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Special Pessah

Envoyé par lapid 
Re: Special Pessah
17 avril 2011, 22:07
Pessah: les fondements du peuple juif



Tous les Juifs du monde, même les moins pratiquants, s'apprêtent à célébrer cette semaine la fête de Pessah. Du lundi 18 avril au lundi 25 avril, tous commémoreront la sortie d'Egypte. Temps fort du calendrier juif, cette fête symbolise non seulement la libération du peuple juif mais renvoie surtout à ses fondements.

Si d'un point de vue purement pratique la fête de Pessah représente d'importantes contraintes – certains Juifs vont d'ailleurs jusqu'à quitter leurs domiciles tant le grand nettoyage de Pessah est contraignant –, la célébration tend à rappeler les fondements du peuple juif. Contacté par Guysen, le rabbin Haïm Dynovisz nous a détaillé cette approche. "Toutes les Miztvot (bonnes actions) répertoriées par la Torah sont liées à la sortie d'Egypte. Nous nous trouvons dans une perspective de fondement bien plus que dans une perspective de commencement. Pourquoi le fondement et pas le commencement? Cela est dit dans les premières lignes de la Hagada, deux mille ans après nous disons encore qu'il nous faut parler de la sortie d'Egypte".

Mais comme le souligne le Rabbin Dynovisz, la Torah n'est pas "un livre d'histoire, elle porte un message qu'il faut décoder. Lorsqu'il est écrit "mitsraim" qui signifie Egypte, le mot renvoie en fait au sens véritable des limites des limites. Il s'agit donc d'une sortie des limites. C'est, à proprement parler, la naissance d'Israël au-delà des limites du monde. C'est fondamental : pour naître, le Peuple Juif a dû se situer au-delà de ces limites, Israël existe au-delà de celles-ci".

Le rabbin nous a précisé la nature de ces limites. "Il s'agit des limites de la nature, celles qui forment et coordonnent la nature des peuples en général. De façon globale nous constatons un cycle implacable: tout peuple naît, grandit, atteint son apogée, faiblit, vieillit et finalement disparaît. Mais le Peuple Juif est né pour ne pas subir cela, il est au-delà des limites, pour dépasser le processus et traverser l'Histoire, sans avoir à subir ce processus. On a pu le constater d'ailleurs. À chaque fois que le Peuple Juif risque de disparaître, quelque chose de surnaturel donne un nouveau souffle, et permet de progresser et de devenir plus fort. Le dernier exemple, et le plus marquant, est la Shoah, suivie de la création de l'Etat d'Israël, voilà le modèle type de notre histoire. Quand d'autres peuples disparaîtraient, de façon surnaturelle nous, nous nous replaçons dans l'Histoire, plus présents que jamais".

Le Rabbin Dynovicz clarifie ensuite ce que signifie "être Juif". "Cette notion de dépassement des limites est vraie d'un point de vue collectif, mais également d'un point de vue individuel. L'identité juive authentique commence au-delà des limites de la nature humaine. Pour être Juif, il faut être capable de se surpasser, en faisant tomber les obstacles de notre monde.

Cette fête, Pessa'h, est bien différente des autres, parce qu'elle est le fondement des autres, nous rappelle le rabbin. "C'est l'essentiel d'Israël. C'est la carte d'identité du peuple juif, qui lui permet de se déplacer dans l'Histoire, c'est l'identité juive par excellence, l'instrument qui permet d'exister sans être dans une situation anormale".

Comme toutes les célébrations, Pessa'h est pleine de symbole. Parmi ceux-ci, le rabbin est revenu sur les Matzot, le vin et le questionnement des enfants lors du Seder. "La matza symbolise aussi la situation dans laquelle se trouve le Peuple Juif. La position d'apparente faiblesse symbolise la position de faiblesse, mais en même temps assure l'éternité. Tout un paradoxe y est renfermé: d'un côté cela symbolise la situation d'Israël qui traverse l'histoire globalement en situation de détresse, avec de très nombreux exils, mais d'un autre côté c'est le pain de la liberté, puisqu'il nous assure l'éternité. La matza est le pain de la liberté qui fait référence à l'éternité".

"Les quatre coupes de vins font allusion la délivrance finale. Selon l'expression du Talmud, nous buvons les quatre coupes de vins par rapport aux quatre expressions pour nommer la délivrance du Peuple Juif. L'association entre la Matza et le vin, c'est pour nous faire comprendre que, malgré le fait que notre Histoire est parsemée de nombreux, symbolisés par la chétivité de la Matza, qui représente la faiblesse et la pauvreté, notre espérance est totale. Au point qu'au moment même où nous mangeons de la Matza, nous buvons les coupes de la délivrance. Nous sommes sûrs que malgré notre faiblesse nous arriverons finalement à la délivrance finale".

Enfin, un autre symbole est que toute la soirée du Seder tourne autour du questionnement des enfants. Pour bien nous faire comprendre que la force d'Israël c'est, bien sûr, la tradition et la transmission. C'est grâce au fait que notre peuple a toujours placé l'éducation des enfants au-dessus de toute autre priorité, c'est cette force qui nous a permis de traverser l'Histoire".


Roxane Tran-Van
- Guysen News International
Re: Special Pessah
20 avril 2011, 06:21
La matsa à travers les âges- Par DAVID GEFFEN - Pour Jerusalem Post edition en francais

Traditionnelles, au blé complet ou enrobées de chocolat, elles sont désormais accessibles à tous. Les matsot ont parcouru un long chemin depuis la pâte sans levain, cuite par nos ancêtres lorsqu'ils quittèrent l'Egypte, jusqu'aux packs géants économiques des épiceries locales. Son histoire reflète celle du peuple hébreu, pour qui elle est devenue un aliment de base, sept jours durant, et chaque année.



La matsa originelle était souvent ornée de colombes, animaux ou fleurs. Certaines formes évoquaient même les chaînes de l'esclavage en Egypte. Une pratique prohibée par les rabbins des temps talmudiques, de peur que l'épaisseur de la pâte ne retarde le processus de cuisson et n'active la fermentation. Le pain azyme deviendrait alors hamets.

Et de fait, dans certaines communautés juives d'Afrique du Nord, la matsa était si épaisse qu'elle devait être émiettée avant d'être consommée. La galette, fine et sans fioriture, est ainsi devenue la règle générale : la pâte est alors perforée par un rouleau denté pour éviter qu'elle ne gonfle dans le four. Dans les boulangeries médiévales, les seules variantes à travers l'Europe reposent sur les vêtements portés par les travailleurs. Les matsot, quant à elles, sont généralement confectionnées de la même façon : circulaires, comme elles le seront jusqu'au 19e siècle. En partie pour une facilité de préparation, et au regard du verset 39 du chapitre 12 du livre de l'Exode, qui fait référence à des "matsot ougot ougot", soit des matsot qui sont à la fois des gâteaux et des cercles.

Une synagogue de Carpentras, à une demi-heure d'Avignon, s'est longtemps chargée de la préparation de l'aliment-clé de Pessah. Construit en 1367, la synagogue est la plus ancienne de l'hexagone, et a produit de la matsa pendant des siècles, jusqu'en 1789. Cette année-là, les dirigeants révolutionnaires français réquisitionneront les deux plateaux en métal, utilisés pour mélanger la pâte de la matsa. Ils seront fondus pour devenir des munitions.

De la matsa par tous les temps

A toutes les époques et en tout lieu du globe, les efforts pour trouver de la matsa sont légion.
A l'approche de la fête, en 1862, Joseph Joel de Cleveland sert dans l'armée nordiste américaine. En poste dans le comté de Fayette, en Virginie, il obtient la permission d'acheter le précieux pain azyme. "Nous attendions avec impatience de le recevoir", écrit-t-il. "Et la veille de la fête, dans la matinée, un train de ravitaillement est arrivé au campement, avec à son bord, sept paquets de matsot. Nous étions surpris et heureux de trouver également deux livres de prières. Nous étions désormais en mesure de commémorer les nuits du Séder, à la condition toutefois d'obtenir les autres mets nécessaires pour l'occasion."

Mais le Yankee est plein d'ingéniosité. Avec ses coreligionnaires, il réussit à dégoter deux barils de cidre, un agneau, plusieurs poulets et quelques œufs. Pour les herbes amères, ils vont s'emparer d'un bouquet de mauvaises herbes "dont l'amertume dépassait largement ce que nos ancêtres attendaient de nous".

Quelques éléments manquent toutefois. "Il nous était impossible de trouver les ingrédients nécessaires à la confection du harosset", explique-t-il. "Nous avons trouvé une brique que nous nous sommes contentés de regarder en nous rappelant le symbole qu'elle représentait. En cette nuit du Seder, dans les régions sauvages de la Virginie occidentale, la matsa était le seul élément que nous utilisions légalement !"
Autre époque, autre nuit de Pessah. Un soldat est lui aussi à la recherche de la symbolique galette. Il est l'un des milliers de conscrits de la grande communauté juive de Russie, engagés dans la guerre russo-japonaise. "En arrivant à Harbin (Chine), la veille de Pessah, en mars 1905, à 14h, nous mangions encore du hamets. Et nous étions loin de savoir comment nous procurer de la matsa", écrit-il.

"D'où pourrait-elle venir ? Tout à coup, je perçois l'appel de notre capitaine : 'Juifs ! Juifs !' J'ai bondi, en proie à la peur, et j'ai rejoint l'officier au plus vite. Mais quelle surprise ! Il m'a tendu une boîte de quatre matsot, en précisant qu'elle était pour les Juifs de notre unité. Nous étions treize, et nous sommes mis à la recherche d'un endroit paisible pour célébrer le Seder. Nous ne pouvions pas nous installer dans le wagon, au milieu des soldats chrétiens qui mangeaient leur pain ! Nous avons finalement trouvé refuge dans le wagon destiné aux chevaux. Le capitaine nous a donné du foin et de la paille pour nous asseoir."

D'autres Juifs, qui eux, ne portaient ni casques, ni fusils, ont néanmoins été rattrapés par la guerre. Une prière, écrite par les prisonniers d'un camp de concentration durant la Seconde Guerre mondiale, a traversé les époques : "Notre Créateur, il est évident et connu de toi que nous souhaitons obéir à ta volonté et célébrer la fête de Pessah en mangeant de la matsa et en observant l'interdiction du hametz. Mais notre cœur est douloureux, notre situation d'esclave nous pèse et nous sommes en danger de mort. Nous nous sommes préparés et prêts à accomplir Tes commandements. Garde-nous en vie et préserve-nous du mal, afin que nous puissions accomplir Ta volonté et Te servir avec un cœur parfait. Amen."

Le "pardon de la matsa"

Le premier changement majeur, après des milliers d'années, dans la production de la matsa, survient avec l'invention de la "machine à matsa", en 1850. Son utilité : étaler et pétrir la pâte, explique une description de l'époque. Puis les préparations sont découpées via des lames circulaires.

Les premières hésitations sur l'utilisation du nouveau dispositif sont balayées par l'accord du Grand Rabbin de Grande-Bretagne. A leur tour, les Juifs américains acceptent d'utiliser l'engin et les "machines à matsa" envahissent le Nouveau Monde. En 1908, une boulangerie de New York annonce produire plus de 900 000 kilogrammes de matsa, annuellement. Les publicitaires se prennent au jeu, relayés par la classe politique qui fait l'apanage de l'aliment "entièrement composé d'eau et de farine". En 1940, plus de cinq millions de kilogrammes de matsa sont consommés aux Etats-Unis. De quoi faire croustiller le pays tout entier.

Une note plus personnelle : l'histoire de mon aïeul, Rav Tobias Geffen, d'Atlanta, en Géorgie qui dénote le pouvoir rédempteur de la matsa.
Peu avant Pessah 1933, mon grand-père a reçu une lettre d'un détenu de la prison de Reidsville. Le captif demandait de la matsa et une Haggada, "pour la première fois qu'il serait loin de chez lui à Pessah". La réponse de mon grand-père a été immédiate. Il a envoyé à son improbable correspondant un colis de Pessah, accompagné d'une lettre lui demandant de lui en dire davantage sur son cas. Il a également prié son fils, avocat, de faire des recherches sur l'histoire de ce prisonnier.

Il s'est avéré que le jeune homme avait été aide-comptable dans le nord des Etats-Unis. Avec la pénurie d'emploi, suite à la Grande dépression, il a fait de l'auto-stop jusque dans le Sud, dans l'espoir de gagner de l'argent à renvoyer à sa famille. Mais en Caroline, il se fait kidnappé et prendre en otage par des braqueurs de banques. Les malfaiteurs sont arrêtés alors qu'ils traversent la Géorgie, jugés, et condamnés en même temps que le jeune auto-stoppeur. Convaincu de son innocence, mon aïeul travaille à sa libération. Rejeté par la Commission des grâces, le rabbin se tourne vers le gouverneur de l'Etat de Géorgie, Eugène Talmadge.

Parmi les arguments avancés en faveur de la remise en liberté du prisonnier : la demande de matsa. Une preuve, avance mon grand-père, de son caractère et des sentiments religieux qui l'habitent. En dépit des objections véhémentes de ses conseillers, le gouverneur acceptera de libérer le prisonnier, un geste qui sera été qualifié de "pardon de la matsa".
Re: Special Pessah
20 avril 2011, 06:44
Pessa'h, le monde juif et ses coutumes - Par Laly Derai - Pour Hamodia ( No 166 13 avril 2011 )

Les coutumes de Pessa'h : elles sont aussi variées que le peuple juif l'est. Des exemples ? Pour les Yéménites, le Ma Nichtana se récite en arabe alors que pour les Tunisiens, c'est « Had Gadya qui a ce « privilège ». Les Ashkénazes donnent des noms aux trois matsot du Séder et les anciens de Jérusalem font le tour des murailles de la ville à pied durant « 'Hol Hamoed ». Hamodia a recueilli certaines de ces coutumes venues de tous les pays et de toutes les origines. Un véritable tour du monde juif des saveurs et traditions de Pessa'h.

Dans le vieux Yichouv d'Eretz Israël

Lorsque les élèves du Gaon de Vilna, les Prouchim, s'installent en Eretz Israël, ils emportent dans leurs bagages les coutumes de leur maître. Aujourd'hui, leurs descendants continuent de les respecter !
L'une de ces traditions exige d'acheter absolument toutes les denrées nécessaires aux sept jours de fête avant Pessa'h. L'usage est également d'acheter uniquement des légumes qui ont été arrachés à la main et non pas coupés au couteau, de peur que la lame ait touché du Hamets.
La veille de Pessa'h, en début d'après-midi, les Prouchim se rendent au Kotel pour y réciter les versets de la Torah traitant du Korban (sacrifice) de Pessa'h.

Si la communauté accueille des invités venus de l'étranger et donc contraints de fêter deux jours de Yom Tov et de célébrer deux Sédarim, la coutume veut que cela se fasse dans la plus grande discrétion « par respect pour Jérusalem ».

Selon une très vieille tradition hiérosolymitaine, durant les jours de « 'Hol Hamoed, les hommes, femmes et enfants font, à pied, le tour des murailles de la ville, pour réaliser le verset (Psaumes 48, 13) : « Faites le tour de Sion, parcourez-la à la ronde ».
Le dernier jour de Pessa'h, le Gaon de Vilna avait l'habitude de faire une « Séouda chlichit », pour montrer son affection pour la matsa qui va, quelques heures plus tard, laisser sa place au « 'hamets ».

Au Yémen

Chez les Juifs yéménites, la cuisson des matsot se faisait à la maison : chaque jour, la mère de famille préparait la quantité de matsot nécessaire pour la journée et les faisait cuire dans un four spécial, consacré à cet effet. En général, les matsot yéménites sont souples et ressemblent beaucoup plus à une grande pita qu'aux matsot telles que les autres communautés les conçoivent. Les Yéménites n'utilisent par ailleurs pas de Kéara (plateau de Pessa'h) : chaque convive reçoit une assiette contenant les différents éléments du plateau et la table du Séder est ornée de feuilles de Maror.

Parmi certaines familles yéménites, le plus jeune enfant chante le Ma Nichtana en arabe et reçoit en récompense un œuf à la coque !
Enfin, lors de la lecture de la partie de la Haggada où l'ensemble des convives récite le fameux Dayénou, c'est toute la table de la famille yéménite qui est soulevée, à chaque fois que ce mot est prononcé

Au Kurdistan

Les Juifs kurdes avaient l'habitude d'organiser un Séder commun à plusieurs dizaines de familles. Ce Séder, qui pouvait réunir plus de cent personnes, se tenait dans la maison de celui qui savait lire le mieux de tous la Haggada, en hébreu comme en kurde. Ces dernières années, cette coutume a été peu à peu abandonnée pour une version un peu plus « light » qui comprend tous les fils et les filles, mariés ou pas, ainsi que les petits-enfants.

Durant le Séder un des convives est nommé « chamach » et il sera chargé de verser à tous les invités le vin des quatre coupes et de rincer les verres. Le chamach est également tenu de verser l'eau sur les mains des convives pour Nétilat Yadaïm. Il est secondé par un des jeunes hommes de la famille, qui tient le récipient dans lequel l'eau sera versée.

En Irak

Les Juifs irakiens utilisent deux sortes de matsot durant Pessa'h. Les premières, fines, sont appelées Djaradik, les secondes, beaucoup plus épaisses, sont appelées Sdarim et ce sont celles qu'on mange durant le Séder.

En Irak, ce sont en général les hommes qui sont chargés de cuire les matsot, dans un four en terre, sous la surveillance d'un rav. Ce four est alimenté par les loulavim que les Juifs irakiens gardent précieusement depuis Souccot.

Durant le Séder, l'enfant qui a été chargé de garder l'Afikomen se déguise en nomade, met un foulard sur sa tête, prend un bâton dans sa main et un sac contenant l'Afikomen sur l'épaule. Son père lui demande : « D'où viens-tu ? » L'enfant : « D’Égypte ». Le père : « Et où vas-tu ? » L'enfant : « À Jérusalem ». Cette coutume est également répandue dans d'autres communautés sépharades.

Durant la récitation des dix plaies, à chaque fois qu'une plaie est mentionnée, les convives en profitent pour maudire les ennemis d'Israël, passés, présents et futurs.

En Libye

Dans certaines communautés juives de Libye, et tout spécialement celle de Masllata, les familles ne boivent pas de vin pendant toute la fête de Pessa'h, mais plutôt une boisson réalisée à base de raisins secs cuits. En Libye également, tout comme à Djerba, certaines familles n'invitent personne le soir du Séder.

La maîtresse de maison a l'habitude de garder un peu du plat de riz dégusté le soir du Séder jusqu'au lendemain. Ce riz reste découvert durant toute la nuit et le lendemain, chaque membre de la famille en mange une cuillère. Il s'agirait d'une Ségoula qui protégerait celui qui la respecte durant toute l'année.

Le deuxième soir de Pessa'h, le bedeau de la synagogue distribue un sachet de sel à tous les fidèles. Ce sachet sera précieusement gardé durant toute la période du Omer. Cette coutume est manifestement liée au sacrifice du Omer, comme il est écrit (Vayikra 2, 13) : « Sur tous vos sacrifices vous sacrifierez du sel ». Elle existe également au Maroc et en Algérie.

En Algérie

Chez certaines communautés juives d'Algérie, la tradition veut que la soirée du Séder se fasse autour d'une table basse, qui accueille tous les invités. La Haggada est récitée autour de cette table et les quatre coupes, bues accoudés, quasiment « à la romaine ». Ce n'est que durant le repas à proprement dit que la famille rejoint la table de la salle à manger.

Chez les Juifs originaires de Tlemcen, au moment du Ya'hats, le maître de maison prend la matsa du milieu et la coupe en récitant en arabe une formule qui dit : « c'est ainsi que D.ieu a séparé la Mer Rouge pour laisser passer les enfants d'Israël. Une autre coutume concerne le Maror, la feuille de romaine ou de laitue, qu'on jette par la porte ou encore par la fenêtre avant de la refermer bien vite, afin que l'amertume représentée par le Maror s'éloigne de la maison.

À Constantine, l'observance la plus stricte en ce qui concerne les denrées de Pessa'h était respectée. Le sucre était interdit à la consommation et les Juifs de Constantine sucraient leur café avec une datte. Par ailleurs, ils ne mangeaient que des fruits et des légumes frais.

En Tunisie

Avant Pessa'h, la mère de famille tunisienne, met de côté une des matsot qui fera partie de la décoration tout au long de l'année. Cette matsa sera brûlée soit au lendemain de Souccot, avec les branches de palmier ou de myrte qui ont recouvert la Soucca, soit lors du « biour 'hamets » de l'année suivante.

Chez les Juifs tunisiens, la lecture de la Haggada s'ouvre sur le « Etmol », une phrase récitée juste après le Kiddouch par toute la famille pendant que le père fait tourner le plateau du Séder, appelé Sisstou, au-dessus de la tête de chaque invité. Dans cette phrase, il est dit que « hier nous étions des esclaves, aujourd'hui des hommes libres; aujourd'hui nous sommes ici, l'année prochaine dans la terre d'Israël, hommes libres ». Cette coutume est également répandue chez les originaires d'Algérie et du Maroc.

La récitation des dix plaies prend des proportions mélodramatiques dans les familles tunisiennes puisqu'après chaque plaie, toute la famille répond « Hachem Yatsilénou » (D.ieu nous sauvera), qui est devenu au fil des années « Shamsilénou ». Après chaque plaie énoncée, le maître de maison verse dans une cuvette ébréchée un peu de vin qu'un autre convive dilue avec de l'eau. Ensuite, dans le plus grand silence, le contenu de la cuvette est jeté dans les toilettes. À ce moment-là, poussant un soupir de soulagement, toute la famille applaudit et entonne de tonitruants « 'youyous ».

À Djerba

On raconte que sur l'île de Djerba, une coutume très insolite était respectée le soir du Séder. Nous connaissons tous l'une des premières phrases de la Haggada de Pessa'h qui indique que « tout pauvre viendra et mangera ». À Djerba, durant de longues années, cette phrase a manifestement été comprise très différemment puisqu'il y était interdit d'inviter qui que ce soit le premier soir de Pessa'h. Le rav Moché Halfon Hacohen, auteur du livre Brit Kéhouna, dont la famille respectait cette coutume, affirme qu'elle a été annulée, mais indique qu'elle prend sa source chez les Marranes. En effet, les Juifs qui continuaient à respecter les mitsvot malgré l'Inquisition étaient souvent les victimes de délateurs et d'espions qui indiquaient aux autorités que telle ou telle famille n'avait pas véritablement rejoint la religion catholique. Contraints de se réunir dans des caves et des cachettes autour d'un Séder réduit souvent à sa plus simple expression, les Marranes préféraient donc ne faire entrer aucun étranger dans leur maison le soir du Séder. Cette coutume aurait alors été adoptée par de nombreuses communautés juives du bassin méditerranéen, parmi lesquelles celle des Juifs de Djerba.

Chez les 'Hassidim

La « bdikat 'hamets » (vérification du 'hamets) se fait à l'aide d'une bougie en cire. Avec une plume de poulet, le maître de maison transverse chaque miette de 'hamets découverte dans un sachet en papier. Ensuite, ce qu'il reste de la bougie, le sachet et la plume sont placés dans une cuillère de bois, elle-même entourée d'un sachet de papier. Tout cela est brûlé le lendemain durant le « biour 'hamets ».

Les 'Hassidim de 'Habad ont la coutume de manger de la matsa chmoura ronde, réalisée à la main, durant toute la durée de la fête. Les matsot du Séder sont un peu concaves, comme des réceptacles. Entre chaque matsa, les 'Hassidim de 'Habad placent une serviette.

Toujours chez les 'Habad, on a la coutume de verser le verre de vin dédié au prophète Éliahou juste après le Birkat Hamazone. À la fin de la Haggada, après s'être souhaité « L'an prochain à Jérusalem », on reverse ce vin dans la bouteille tout en récitant le Nigoun 'Habad « Éli Ata Véodéka ».
Enfin, le dernier jour de la fête, les 'Hassidim organisent un repas spécial, appelé Séoudat Machia'h, au cours duquel les 'hassidim de 'Habad boivent à nouveau quatre coupes de vin.

Chez les 'Hassidim d'Erloï, on a la coutume de porter une kippa blanche particulière appelée Haïbel le soir du Séder.

En Europe de l'Ouest

Les Ashkénazes d'Europe occidentale ont pour tradition de placer sur la table toute leur argenterie, en souvenir des « nombreux biens » que le peuple juif a récupérés des Égyptiens lors de la Sortie d’Égypte.
Les « yékim », généralement originaires d'Allemagne et de France, ont l'habitude de mettre de côté dès leur cuisson les trois matsot qui seront placées sur le plateau du Séder et de leur donner un nom : celle du haut « Cohen », celle du milieu « Lévy » et celle du bas est appelée « Israël ».

Ils mangent de la viande fumée (appelée « Hômen ») le premier jour de la fête en souvenir de la pendaison de Haman qui a eu lieu le premier jour de Pessa'h, au lendemain du Séder au cours duquel la reine Esther l'a dénoncé au roi Assuérus. Les yékim aiment manifestement l'humour noir parce que si la viande fumée est appelée chez eux « 'Hômen », c'est parce que, tout comme Haman, elle est restée pendue de longues semaines dans le fumoir...

En Europe occidentale, on a coutume de porter les Téfilin même durant 'Hol Hamoed et de les retirer juste avant la récitation du Hallel.
Re: Special Pessah
20 avril 2011, 06:50
Le sens si actuel du « souvenir de la sortie d’Égypte » ! - Par Harav Sitruk - Hamodia ( No 166 13 avril 2011 )

Il suffit de lire les chapitres du Livre de l’Exode (Chémot) décrivant la sortie d’Égypte pour se convaincre que le dévoilement de D.ieu lors de ces événements historiques et Sa Maîtrise sur l’ensemble des lois de la nature ont été à ces moments-là complets.

Étalées sur une période d’une année, les Dix plaies constituèrent, l’une après l’autre, une forme donnée et spécifique de manifestation de sa Toute-Puissance et du contrôle total du Créateur sur Sa création. Les prodiges et miracles qui se manifestèrent lors de chacune des Dix plaies placèrent très haut la barre de l’intervention divine. De telle sorte qu’il fallut passer ensuite à une toute autre dimension de la Présence divine. En effet, pour tout être humain, vivre en permanence avec cette évidence de la Che’hina était trop difficile à supporter et quasiment incompatible avec son libre arbitre…

Et effectivement, la conception qui prévaut au quotidien dans la Torah est très claire : Hachem a montré une seule fois aux hommes dans l’Histoire qu’Il dirige tous les éléments de la nature et que ceux-ci obéissent - comme Il l’entend et parfois de manière inattendue et spectaculaire - à chacune de Ses injonctions. Mais, ce qui nous est demandé chaque jour, c’est de ne jamais oublier cet épisode fabuleux de la sortie d’Égypte qui trempa le caractère de notre peuple au moment même de sa naissance : c’est ce qu’indique précisément l’impressionnante formule « Ze’her leYétsiat Mitsraïm [en souvenir de la sortie d’Égypte] », qui revient à 50 reprises dans la Torah pour prescrire nombre de mitsvot.

Ce « souvenir » que notre peuple – et donc nous-mêmes - sommes bel et bien sortis d’Égypte ne consiste pas seulement à éprouver de la gratitude à l’égard de Celui qui nous a défendus contre le terrible joug égyptien et qui nous en a délivrés, mais également à nous rappeler chaque jour que D.ieu est le Maître de la nature, tout comme Il est le Maître de l’Histoire.

Or, il est temps de rappeler cet enseignement justement à notre époque où tant de gens se disent impressionnés par tant de « phénomènes naturels », tels les séismes et les tsunamis comme ceux qui ont récemment frappé le Japon. Avec les conséquences tragiques qu’on sait au plan humain et même inattendues au plan géologique puisqu’il semblerait que lors de ce terrible tremblement de terre de haute puissance l’axe de la terre s’est légèrement déplacé de quelques centimètres, comme s’il y avait une nouvelle création ! De surcroît, presque simultanément, des bouleversements politiques d’envergure se succèdent dans le monde arabe, ce qui engendre une nouvelle ère d’incertitude, voire peut-être même d’angoisse.

Voilà pourquoi cette année, le « Ze’her leYétsiat Mitsraïm » est plus que jamais d’actualité : car il ne faut pas nous laisser impressionner par tous ces séismes de la croûte terrestre ou de la « croûte politique » ! L’une et l’autre ne sont-elles pas entre les mains de D.ieu, ainsi qu’il est dit dans les Proverbes : « Lev mele’h bé-yad Hachem [le cœur du roi est entre les mains de D.ieu] » !?

Voilà pourquoi cette année, ce rappel de la Toute Puissance divine qui s’est manifestée à la sortie d’Égypte pourra nous renforcer considérablement dans notre émouna - notre profonde confiance en D.ieu. C’est qu’il apparaît clairement aux yeux de plus en plus de gens qu’aucune certitude dans aucun domaine ne peut faire désormais référence absolue. En effet, tout change : l’axe de la terre, les régimes politiques…

Alors qu’est-ce qui peut bien nous rester de stable et fiable ?
Eh bien, tout simplement notre émouna sachant que derrière l’apparent chaos de tous ces événements, c’est bien Hachem Qui tire les ficelles. Ce qui signifie en clair qu’Il prépare de nouveau pour Son peuple une autre libération d’Égypte : à savoir l’accession à une nouvelle qualité de vie pour que le Am Israël puisse porter plus haut et plus fort toutes les valeurs de la Torah !
Re: Special Pessah
20 avril 2011, 06:56
La plus ancienne Haggadah de Pessah d’Israël

Le plus ancien texte traditionnel du récit de Pessah (la Haggadah) écrit et superbement illustré sur un parchemin du 15ème siècle a été gardé secrètement dans un coffre-fort de la bibliothèque nationale à Jérusalem. Il s’agit de l’une des plus anciennes et des plus remarquables Haggadah conservée en Israël. Selon les spécialistes des parchemins du Moyen –âge, le texte a écrit au milieu du 15ème siècle par un scribe anonyme et illustré par le célèbre Yoël Ben Shimon, artiste connue pour ces œuvres picturales sur parchemin aussi bien en Allemagne qu’en Italie...



94 pages de la Haggadah sont finement illustrées constituant un travail de fourmis qui a demandé plusieurs mois. A cette période, l’imprimerie prenait son essor mais les plus riches de la communauté juive continuaient à demander le service de scribes et d’illustrateurs pour certains manuscrits de leur propre bibliothèque. Le précieux document est arrivé à Jérusalem après de nombreux périples. Il était la propriété de la branche française de la famille de Rothschild. Pendant la seconde guerre mondiale, les nazis ont volé et vandalisé les trésors artistiques du baron. C’est un soldat américain, dont le nom est aujourd’hui inconnu, qui a sauvé l’œuvre liturgique inestimable. De là, le texte est passé dans de nombreuses mains avant d’être rendu à la famille de Rothschild qui décida d’en faire don à la bibliothèque nationale d’Israël à Jérusalem.

Le texte n’est pas arrivé entier dans la ville sainte. Trois pages de la Haggadah manquaient au parchemin. Au terme d’une recherche minutieuse de plusieurs années digne de la témérité d’un Charles Holmes, deux pages manquantes ont été restituées au parchemin. Cette Haggadah trouvera prochainement une place de choix dans la nouvelle bibliothèque nationale qu’Israël prévoit de construire à Jérusalem.
Re: Special Pessah
21 avril 2011, 05:03
Hol Hamoaed Pessah, Israel en fete ... - Par Yossi Taieb



Source : [www.terredisrael.com]
Re: Special Pessah
21 avril 2011, 05:09
Israel en fleurs et des centaines de milliers d’israéliens dans les parcs et réserves nationaux - Par Yossi Taieb - Pour terredisrael.com



Re: Special Pessah
21 avril 2011, 05:35
Chansons de Pessah - Par rachel samoul

Dans la rue, une maman chante à son enfant: Le printemps est là, Pessah vient, האביב היגיע פסח בא. A la télé et à la radio, les publicités détournent les airs traditionnels de Pessah. En un mot, la bande son d’Israël, en ce moment, oscille entre Had Gadia et Ma Nichtana. Voici donc quelques clips pour se mettre dans l’ambiance du séder.



Un medley qui mêle les airs des différentes communautés:



Une interprétation en judéo-arabe:



Une réalisation en anglais en Israël: Dayenu, Coming home – The Fountainheads Passover song



Et pour le kef, la vidéo qui crée le buzz et a dépassé le million de vues

Pessah sameah!


Source : [kefisrael.com]
Re: Special Pessah
21 avril 2011, 09:33
La prière des Cohanim au Kotel - Jeudi 21 avril 2011

Les fêtes de Pessah sont l'occasion pour le Peuple juif de se réunir. Les promenades, les repas mais aussi les prières permettent à toute la population de se retrouver le temps d'une semaine. Ce matin, le Mur des lamentations a accueilli des centaines de fidèles venus écouter la prière des Cohanims, instituée en rappel des sacrifices effectués au Temple de Jérusalem.



C'est sous un ciel gris et un léger vent que des centaines de fidèles Juifs ont investi ce jeudi matin, l'esplanade du Mur des Lamentations à Jérusalem. Pour Pessah tous les hommes âgés de plus de 13 ans ont l'obligation de se rendre vers la Ville Sainte pour entendre la prière des Cohanims (nom hébreu des Prêtres du Temple). Cette tradition est respectée en souvenir des sacrifices effectués au Temple par le Grand Prêtre.

Les petits et les grands priaient donc à l'unisson autour de la Sainte Torah de sortie en ce jeudi de demi-fête. S'en est suivi la prière du Moussaf, moment d'intense recueillement au cours duquel chacun s'adresse au "Saint béni Soit Il avec force et vigueur".

Ce rajout à la prière du matin a justement été institué en guise de rappel des sacrifices du Temple. C'est donc l'instant choisi par les Cohanims pour bénir le peuple venu en masse les entendre des quatre coins du pays, voire du monde, dans ce lieu chargé d'histoire. Chacun s'enveloppe alors de son Talith et écoute avec recueillement cette prière récitée par les descendants des anciens maitre de la "Maison de Sainteté".

Ce moment est toujours intense et les cris des suppliques transpercent les cœurs des plus endurcis. La bénédiction s'achève par Shalom, la paix que tout le peuple prie de voir s'installer pour l'éternité dans le monde et sur la Terre d'Israel.
Re: Special Pessah
24 avril 2011, 14:49
RECORD: LA PLUS GRANDE MATSA DU MONDE EST EN ISRAËL. Elle mesure 6 mètres de long, 1,5 mètre de large et elle comporte 119 000 trous. - Par Samuel Nathan - Pour IsraelValley.com - 24 avril 2011



LA PLUS GRANDE MATSA DU MONDE Parmi les nombreuses curiosités israéliennes de la fête de Pessah figure cette année la matsa la plus grande du monde exposée au Parc des Miniatures “Mini-Israël” situé près de Latroun entre Jérusalem et Tel Aviv. La matsa géante, strictement casher lépessah, est fabriquée par “Matsot Aviv”. Elle a été confectionnée avec 5,5 kg de farine et 2 litres d’eau. Son poids est d’environ 6 kg. Elle mesure 6 mètres de long, 1,5 mètre de large et elle comporte 119 000 trous.

Note :

Matza (Matzot au pluriel, Hébreu מַצָּה ), est un pain non levé, consommé pendant Pessa’h. Son origine vient de l’Exode des Hébreux. Selon le texte biblique et la tradition orale, quand ils quittèrent l’Égypte, ils n’avaient pas le temps pour laisser le pain se lever; le résultat donnait la matza. Pour Pessa’h, les ingrédients sont la farine et de l’eau.

Selon la halakha, seules cinq céréales peuvent être utilisées pour élaborer la farine de matza : blé, orge, avoine, seigle et épeautre. En effet, la fermentation des autres céréales, comme le riz, peut est considérée comme un pourrissement en fonction des communautés (ashkenase) et (séfarade).

Lors de l’élaboration de la matza, la pâte à utiliser peut être susceptible de se lever mais on doit l’en empêcher. Pour cela, il faut que la pâte soit pétrie sans arrêt et il faut l’élaborer en moins de 18 minutes (et la faire cuire dans ce délai, donc) car c’est le temps maximum pour empêcher la fermentation.

On parle de matza shmura (=gardé) (Hébreu מַצָּה שְׁמוּרָה ; ) lorsqu’elle est élaborée à partir d’un blé surveillé depuis la moisson pour éviter toute humidité et qu’elle est cuite juste après le nettoyage des ustensiles et du four. Le pain azyme est utilisé par l’Église chrétienne dans la cérémonie de l’Eucharistie.
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