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Souvenirs Metiers et cris de la rue

Envoyé par lapid 
Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
08 mars 2009, 10:53
Ne pas oublier l'accessoire, cette longue aiguille qu'on appelle CHEFOUT qui sert à retourner la brik dans sa grande poêle.
Sans trop m'aventurer, je dirais que le breikeji se nomme CHALLOUM par contre, je connais très bien ce jeune garçon à la serviette nouée au ceinturon.

Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
08 mars 2009, 11:46
Le Marchand de Jasmin



“Yasmine! Yasmine!! El fel! Hammamet!!!”



"Il tient dans sa main son fond de commerce, son revenu, son capital et notre plaisir. Il vend des fleurs pour s'acheter du pain. il offre des parfums pour permettre de survivre. C'est le marchand de poèsie qui passe "yesmine, yesminnne !". Qui refuserait d'embaumer celle qu'il aime, ou de se donner un instant le plaisir de humeur le petit bouquet rond qui exhale une odeur de Paradis ? Qui voudrait rabrouer le pauvre marchand vagabond, le jasmin à la main ? Il est pauvre et modeste. Mais c'est pourtant un buisson embaumé qui se promène et nous tente. "Jasmin, le beau jasmin!". Il va des terrasses de café aux plages de l'été, de l'ombre des ficus de L'avenue Habib Bourguiba aux ruelles de la Médina. Il est le printemps en balade et l'été en école buissonnière, il est l'ambassadeur des jardins en fleurs, il est la fraîcheur qui passe. "jasmin, joli Jasmin!". Il sait élire la table où règne la bonne humeur et où on lui fera fête. Il tient entre cinq doigts son petit commerce. Mais, ne vous y trompez pas : c'est aussi pour l'amour de l'art et le plaisir des fleurs qu'il court les rues en répétant : "yasmine, yasminne"





Source : [tunisie-culture.com]

Lu sur Harissa :

[www.harissa.com] Tah't el Yasmina

[www.harissa.com] La goulette les pieds dans l'eau

[www.harissa.com] Les souks de Tunis

[www.harissa.com] Hammam-Lif

[www.harissa.com] Au cafe des delices
Pièces jointes:
Le vendeur de Jasmin - 54643.jpg
Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
08 mars 2009, 14:11
Le marchand de glibettes et de cacahuetes

Lu sur Harissa



Le marchand de cacahuètes, muni d'un plateau en osier, garni de cornets de graines, qu'il portait au bout de son bras tendu ou posé sur sa tête sur un coussinet, s'annonçait de loin en criant dans un sabir franco-italo-arabe "cacaouïa, gloub, simens, glibettes, pistaches...".

“cacahuiette vala vala vala vala ah oui oui”

"C'est bien sur notre fameux Ravaillac.. cacahuetes, glibettes!!

Cela se passait comme ça à la plage de la Goulette; OUI-OUI (je l'appelle ainsi , mais on pourrait l'appeler Ravaillac suivant la plage ) distribuait ses cacahuetes et avec une mémoire phénoménale , récupérait ses millimes le soir dans les différents cafés de la Goulette: café AMOR, café VERT, café Miled ou café Jilani....(Albert Simeoni)"




Pour en savoir plus : Lire "LE VENDEUR DE GLIBETTES" par Albert Simeoni"

[www.harissa.com]

glibette, glibète (de l'arabe galbe “ coeur ”, “ pépin ”, “ noyau ”). Grain de tournesol et parfois de courge grillé et salé, passe au four, qui se consomme à tout moment de la journée.

[www.harissa.com] Les glibettes

Dans les salles de cinema, par rangées entières, les mangeurs impénitents de “ glibettes ” ne respectent personne : dans le noir de la salle, non contents de jouer leur affreux concert, ils ne cessent “ innocemment ” de cracher leurs épluchures sur leurs voisins de devant, lesquels font la même chose encore devant, etc.

Dans les principales artères de la ville, des vendeurs de “glibettes” s'installent parfois avec leur plateau en osier devant les salles de cinéma. Ce qui a fini par exasperer certains directeurs de salle de cinema qui ont decide d'afficher a l'entree de leur salle : " Interdit chewing-gum et glibettes " (Affiche, Cinéma Le Colisée, Tunis, 1996).

Brel : "Je vous ai apporte...." version Tune

"Je vous ai apporte des glibettes
Mais les glibettes c’est super chouette !
Plus de mal aux dents ni a la tete
Je vous ai apporte des glibettes"


Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
08 mars 2009, 15:00
Le Marchand se kakis



« BIAN FRAIS LI KAKIEEEE. »

le marchand de kakis (une sorte de gressin salé, nature ou au sésame), avec son panier d'osier, qui était toujours là en cas de petite faim après une partie de volley, de raquettes de plages...on le servait aussi pour l'apéritif avec la kémia.

Vu sur Harissa : [www.harissa.com]



La perche, Henry Tibi et le marchand de kakis



Le marchand de Kakis de La Marsa
Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
08 mars 2009, 16:37
Autres cris et bruits de la rue

Lu sur Harissa

Le marchand de Pierre a briquets

LE VENDEUR DE PIERRES A BRIQUETS ANGLE AVENUE DE FRANCE ET AVENUE D'ITALIE?

"PIEEEEEEERE A BRIQUETS, PIEEEEERE A BRIQUETS!!!!". (A PRONONCER TRES TRES VITE!!!)


Le marchand de brioches

En poussant un landeau rempli de brioches chaudes, il vantait sa marchandise :"les bons brrrioches,bien frais brrrrioches!"....

Le marchand de Pasteque :

« Batikh - Batikh - Batikh be tabaa »

un carre etait coupe et offert au client qui avait ainsi la possibilite de gouter avant d'acheter.

Le marchand de tomates : « TMATOM TOUMATES TMATOM. »

Le marchand d’artichauts : « A GANARIA LI ARTICHOUOOO »

Le Pain Taboune aux olives :

« KHOBZE TABOUNA BEL ZITOUN »

Le plombier :

« Plumbier... plumbier.... Voila L'plumbier!!! »

Zaa'rour (jujube )
: Fruit du jujubier, à pulpe blanche et sucrée)
Zaarour - Zaarour - Bikibak!!!



Lu sur Harissa : [www.harissa.com] LE ZAA'ROUR

Marchand de journaux

Qui se souvient du cri du marchand de journaux au 2ème terre-plein de l'avenue Jules Ferry: - "baris-bresse francesoi, le monde" (en chantant) et quand on demandait le monde - Y en a blus l'monde - alors pourquoi tu cries " le monde"? - c'est pour la musique !!! B Taieb

Sfax Marché de Legume et Fruits



sfax Marché aux poissons


Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
09 mars 2009, 01:40
Les métiers statiques et ambulants d'autrefois

albert a écrit:
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> C'est fantastique LAPID.
>
> Quels beaux souvenirs tu nous remets au gout du jour. Vraiment.
>
> Il y avait aussi le marchand de nougat Kharamet, le marchand de glibettes( pépites) Le FAHEM, les maltais tondeurs de chiens, les vitriers...etc...
>
> Je vais voir mes archives et les publier.
> Je vais chercher.


Les petits metiers oublies



Visages et metiers de la goulette



Lu sur Harissa :

Extraits des Mémoires d'un goulettois. - Par Albert Simèoni - L'Enfant de la Goulette.

Dans la série des métiers statiques et ambulants d'autrefois….

'Le marchand de granit'

A proximité du célèbre restaurant goulettois Bichi, à cette époque, se trouvait une petite échoppe jouxtant ce commerce. Il appartenait à un certain Charlot. Un employé, trapu mais bien battit présidait à la confection du granit. Ces bras n'étaient pas loin de ressembler à ceux du 'famous' Popeye', des bandes illustrées…Il tournait durant une bonne partie de la journée un baquet en laiton plongé dans un contenant remplit de glace salée. Je le regardais souvent 'créer' son granit blanc à partir de sa citronnade, qu'il versait dans ce récipient. Légèrement verdâtre.

Puis il faisait tourner son outil, à plusieurs reprises suivant les aiguilles d'une montre. Par coups synchronisés et secs. A mesure qu'il donnait le vertige au baquet, le liquide citronné venait se figer aux bords de la paroi de laiton. Une légère buée de froid s'en dégageait. Annonciateur de la formation de la glace/granite. Il avait un long manche dont l'extrémité était retournée, genre cuillère, cela lui servait pour ramasser par petites touches la précieuse matière qu'il nous servait soit dans des verres de tailles différentes suivant le choix du client ou alors dans des cornets en biscuit.

Quand il arrivait vers la fin du remplissage, il laissait par la pression de son manche, un débord, et surtout prenait bien soin de ne laisser aucun vide une fois le verre remplit. Cette larme qui débordait du verre, nous donnait déjà l'eau à la bouche.

Plus tard, un second baquet est venu s'ajouter au premier, c'était le granit à la fraise naturelle. Les pépins du fruit venaient se coller entre les interstices de nos dents et parfois à l'intérieur de nos bouches, sur la chaire de nos palais.
N'est ce pas là un sorbet de roi…? Au fait…Quel délice Lalla…!!!!! smiling smiley smiling smiley smiling smiley
(publie le 17/5/2003)

Fahem..le charbonnier.

-Sa marchandise noire était contenue derrière une charrette tirée par un âne ou une mule. Une bascule à main qu'il tenait en équilibre par son milieu, reposée sur son tas de noirceur. Un plateau pour les poids et un autre plus large et plus grand pour peser son charbon souvent mouillé, une astuce malhonnête qui lui faisait gagner du poids et de l'argent. Il commençait d'abord à poser de gros petits blocs puis à mesure qu'il avançait dans sa pesée les morceaux devenaient de moindres importances pour finir par quelques pognées de 'shak', poussière. Tout était question de choix dans la marchandise; pour un kilo la cliente ne récoltait que des menus morceaux d'importance, des brindilles calcinées, pour plus volumineux elle avait droit à de bons morceaux qui se consumaient moins vite dans le canoun. Mais même dans ce cas là, le 'shak' était obligatoire …
-'Melle éhdèkè lézèm, yè léllè…!' ('Il en faut madame…!')
( publie le 19/5/2003)

Le Vitrier ambulant;

une spécialité plutôt tenue par des italiens ou des maltais, rares étaient les juifs qui colportaient derrière eux une sorte d'échelle, sans échelon, adossé à sa voûte lombaire. Il criait souvent son métier comme tous les vendeurs ambulants…Une fois invité à réparer, il 'pesait' ' youzen' d'un simple coup d'œil le travail puis annonçait son prix souvent amplifié pour arriver à un compromis assez convenable. Une fois, le marchandage termine, il prenait la mesure du' foss' ( carreau de vitre) et allait l'acheter chez le droguiste. (publie le 20/5/2003)

Le 'Tonsseur' de chien

Spécialité des gitans, des gens du voyage ou des maltais. Il faut savoir qu'à la Goulette, rares étaient les personnes qui avaient un chien dans leur appartement sauf celles qui avaient une villa. Quoique, nous en avions, un de Bobby, c'était son nom. Le plus souvent, ils couchaient dans les balcons quand le temps le permettait ou dans les terrasses. La tonte se faisait souvent à l'approche du printemps, le tondeur muni d'une tondeuse à main, taillait dans la masse chevelue, souvent court à la limite de la 'calvitie'. Parfois quelques 'tiques' dormantes, dérangées par le 'bourreau', se retrouvaient coincées d'entre les lames. Très adroits et vifs, ils étaient payés au forfait. Et suivant la taille du chien. Ils tondaient aussi les moutons dans les écuries. Toujours à la même période.

Le Plombier ou 'lahem' ( soudeur) (staniou)

Il accumulait parfois les deux fonctions; une grosse boite à outils derrière son dos ou en bandoulière, il arpentait les rues au son de sa voix ' Plombierrrr' 'Hlakmi' 'Lahèm'. Dans sa boite, toute sorte d'outils pour ce faire. Il réparait indépendamment les fuites et les robinets, les cuvettes en zinc trouées et usées avec de la brasure en baguette spécialement faite à cet usage. Il frottait d'abord les abords du trou avec une sorte de graisse blanche ensuite il posait un peu de 'tungsten'' en baguette qu'il chauffait avec un outil à bec. Une fois la pointe de son instrument rougie sur un primus, il apposait sur la matière à souder, autant de fois qu'il le fallait, le bec chauffé, pour étaler sa 'mixture' toujours en y ajoutant un peu de cette graisse dont je ne me rappelle plus le nom. Bref, sa soudure finie, il versait de l'eau pour bien se rendre compte de sa bonne finition. Ou alors, si le récipient était trop étroit, il soufflait dedans pour sentir si son souffle s'échappait ou était resté emprisonné dans la fiole. Son prix était assez variable, bref il y avait toujours palabre à la fin des travaux.

Egouttier à la Goulette

Les services municipaux tout comme bonne mairie qui se respecte avait son équipe d'éboueur professionnelle, tous logés à la même enseigne, derrière les gares. La Goulette était connu pour ses débordements d'égouts en grosse période de pluie qui nous inondaient jusqu'au genoux. Or l'infrastructure n'était pas adapté à recevoir des millions de mètres cubes d'eau en si peu de temps parfois. Il fallait donc, en prévision de ce genre de désagrément toujours entretenir les canaux , les dégager à la main, du moins au début, avant que ne vienne les aspiratrices en camion.
Donc au début, il ouvrait le couvercle en fonte de la bouche d'égout, et le maître, le 'kabran' donnait des instructions. Et là, il déroulait un long fil de fer qu'il entortillait à différentes longueurs pour en faire une sorte de manivelle très longue et très maniable puis, au nombre de sept ou huit, les hommes se mettaient à équidistances les uns des autres puis tournaient dans le sens inverse d'une montre 'la manivelle' qui faisait remonter quelques objets hétéroclites, comme chiffons, serpillières etc…Ensuite, une fois l'opération 'manivellage' terminée, ils remontaient des sceaux remplis d'excréments qu'ils reversaient derrière une remorque à cet effet munie d'un réceptacle basculant. Ce dernier allait évacuer sa précieuse marchandise en la balançant du côté de la Sebkha. A proximité du lac mort.
(publie le 21/5/2003)

Lu sur Harissa

[www.harissa.com] LES METIERS DE NOS ANCETRES

[www.harissa.com] LES METIERS D'ANTAN

[www.harissa.com] Les métiers disparus du Ghetto de Tunis
Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
09 mars 2009, 02:17
qui se souvient du marchand "d'oeufs durs" ADAM COUCHAI ....
Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
09 mars 2009, 14:42
Lapid,

Tu vois, je me suis levé exprès de mon lit pour venir voir ce que tu as publie.

Et là, tu me laisses comme on dit 'mhayer' agité.
Cette belle époque tu me la remets ici avec beaucoup de professionnalisme et surtout que, en ouvrant cette rubrique, je trouve aisé la recherche.

On s'y retrouve mieux que d'aller fouiner ailleurs.
Bravo. Continue.

Là, lorsque je serai d'aplomb, je t'enverrai MEIHOU de la Goulette la faiseuse de feuilles de brik.

Je ne crois pas avoir relaté ce métier d'autrefois que seules les femmes s'y adonnaient chez elle pour boucler leur fin de mois.

les vendeurs, souvent le mari ou le fils, de feuilles de briks, se déplaçaient aussi d'une maison à l'autre pour écouler cette feuille très appréciée.

Une amie TATA Ishtir m'a envoyé quelques notes sur ces faiseuses de pâte à briks.

La MAHOU faisait aussi ce qu'on appelle le 'chyor' la magie' et là crois moi il y a matière à rire.C'est vrai que cela n'est pas un métier ambulant mais d'alcôves mais cela mérite de figurer ici.Pour le kif des yeux et de la lecture.

Tout le spectacle se passait chez elle pour la bonne raison qu'au vue de sa corpulence, elle ne pouvait pas franchir le seuil de sa porte d'entrée.
Hélas.

Tu es un 'réssurecteur' et tu me donnes l'envie de fouiller encore plus ma mémoire. En fait tu me la rajeunie.

Il y avait aussi le marchand de sodas qui nous servaient ses Jumat et autres rafraichissants sortis de son sceau recouvert d'une étoffe, un morceau de sac de jute.
Et cela afin de garder Toute la fraicheur de sa came.
Je vais relater cela dans 'Fantomas' notre vendeur de sodas sur la plage.

Et le marchand de RIHANE...! Coucou elli bï el rihane...??
Ahahahah...Une véritable dynastie.Cette famille.

Quel kif comme on dit chez nous.
Yatic el saha.
R.M

Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
10 mars 2009, 08:04
Autant que ma jeune mémoire s’en souvienne encore, je me rappelle bien de la faiseuse de breik.

Je parle bien sur de ces femmes de situation modeste en générale qui, pour boucler leur fin de mois, confectionnaient cette fameuse feuille qu’on appelle BREIK quelque soit leur destination. Breik aux pommes de terre, à l’œuf ou en pâtisserie.

La farce se nomme l’a’hchou (la farce) dans les cas de la pomme de terre ou de la pâtisserie. Pour la brik à l’œuf, aussi si l’on veut.

Ici, Tata Ishtir, une dame de bonne connaissance dans l’art culinaire a eu la gentillesse de me souffler quelques notes que je publie.



Le matériel utilisé est un plateau creux (environ 5cm), rond en métal (diamètre environ 30 cm) trempé dans le plomb, afin qu'il devienne argenté, c'est une technique qu'utilisaient les forgerons et ferblantiers en Tunisie et qui existe encore même à Nabeul. Moi j'en ai un mais on doit pratiquement tous les 2ans refaire ce système de plombage. Je pense que les plaques rondes en fonte je crois qu'utilisent les algériens pour faire du pain plat (sorte de tabouna) peuvent servir aussi. Les briks sont meilleures au goût, mais moins régulières.

Bonsoir Breitou,

Voici la recette pour celles qui ont le ‘khlouc’ la volonté.

Pour la recette ce n'est pas ce qu'il y a dedans qui est important mais le doigté. Il ya deux types de recettes, nous on a toujours fait la deuxième proposition. Un on fait la pâte avec de la farine, l'autre avec de la semoule. C'est prendre de la farine ou comme nous de la semoule ultra fine, rajouter de l'eau pétrir en tapant fort comme pour les pizzas la boule constituée par l'amalgame de l'eau et du sel, afin de la rendre la plus élastique possible et légère.

Rien de plus simple, ensuite soit dans la plaque algérienne chauffée, soit sur le"tbak malsouka" retourné sur un canoun, primus ou gaz doux, passer la pâte sur la plaque pour qu'elle colle pour en faire un cercle, puis la décoller très rapidement et la retourner vite , entreposer ensuite sur un linge propre et ainsi de suite. C'est un tour à prendre, comme les crêpes sauf que ce n'est pas une pâte liquide mais élastique.
Un seul de mes frères z.l avait appris à le faire par ma mère. Nous on préférait les manger.
Bon courage


Le décor.

Souvent assise dans le patio sur une ‘hssira‘, natte tressée, ou tout simplement sur une couverture, à proximité de la porte grande ouverte de la maison, pour cause de chaleur qui dégageait par son kanoun.

Notre faiseuse de breik confectionnait avec soin cette fine feuille à la pate élastique. Elle avait comme on le dit en judéo arabe ‘...Mizené fi aïne...’ Textuellement presque un même volume de pâte dans les yeux.

Elle laissait dégouliner sa mixture sur le couvercle de son récipient bien chaud.

Elle soupesait donc à vue d’œil cet amalgame de farine gorgé d’eau.
Souvent, une serviette était à sa proximité pour éponger la sueur qui coulait de son front et aussi sécher ses doigts.

Puis une fois sa pâte molle bien centrée sur ce récipient, elle imprimait un mouvement circulaire, à l’aide d’une courte baguette en bois bien plate qu’elle tournait avec dextérité afin de mieux étaler cette matière blanche.

Les jambes enlaçant presque le canoun, le dos vouté, elle surveillait attentivement la cuisson.

Puis d’un geste mesuré, elle décollait avec lenteur sa feuille bien cuite.
Parfois quelques grumeaux apparaissaient.

Le temps de la cuisson durait environ une minute. Parfois moins, tout dépendait de la chaleur de son canoun. Une fois, la ‘bonne cuite’ terminée, elle déposait son œuvre délicatement sur les autres feuilles et ainsi de suite. Pour en faire un tas.

Il n’y avait pas entre les feuilles de signets de séparation en papier ou autres.

Une fois refroidies ces feuilles avaient les bords légèrement craquelés prêt à être écoulées.

Les feuilles étaient vendues par douzaine ou par demi douzaine.

Pour la vente, notre vendeuse les comptait en mouillant légèrement ses doigts avec sa salive pour mieux les saisir et les décoller.

Une fois bien refroidies, elles avaient un aspect légèrement jaunâtre et souvent rugueux.

Elle servait sa marchandise enroulée et enveloppée dans du papier blanc ou du papier journal.

Rien avoir avec les feuilles de breik d’aujourd’hui fabriquées industriellement. Et mises sous cellophane.

Re: Souvenirs Metiers et cris de la rue
10 mars 2009, 13:34
La faiseuse de feuilles de briks - Par Avraham Bar Shay

Lu sur Harissa :

[www.harissa.com] Les métiers disparus du Ghetto de Tunis

Une de nos voisines était une faiseuse de feuilles de briks. On la disait très douée, puisqu’on venait de loin pour en acheter chez elle. Je la revois aujourd’hui assise par terre, comme le marchand de beignets arabe. Elle avait, à sa droite, une grande cuvette pleine de pâte molle, et devant elle, une poêle de cuivre renversée, chauffée presque au rouge, au-dessus d’un grand primus. Elle prenait dans sa main un morceau de pâte avec lequel elle touchait délicatement la poêle chaude. Ce geste se répétait jusqu’à couvrir toute la surface de la poêle, et à chaque fois on entendait un bruit qui ressemblait à celui d’un fer chauffé qu’on trempait dans l’eau. Ces bruits secs m’accompagnait souvent quand je faisais mes devoirs. Puis comme par magie, elle détachait aisément la feuille et la posait sur la pile de feuilles déjà refroidies.

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Lu sur Harissa

[www.harissa.com] LES BRIKS AUX POMMES DE TERRE

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Technique de pliage des Bricks


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