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Les emeutes du 5 juin 1967
Envoyé par lapid
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Re: Les emeutes du 5 juin 1967 23 février 2009, 05:06 |
Membre depuis : 17 ans Messages: 3 376 |
Henri a écrit:
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> Le 5 juin 1967.
> N'etait ce pas le coup de pouce qui avait aide les
> indecis a quiter la Tunisie?
5 juin 1967 - Émeutes à Tunis - Texte rédigé par l'équipe de Perspective Monde -
Le déclenchement de la guerre des Six jours provoque des émeutes à Tunis, la capitale tunisienne. En dépit d'un appel au calme du président Habib Bourguiba, des milliers de membres de la communauté juive tunisienne abandonnent leurs maisons et prennent la route de l'exil.
La création de l'État d'Israël, en 1948, entraîne un exode important des juifs tunisiens. Souvent présentée comme le bouc-émissaire des crises qui secouent le pays, la communauté perd beaucoup de membres. Une fois l'indépendance de la Tunisie obtenue, en 1956, ceux qui restent regardent avec inquiétude la campagne d'arabisation mise sur pied par le président Bourguiba. En dépit de son attitude tolérante envers les Tunisiens d'origine juive, ce dernier ordonne la dissolution d'organisations juives dont l'existence est jugée contraire à l'objectif du gouvernement de réaliser l'égalité entre les citoyens telle que le Constitution le garantit. Bourguiba fait aussi raser l'ancien quartier juif, démolissant notamment la plus vieille synagogue de Tunis pour lancer un programme de rénovation urbaine. Enfin, des émeutes survenues lors de la création d'Israël, en 1948, ou de la crise de Suez, en 1956, incitent plusieurs juifs à partir. Entre 1948 et 1967, leur nombre chute de 128 000 à 23 000. C'est alors que la victoire israélienne, lors de la guerre des Six jours (juin 1967), provoque des émeutes antisémites dans le monde arabe. En Tunisie, des émeutiers détruisent des voitures et pillent des magasins appartenant à des juifs. Un de leurs symboles, la Grande synagogue de Tunis, est pillé et incendié. Plusieurs juifs sont tués alors que la police observe sans intervenir. Bourguiba lance un appel au calme, s'excusant auprès de la communauté juive et promettant de punir les coupables. Cependant, plusieurs membres de cette communauté décident de fuir, provoquant un nouvel exode. Un an plus tard, il ne resterait que quelques milliers de juifs en Tunisie.
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> Le 5 juin 1967.
> N'etait ce pas le coup de pouce qui avait aide les
> indecis a quiter la Tunisie?
5 juin 1967 - Émeutes à Tunis - Texte rédigé par l'équipe de Perspective Monde -
Le déclenchement de la guerre des Six jours provoque des émeutes à Tunis, la capitale tunisienne. En dépit d'un appel au calme du président Habib Bourguiba, des milliers de membres de la communauté juive tunisienne abandonnent leurs maisons et prennent la route de l'exil.
La création de l'État d'Israël, en 1948, entraîne un exode important des juifs tunisiens. Souvent présentée comme le bouc-émissaire des crises qui secouent le pays, la communauté perd beaucoup de membres. Une fois l'indépendance de la Tunisie obtenue, en 1956, ceux qui restent regardent avec inquiétude la campagne d'arabisation mise sur pied par le président Bourguiba. En dépit de son attitude tolérante envers les Tunisiens d'origine juive, ce dernier ordonne la dissolution d'organisations juives dont l'existence est jugée contraire à l'objectif du gouvernement de réaliser l'égalité entre les citoyens telle que le Constitution le garantit. Bourguiba fait aussi raser l'ancien quartier juif, démolissant notamment la plus vieille synagogue de Tunis pour lancer un programme de rénovation urbaine. Enfin, des émeutes survenues lors de la création d'Israël, en 1948, ou de la crise de Suez, en 1956, incitent plusieurs juifs à partir. Entre 1948 et 1967, leur nombre chute de 128 000 à 23 000. C'est alors que la victoire israélienne, lors de la guerre des Six jours (juin 1967), provoque des émeutes antisémites dans le monde arabe. En Tunisie, des émeutiers détruisent des voitures et pillent des magasins appartenant à des juifs. Un de leurs symboles, la Grande synagogue de Tunis, est pillé et incendié. Plusieurs juifs sont tués alors que la police observe sans intervenir. Bourguiba lance un appel au calme, s'excusant auprès de la communauté juive et promettant de punir les coupables. Cependant, plusieurs membres de cette communauté décident de fuir, provoquant un nouvel exode. Un an plus tard, il ne resterait que quelques milliers de juifs en Tunisie.
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Re: Les emeutes du 5 juin 1967 26 février 2009, 02:12 |
Membre depuis : 17 ans Messages: 3 376 |
JULES DE TUNIS....
19 juillet 1967, accoudé au bastingage du bateau, il regarde le port de Tunis qui s'éloigne lentement. Il sait déjà qu'il ne reviendra pas mais il essaie de ne pas pleurer, de ne pas montrer le chagrin qu'il a de devoir laisser un petit monceau de vie là bas, dans ce quartier de l'Ariana où ne reste pour seule trace de son passage qu'une maison, une maison qui n'est déjà plus la sienne....
Ses parents sont en pleurs, ils ne connaissent rien d'autre que la Tunisie, ils y sont nés et ont toujours cru que là bas, c'était chez eux. Ils sont les descendants d'une génération qui y a vécu sereinement, mais en ce jour de juillet 1967 il devient de plus en plus difficile d'y vivre, alors comme beaucoup d'autres juifs, ils ont décidé de partir et de laisser une vie derrière eux pour en commencer une nouvelle, ailleurs.
Il n'a pas encore 16 ans mais il rêve déjà d'Israël, ce jeune état ou il sera chez lui en sécurité, où il ne sera pas obligé de se battre tous les jours, où on ne le traitera pas de sale juif.... Sa maison c'est là bas, pour lui ça ne fait aucun doute mais ses parents ne regardent pas dans la même direction. La vie est rude en Israël, ils ont trois fils et Chalom, le père, ne veut pas que ses fils aillent à l'armée pour se faire tuer. Il y a à peine un mois, la guerre des 6 jours a fait rage là bas et beaucoup trop de jeunes y ont laissé leur vie.
La guerre des six jours, c'est avec elle que tout a commencé et c'est e lle qui a précipité leur départ. Elle a changé la donne dans ce quartier de l'Ariana où Chalom exerce le métier de bijoutier-Horloger. Tout le monde vit plus ou moins en harmonie. Les copains s'appellent Abdel ou encore Mohamed, les parents se côtoient autour d'une bourha et d'un plat d'olives et les enfants boivent de la boga. La famille n'est pas très riche, on joue dans la rue avec des noyaux d'abricots mais la vie est simple sous le soleil de Tunisie, elle va pourtant basculer ce 5 juin 1967 lorsque Israël va déclarer la guerre à l'Egypte.
Dès lors, les brimades vont commencer, les amis d'hier ne sont subitement plus les amis d'aujourd'hui. Tous les jours dans la rue il faut se battre et le jeune Jules rentre souvent les vêtements déchirés. Le père subit lui aussi des brimades, les coups bas pleuvent et s'ensuit les menaces verbales. Le paradis se transforme petit à petit en enfer et la peur s'installe mais Chalom continue de croire en son pays..... tout finira par s'arranger pense-t'il... comment pourrait-il en être autrement et de toutes façons où aller, il est tunisien de père en fils.... Son pays c'est ici.....
Cette nuit de juin va marquer une nouvelle étape..... alors que les combats s'intensifient en terre d'Israël, les arabes de Tunis font eux aussi leur guerre contre le peuple Juif. Barricadés dans la petite maison du quartier de l'Ariana, prêts à se défendre à n'importe quel prix, la petite famille entend déjà au loin les premiers cris d'une horde venue de nulle part avec comme seul slogan, « à mort les juifs » ou encore « dehors les juifs ».... Le jeune Jules a déjà l'âme d'un guerrier et malgré la peur il est décidé à ne pas se laisser faire. Dans la rue les combats font rage et se rapprochent, on entend le cri des femmes, les pleurs des enfants, les bris de vitres.... Des pierres sont jetées sur les maisons, certaines sont saccagées, les coups pleuvent..... La meute se rapproche et lorsqu'ils arrivent à hauteur de la maison de Chalom, une voix s'élève du petit groupe..... « Non pas lui je le connais, C'est Chalom, on ne touche pas à sa maison !!! « .....les manifestant s'en vont un peu plus loin et à l'intérieur du pavillon, le silence se brise peu à peu pour laisser place au soulagement.....
Cette fois il faut bien prendre une décision, il faut se résoudre à partir, quelques voisins et amis ont déjà pris le bateau, la famille aussi, certains sont déjà sur la terre promise, d'autres sont en France.....
Ce matin du 19 juillet 1967, ils ont chacun une petite valise, 20 kg et 45 dinards par personne, Ils ne sont pas autorisés à emmener plus. Ils ont pris un aller-retour pour ne pas attirer l'attention, pour que personne ne voit qu'ils se sauvent, qu'ils fuient un pays ou reposent leur famille, un pays qui ne veut plus d'eux.....
Ils laissent une maison, une maison qu'ils ont achetée à la sueur de leur front, une maison qu'ils ne reverront jamais, une maison dont ils ne seront jamais indemnisés. Chalom ne peut pas emporter ses outils de bijoutier, ils sont beaux pourtant ses outils, ils font partie de sa vie et jamais il n'a pensé s'en séparer..... Il n'est pas question d'emporter quelque objet de valeur, les valises sont fouillées et ils sont très stricts. Mais que peut-on faire avec seulement 45 dinards par personne ? alors ils vont tenter le tout pour le tout... en espérant que la chance les accompagnera....... Dans une valise, ils vont cacher quelques économies et quelques objets de valeur. Le jeune Jules, très pratiquant à l'époque, décide de les mettre à côté des tefilines.... Ses téfilines qu'il a reçues lors de sa bar mitsva...... Toutes les valises seront fouillées, passées au peigne fin et allez savoir pourquoi..... celle où sont entreposées les téfilines ne sera même pas ouverte.
Sur ce bateau qui les mène vers Marseille, le jeune Jules console ses deux petits frères, déjà les côtes Tunisiennes ne sont plus qu'un lointain souvenir... ils partent vers l'inconnu, vers une terre nouvelle qui s'appelle France et dont ils ne connaissent rien..... Le jeune Jules se rend compte alors que le bateau qui le transporte s'appelle « l'Avenir ».....
Source : [zabou.uniterre.com]
19 juillet 1967, accoudé au bastingage du bateau, il regarde le port de Tunis qui s'éloigne lentement. Il sait déjà qu'il ne reviendra pas mais il essaie de ne pas pleurer, de ne pas montrer le chagrin qu'il a de devoir laisser un petit monceau de vie là bas, dans ce quartier de l'Ariana où ne reste pour seule trace de son passage qu'une maison, une maison qui n'est déjà plus la sienne....
Ses parents sont en pleurs, ils ne connaissent rien d'autre que la Tunisie, ils y sont nés et ont toujours cru que là bas, c'était chez eux. Ils sont les descendants d'une génération qui y a vécu sereinement, mais en ce jour de juillet 1967 il devient de plus en plus difficile d'y vivre, alors comme beaucoup d'autres juifs, ils ont décidé de partir et de laisser une vie derrière eux pour en commencer une nouvelle, ailleurs.
Il n'a pas encore 16 ans mais il rêve déjà d'Israël, ce jeune état ou il sera chez lui en sécurité, où il ne sera pas obligé de se battre tous les jours, où on ne le traitera pas de sale juif.... Sa maison c'est là bas, pour lui ça ne fait aucun doute mais ses parents ne regardent pas dans la même direction. La vie est rude en Israël, ils ont trois fils et Chalom, le père, ne veut pas que ses fils aillent à l'armée pour se faire tuer. Il y a à peine un mois, la guerre des 6 jours a fait rage là bas et beaucoup trop de jeunes y ont laissé leur vie.
La guerre des six jours, c'est avec elle que tout a commencé et c'est e lle qui a précipité leur départ. Elle a changé la donne dans ce quartier de l'Ariana où Chalom exerce le métier de bijoutier-Horloger. Tout le monde vit plus ou moins en harmonie. Les copains s'appellent Abdel ou encore Mohamed, les parents se côtoient autour d'une bourha et d'un plat d'olives et les enfants boivent de la boga. La famille n'est pas très riche, on joue dans la rue avec des noyaux d'abricots mais la vie est simple sous le soleil de Tunisie, elle va pourtant basculer ce 5 juin 1967 lorsque Israël va déclarer la guerre à l'Egypte.
Dès lors, les brimades vont commencer, les amis d'hier ne sont subitement plus les amis d'aujourd'hui. Tous les jours dans la rue il faut se battre et le jeune Jules rentre souvent les vêtements déchirés. Le père subit lui aussi des brimades, les coups bas pleuvent et s'ensuit les menaces verbales. Le paradis se transforme petit à petit en enfer et la peur s'installe mais Chalom continue de croire en son pays..... tout finira par s'arranger pense-t'il... comment pourrait-il en être autrement et de toutes façons où aller, il est tunisien de père en fils.... Son pays c'est ici.....
Cette nuit de juin va marquer une nouvelle étape..... alors que les combats s'intensifient en terre d'Israël, les arabes de Tunis font eux aussi leur guerre contre le peuple Juif. Barricadés dans la petite maison du quartier de l'Ariana, prêts à se défendre à n'importe quel prix, la petite famille entend déjà au loin les premiers cris d'une horde venue de nulle part avec comme seul slogan, « à mort les juifs » ou encore « dehors les juifs ».... Le jeune Jules a déjà l'âme d'un guerrier et malgré la peur il est décidé à ne pas se laisser faire. Dans la rue les combats font rage et se rapprochent, on entend le cri des femmes, les pleurs des enfants, les bris de vitres.... Des pierres sont jetées sur les maisons, certaines sont saccagées, les coups pleuvent..... La meute se rapproche et lorsqu'ils arrivent à hauteur de la maison de Chalom, une voix s'élève du petit groupe..... « Non pas lui je le connais, C'est Chalom, on ne touche pas à sa maison !!! « .....les manifestant s'en vont un peu plus loin et à l'intérieur du pavillon, le silence se brise peu à peu pour laisser place au soulagement.....
Cette fois il faut bien prendre une décision, il faut se résoudre à partir, quelques voisins et amis ont déjà pris le bateau, la famille aussi, certains sont déjà sur la terre promise, d'autres sont en France.....
Ce matin du 19 juillet 1967, ils ont chacun une petite valise, 20 kg et 45 dinards par personne, Ils ne sont pas autorisés à emmener plus. Ils ont pris un aller-retour pour ne pas attirer l'attention, pour que personne ne voit qu'ils se sauvent, qu'ils fuient un pays ou reposent leur famille, un pays qui ne veut plus d'eux.....
Ils laissent une maison, une maison qu'ils ont achetée à la sueur de leur front, une maison qu'ils ne reverront jamais, une maison dont ils ne seront jamais indemnisés. Chalom ne peut pas emporter ses outils de bijoutier, ils sont beaux pourtant ses outils, ils font partie de sa vie et jamais il n'a pensé s'en séparer..... Il n'est pas question d'emporter quelque objet de valeur, les valises sont fouillées et ils sont très stricts. Mais que peut-on faire avec seulement 45 dinards par personne ? alors ils vont tenter le tout pour le tout... en espérant que la chance les accompagnera....... Dans une valise, ils vont cacher quelques économies et quelques objets de valeur. Le jeune Jules, très pratiquant à l'époque, décide de les mettre à côté des tefilines.... Ses téfilines qu'il a reçues lors de sa bar mitsva...... Toutes les valises seront fouillées, passées au peigne fin et allez savoir pourquoi..... celle où sont entreposées les téfilines ne sera même pas ouverte.
Sur ce bateau qui les mène vers Marseille, le jeune Jules console ses deux petits frères, déjà les côtes Tunisiennes ne sont plus qu'un lointain souvenir... ils partent vers l'inconnu, vers une terre nouvelle qui s'appelle France et dont ils ne connaissent rien..... Le jeune Jules se rend compte alors que le bateau qui le transporte s'appelle « l'Avenir ».....
Source : [zabou.uniterre.com]
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