étaient assistés de deux juges pour enfants, mais le montage de cet enlèvement, la préméditation, la fréquentation même de ce Fofana, faisaient de chacun d'entre eux des voyous et l'acte que tous ensemble ils ont commis, sans que leur entourage ne s'élève et dénonce, tout cela fait de ce crime, au delà de la personnalité de chacun, une horreur de notre société et aurait dû, à mon sens être jugée comme telle.

Alors pourquoi ne pas respecter la loi qui prevoit dans ce cas le même traitement pour toute la bande?

Voici les textes: allez à l'article 224-5-2, les autres sont là pour que l'on puisse suivre:


Article 224-1

Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
Le fait, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, d'arrêter, d'enlever, de détenir ou de séquestrer une personne, est puni de vingt ans de réclusion criminelle.


Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à cette infraction.


Toutefois, si la personne détenue ou séquestrée est libérée volontairement avant le septième jour accompli depuis celui de son appréhension, la peine est de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende, sauf dans les cas prévus par l'article 224-2.


Article 224-2

L'infraction prévue à l'article 224-1 est punie de trente ans de réclusion criminelle lorsque la victime a subi une mutilation ou une infirmité permanente provoquée volontairement ou résultant soit des conditions de détention, soit d'une privation d'aliments ou de soins.


Elle est punie de la réclusion criminelle à perpétuité lorsqu'elle est précédée ou accompagnée de tortures ou d'actes de barbarie ou lorsqu'elle est suivie de la mort de la victime.


Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables aux infractions prévues par le présent article.


Article 224-3

Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 6 JORF 10 mars 2004
L'infraction prévue par l'article 224-1 est punie de trente ans de réclusion criminelle lorsqu'elle est commise à l'égard de plusieurs personnes.


Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à cette infraction.


Toutefois, si la personne détenue ou séquestrée ou toutes les personnes détenues ou séquestrées sont libérées volontairement dans le délai prévu par le troisième alinéa de l'article 224-1, la peine est de dix ans d'emprisonnement, sauf si la victime ou l'une des victimes a subi l'une des atteintes à son intégrité physique mentionnées à l'article 224-2.

Article 224-4

Si la personne arrêtée, enlevée, détenue ou séquestrée l'a été comme otage soit pour préparer ou faciliter la commission d'un crime ou d'un délit, soit pour favoriser la fuite ou assurer l'impunité de l'auteur ou du complice d'un crime ou d'un délit, soit pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition, notamment le versement d'une rançon, l'infraction prévue par l'article 224-1 est punie de trente ans de réclusion criminelle.


Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables à cette infraction.


Sauf dans les cas prévus à l'article 224-2, la peine est de dix ans d'emprisonnement si la personne prise en otage dans les conditions définies au premier alinéa est libérée volontairement avant le septième jour accompli depuis celui de son appréhension, sans que l'ordre ou la condition ait été exécuté.


Article 224-5-2

Créé par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 6 JORF 10 mars 2004
Lorsque les infractions prévues par le premier alinéa de l'article 224-1 et par les articles 224-2 à 224-5 sont commises en bande organisée, les peines sont portées à 1 000 000 Euros d'amende et à :


1° Trente ans de réclusion criminelle si l'infraction est punie de vingt ans de réclusion criminelle ;


2° La réclusion criminelle à perpétuité si l'infraction est punie de trente ans de réclusion criminelle.


Les deux premiers alinéas de l'article 132-23 relatif à la période de sûreté sont applicables dans les cas prévus aux 1° et 2°.


La loi sur le kidnapping est claire, elle est faite dans l'espoir de revoir les victimes vivantes, elle punissait autrefois de la peine de mort la totalité des complices en cas de mort d'homme, ça a été remplacé par la réclusion à perpétuité avec peine incompressible de trente ans.

Pourquoi n'a t on pas appliqué notre code pénal?
Pourquoi laisse t on les seuls juifs manifester? Nous sommes tous concernés, non?
Demain ce drame pourra arriver à n'importe lequel des enfants ou adultes de France et là l'application de la Loi, de toute la Loi ne serait elle pas réclamée par tous??
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
15 juillet 2009, 06:46
Ilan Halimi, le procès de la lâcheté en appel


Le verdict du procès des assassins d´Ilan a été rendu.

Et les questions demeurent.
Et le choc reste entier.

Je me suis plongée dans cette terrible affaire pour tenter de comprendre ce qui se jouait là, pour tenter de repérer par quels stratagèmes, l´odieux réussit le pari de la banalisation et de quoi vient nous parler à la fois l´appel interjeté par le Ministère Public contre le verdict de ce procès et les réactions inquiètes des deuxaprincipaux syndicats de magistrats (l´Union syndicale de la magistrature -USM, majoritaire et le Syndicat de la magistrature – gauche).

Oui, les questions demeurent et le choc reste entier.

Ilan, torturé et assassiné, que nous reste t-il ?

Nier le caractère antisémite de l´enlèvement d´Ilan et son assassinat, qu´est ce que cela plus profondément vient nous signifier ? Qu´est ce que ce désir de taire vient hurler à notre conscience ?

Il a été soutenu qu´il s´agissait d´un assassinat crapuleux mais non raciste et que le mobile a été uniquement ou essentiellement vénal;

Il a été soutenu que les juifs voulaient "profiter" de ce crime parce qu´ils ramènent toujours tout à eux et j´ai lu les réactions les plus antisémites qui soient, là où la compassion et une main tendue auraient été de mise.

Les préjugés antisémites qui ont prévalu au choix de la victime n´ont été niés par personne;

Mais en quelque sorte, que les juifs soient solidaires entre eux et " bourrés de thunes" et qu'ainsi la communauté payera pour sauver Ilan auraient été des remarques sans connotation antisémite.

Que ce jeune homme de 24 ans ait été choisi en repérant le magasin fermé les jours de fêtes juives est un pur hasard;

Que Fofana revendique son antisémitisme est juste une prétention de dernière minute;

Qu´il adresse à mon Confrère Francis Spiner une lettre personnelle dans laquelle il écrit " mort aux juifs" serait juste un délire passager, et j'en passe.

Suite au verdict, la consternation de la communauté juive de France et le rassemblement Place Vendôme en mémoire d´Ilan est-il venu crier vengeance ou demander justice et justice de quoi et pour qui ?

J´ai regardé la vidéo de ces femmes et de ces hommes juifs qui ont chanté la marseillaise, et ont manifesté en hissant bien haut les drapeaux de la France ainsi que des portraits d´Ilan . Je n´ai pas vu là de communautarisme sectaire et réducteur mais une profonde inquiétude des juifs français qu´ils ont exprimée avec dignité et retenue.
Oui Ilan a été choisi parce qu´il était juif et le nier, il me semble, c´est un peu le tuer une deuxième fois.

Pourquoi cette connotation antisémite semble gêner à ce point ? Surtout ne pas dire, ne pas déclarer, ne pas reconnaître que la France draine un antisémitisme latent, qui rampe dans les banlieues de France et qu´expriment tous les ratés sociaux qui s'en donnent à cœur joie;

Surtout taire l´ignoble qui se renforce et adopter la politique de l'autruche qui consiste à fermer les yeux pour faire disparaître le mal !

Taire les agressions racistes. Encourager les victimes à se faire discrètes. Ne pas relever les origines ethniques de leurs auteurs. Tenter tant que faire se peut de présenter l´image d´une France ouverte, tolérante et fraternelle.

Mais que faire si la réalité est aux antipodes des désirs du Pouvoir?

Un nombre ahurissant de jeunes juifs ont quitté les écoles publiques françaises parce qu´ils ne se sentent plus en sécurité et qu´il y a là faillite de l´école de la République. Qui le sait ? Qui l´écrit?

Se taire sur cet antisémitisme de la rue et des cités, c'est le laisser se renforcer et c´est cela qui est inacceptable.

Dans ce procès qui restera dans les annales de la Justice française, reconnaître le caractère antisémite de ce crime n´aurait pas influé sur la peine mais cette circonstance aggravante donne au regard que l´on pose sur la société, une profondeur utile au débat public pour chasser les démons.

Il a été dit et écrit que l´ensemble des complices a perçu toutes les horreurs des tortures infligées à Ilan comme des actes d´une grande banalité; Et les spécialistes de soulever cette impassibilité comme devant être le procès " du dérapage des enfants de banlieue, autodidactes du crime" parce qu´en perte de leurs identités propres.

Mais est-ce une raison pour diluer la responsabilité de chacun d´eux?

30 personnes au moins auraient pu sauver Ilan et 30 personnes ont adopté la loi du silence. Un seul appel anonyme aurait sauvé ce jeune homme et ils se sont tous abstenus.

La seule personne qui, au bout de 5 jours, s´est retirée de cette histoire, en a parlé à 10 autres personnes……….aucune n´a bougé.

Dites moi pourquoi. Je voudrais comprendre à ce stade là précisément ce qui se passe dans l´esprit de ceux qui peuvent sauver un homme et choisissent le silence.

Oui, cette lâcheté interroge et l´institution judiciaire doit faire cette introspection aussi. Le procès d´une société civile en faillite parce qu´elle ne sait pas appeler les choses par leurs noms et vit dans la peur de la défaite républicaine.



Si le Parquet a décidé de faire appel de ce verdict, suivant en cela les vœux de la Ministre de la Justice, Michèle Alliot–Marie, il l´a fait en application du droit que lui accorde la Loi, lorsque l´Intérêt Public nécessite un nouvel examen de l´affaire.

Peut-on nier cet intérêt alors que la dimension pédagogique de ce procès est à ce point essentielle au débat public et aux enjeux démocratiques?

Je n´y vois pas là d´ingérence de l´Exécutif dans le Judiciaire et il ne s´agit pas, comme il l´a été prétendu, de faire appel de toute condamnation inférieure aux réquisitions du Parquet; Il s'agit plus simplement de mettre le doigt sur ce qui fait mal, j´ai nommé : l´antisémitisme des cités et la démission des acteurs sociaux.

Non, la vengeance n´a rien à voir ici. Juste le souci d´approfondir le débat et sauver demain un autre Ilan des griffes de la bêtise humaine.

Rachel Franco
Avocat
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
17 juillet 2009, 11:07
Youssouf Fofana fait appel, 19 condamnés finalement rejugés
Fofana fait appel, les avocats de la défense dénoncent "l'ingérence" de MAM

Emboîtant le pas au parquet général, Youssouf Fofana a fait appel de sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans, pour avoir enlevé, séquestré et torturé à mort en février 2006 Ilan Halimi, un jeune homme de confession juive, tandis que 24 avocats de la défense ont dénoncé vendredi "la mainmise du pouvoir politique sur les décisions de justice".


Dans un communiqué commun, les 24 défenseurs demandant à la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, d'ordonner au parquet général de retirer l'appel, rappelant que la Cour, composée de trois magistrats et neuf jurés, "représentants directs du peuple français", a rendu vendredi dernier un verdict équilibré, conforme dans la hiérarchie des peines aux réquisitions de l'avocat général et "tenant compte de la gravité des faits et des circonstances terribles de la mort d'Ilan Halimi".


Comment admettre qu'un examen aussi attentif, qu'une décision prise en conscience par douze juges soit ainsi foulée au pied par le garde des Sceaux sur la seule pression d'un avocat de partie civile transformé en accusateur public et d'associations ignorantes du dossier", s'interrogent les signataires du texte qui organiseront mardi prochain une conférence de presse.

Après un "temps de réflexion", le principal instigateur et exécuteur de l'enlèvement et de l'assassinat d'Ilan Halimi, Youssouf Fofana, qui n'était pas concerné par cet appel collectif, a décidé de son côté de faire appel. "A partir du moment où le procureur général a fait appel sur instruction pour 14 des accusés et qu'il y a aura donc un nouveau procès, il veut en être", a indiqué son avocat, Me François-Pascal Géry à l'Associated Press.

Pour leur part, les signataires du communiqué dénoncent aussi les pressions exercées par Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille Halimi, pour obtenir une modification législative qui permettrait la tenue d'un procès public en appel, le premier s'étant tenu à huis clos en raison de la minorité de deux des 27 accusés au moment des faits.

Une proposition de loi en ce sens a été enregistrée le 8 juillet dernier par le bureau de l'Assemblée nationale à l'initiative du député UMP de l'Aube, François Baroin, avocat et ancien collaborateur de Me Szpiner, et du député PS Jack Lang. Ils souhaitent qu'à l'avenir "la publicité des débats, qui ne saurait porter atteinte à la protection des droits de la victime et des mineurs, soit portée à l'appréciation de la cour et non laissée à la seule volonté de l'un des accusés".

Les avocats signataires craignent que cette "ingérence politique est la porte ouverte à un contrôle des décisions rendues par des jurys populaires" et rappellent avec gravité que la justice "ne peut être rendue qu'en toute indépendance. C'est la condition pour qu'elle soit comprise et respectée", ont-ils ajouté.

Pour marquer le coup, et de manière purement symbolique, les 14 accusés faisant objet de l'appel du parquet général, ont également fait appel de leur condamnation, alors que tous étaient prêts à accepter le verdict rendu par la Cour, selon leurs avocats.

C'est la condamnation de la jeune fille qui a servi d'appât pour enlever Ilan Halimi à neuf ans d'emprisonnement qui avait particulièrement indigné la famille d'Ilan Halimi et son avocat, Me Francis Szpiner, qui n'a cessé de dénoncer un verdict "indulgent".

Trois jours après le verdict critiqué non seulement par la famille de la victime mais aussi par des associations de lutte contre l'antisémitisme, le parquet général de la cour d'appel de Paris a fait appel lundi, comme le lui demandait la ministre de la Justice, des condamnations inférieures aux réquisitions prononcées dans le procès sur l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006. Youssouf Fofana a écopé de la peine maximale, ses deux lieutenants de 15 et 18 ans. AP


Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
17 juillet 2009, 11:35
Le gros danger dans cette affaire, serait que les peines soient réduites en appel, au lieu d'être renforcées !
On pourrait s'attendre à tout et n'importe quoi.
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
18 juillet 2009, 15:53
Point de vue
Oui, il faut rejuger les meurtriers d'Ilan Halimi, par Patrick Klugman

LE MONDE | 18.07.09 | 14h13

Dans une affaire criminelle, le verdict conclut normalement les débats. S'agissant de l'affaire Halimi jugée avec une publicité restreinte, il a au contraire marqué l'ouverture d'un débat qui n'en finit pas de grandir.

Cette situation a atteint son paroxysme depuis que la garde des sceaux a donné instruction au parquet général de faire appel de la décision prononcée le 10 juillet par la cour d'assises de Paris. Que n'a-t-on pas dit ou écrit sur cette démarche ? Que la ministre avait cédé à des intérêts particuliers, voire à des "lobbys", que la vengeance populaire avait pris le pas sur la justice rendue au nom du peuple, que le pouvoir exécutif avait empiété sur le pouvoir judiciaire...


On objectera d'abord que tout s'est déroulé de manière transparente, au vu et au su de tous, et légale puisque le ministre de la justice exerce un pouvoir hiérarchique sur le parquet. Nous pensons surtout qu'il s'agit de la conclusion souhaitable d'un procès qui s'était depuis longtemps éloigné du cours normal de la justice.

Il est vrai que tout dans cette affaire est hors du commun, à commencer bien sûr par le crime. Ilan Halimi était un simple vendeur de téléphones portables qui a été séquestré et torturé pendant vingt-quatre jours. Son corps brûlé, tailladé a été retrouvé sans vie au petit matin du 21 janvier 2006 après que l'on ait fait mine de demander à une famille sans fortune une rançon sans rapport avec ses ressources.

L'identité d'Ilan Halimi importait peu à ses ravisseurs. Ils voulaient un juif, ils l'ont pris lui. Pourquoi ? Parce que les juifs "ont de l'argent", parce qu'"ils" devaient payer pour un des leurs. Selon cette vision du monde déformée par le fantasme et la haine, il serait normal de réclamer 450 000 euros à la famille d'un homme qui vit péniblement du smic.

L'affaire Halimi est donc un rapt crapuleux doublé d'un meurtre antisémite. Un rapt crapuleux ? Au moment où l'affaire éclate, la France n'en avait plus connu depuis trente ans et l'on s'accordera facilement sur le fait que le jeune vendeur de téléphones avait peu à voir avec le baron Empain, héritier de la dynastie industrielle Schneider. Un crime antisémite ? La seule évocation de cette expression renvoie aux heures les plus sombres de notre histoire, et il nous peine d'imaginer qu'elle puisse encore surgir dans l'actualité.

Au sens de la criminologie, l'affaire était donc doublement exceptionnelle. Judiciairement aussi, mais hélas ce fut pour le pire. Que l'on ne s'y trompe pas : s'il y a un scandale au-delà des circonstances de la mort de la victime, c'est bien la manière dont on a jugé ses assassins.

D'abord, la Cour de cassation avait pris le soin préalable d'écarter dans une absurde décision de circonstance du 25 septembre 2007 les associations antiracistes en leur ôtant la possibilité qui leur est reconnue par ailleurs de se constituer partie civile. Ainsi, SOS-Racisme qui fait, comme d'autres organisations, régulièrement condamner les racistes de tous crins devant la justice, s'est vue interdite d'audience alors même qu'il s'agissait de juger un crime raciste. Comprenne qui pourra.

Pis, deux des accusés (sur 26) étaient mineurs au moment des faits. Le parquet avait donc la possibilité comme il le fait habituellement d'effectuer une disjonction, c'est-à-dire de juger séparément les mineurs et les majeurs. En prenant la décision de renvoyer l'ensemble des accusés dans un seul procès, il a sciemment pris le risque d'imposer le huis clos dans une affaire qui avait pourtant valeur de symbole.

Peu importent les raisons bonnes ou mauvaises qui ont conduit à cet état de fait : en voulant limiter l'impact de l'audience, on n'a fait qu'aggraver l'agitation au dehors. Il est inconcevable, au regard de la pédagogie que l'on attend d'une enceinte de justice, qu'un crime de cette ampleur soit jugé en catimini.

Certains parmi les avocats de la défense évoquent le huis clos comme un droit sacré s'agissant des mineurs. Ils admettront facilement que ce n'est pas la condition ordinaire de la justice, loin s'en faut. Se satisfaire qu'un procès comme celui-ci ne se déroule pas avec la publicité requise revient effectivement à réduire une affaire criminelle à sa seule dimension répressive. Or, il y a dans tout crime un impact social qui trouve une réparation par le simple fait de sa représentation judiciaire. Nier une telle évidence, c'est porter atteinte au principe démocratique de la justice.

Ce n'est pas tout. Le choix de Philippe Bilger pour représenter le ministère public à l'audience n'était certainement pas innocent. On lui concédera volontiers d'immenses qualités sans pour autant ignorer qu'il est l'un des plus farouches adversaires de la loi Gayssot (qui sanctionne la contestation de l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité). Il faut bien le talent de M. Bilger et une certaine mauvaise foi pour critiquer la décision du parquet général de faire appel dès lors que ledit appel était fondé exclusivement sur ses réquisitions et ne concerne que les peines prononcées en deçà. Si comme il l'a dit le verdict était "exemplaire", alors doit-on comprendre que le réquisitoire était imparfait ?

Il ne m'appartient pas de commenter les peines retenues et encore moins d'en réclamer de nouvelles. C'est effectivement un principe républicain. Cependant, si à l'instar de la famille de la victime j'ai souhaité la tenue d'un nouveau procès, c'est que j'ai le sentiment que l'on avait fait en sorte que le premier n'existât pas.

On m'accuse de vouloir instaurer un état d'exception sur cette affaire, mais c'est tout le contraire. Mon seul souhait est précisément qu'elle soit rejugée de manière ordinaire, c'est-à-dire de manière publique.

En Grande-Bretagne, on pense de la justice "qu'elle ne doit pas seulement être rendue mais qu'elle doit surtout être vue". De fait, trois ans et demi après la mort d'Ilan Halimi, je pense qu'il y a là davantage besoin de la lumière que de la foudre.

Patrick Klugman est avocat à la cour, vice-président de SOS-Racisme.


Article paru dans l'édition du 19.07.09

[www.lemonde.fr]
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
20 juillet 2009, 21:07
Avocats & affidés

Il existe un droit inaliénable dans le système judiciaire des pays civilisés : c’est celui de voir tout accusé bénéficier du droit à être défendu quels que soient les forfaits commis par lui.

Une fois ce truisme rappelé, il faut reconnaître à quiconque le droit de se poser des questions quant aux motivations qui poussent un avocat à choisir tel ou tel prévenu pour assurer sa défense.

Outre le célèbre et énigmatique Jacques Vergès dont le passé trouble laisse supposer une connivence idéologique avec la plupart de ses «clients», deux autres cas sont emblématiques de cette mouvance d’avocats bourrés de compassion pour les grands criminels de ce monde. Il s’agit d’Emmanuel Ludot et d’Isabelle Coutant-Peyre. Les deux se sont retrouvés sur le banc de la défense de Youssouf Fofana.

Emmanuel Ludot avait été l’avocat de Saddam Hussein. Il avait été récusé par ce dernier tout comme l’a fait plus récemment Fofana. Trop raisonnable, sans doute…

Isabelle Coutant-Peyre est la compagne du terroriste Carlos qu’elle avait connu en assurant sa défense. Elle défend également Kémi Seba, le chef de la tribu Ka, ouvertement antisémite comme Fofana. Le chef du «gang des barbares» l’a récusée, elle aussi, lui soupçonnant une origine juive ! Cocasse quand on pense que l'axe principal de la défense était d’occulter le caractère antisémite du crime de Fofana.

Ces deux confrères se sont en effet évertués, tout au long des débats, à dénoncer la surenchère et l’instrumentalisation de l’affaire Halimi par des groupes de pressions juifs et se sont acharnés à démontrer que Fofana ne poursuivait que des buts crapuleux, cherchant à le soustraire ainsi de la circonstance aggravante que constitue le motif antisémite. Ludot finit par lâcher : «On» a mis le virus de l’antisémitisme dans ce dossier. Pendant ce temps-là, totalement indifférent à ces subtilités, leur protégé ne cessait de vociférer sa haine des Juifs.

Humour

Une vidéo circule sur Internet (1) montrant les conversations en aparté de ces deux avocats. Elle est édifiante à bien des égards. On y découvre par exemple, que leur humour rejoint la rhétorique fofanienne sur les «Juifs pétés de Thunes». À la question «Szpiner [L’avocat de la famille Halimi] est-il financé par l’Elysée?», la réponse de la bouche d’un de leurs collègues est : «Il est financé par le CRIF, lui-même financé par l’Elysée, donc il est financé par l’Elysée!». Suivent de grands éclats de rire. Me Ludot, réalisant la présence d’une caméra, affiche un sourire un peu plus gêné.

Ce qui semble moins le gêner, c’est d’avoir des clients juifs dont il a probablement fait la liste puisqu’il déclare les avoir tous appelés avant de se lancer dans la défense de Fofana. À l’en croire, aucun d’entre eux ne lui aurait fait le reproche d’assumer cette défense. Il ne dit pas si certains clients juifs l’ont appelé pour savoir si leur appartenance à la religion mosaïque ne le dérangeait pas, lui. Après tout, on ne sait jamais.

On apprend de la bouche de Coutant-Peyre que sa spécialité, c’est le droit des affaires, mais qu’elle a une sorte de vie parallèle où elle défend des prévenus d’extrême-gauche ou révolutionnaires. Intéressant. Passionnant même…

Cela signifie que les exactions de Kemi Seba, rue des Rosiers, ou la torture suivie de son assassinat d’un jeune Français pour son appartenance au judaïsme, relèverait de l’idéal révolutionnaire. La confusion est troublante…

En somme, cela ne fait que confirmer ce que nous savions déjà : il existe un continuum parfait, lors des quatre-vingts dernières années, entre l’entreprise nazie et l’internationale révolutionnaire d’extrême-gauche. On connaît les liens ayant unis Adolf Hitler et le Mufti de Jérusalem pendant la seconde guerre mondiale mais dès les années 50, Gamal Abdul Nasser, le nouvel homme fort de l’Egypte et futur leader du panarabisme, sera le premier dirigeant arabe à accueillir des nazis en fuite et à les recycler dans le conseil militaire. Nasser sera rapidement emboîté par la Syrie dans cette filière miraculeuse pour des nazis poursuivis par les polices du monde libre.

Très vite, les mouvements révolutionnaires d’extrême-gauche (Bande à Baader, Brigate Rosse, etc.) rejoindront les organisations terroristes arabes qui donneront naissance plus tard au terrorisme palestinien. L’OLP de Yasser Arafat n’hésitera pas à faire publier une annonce pour recruter des combattants, en 1970, dans le journal nazi de Munich, Nazional Zeitung (2).

Etonnez-vous, après ça, que le Hezbollah ait choisi le salut hitlérien lors de ses parades militaires.

Plus près de nous, l’idylle entre Dieudonné et Le Pen est la version moderne de cette union sacrée et l’on devine facilement le dénominateur commun qui unit tout ce petit monde depuis des décennies.

Faux nez

Toutes ces considérations, les lecteurs de Primo avertis les connaissent déjà. Si nous choisissons de les rappeler à l’occasion du procès Fofana, c’est pour mettre en lumière le fait qu’il y a tromperie sur la marchandise.

Les avocats de Fofana se drapent dans leur dignité quand ils sont vilipendés – à tort - par une poignée d’imbéciles à la sortie du Palais de Justice et insistent sur leur qualité de maillons indispensables à l’exercice d’une justice équitable.

Ne soyons pas dupes : ces avocats ne sont, ni plus ni moins, que des militants d’une cause mortifère. Ils choisissent leurs «clients» (jusqu’à parfois les épouser!), non pas pour combler un vide que leurs confrères répugnent à remplir, mais par totale adhésion idéologique. Isabelle Coutant-Peyre n’a-t-elle pas déclaré qu’elle éprouvait de l’admiration pour Fofana pour son intelligence ? Quand on commence à admirer Fofana, le faux nez tombe aussitôt pour laisser apparaître une barbe islamiste.

Ludot et Coutant-Peyre auraient pu choisir un angle d’attaque franc et honnête pour la défense de leur client en assumant totalement l’horreur de son acte. Ils auraient aussi bien pu nous faire le coup, plus classique, des racines sociologiques du mal. Ils ont choisi celui, biaisé, de la polémique vis-à-vis des organisations juives qui, finalement, sont, depuis le début, leurs principales cibles.

Normal, ce sont avant tout des partisans doctrinaires, systématiquement proches de tout ce qui peut nuire à Israël, donc aux sionistes, donc aux Juifs.

Tout le verbiage judiciaire face aux caméras, du baratin…

Jean-Paul de Belmont © Primo, 19 juillet 2009

(1) [www.actuj.com] Puis cliquez sur "Nos vidéos" (Nom de la vidéo : «Dans les coulisses du procès Fofana»)

(2) Dossier liens Nazis-Palestiniens [www.alliancefr.com]
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
04 février 2010, 12:24
Procès du "gang des barbares" : les députés pourraient lever le huis clos - Par Patricia Jolly - Pour LE MONDE - 4 fevrier 2010

Le "gang des barbares" sera-t-il jugé en audience publique lors de son procès en appel prévu du 25 octobre au 17 décembre devant la cour d'assises du Val-de-Marne ? C'est indirectement la question qu'a débattue, mercredi 3 février, la commission des lois de l'Assemblée devant laquelle le député François Baroin (UMP) défendait sa proposition no 1 816 d'allégement de la règle du huis clos systématique dans les juridictions pour mineurs. Selon ce dispositif, la publicité des débats serait érigée en règle et le huis clos deviendrait l'exception. Les accusés mineurs au moment des faits qui s'y opposeraient devraient accepter l'arbitrage de la cour.

La loi actuelle prévoit la publicité restreinte des débats lorsque l'accusé était mineur au moment des faits, et ce même s'il est majeur lors du procès. Une disposition qui s'est appliquée au "gang des barbares". Du 29 avril au 10 juillet 2009, Youssouf Fofana et ses vingt-six coaccusés - dont deux mineurs lors de leur participation présumée aux faits - ont comparu à Paris sans public ni médias. En janvier 2006, ils avaient enlevé et torturé à mort Ilan Halimi, un jeune vendeur juif de téléphones mobiles.

Convié avec d'autres professionnels à éclairer les parlementaires, mercredi, Me Francis Szpiner, conseil de la famille Halimi, a rappelé qu'"Ilan Halimi est mort, victime du silence". Indigné de n'avoir pu obtenir la publicité du procès, Me Szpiner, proche de l'UMP, n'a jamais caché qu'il tenterait de faire évoluer la loi.

"Défaillance de la justice"

En juillet 2009, le verdict à peine prononcé, il en avait appelé publiquement, et avec succès à la garde des sceaux, Michèle Alliot-Marie, pour obtenir un procès en appel pour les membres du "gang" dont les condamnations étaient inférieures aux réquisitions de l'avocat général.

Ancien collaborateur du cabinet Szpiner, François Baroin est venu à la rescousse dès les premières heures du procès (Le Monde du 22 mai 2009), annonçant - conjointement avec le député socialiste Jack Lang - l'élaboration de la proposition de loi 1 816 enregistrée à l'Assemblée à la veille du verdict. "Il n'est pas rare qu'une affaire mette en lumière une défaillance de la justice", a maintenu M. Baroin, mercredi, pour parer aux critiques qui taxent son projet de "proposition de circonstance".

André Vallini (PS) a, quant à lui, dénoncé "une loi presque ad hominem" conférant aux juges un "pouvoir embarrassant". Il est globalement appuyé par les socialistes qui refusent "une loi répondant à une émotion spécifique", alors que le code pénal de la justice des mineurs doit être refondu d'ici à la fin de l'année. D'autres personnes entendues ont signalé des écueils. "Le huis clos (du procès Fofana) a permis la sérénité des débats en n'offrant pas la tribune recherchée par M. Fofana et autorisant les accusés à mieux s'exprimer", a estimé Me Dominique Attias, conseil de l'accusée mineure qui avait refusé la levée du huis clos. La députée Maryse Joissains (UMP) l'a rejointe, redoutant "la publicité de méfaits" qui pourrait donner "un véritable statut" aux délinquants.

La loi proposée par M. Baroin doit être présentée en séance à l'Assemblée, mardi 16 février. Si elle est adoptée, elle pourrait être applicable lors du procès en appel du "gang des barbares".


Source : [www.lemonde.fr]
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
14 février 2010, 11:24
Lundi 9 février 2010 a été voté à l’unanimité le voeu présenté par Karen Taïeb et soutenu par Anne Hidalgo, concernant la nomination d'un lieu du 12ème arrondissement de Paris à la mémoire d’ Ilan Halimi .




Voici, le texte lu par Karen Taïeb et voté par tous les conseillers de Paris.
"Tout le monde a en mémoire le calvaire d'Ilan HALIMI.

Il y a 4 ans presque jour pour jour, ce jeune parisien de 23 ans est retrouvé nu, tondu, brûlé à l'essence, blessé au couteau, le corps abîmé par les tortures, agonisant le long d'une voie ferrée dans l'Essonne après avoir été kidnappé, séquestré et torturé durant 24 jours.
Avant de vivre l’horreur, Ilan Halimi mène avec sa mère et sa sœur une vie paisible et modeste dans le XIIème arrondissement.
Mais « le gang des barbares » voit la chose autrement, Ilan Halimi est juif : il a donc de l’argent.
A sa famille, on réclame une somme astronomique : jusqu’à 450 000 euros.
Parce que les préjugés peuvent engendrer la mort
Parce que la haine peut tuer
Parce que le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie peuvent conduire à l’irréparable
Il est important que Paris redise autant de fois qu’il sera nécessaire son intransigeance pour le respect des valeurs républicaines, pour les droits de l’homme et son combat contre toutes les formes de racismes.
C’est pourquoi,
- Considérant le caractère antisémite du meurtre d’Ilan Halimi,
- Considérant les 24 jours de calvaire subis et la cruauté de ses ravisseurs,
- Considérant qu’Ilan Halimi était un enfant du XII° arrondissement de Paris,
- Considérant que sa mémoire doit être associée à celle de Paris, au nom des valeurs républicaines, du vivre ensemble et de la lutte contre toutes les formes de racismes,
Nous émettons le vœu qu’un lieu de vie ou un jardin du XII° arrondissement de Paris se voit attribuer le nom d’Ilan Halimi.
Permettez-moi de former en même temps un autre vœu celui de ne plus avoir à attribuer à un lieu de Paris le nom d’un autre Brahim Bouarram, ce jeune Marocain jeté dans la Seine, le 1er mai 1995, par des manifestants issus d'un cortège du Front national.
Celui d’une autre Sohane, morte brûlée vive pour avoir refusé de se soumettre à la violence d’un jeune homme ou d’un autre Ilan Halimi séquestré, torturé, assassiné parce que juif."
KAREN TAIEB

Pièces jointes:
300_ilan_halimi_paris12.jpg
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
14 février 2010, 11:53
Le Chef du Gang des Barbares a renoncé à faire appel.


Youssouf Fofana, condamné en juillet 2009 à la réclusion à perpétuité avec une peine de sûreté incompressible de 22 ans dans le procès du "Gang des Barbares " pour l'enlèvement et l'assassinat d'Ilan Halimi, en 2006 à Paris, a renoncé à faire appel.

Il ne sera donc pas rejugé lors du second procès de cette affaire programmé à la cour d'assises des mineurs du Val-de-Marne du 25 octobre au 17 décembre, tandis que 18 de ses 26 co-accusés y comparaîtront. A la demande de Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille Halimi, la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie, avait demandé un appel pour les peines inférieures à celles requises en première instance et qui visaient les lieutenants de M. Fofana et la jeune fille - mineure au moment des faits - ayant fait office d'appât.

Le second procès pourrait se tenir publiquement, contrairement au premier qui fit l'objet d'une publicité restreinte car deux des accusés étaient mineurs au moment des faits. Mercredi 3 février, la commission des lois de l'Assemblée nationale a en effet adopté une proposition de loi visant à alléger la règle du huis clos dans les juridictions pour mineurs qui doit être examinée en séance publique mardi 16 février.

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