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L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris

Envoyé par MeYeR 
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
07 juillet 2009, 06:06
Suite des plaidoiries de la défense ! !

Quand il a entendu cette histoire à la télévision, le 13 février 2006, la mort d'Ilan Halimi dans des conditions horribles, Jean-Claude Durimel s'est dit « c'est pas possible, c'est pas possible... ». Il a dit ce vendredi devant la cour lors de sa plaidoirie qu'il avait eu la même réaction de stupeur que le 11 septembre 2001. Et lorsque la mère de Guiri N'G. lui a téléphoné pour lui demander d'assurer la défense de son fils, maître Jean-Claude Durimel a aussitôt donné son accord de principe. Mais il a posé une condition à cette engagement : avoir l'assurance que Guiri N'G. n'est pas antisémite. L'avocat s'est alors adressé à Youssouf Fofana dans le box. Il lui a cité un extrait de Frantz Fanon, célèbre philosophe antillais : « Quand on parle des juifs, tendez l'oreille parce qu'on parle de vous. Quand on est antisémite, on est forcément négrophobe ». Fofana a écouté et, en fin d'audience ce vendredi, il a dit à Jean-Claude Durimel qu'il avait un livre de Fanon dans sa cellule, qu'il allait le lire du coup.

Me Jean-Claude Durimel a raconté au jury la difficulté de dire non, de résister à l'effet de groupe dans les cités, l'impression qu'on a toujours de rendre seulement un petit service en acceptant d'aider son voisin, son copain. Il a brossé un portrait rapide de son client, un jeune homme ordinaire de 19 ans, qui a passé son bac en prison, qui a des projets d'avenir, qui veut s'installer à la Réunion chez son frère. On peut lui faire confiance, a indiqué son avocat. Guri N'G. nourrit une véritable culpabilité quant aux faits. Jean-Claude Durimel a d'ailleurs fait remarquer à l'avocat général, Philippe Bilger, que les larmes versées à l'audience en signe de repentir étaient bien vraies, sincères. Il a d'ailleurs cité ce que Guiri N'G. avait dit le 27 mai à la mère d'Ilan, Ruth Halimi : « Je vous demande pardon pour ce que j'ai fait, et pour ce que je n'ai pas fait ». Guiri N'G. est accusé d'avoir gardé Ilan Halimi trois heures pendant sa séquestration. Son avocat a demandé à la cour de se limiter à une peine de cinq ans et de prévoir une mise à l'épreuve.


A son tour, l'avocat de Francis N'G. a plaidé les extrapolations policières, le roman de la police. Me Pierre Degoul a affirmé que les enquêteurs avaient inventé le terme de « gang des barbares », créant l'idée d'une véritable organisation avec un génie criminel à sa tête, un expert informatique capable de créer une boîte de messagerie d'un cyber café (ce qui n'a rien de très extraordinaire, en vérité), et la découverte d'un « réseau marseillais ». Alors qu'il s'agissait seulement d'un bras cassé du crime, un imbécile, Youssouf Fofana, qui ne parvenait même pas à obtenir sa rançon, qui a 25 ans avait déjà fait quatre ans de prison, et d'une équipe de minables petits délinquants de banlieue.

Selon l'avocat Pierre Degoul, les policiers se sont justement appuyés sur l'idée d'un réseau marseillais pour charger son client, puisque c'est lui qui aurait appelé une fille là-bas afin de la faire monter à Paris. Qu'ensuite, la justice a tenu pour crédible les propos d'Alexandra S. qui a pourtant montré à l'audience qu'elle mentait puisqu'elle est elle-même revenue sur ses propos, mettant hors de cause Francis N'G. sur la tentative d'enlèvement de Jacob G.
L'avocat s'est un peu attardé sur le cas de « la grande absente du procès », Ibtissam B., mise en examen pour complicité d'enlèvement et de séquestration, et pourtant toujours laissée libre. Alors que Murielle I. est allé en prison pour non-dénonciation de crime. Pourquoi cette différence de traitement donc ? Parce que, selon Me Degoul, la juge d'instruction obtenait ainsi la garantie de Ibtissam B. qu'elle ne reviendrait pas sur ses déclarations. Celles précisément sur lesquelles reposent les soupçons portés à l'égard de Francis N'G.

L'avocat a martelé que son client n'avait rien à voir avec l'affaire Halimi, puisqu'il lui est seulement reproché d'avoir participé à la tentative d'enlèvement de Jacob G. Pour ces faits, il a demandé au jury l'acquittement de Francis N'G.


Pour la défense de Franco L., l'avocat Yassine Bouzrou a plaidé plus d'une heure. "Une démonstration efficace et convaincainte", selon plusieurs de ses confrères. Il a décortiqué les infractions reprochées à son client, sa participation à trois tentatives d'enlèvements, pour les contester une à une.

Dans l'affaire Zouhair W., le jeune avocat a demandé une requalification en violences volontaires aggravées. Il a estimé qu'il n'y avait là aucune preuve de l'intention d'enlever la victime. Rien ne permet de dire que Youssouf Fofana avait expliqué à Franco L. quel était l'objet de son projet. Franco L., a expliqué Me Bouzrou, pensait se rendre à un règlement de comptes, pas à un enlèvement. L'avocat s'est d'ailleurs appuyé sur les affirmations de la brigade criminelle : En général, Youssouf Fofana ne donnait pas d'informations à ses complices.

Dans l'affaire Jacob G., Yassine Bouzrou assure qu'il n'y a une fois encore pas de preuve de sa présence sur les lieux. C'est Alexandra S. qui a dit aux policiers qu'il y avait une moto devant la résidence. Franco L. est motard, mais Alexandra S. n'a pas parlé de lui nommément. Elle a même indiqué aux policiers que la corpulence de l'homme en moto qu'elle a vu ce jour là ne correspond pas à celle de Franco L.

Même chose dans les faits concernant Mickaël D., selon maître Yassine Bouzrou. Les soupçons sur Franco L. reposent sur le simple fait que sa petite amie réside dans la même résidence que celle où a été conduit Mickaël D., à Arcueil. Ce serait donc lieu qui aurait indiqué le lieu de l'enlèvement à Youssouf Fofana. Me Bouzrou a insisté sur le fait qu'il ne s'agissait là que d'une suspicion, rien d'établi donc. Il a tenu a envisagé d'autres possibilités, des liens possibles entre la résidence d'Arcueil et Youssouf Fofana lui-même : La résidence se trouve notamment à 200 mètres de Bagneux. Elle se situe aussi en dehors du département des Hauts-de-Seine, dans un autre secteur de compétence policière. Et Youssouf Fofana l'a dit à l'audience, le changement de département permet de brouiller les pistes, de rendre plus difficile le travail des enquêteurs.
L'avocat Yassine Bouzrou a terminé en considérant que les réquisitions de l'avocat général, 8 à 10 ans de prison, étaient bien trop élevées au regard du manque de preuve. Il a demandé à la cour d'acquitter son client pour les trois tentatives d'enlèvements.


Enfin, les deux avocats de Yalda, mineure à l'époque des faits, ont plaidé la personnalité de leur cliente. Yalda avait servi d'appât à plusieurs reprises, et notamment pour attirer Ilan Halimi jusqu'au lieu de son enlèvement. Ses conseils ont raconté son parcours, sa naissance en Iran, sa sœur handicapée, son père schizophrène, la fuite de sa mère, son combat pour obtenir le divorce, les attouchements que Yalda aurait subis d'un oncle, jusqu'à son arrivée en France, la vie difficile en foyer, etc. A propos des faits, ils ont souligné l'emprise de Youssouf Fofana sur la jeune fille, ont insisté sur sa relation d'amitié avec Tifenn G., seule amie en qui la mère de Yalda disait avoir confiance. C'est Tifenn qui a demandé à Yalda de rendre service à Youssouf Fofana, alors l'adolescente a accepté. Pour Yalda, ses avocats ont estimé qu'une peine à deux chiffres, c'était trop.
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
07 juillet 2009, 06:33
elsa a écrit:
-------------------------------------------------------
> sa condamnation a lui est evidente !!!
> ce sont les circonstances attenuantes que
> trouvent les avocats a toute sa bande (appateuses,
> goeliers,et tortueurs) sans qui rien n'aurait été
> possible qui est a redouter !!!!
Si les avocats de la défense ne plaidaient pas les circonstances atténuantes, ils seraient payés pourquoi?

Henri a raison: attendons le résultat.
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
07 juillet 2009, 06:33
elsa a écrit:
-------------------------------------------------------
> sa condamnation a lui est evidente !!!
> ce sont les circonstances attenuantes que
> trouvent les avocats a toute sa bande (appateuses,
> goeliers,et tortueurs) sans qui rien n'aurait été
> possible qui est a redouter !!!!
Si les avocats de la défense ne plaidaient pas les circonstances atténuantes, ils seraient payés pour quoi?

Henri a raison: attendons le résultat.
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
07 juillet 2009, 08:27
A la suite des réquisitions du Ministère public dans le procès des assassins d’Ilan Halimi, le CRIF tient à faire part de son inquiétude .Il redoute l’absence d’exemplarité dans les peines requises envers les inculpés.

En dépit de ce qui précède, le CRIF rappelle son attachement et sa confiance dans le fonctionnement régulier de la Justice. Il n’entend faire aucun commentaire jusqu’au prononcé du verdict et réprouve toute démarche qui pourrait dans cet intervalle attenter à la sérénité des débats.

En revanche, dès que la décision sera connue, le CRIF estime qu’il sera de son devoir de réagir pour assurer le respect de la mémoire d’Ilan Halimi et des principes fondamentaux sans lesquels une société s’enfoncerait dans la barbarie.

A l'annonce du verdict soyons prêt à manifester notre indignation.
Soutenons la famille d'Ilan Halimi, soyons forts, dignes et mobilisés. Laissons la Justice renre sa décision dans la sérénité, tenter de l'influencer avant le verdict serait contre-productif.
Mais restons mobilisables dès le lendemain du verdict !!!
Vous serez prévenus en temps utile si un rassemblement se confirme
Gil TAIEB

Léger changement de ton
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
08 juillet 2009, 03:52
AFIN DE MONTRER NOTRE DECEPTION ET NOTRE COLERE FACE AU MANQUE DE COURAGE DE LA JUSTICE DE NOTRE PAYS

NOUS SERONS RASSEMBLES LE :





LUNDI 13 JUILLET

A 19H

PLACE VENDOME

FACE AU MINISTERE DE LA JUSTICE





ILAN EST MORT A CAUSE DE LA HAINE ET DU LE SILENCE DE TOUS

SON PROCES S' EST DEROULE A HUIS CLOS /ENCORE DU SILENCE !

LE VERDICT SERA RENDU UN SAMEDI VEILLE DE LONG WEEK END : ENCORE POUR LE SILENCE!



TROP C'EST TROP !!!!



NOUS NE POUVONS PLUs TOLERER CE SILENCE QUI ETOUFFE !!!!!



ALORS NOUS SERONS TOUS LA LE 13 POUR BRISER CE SILENCE QUI A TUE ET QUI VEUT NOUS REDUIRE AU SILENCE
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
08 juillet 2009, 07:13
Affaire Halimi: la cour se retire pour délibérer
il y a 1 heure 55 min

La cour d'assises des mineurs de Paris qui juge a huis clos depuis le 29 avril les 26 membres presumes du "gang des barbares" et leur chef Youssouf Fofana, accuses a titres divers d'avoir participe a l'enlevement, la sequestration et l'assassinat en fevrier 2006 d'Ilan Halimi, une jeune homme de confession juive, s'est retiree deliberer mercredi en fin de matinee, a-t-on appris de sources judiciaires.

LA decision de la cour d'assises est attendue entre vendredi et samedi.
Avant que la cour ne se retire, les accuses ont eu la parole en dernier.
Si la majorite d'entre eux a demande pardon a la famille Halimi et aux autres parties civiles, selon des sources judiciaires, les dernieres paroles de Youssouf Fofana ont ete jugees hermetiques.

Le 30 juin, le ministere public a requis la reclusion criminelle a perpetuite, assortie d'une mesure de surete de 22 ans, a l'encontre de Youssouf Fofana considerant que cet assassinat avait un mobile antisemite.
Des peines de vingt ans de reclusion criminelle ont ete requises contre ses deux principaux lieutenants.

A l'encontre des six "geoliers" d'Ilan Halimi, des peines de 12 a 15 ans de reclusion criminelle ont ete demandees ainsi qu'une peine comprise entre 10 et 12 ans contre la jeune femme, a l'epoque mineure, ayant servi d'appât pour attirer Ilan Halimi auprès de ses ravisseurs.

A l'issue du requisitoire, l'avocat de la famille d'Ilan Halimi, Me Francis Szpiner, a considere qu'une partie des peines requises etaient trop faibles au regard de l'atrocite du crime.

Lors de ce proces a huis clos, Youssouf Fofana a reconnu avoir verse un liquide inflammable et incendie le corps du jeune homme avant de le larder de coups de couteau.
Ce qu'il n'avait jamais reconnu formellement pendant l'instruction. Ilan Halimi sera retrouve agonisant au bord d'une voie ferree dans l'Essonne le 13 fevrier 2006.

Tout au long de ce proces, il a accumule les provocations, notamment antisemites, recuse ses avocats et ete exclu plusieurs jours des debats apres avoir jete ses chaussures sur les parties civiles. Il a refuse que ses deux avocats commis d'office après le depart des deux premiers plaident.

Enleve le 21 janvier, Ilan Halimi, sera sequestre dans un appartement inoccupe de la cite de la Pierre-plate a Bagneux (Hauts-de-Seine) puis dans un local technique, les clefs de ces deux lieux ayant ete remises par le gardien. Une sequestration qui a dure trois semaines pendant lesquelles il sera torture, ses ravisseurs demandant a la famille une rancon de 450.000 euros avant d'en reduire progressivement le montant.

Youssouf Fofana et certains de ses co-accuses sont egalement juges pour plusieurs autres tentatives d'enlevement avant celle d'Ilan Halimi. AP
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
08 juillet 2009, 07:57
Le proces du "gang des barbares" s'acheve sur une provocation


Le proces a huis clos de 27 personnes jugees pour l'enlevement et l'assassinat du jeune juif Ilan Halimi en 2006 s'est acheve mercredi a la cour d'assises de Paris sur une ultime provocation du principal accuse.


Dans sa derniere declaration, Youssouf Fofana a, selon une source judiciaire presente a l'audience, dit aux jures : "il vaut mieux vivre comme un lion une journee que comme un mouton pendant cent jours".

Il a ajoute quelques mots en arabe, ce qui a suscite un rappel a l'ordre de la presidente, qui a note qu'il n'y avait pas d'interprete et qu'on ne pouvait parler dans cette langue.


Les autres accuses ont pris la parole pour exprimer des regrets, voire pour demander pardon a la famille d'Ilan Halimi, a-t-on ajoute de meme source.

Les jures sont entres ensuite en deliberations. Leur verdict est attendu vendredi ou samedi. L'accusation a requis le 30 juin des peines allant de la prison avec sursis a la perpetuite.

La reclusion a perpetuite assortie d'une periode de surete incompressible de 22 ans, la plus forte peine prevue par la loi, a ete requise contre le seul Youssouf Fofana, 28 ans, chef presume du "gang des barbares" de Bagneux (Hauts-de-Seine). Les autres peines demandees commencent a 20 ans de reclusion.

Me Francis Szpiner, avocat de la famille Halimi, a dit a la presse qu'il etait scandalise, car a part le cas Fofana, il trouvait les sanctions reclamees incoherentes et trop faibles.

Cette affaire est devenue emblematique de l'antisemitisme en France. Ilan Halimi, exhume et enterre a Jerusalem en fevrier 2007, est devenu un martyr de la communaute juive.

Enleve le 20 janvier 2006 a Sceaux (Hauts-de-Seine), ou il avait ete attire dans un guet-apens par une jeune fille servant d'appat, il a ete
detenu nu, aveugleé et entrave durant 24 jours dans un logement puis une cave d'un immeuble de banlieue.

Apres de vaines negociations avec sa famille, qui avait prevenu la police, autour d'une demande de rancon, il a ete tondu, poignarde et brule a l'essence, puis laisse pour mort pres d'une gare RER dans l'Essonne. Il est decede lors de son transport a l'hôpital.

Depuis le debut du proces le 29 avril, Youssouf Fofana a lance en pleine audience "Allah Akhbar" ("Dieu et grand"), s'est livre a des declarations antisemites, a jete ses chaussures sur les parties civiles et a renvoye tous ses avocats.
Le 28 mai, il a reconnu pour la premiere fois avoir tue Ilan Halimi.
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
10 juillet 2009, 04:44
vendredi 10 juillet 2009

Le verdict du procès de Youssouf Fofana et du Gang des Barbares pour la séquestration et le meurtre d'Ilan Halimi en 2006 devrait tomber aujourd'hui vendredi 10 juillet, ou demain. Depuis le 28 avril, Alexandre Lévy, l'auteur du livre «Le Gang des Barbares : Chronique d'un fiasco policier», suit le procès pour Slate.fr.

(28 avril 2009) Procès Halimi: face à nos «barbares»: Plus de trois ans après les faits, la cour d'assises pour mineurs de Paris juge les 27 membres de la bande accusés d'avoir séquestré et torturé à mort Ilan Halimi. Fofana, le chef de la bande qui a brûlé et poignardé le jeune homme, est arrêté le 23 février 2006 en Côte d'Ivoire et extradé le 4 mars. Retour sur la mort d'Ilan Halimi, la traque infructueuse de la Brigade criminelle, et la force symbolique du procès dans les communautés juives et pro-palestiniennes.


(30 avril 2009) Gang des barbares à huis clos: Le procès se fera finalement à huis clos, puisque deux mineurs sont parmi les prévenus, et ce malgré le désir de Ruth Halimi, la mère d'Ilan, d'un procès public. Fofana défie la cour en criant «Allah!» à son entrée dans le box des accusés, et nargue l'assemblée d'un sourire goguenard. Pour date et lieu de naissance, il annonce le 13 février 2006, à Sainte-Geneviève-des-Bois, le jour et l'endroit où a été supplicié Ilan Halimi. Audrey Lorleach, la jeune fille que Youssouf Fofana voulait utiliser pour appâter de «riches juifs» et qui n'est pas allée jusqu'au bout de l'entreprise, comparait libre, poursuivie pour «non dénonciation de crime».

(4 mai 2009) Fofana : justice ou vengeance?: Fofana a insulté et dénigré les magistrats, avant de s'en prendre à ses avocats: il en a usé plus de 37. Lors du procès, il a menacé de mort les jurés et insulté les parties civiles, de quoi électriser un peu plus l'atmosphère déjà tendue du Palais de justice. Ses provocations ont mises à mal la présomption d'innocence, pas toujours respectée par les médias et l'opinion publique.

(12 mai 2009) Procès Halimi : la France black-blanc-beur dans le box: Qui sont les jeunes accusés de la séquestration et du meurtre d'Ilan Halimi ? Des banlieusards quasi lambda, du gardien de l'immeuble bien franchouillard qui a fourni l'appartement puis la chaufferie où a été détenu Ilan, au petit revendeur de shit Samir, en passant par le «portos» Gégé dit «coup de tête». Des lycéens, chômeurs, livreur de pizza, chauffeur de car, étudiant en commerce. Filles et garçons, noirs, blancs, beurs...Le «melting-pot du crime», avait dit l'un des policiers à l'époque du démantèlement du gang des barbares. Pour cette bande métissée, le juif est un symbole d'opulence, d'appartenance à une communauté riche et soudée, de différence aussi.

(15 mai 2009) Le rôle des services secrets: Rebondissement dans le procès. Dans l'émission «Mots croisés», diffusée dans la soirée du 12 mai, l'intervention de Patrice Ribeiro, représentant du syndicat policier Synergie Officiers, étonne. Pour la première fois, il évoque le rôle des services français dans la traque des membres présumés du gang des barbares pendant la détention d'Ilan. Face à des difficultés techniques, la brigade criminelle aurait demandé, «hors cadre légal», la collaboration de la DGSE pour pouvoir remonter les emails envoyés par les ravisseurs. Une information qui ne figure pas au dossier.

(22 mai 2009) Faut-il interdire le magazine «Choc»?: En publiant une photo d'Ilan Halimi pendant sa détention, Choc a franchi une ligne rouge selon l'avocat des parties civiles. Le Tribunal de grande instance de Paris a ordonné le 20 mai le retrait des kiosques du numéro en question, et condamné la société éditrice de Choc à verser 40.000 euros à la famille d'Ilan Halimi. Débat sur la liberté de la presse et le droit de l'information au procès.

(28 mai 2009) Le procès de la police: comparution à la barre de hauts responsables policiers pour qu'ils s'expliquent sur leur échec. Pourquoi n'ont-ils pas pu sauver Ilan Halimi? Est-ce que leurs méthodes d'enquêtes étaient les bonnes? Dès les premiers jours après la mort du jeune homme, sa mère a critiqué la stratégie policière, notamment la décision de la Crim de «suspendre» les contacts téléphoniques à cinq jours de la fin tragique du jeune homme. Elle se plaint d'avoir été très peu écoutée et écartée du centre des opérations au profit du père, dont elle est divorcée depuis des années. Celui-ci s'était exprimé sur le sujet dans un entretien, début mars 2006: «Si c'est la faute de quelqu'un, c'est celle de ceux qui ont torturé et tué mon fils».

(3 juin 2009) Le jeu sordide de Fofana: au fil des mois le principal accusé s'est bâti un nouveau profil, prenant toujours à contre pied ses interlocuteurs. Il avoue de but en blanc le meurtre du jeune Ilan Halimi après l'avoir mis sur le dos de ses complices en 2006. Et puis au fil des auditions, Fofana s'est mis à invoquer l'islam, la lutte armée et l'oppression du peuple noir et palestinien. Son antisémitisme s'est affirmé au point de devenir une véritable obsession. En prison il est considéré comme quelqu'un de particulièrement dangereux. En instillant une idéologie dans un crime crapuleux, l'accusé a gagné des galons aux yeux des autres détenus, il s'est ainsi donné une contenance.

(15 juin 2009) Fofana regarde la télé: placé en isolement depuis près de trois ans, Youssouf Fofana regarde la télévision pour occuper ses journées. Depuis l'ouverture du procès, il se précipite sur son écran pour constater l'impact de ses provocations régulières. Les mises en scène accompagnant les photos d'Ilan Halimi pendant sa séquestration évoquent celle, dramatique, du journaliste américain Daniel Pearl à Karachi. Pendant le procès, il balance ses baskets vers les parties civiles, en écho au lancer de chaussure contre George W. Bush lors d'une conférence de presse à Bagdad.


(2 juillet 2009) L'ombre de la Shoah sur le procès du gang des barbares: Perpétuité requise pour Youssouf Fofana, peines de vingt ans pour deux personnes soupçonnées d'être ses deux principaux lieutenant, et peines échelonnées pour les autres: de 5 à 15 ans en fonction du rôle dans l'affaire, auxquelles s'ajoutent des peines avec sursis et deux acquittements. Ces peines n'ont pas satisfait les parties civiles, qui y voient une «banalisation du crime». L'idée que les «petites mains» n'aient qu'une «petite peine», comme si elles avaient simplement effectué un «petit travail» par leur complicité et leur silence, a renvoyé la communauté juive au souvenir de la Shoah.

Hors du palais de justice

(6 mai 2009) Youssouf Fofana n'est pas un barbare: Qu'est ce qu'un barbare? Le réceptacle de nos fantasmes, celui que nous ne voyons pas, l'autre dans toute sa démesure. Le barbare remet en cause nos modèles de société et permet à celui qui détient le pouvoir légitime d'en abuser. Dès le moment où il a été arrêté, Youssouf Fofana a cessé d'être un barbare pour redevenir un bourreau banal hyperviolent. Le barbare est celui qui détruit des civilisations et des empires sans être là. Fofana n'est qu'un voyou haineux qui incarne le mal ordinaire.

(6 mai 2009) Pas de sympathie en Côte d'Ivoire pour Fofana: Dans un entretien avec Pierre Malet, Théophile Kouamouo, directeur du magazine Objectifs Hebdo, analyse la façon dont les Ivoiriens «jugent» Youssouf Fofana et les autres protagonistes du procès du Gang des barbares. Où l'on apprend que le procès est très peu médiatisé en Côte d'Ivoire, que l'affaire est vue comme franco-française, et que l'antisémitisme n'est pas du tout développé dans le pays.

Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
10 juillet 2009, 05:01
Ilan Halimi, pour mémoire
par Bernard-Henri Lévy
10/07/09 - - : Justice

« C'est dans quelques jours, le 11 juillet, que sera rendu le verdict du procès des assassins d'Ilan Halimi »,

écrit Bernard-Henri Lévy dans son Bloc-notes du Point du vendredi 10 juillet 2009.

« On rappellera, pour mémoire, qu'Ilan Halimi est ce jeune Français kidnappé le 21 janvier 2006, en région parisienne, et retrouvé, le 13 février, le long d'une voie ferrée, torturé à mort, brûlé vif, son corps comme une plaie, jeté là comme un chien, agonisant, bientôt mort. »

« On rappellera, pour mémoire, que la France est ce pays où, comme Daniel Pearl à Karachi, je dis bien comme Daniel Pearl, je dis bien à Karachi, un homme peut être, au vu et au su de tout un quartier, séquestré, transporté d'un lieu à un autre, affamé et nourri, assassiné à petit feu, torturé, changé de mains quand les bourreaux fatiguent, déplacé encore, et ce pendant vingt-quatre jours.

On rappellera, pour mémoire, que les complices de cet acte atroce, le gardien de l'immeuble de Bagneux qui prêta sa chaufferie, la jeune femme pudiquement baptisée l'appât, le livreur de pizzas, le geôlier que les cris d'Ilan empêchaient de fumer en paix et qui, pour l'obliger à se taire, lui écrasa son mégot brûlant sur le front, les autres, tous les autres, eurent vingt-quatre jours, je dis bien vingt-quatre jours, autant dire une éternité, pour s'émouvoir de ses hurlements, s'inquiéter de son corps flambé, déchiqueté au cutter, sanglant, se reprendre, rompre le pacte de silence qu'ils avaient contracté et, d'un coup de téléphone, d'un seul, mettre fin à son calvaire-on rappellera, pour mémoire, qu'aucun n'eut ce réflexe élémentaire d'humanité.

On rappellera, pour mémoire, que Youssef Fofana, le chef du gang, est un antisémite de la plus simple, de la plus pure, de la plus bête et bestiale des espèces : celle qui, ne sachant rien et ne voulant rien savoir de rien, ne sachant pas que le destin juif, à travers les âges, a d'abord rimé, et rime souvent encore, avec humiliation, dénuement, misère, nourrit le cliché monstrueusement idiot-mais l'idiotie, dans ce genre d'affaire, est une circonstance, non atténuante, mais aggravante-du juif riche, on dit aujourd'hui « pété de thunes », et objet, pour cela, de cette cruauté froide, calculée, que seule la mort pouvait arrêter.

On rappellera, pour mémoire, qu'il se trouva, à l'époque, de bons esprits pour, non pas vraiment justifier ce meurtre, mais l'expliquer, l'excuser, le situer dans son contexte qui était celui, disait-on, de la fameuse crise des banlieues et de son cortège d'autres misères-comme si la misère était une raison ! comme s'il y avait une misère au monde qui excusât que l'on s'empare d'un homme, que l'on tourmente son corps et profane son visage ! comme si ce n'était pas faire insulte à la misère elle-même que d'oser établir un lien, n'importe quel lien, entre elle et ces garçons et filles d'abattoir qui s'évertuèrent, vingt-quatre jours durant, à humilier, mutiler, marquer comme un animal, incendier, saigner enfin, le plus innocent des hommes et ce, je le répète, au seul motif qu'il était juif.

On rappellera, pour mémoire, qu'il s'en trouva d'autres, à moins que ce ne fussent les mêmes, pour, dans les jours qui suivirent la découverte, près de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois, de ce corps supplicié, exsangue, auquel ne restait qu'un mince souffle de vie, hésiter sur la qualification de l'acte, s'interroger doctement sur son mobile réel et ânonner : « Attention ! Attention ! Crime crapuleux d'accord, crime antisémite peut-être pas ! »-comme si les deux n'allaient pas de pair ; comme si l'antisémitisme n'était pas aussi, toujours, de l'ordre du crapuleux ; comme si le nazisme par exemple, le nazisme historique lui-même, n'avait pas été aussi, d'abord, une entreprise d'extorsion de fonds, une spoliation, une escroquerie massive et à l'échelle de l'Europe !

On rappellera, pour mémoire, le nombre de bons apôtres qui, jusque dans les rangs de la police, et jusqu'au faîte de la hiérarchie judiciaire, et jusque dans la presse la mieux intentionnée, s'adressèrent ainsi aux juifs : « pour le bien des juifs, eh oui, pour leur bien, pour ne pas crier trop tôt au loup et se trouver, quand le loup sera venu, comme la cigale, bien démuni, nous vous exhortons à la prudence, à la retenue sémantique, à ne pas entonner les grandes orgues, justement, du retour de la Bête et du nazisme »-comme si ce n'était pas assez, pour crier au loup, de cet homme-agneau égorgé ! comme s'il fallait attendre, pour nommer la Chose, qu'elle daigne se couler dans les mots, les codes, les définitions convenus !

On eût aimé que le ministère public, par la voix de l'avocat général, rappelât ces vérités.

On eût aimé que ce fût lui, c'est-à-dire la société, qui tirât parti de ce procès pour s'acquitter de ce devoir et tourner, avec nous, le dos à ce ramassis d'idées fausses et, si l'on n'y prend garde, funestes pour l'avenir.

Hélas, il n'en fut rien. Et nous n'eûmes droit, en guise de réquisitoire, qu'à un exercice de casuistique dont la confusion, les prudences, les embarras à peine déguisés face à ce crime commis en commun et hors normes, les incohérences, surprirent les observateurs. La famille d'Ilan, quant à elle, en fut abasourdie. Elle a tout perdu. Tout. Jusqu'à la force de pleurer. Ne lui reste, il faut le savoir, que l'humble mais ferme espoir de voir dite la justice. Il est temps. »

Photo : D.R.

[www.crif.org]

Pièces jointes:
Halimi Ilan-2.jpg
Re: L'assassinat d'Ilan Halimi devant les assises des mineurs de Paris
11 juillet 2009, 02:28
Peine maximale pour Youssouf Fofana


Le verdict est enfin tombé. Dans le cadre du procès de Youssouf Fofana pour le meurtre antisémite du jeune Ilan Halimi en 2006, la cour a condamné hier, le chef du "gang des barbares" à la perpétuité, avec 22 ans de sûreté.

C'est ce qu'avait requis l'avocat général, il y a quelques jours. Vêtu d'une tunique ivoirienne particulièrement colorée, Youssouf Fofana a accueilli le verdict en faisant semblant d'applaudir.

Les deux co-accusés Samir Aït Abdelmalek, 30 ans et Jean-Christophe Soumbou, 23 ans ont respectivement été condamnés à 15 et 18 ans de prison.

La jeune femme qui a servi d'appât a elle, écopé d'une peine de 10 à 12 ans de prison. Deux autres complices dans l'affaire ont eux aussi été condamnés à 20 ans de prison.

Par ailleurs, deux accusés ont été acquittés. Si Me Szpiner s'est satisfait de la peine de Youssouf Fofana, il a regretté que "la cour ait fait preuve d'une particulière indulgence pour ceux qui ont aidé ou assisté Youssouf Fofana".

Il a solennellement demandé à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, un nouveau procès. K.M.11/07/2009

[fr.news.yahoo.com]
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