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Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1

Envoyé par lapid 
Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
13 septembre 2007, 09:04
Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1

Mis a part le fait que mon pere Maurice CHEMLA ait fait une bonne partie de sa carriere d’instituteur a l’ecole de l’Alliance Israelite Universelle de la rue Malta-Srira (auparavant il exercait a l’Ecole de l’AIU de la Hafsia dans la Hara, ghetto des juifs de Tunis), principalement apres les annees 1940, il se trouve que mon plus jeune frere et moi-meme avons etudie durant pres de 9 ans dans cette ecole jusqu'à la classe de troisieme. Ma soeur ainee a suivi les cours de 4eme et de 3eme avant de continuer ses etudes au College Montfleury.

A la fin du 19eme siecle, « L'influence de l'Europe s'exerçait également sur le plan culturel. Les enfants des familles de la bourgeoisie tunisoise fréquentaient des écoles protestantes. L'école ouverte à Tunis par l'Alliance israélite universelle en 1878 permit aux familles juives de toutes les classes sociales d'y envoyer leurs enfants. Tout en faisant une place à l'histoire juive et à l'enseignement de l'hébreu, celle-ci dispensait les programmes des écoles françaises. »

L’Ecole de la rue Malta-Srira a ete amenagee en lieu et place d’une ancienne ecurie qui appartenait, je pense, a la garde beylicale. Situe plutot dans la ville europenne mais pas trop loin de la Medina, ce batiment d’un etage pouvait contenir un maximum d’une vingtaine de classes ou pouvaient « s’entasser » plus de 700 eleves.

Les classes etaient en general assez vetustes, eclairees par quelques lampes electriques et plus tard par des neons, aerees souvent par une seule fenetre (surtout les classes du rez-de chaussee) et meublees avec un materiel plutot primaire et usage (bancs avec pupitre , 1 bureau, une chaise et une armoire) . Au premier etage, se trouvaient environ sept classes un peu mieux aerees et amenagees auxquelles on avait acces par deux escaliers qui se trouvaient de part et d'autre au fond de la cour principale. Il y avait aussi deux autres cours, une reservee aux petits eleves des deux classes preparatoires et une autre, reservee aux "grands eleves", qui se trouvait du cote de l’entree principale des eleves, Place de l’Ecole de la rue Malte-Srira. Voici pour le cadre.

Mais ce qui faisait le charme de cette ecole c’etait l’ambiance conviviale et l’atmosphere qui y regnaient. Je crois que tous ceux qui ont frequente cette ecole ont garde de nombreux souvenirs et pourraient raconter de nombreuses anecdotes . Mon plus jeune frere affirme que s’il fallait raconter la saga de l’ecole de la Rue Malta-Srira et toutes les nombreuses anecdotes qui s’y rapportent, on pourrait ecrire un livre ! Essayons de relever ensemble ce defi !

Les cours reprenaient le 1er octobre apres trois mois de grandes vacances. Pour la rentree de l’ecole on utilisait souvent l’expression : « el aa’ssa ouelma Skhoun « ( Le baton et l’eau chaude). Cette expression s’expliquait par le fait que la veille de la rentree, on prenait souvent un bain chaud . La rentree nous mettait, dans un etat d’excitation particulier.

Apres avoir recu la liste des livres et du materiel que nous imposaient nos instituteurs, nous etions impatients d’aller avec mon pere, acheter ces livres soit, neufs a la Librairie Louzoun Avenue Roustan ou a la librairie Saliba Avenue de France, soit d’occasion chez le bouquiniste Guez, rue d'Angleterre. Parfois, sur les trottoirs avoisinant l'ecole. on organisait spontanement une sorte de foire aux livres scolaires que l'on pouvait echanger, vendre ou acheter a un meilleur prix. Pour les cahiers et le reste du materiel, on allait le plus souvent a la papeterie Nahum qui se trouvait a quelques metres de la porte d’entree principale de l’ecole, du cote de la rue Malta-Srira, reservee en general seulement au personnel enseignant. Pour ceux qui n’avaient pas les moyens, certains livres etaient parfois pretes par l'ecole pour l’annee scolaire.

"L’Alliance etait ouverte a tous pauvres et moins pauvres. Les frais de scolarité – on disait l’ecolage – variaient selon la fiche de paie des parents." Les plus pauvres en etaient totalement exoneres. En effet, il y avait parmi les eleves, ceux qui etaient issus des couches defavorisees et qui, souvent continuaient a habiter la Hara. Cet ecolage etait recolte par les instituteurs eux-memes et chaque mois, Journo (l'auxiliaire de service) faisait le tour des classes avec sa boite en bois afin de recueillir cet ecolage et le remettre a l'administration de l'ecole qui s'en servait, je suppose, pour les frais de gestion. En general, les instituteurs recevaient leurs salaires de l'A.I.U. dont le siege est a Paris. Mais certains, de nationalite francaise, comme mon pere, recevaient (surtout apres 1945) leurs salaires directement du Ministere de l'Education Nationale.

Les cours se deroulaient 5 jours par semaine de 8 heures a 11 heures (du Lundi au Vendredi) et reprenaient de 13heures 30 a 16 Heures ( Le Vendredi, les cours se terminaient, plus tot, vers 15 heures a cause de l'entree du Chabat). Il y avait la possibilite de prolonger les cours par une heure d’etude supplementaire (ou on faisait les devoirs sous la direction de l’instituteur; et souvent ce dernier apportait des explications complementaires sur des notions mal assimilees par certains eleves) ; l'eleve devait payer une modeste somme mais la aussi, les plus defavorises en etaient exoneres.

En ete, de 8 heures a 12 heures, il y avait plusieurs cours organises suivant les matieres a differents niveaux qui permettaient a ceux qui le desiraient (et la aussi contre une modeste remuneration) de se perfectionner dans telle ou telle matiere (francais, maths, anglais et meme italien). C’est la que j’ai fait mes debuts d’enseignant quand j’allais aider mon pere pour m’occuper particulierement de certains eleves faibles. Il m'est meme arrive de le remplacer quand mon pere a ete fatigue.

« On écrivait avec des porte-plume qu’on trempait dans un encrier qui était incrusté, dans un trou percé de la table, entre les 2 élèves. On employait les buvards pour sécher les lignes humides d’encre. Les plus chanceux utilisaient des stylos à encre et des bouteilles d’encre Waterman. Les stylos à bille, qui étaient une nouveauté, donc très chers, n’étaient pas admis en classe, parce qu’ils ne donnaient pas les pleins et le déliés exigés et parce qu’ils déformaient la page du cahier. »

Mon pere avait une tres belle ecriture et a longtemps utilise les porte-plume (Je me souviens de la serie de plumes "sergent major" posees sur son bureau !) qui permettaient d’ecrire avec des « pleins et delies ». De meme, au tableau noir, avec des morceaux de craie de differentes couleurs, il s’appliquait a mettre en relief cette technique des « pleins et delies ». J'avoue que c'etait du plus bel effet. Ce n’est que bien plus tard qu’il adopta la « pointe Bic ».

On mettait l’accent sur le contrôle et le respect de l’hygiene corporel. Je me souviens qu’on verifiait regulierement la proprete des eleves (les ongles et les oreilles en particuliers et parfois les cheveux), surtout dans les classes primaires. A titre de prevention, des controles de sante assez reguliers etaient effectues par un medecin et une infirmiere en plus des vaccinations obligatoires pour tous les eleves .

A l'epoque, on respectait beaucoup les instituteurs qui, dans leur majorite, savaient imposer une certaine discipline tout en gardant une ambiance "bon enfant". Des qu'un enseignant ou un adulte rentrait en classe, par respect, les eleves se levaient aussitot et restaient debout jusqu'a ce que leur instituteur les autorise a s'asseoir.
Les punitions utilisées parfois par certains instituteurs ( je ne sais pas pourquoi, particulierement par ceux qui enseignaient l’hebreu) étaient " les coups, avec une règle carrée, sur les bouts des 5 doigts rassemblés, ou bien les coups de règle plate sur la paume de la main" !

Il y avait aussi les billets aux parents et pour les cas les plus graves la convocation des parents ; et beaucoup plus rarement il y avait exclusion de quelques jours de l’école. Dans les petites classes (jusqu'en 8eme), certains enseignants utilisaient comme punition " l’ humiliant “ bonnet d’âne” qu’on posait sur la tête du ‘criminel’. On lui épinglait son mauvais cahier sur le dos et on le promenait d’une classe à l’autre pour montrer l’exemple aux autres, et à bon entendeur salut". Comble de l'humiliation, on faisait repeter aux autres eleves cette phrase si horrible : "Ane..... paresseux.... tu ne sais pas ta lecon .....!). Mais fort heureusement, par la suite, cette punition infamante disparut progressivement .

La case de la concierge (d’origine italienne) de l’école, se trouvait à gauche après l’entrée en face du bureau du secretariat du Directeur. Il y avait aussi Journo, l'auxiliaire de service, qui etait surtout connu parce qu’il vendait des sandwichs ( aide, parfois, par sa sœur Melle Journo qui, plus tard, a travaille au secretariat du Directeur) durant les récréations. Il vendait des confiseries, des boissons et des sandwichs tunisiens plus ou moins bien garnis, mais aussi des petits pains imbibés d’harissa diluée dans l’eau, qui coûtaient moins cher. Il y avait aussi Francois, le mari de la concierge qui etait charge de la maintenance et qui avait, entre autres, la charge de recolter tous les vendredi matin les petites boites de fer blanc contenant la recette du "sou du pauvre" recueilli parmi les eleves. Cet argent permettait a quelques familles necessiteuses de la Hara de preparer un repas du shabatt convenable avec viande.

Je me souviens qu’en ete, la concierge preparait sa sauce tomate (pour l'annee probablement !) et on trouvait a chaque recoin de la cour de l’ecole des planches en bois sur lesquelles s'etalaient des tomates coupees en deux , sechant au soleil. Par la suite, elle extrayait la sauce tomate en pressant les tomates plus ou moins sechees dans un linge humide.

L’école de la rue Malta-Srira était a la fois une école primaire pour garçons, qui préparait au CEP et aux examens d’entrée en 6ème, et une ecole secondaire qui preparait au BEPC et a l’entree en seconde dans d’autres lycees ( principalement Le Lycee Carnot ) ou colleges . D’autres eleves choisissaient de suivre une voie plus professionnelle, celle de l'ecole de l’ORT , situee a l'Ariana. Nombre d'entre eux, on poursuivi leurs etudes professionnelles a l'ORT de Geneve. "Le BEPC était, a l’epoque, un diplôme assez considere qui pouvait ouvrir certaines portes de l’administration locale ou celles de la Communauté, ou encore une carrière d’aide employé chez certains avocats Juifs."

Le programme des études était fixe selon celui pratique dans les ecoles francaises. On utilisait les mèmes livres : Par exemple, les livres de lectures ‘Souchet’ ou on etudiait des extraits des classiques de la littérature francaise, comme ‘Cosette et le seau d’eau’ extrait des Miserables de Victor Hugo, ‘Les moutons de Panurge’, ‘Le grand Maulne’, l'histoire bouleversante de Remy et Vitalis extrait de "Sans Famille", "Tartarin de Tarascon", les fables de La Fontaine ( "Le Laboureur et des enfants", "Le lievre et la tortue", "Le corbeau et le renard" ...) etc... D’autre part, on avait la possibilite d’emprunter chaque semaine un livre de lecture a la petite bibliotheque de l’ecole ou parfois de la classe.

Plus tard on abordait l’explication de textes empruntes a la litterature francaise. Nous récitions par cœur des poèmes (de Victor Hugo : " Demain des l’Aube"), des extraits des pieces de Moliere ("L’avare"), de Racine, de Corneille ("Le Cid").

" Les livres d’Histoire de ‘Jules Isaac’ avec, sur la couverture, la tête de Périclès , nous apprenaient l’essentiel de l’Histoire de France avec, entre autres, tout ce qu’il fallait savoir sur la Gaule et «Nos peres les Gaulois ! ".

Il y avait aussi ces notes et ce classement mensuel qui permettaient une certaine émulation entre les bons élèves mais etaient assez frustrants pour d’autres. Il y avait les Bons Points et les Images (dans les « petites » classes) , les Tableaux d’Honneur et Encouragements mensuels qui recompensaient les meilleurs eleves des cours moyens 1ere et 2eme annees ainsi que dans les classes a partir de la sixieme. " A la fin de l’année il y avait la grande cérémonie de la distribution des prix. Il y avait un Prix pour le premier dans chaque matière, un Prix de bonne conduite et un Prix de bonne camaraderie. Mais les prix les plus convoités étaient le Prix d’Excellence et le Prix d’Honneur qui étaient décernés au premier et au 2ème élève de chaque classe. " Cette cérémonie se deroulait dans la salle couverte des sports (qui etait plutot un grand hangar !) de l’ecole en presence du personnel enseignant, des laureats , de leurs parents qui étaient très fiers du succès de leur enfant et aussi de personnalites invitees pour l’occasion. J’ai eu le privilege de recevoir quelques prix dont un prix d’excellence des mains de Lucien Paye, Inspecteur principal de l’Education publique et un autre m’a ete remis par Andre Chouraqui qui etait alors le representant de l’A.I.U pour l’Afrique du Nord. Je me souviens surtout d’ un grand livre sur la Tunisie qui possedait une belle couverture verte cartonnee et en relief (j'ai pu retrouver sa trace chez ma soeur ainee 60 ans apres !).

A Suivre - Le Personnel Enseignant de l'Ecole de l'Alliance Israelite Universelle de la rue Malta Srira.

Photo ci-dessous :

Au 1er rang de gauche a droite, assis :

Mlle Attal ( Professeur d'Anglais ,niece du Directeur, mariee par la suite a Mr Bellaiche), Mme Melloul, Raphael Levy (Directeur), X, Melle Journo.

Au 2eme rang, de gauche a droite, debout :

Mr Nataf (professeur d'Anglais), Mr Taieb (Professeur d'Hebreu), Mr Beja, Mr Dana, Mr Simon Slama, Mr Brami,Mr Roger Chaouat, Mr Maurice Chemla,X, Mr Fahri.

Au 3eme rang de gauche a droite, debout : Mr Donio, Mr Jacques Castro, Mr Giami, Mr Fellous (Professeur d'Hebreu), Mr Raymond Cohen, Mr Jacques Haik , Mr Simon Temam, Mr Bocobza ( Professeur d'Hebreu), Mr El-Haik, Mr Georges Bismuth, Mr Ernest Slama
Pièces jointes:
UPL19082_m750_Maurice CHEMLA_et_ses_collegues_de_l__AIU_rue_Malta__Srira.jpg
Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 2
13 septembre 2007, 10:56
Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 2

Le Personnel Enseignant :

Monsieur Raphael Levy : Directeur de l’ecole et ecrivain ( sous le pseudonyme de Ryvel) qui a raconte le ghetto comme dans " L'enfant de l'Oukala ". Je me souviens de son regard severe a travers ses lunettes surtout lorsqu’il sortait de son bureau et se pointait dans la cour de l’ecole pour superviser la rentree ordonnee dans les classes. En general les petits etaient ranges dans leur cour. Les plus grands, ceux qui avaient leurs classes au premier etage, dans leur cour, se rangeaient en colonnes par deux, defilaient obligatoirement devant le Directeur qui se placait au point de convergence des trois cours.........

Monsieur Maurice CHEMLA : Mon pere et mon Maitre. J’ai ete son eleve en 7eme . C’est bien difficile d’avoir son propre pere comme enseignant ! Il tenait beaucoup a ne faire aucune difference entre ses eleves et moi. A l'appel de 8 heures le matin, il m'etait difficile de dire a haute voix : "Present Monsieur". Je me souviens meme qu’il evitait de me donner la meilleure note et la premiere place. Il s'arrangeait toujours pour mettre devant moi un autre eleve, en particulier un excellent eleve Arbi Kont (un des rares arabes qui frequentaient l’ecole de l’Alliance) a qui il accordait toujours un demi-point de plus. Il etait tres exigeant avec moi. Il fallait repondre sans defaillance aux interrogations (orales ou par ecrit au tableau) et pour cela il veillaitt constamment a ce que j’apprenne bien mes lecons et que je fasse correctement mes devoirs. Je restais aupres de lui pratiquement presque tous les jours jusqu'à 19 heures avant de retourner a la maison. Ainsi, j’ai pu observer avec quel serieux mon pere exercait son metier. Mis a part les corrections, il preparait avec minutie son cahier de preparation ( ou etait inscrit tout le programme du lendemain) et ses fiches pour les lecons du lendemain : dictee, grammaire, redaction, lecture, calcul, histoire, geographie, sciences naturelles, histoire juive sans oublier la Morale et l’Instruction Civique… ( tous les jours, au haut du tableau noir, etaient inscrits des maximes de morale ou des regles d’instruction civique). Il y avait aussi le cahier de classe (appele aussi cahier de roulement) ou, a tour de role, les eleves inscrivaient tout ce qui etait etudie en classe y compris la correction des devoirs. Mon pere etait un tres bon instituteur; il avait des dons d'imitation ( parfois, lorsqu'il nous faisait des dictees, cela me rappelait certaines scenes de "Topaze" avec Fernandel lors de ses fameuses dictees "les moutonsss .." ou Topaze insistait sur les liaisons...) sinon de comedien (il arrivait a fixer notre attention lorsqu' il lisait un texte en utilisant ses dons de mime); c'est avec beaucoup d'interet que nous suivions, grace a son savoir faire et sa simplicite, les differentes peripeties de l’Histoire de France … ; C'est avec beaucoup de pedagogie qu'il nous enseignait toutes ces matieres. Malgre son air un petit peu severe, il savait aussi nous offrir son beau sourire et avait pas mal d’humour. Je crois que les eleves l’aimaient bien et en ont garde un bon souvenir. Temoignage d'un ancien eleve : "Mr CHEMLA, le plus gentil". Je me souviens combien il apprehendait les inspections car il se sentait moins a l’aise en presence d’etrangers dans sa classe. C’est assez difficile de parler de son propre pere mais ce dont je suis certain, c’est qu’il aimait les enfants ( et ce n'est pas par hasard qu'il a fonde une famille de 8 enfants, six garcons et deux filles !) et son metier d’instituteur.

Monsieur Simon Temam nous a enseigne et surtout nous a fait aimer aussi bien les Maths que la Physique et Chimie (que nous commencions a etudier des la 4eme). C’etait un excellent pedagogue. Ceux qui continuaient leurs etudes au Lycee Carnot possedaient, grace a lui, un excellent "bagage" et tres souvent ils se retrouvaient parmi les meilleurs dans ces differents domaines. Il m’aimait bien. Je me souviens qu’en troisieme, il avait fait une legere erreur en ma faveur en calculant ma note d’une composition de Physique. Je lui en avais fait la remarque mais il a tenu a ne pas changer la note pour recompenser mon « honnetete ». L’avis d’un autre de ses eleves : « L’As des As. 3 ou 4 polytechniciens dans sa famille. Grace a lui nous etions redoutes au Lycee Carnot. ». Par la suite il a succede a Raphael Levy (ou a Vitalis Danon, je ne me souviens plus exactement !) en tant que Directeur des ecoles de l’A.I.U. Tout d'abord, ce poste avait ete propose a mon pere mais, avec modestie, il l’a refuse et s’est contente du poste honorifique de « sous-directeur ».

Monsieur Donio s’occupait particulierement de la preparation au Certificat d’Etudes. C’etait un excellent pedagogue plein d’humour. Je me souviens qu’il adorait nous parler de son fils Jeannot qui commencait de brillantes etudes qui se sont concretisees plus tard a l’Ecole Polytechnique et par de nombreux diplomes et postes universitaires (dont le dernier, Professeur emerite a la Sorbonne). Je me souviens que Monsieur Donio aimait beaucoup fredonner des chansons et, entre autres, j’ai garde en memoire une chanson a la mode a l’epoque « Maria de Bahia » qu’il aimait chanter a tue-tete :

« Aie aie aie maria maria de Bahia

Elle avait le teint comme du satin la belle maria

Et tous les coeurs cabriolaient

Quand elle montrait ses mollets

Couleur de café au lait……. »

Monsieur Giami : Contrairement a son apparence, Monsieur Giami etait un brave homme, un peu severe peut-etre, mais tres competent. Voici un temoignage d’un eleve : « Monsieur GIAMI , avec ses brassards noirs , une terreur. Un jour , parce que je courais dans la cour , il a pointé l'index sur moi , en me faisant signe de venir à lui . De peur , j'ait fait pipi sur moi. »

Monsieur Roger Chaouat : Comment ne pas parler de Monsieur Chaouat avec beaucoup d’emotion et de nostalgie. Cet homme etait tres proche de mon pere et meme de notre famille. En plus de ses qualites pedagogiques, il avait un don inne de l’organisation , d’où sa participation a l’organisation de differents examens comme le B.E.P.C. et meme le BAC. Mais ceux qui l’ont connu, se souviennent de son amour pour la langue de Dante Alighieri et il a su, avec beaucoup d’enthousiasme, transmettre les premieres notions d’Italien a plusieurs generations. Je crois que c’est grace a lui, que j’ai aime l’Italien et que je l'ai choisie avec bonheur comme 1ere langue etrangere au Baccalaureat. Par la suite , il continua d’enseigner a Paris dans des ecoles particulieres ( je crois celles de Sylvain Bismuth et de Raccah)

Monsieur Beja : etait responsable d’une classe de 5eme ou il enseignait plusieurs matieres dont les mathematiques. C’est lui qui m’a inculque les premieres notions d’algebre. Il exigeait, non seulement, qu’on sache par cœur les formules importantes mais aussi etablissait une competition entre les eleves en chronometrant le « debit » de ces formules......
Je me souviens que lorsqu’il voulait nous faire une remarque ou voulait reveiller notre attention, avec les bouts des cinq doigts rassembles, il venait taper sur notre omoplate a un endroit qui nous faisait pousser un « aie » de douleur. Un autre eleve nous rappelle qu’il « etait aussi responsable de la gymnastique. Silence pudique sur nos aptitudes sportives… ». Autre anecdote : Je me souviens que dans ma classe de 5eme, il y avait 3 eleves dont je me souviens : Chalom Baranes ( qui a ete mon ami et a habite a Paris le meme immeuble de Clichy que ma famille a leur arrivee a Paris en 1964) etait un excellent eleve. C’etait aussi le cas de Lucien Berrebi qui, par la suite a enseigne les maths ( on m’a meme raconte qu’il a eu une formation de Mohel sous la direction du Mohel Adda). Je crois qu’il a du pendant un certain temps arreter ses etudes scolaires pour des raisons de sante. Il y avait aussi Gerard Hababou ( celui qui fut durant plusieurs annees Le rabbin du rite Tunisien a la Grande Synagogue de la rue de La Victoire). C’etait le meilleur eleve en hebreu......
Il y a plusieurs annees, avec mon plus jeune frere, j’ai eu l’occasion de revoir a Paris Monsieur Beja dans une synagogue du 10eme arrondissement a l’occasion de « Simhat Torah ».Mais il nous a quitte, lui aussi, il y a quelques annees.

Monsieur Jacques Castro : etait responsable d’une classe de 7eme et parfois de la classe specialisee dans la preparation du C.E.P. Avec son neuf papillon fonce, Mr Castro etait tres gentil en depit de son apparence serieuse, meme un peu severe mais cela n’enlevait rien a ses excellentes qualites d’enseignant.

Monsieur Nataf : professeur d’Anglais en classe de troisieme. En fait, il n’a eu sa licence d' Anglais que bien plus tard. Mais il a su nous faire travailler (contrôles quasi quotidien) et nous inculquer les regles principales de grammaire et le vocabulaire minimum pour pouvoir etre au niveau des eleves du Lycee Carnot. En depit de sa relative severite, on sentait qu’il aimait son metier et avait un reel desir de transmettre ses connaissances. Une anecdote : Je me souviens que lors des controles et des examens, il surveillait la classe en montant sur un banc au fond de la classe. J’avoue avoir utilise la meme methode quand j’etais militaire enseignant dans le cadre de la cooperation avec le Maroc car, la-bas, le copiage etait vraiment un sport national!

Monsieur Georges Bismuth : s’occupait des classes de 4eme ou il enseignait differentes matieres comme les Mathematiques, la grammaire, les sciences naturelles …. Il etait connu pour sa relative severite qui cachait souvent un profond attachement a ses eleves. Je me souviens qu’il portait des lunettes de soleil tres foncees lorsqu'il surveillait les controles et les examens. C’etait un des plus jeunes instituteurs. Par ailleurs, il a epouse une de ses eleves Doris qui a ete par la suite, speakrine a Radio-Tunis. Il aimait s’occuper des equipes sportives de l’Ecole de l’Alliance Israelite Universelle qui connurent de beaux succes surtout en volley-ball dont la principale vedette fut Max Sitruk qui etudiait dans la classe commerciale. Il fut le dernier Directeur des ecoles de l’Alliance en Tunisie apres l’independance de la Tunisie. Le gouvernement Tunisien, ayant exige qu’il ait a ses cotes un directeur arabe alors que lui-meme possedait la nationalite tunisienne. Se sentant surveille sinon espionne, il decida de quitter la Tunisie avec sa femme et ses 4 fils et de s’installer en 1969 en Israel ou il a ete mon voisin jusqu'à sa mort en Avril 2003. Pendant tres longtemps, il fit de la peche sous-marine avant que la maladie l'empecha de poursuivre son sport favori. Je l’ai bien connu en Israel ou j’ai decouvert un homme tres humain avec beaucoup d'humour et qui adorait les enfants et la jeunesse en general. D’ailleurs il etait tres apprecie par les etudiants du Technion ou il etait responsable du departement de l’enseignement du Français.

Monsieur Farhi : Professeur de Français dans les classes de 4eme et de 3eme. Il avait des difficultes a se faire respecter en classe. Certains eleves lui avaient fait des « coups pendants » mais pas trop mechants. On m’a raconte qu’une fois on lui avait fait un cadeau assez imposant : Apres avoir deballe et ouvert plusieurs boites ( a la maniere des poupees russes), lorsqu’il ouvrit finalement la derniere boite un oiseau sortit de la boite pour s’envoler alors que toute la classe sussurait "cui-cui". Il avait du mal a prononcer les « r » et les eleves n’hesitaient pas a l’appeler Monsieur « Fahi ». Personnellement, je me souviens de la severite inexpliquee dans sa notation. Rarement on obtenait la moyenne 10/20.....

Madame Attal : etait responsable des cours d’Histoire en troisieme. C’etait une femme d’un certain age qui marchait avec une canne car elle boitait legerement. Je me souviens avec quel humour, elle nous racontait l’Histoire de France ( presqu’a la maniere de la Famille Hernandez). Ses cours etaient tres clairs, colores et bien documentes , les resumes qu’elle nous dictait etaient fort bien ecrits.

Monsieur Ernest Slama : Je l’ai peu connu. Jeune instituteur, il enseignait dans une classe de 8eme. Il etait toujours souriant et semblait tres aimable.

Monsieur Brami : Lui aussi, un des plus jeunes instituteurs , etait toujours souriant et semblait fort sympathique. Il etait repute pour son enseignement des mathematiques. Il quitta l’Alliance pour travailler dans les Assurances. Il fit son Alya en Israel ou il vecut a Jerusalem jusqu'à son deces il y a plusieurs annees deja.

Monsieur Sitruk : Je me souviens que j’etais dans sa classe preparatoire a 5 ans (les « tout petits »). Il quittait rarement son feutre. Je me souviens que de temps en temps, surtout en debut d’apres-midi, il aimait « piquer un somme ». Autre temoignage d’un de ses eleves : « Il n’avait pas son pareil pour faire voler une grosse regle a travers la classe et atteindre avec une precision redoutable la tete de l’eleve dissipe. » Personnellement, j'ai garde le souvenir d'un homme tres gentil et tres genereux

Monsieur Raymond Cohen : etait un jeune instituteur qui avait la charge d’une classe de 8eme. Sa relative severite dissimulait en fait un personnage attachant et competent.

Monsieur Simon Slama : que je connaissais fort peu si ce n’est qu’il avait une classe voisine a celle de mon pere. D’autre part, a cause de son front largemement degarni, les eleves lui avaient donne le surnom de Nimbus (du nom du celebre professeur Nimbus des bandes dessinees ). Anecdote rapportee par un de ses eleves : « Il essayait desesperement de nous faire prononcer D’EILLEURS au lieu de d’ailleurs ».

Madame Melloul : s’occupait des classes elementaires. C’etait une femme tres gentille, petite de taille et toute en rondeur. On sentait en elle un amour profond pour les enfants.

Madame Zimbris : Comme Madame Melloul, elle s’occupait des « tout petits » avec autant de competence.

Monsieur Fiorentino : Je ne sais pas grand-chose sur lui. Je l’ai rencontre au Beit Hatfoussot a Tel-Aviv lors d’une exposition sur les juifs de Tunisie. J’etais avec ma femme en train de regarder quelques photos sur les ecoles de l’Alliance ou il y avait mon pere et ses collegues. Un homme barbu, avec deux de ses petits enfants, s’approcha de moi et se presenta comme Mr Fiorentino et collegue de mon pere. Il a vecu a Jerusalem ou il etait devenu religieux. Un de ses petits-fils, le Capitaine Morano, est tombe en heros l’ete dernier lors de la deuxieme guerre du Liban.
Voici une anecdote rapportee par un de ses eleves : « Monsieur FIORENTINO faisait des experiences de chimie. Pour montrer que l'Ether s'evaporait, il mettait une coupelle avec du liquide sur le rebord de la fenetre , et Ali le gardien , croyant que c'etait à jeter , la mettait dans la poubelle. »

Monsieur Jacques Haik : Apres avoir ete longtemps instituteur, il a cree une classe commerciale ou on mettait l’accent sur des etudes commerciales et de comptabilite. Il a ete par la suite un membre important de la communaute juive de Sarcelles.

Monsieur Auguste Sitbon : s’est occupe plusieures annees d'enseigner la comptabilite dans la classes commerciale. Par la suite, il a ouvert, a son compte une ecole de comptabilite a Tunis qui etait tres cote.

Mademoiselle Attal : professeur d’anglais. Elle a essaye, en vain, de nous inculquer les premieres notions d’Anglais. etant donne, son manque d'experience. on avait beaucoup de mal a suivre ses cours......Niece du Directeur Raphael Levy,elle epousa plus tard un jeune instituteur Mr Bellaiche que j’ai peu connu.

Finalement les professeurs d’Hebreu Mr Taieb, Mr Bokobza et Mr Fellous : franchement, pour etre honnete, je n’en ai pas garde un bon souvenir. En fait je n’ai connu que les deux premiers. Mon plus jeune frere pourrait vous raconter ses demeles avec le troisieme !

Mr Taieb etait sense nous enseigner l’Hebreu des les « petites classes » mais durant 8 ans, la majorite d'entre nous, avons ete incacapables d’assimiler le strict minimum des notions d’Hebreu moderne. Seuls ceux qui avaien frequente "le Ketab" arrivaient a conserver leurs acquis. Quel gachis ! C’etait si peu passionnant et si peu pedagogique, que des la 4eme j’avais renonce a suivre les cours d’hebreu et je preferais parfois m’allonger et faire ma sieste sous un banc au fond de la classe. En fait, Mr Taieb s’occupait plutot de ses livres d’hebreu qu’il faisait illustrer par des eleves doues en dessin et une fois termines, il nous obligeait a les acheter. Certes je me souviens d’une berceuse qu’il nous avait enseignee « Noumi,noumi,yaldati ». J’avoue , a ma grande honte, avoir termine mes etudes d’hebreu sans connaître l’alphabet et sans etre capable de lire l’hebreu et bien entendu sans le comprendre.

Plus tard, Mr Taieb, qui parlait mal le Français, a entame une autre carriere, vers la fin des annees 60, mais cette fois-ci comme notaire ( !) au Tribunal Rabbinique de Paris.

Quant a Mr Bokobza, qui a ete charge par mon pere de ma preparation a la Bar-Mitzva, il l'a remplie e me faisant "anonner" certaines prieres sans aucune explication et en utilisant la meprisable « methode de la baguette » propre a certains professeurs d’hebreu.

Voici le temoignage d’un eleve de Mr Bocobza : « Monsieur Bokobza , le professeur d'Hebreu, un grand ami de mon pere. On le surnommait Boukostore.Il suffisait que l'un d'entre nous prononce ce surnom à voix basse pour que l'on se mette à rire toute la journée. »

A mon avis, l’etude de l’Hebreu fut le veritable "talon d’achille" de l’enseignement a l’ecole de l’Alliance rue Malta-Srira.

Voici d’autres noms d’instituteurs et d’instutrices que j’ai moins ou pas du tout connus et certains temoignages a leur sujet :

Monsieur Vitalis Danon : a ete lui aussi Directeur des ecoles de l’Alliance mais je l’ai tres peu connu.

Voici le temoignage d’un de ses eleves : « Tout le monde le craignait, les professeurs et les élèves. Il donnait quelques leçons dans les grandes classes. Avec lui il ne fallait jamais laisser traîner un plumier ou une règle sur la table, parce qu’il s’en servirait sans raison pour vous l’abattre, d’une façon quasi paternelle, sur la tête. Je me rappelle de son illustration didactique du mot ‘clairsemé’ quand il nous montra son crane chauve comme exemple. »

Madame Nataf : "Professeur de francais pour les 4eme et 3eme (.A partir de la seconde c’etait le Lycee Carnot ) de petite taille, dynamique, elle faisait la chasse au « malgre que « , et ne corrigeait plus la copie, a la moindre faute de francais"

Madame Loubaton, "rougissant rien qu’en evoquant l’ acouplement du bourdon et de la reine des abeilles.
D’ailleurs, elle ne prononcait jamais ce mot d'application, malgre Guy Mimouni z"al la provoquant sans cesse sur ce sujet."


Monsieur Shebabo : Palestinien du Yishouv. En 1939 au debut de la guerre, il nous faisait envoyer des colis aux soldats francais.Et j’imagine retrospectivement la tete de ces braves troufions a l’ouverture des colis, Boutargue, yoyo, makroud…

Mr Bellaiche : responsable d'une classe de 8eme.

Mr El-Haik : responsable d'une classe de 4eme

Monsieur Sabah : Professeur d’Hebreu

Je sais que cette liste n’est pas exhaustive. A vous de m’aider a la completer et a rapporter vos anecdotes.

Je voudrais conclure par l'hommage rendu pa un ancien eleve de l'AIU. :

"Hommage a nos Professeurs de l'Aliance Israelite de Tunis

Beaucoup d'entre nous sont passes par l'Alliance Israelite de la rue Malta Srira, ou de la rue Mechnaka pour les filles.
Ceci est un tout petit hommage a nos profs pour perpetuer leur memoire
C'est grace a cette Alliance, que nos arrieres-grands-parents - ou grands-parents pour les plus jeunes d’entre nous - ont fait ce bond de 10 siecles les amenant a la modernite....

Il ne faudrait pas oublier ce que nous lui devons et devons a ses instituteurs veritables husssards, a la fois du judaisme et de la Republique Francaise . "



Ci-dessous la photo des instituteurs de l'Ecole de l'Alliance Israelite Universelle (1957) de la Rue Malta Srira. On peut reconnaitre certains instituteurs :

1er rang de gauche a droite (assis) :

Mr Georges Bismuth, Mr Beja, Melle Journo, Mr Maurice Chemla, Mr Simon Temam (Directeur et Professeur de Maths, Physique & Chimie), Madame Bellaiche (professeur d'Anglais), Mr Roger Chaouat (Professeur d'Italien), Mr Raymond Cohen, Mr Donio.

2eme rang de gauche a droite (debout) :

Mr Nataf (professeur d'Anglais), Mr Farhi (Professeur de Francais), Mr Sabah (Professeur d'Hebreu), Mr Fiorentino, Mr Giami, Mr Jacques Haik, X, X, Mr Ernest Slama, X, Ben Rohmdane(Professeur d'arabe), X, X, Mr El-Haik, Mr Fellous (Professeur d'Hebreu), Mr Bocobza (Professeur d'Hebreu), Mr Taieb (Professeur d'Hebreu), X, X

Le Personnel Enseignant :
Pièces jointes:
UPL19504_professeurs_Alliance_1957.jpg
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
16 septembre 2007, 12:42
Rendons a Cesar ce qui appartient a Cesar ! :

Informations complementaires que j'ai, par inadvertance, oubliees de signaler particulierement dans la premiere partie des Souvenirs de l'Ecole de l'A.I.U. Rue Malta-Srira :

Certaines phrases ( dont certaines tres souvent entre guillemets ) sont inspirees ou issues du travail remarquable effectue par notre ami Avraham Bar-Shay (Benattia) absf@netvision.net.ildans son article publie sur ADRA il y a pres de deux ans.

Quelques Souvenirs de l’Alliance de la Hafsia, 1948-1950

[www.harissa.com]



Pour plus de precisions, voici ces phrases que vous pourrez, si vous le desirez comparer avec celles de Avraham dans son article que je vous conseille par ailleurs de relire :

1-
Les cours reprenaient le 1er octobre apres trois mois de grandes vacances. Pour la rentree de l’ecole on utilisait souvent l’expression : « el aa’ssa ouelma Skhoun « ( Le baton et l’eau chaude). Cette expression s’expliquait par le fait que la veille de la rentree, on prenait souvent un bain chaud

2-
"On écrivait avec des porte-plume qu’on trempait dans un encrier qui était incrusté, dans un trou percé de la table, entre les 2 élèves. On employait les buvards pour sécher les lignes humides d’encre.
Les plus chanceux utilisaient des stylos à encre et des bouteilles d’encre Waterman. Les stylos à bille, qui étaient une nouveauté, donc très chers, n’étaient pas admis en classe, parce qu’ils ne donnaient pas les pleins et le déliés exigés et parce qu’ils déformaient la page du cahier."

3-
durant les recreations. Il vendait des confiseries, des boissons et des sandwichs tunisiens plus ou moins bien garnis, mais aussi des petits pains imbibes d’harissa dilue dans l’eau, qui coutaient moins cher.

4.
Le programme des etudes etait fixe selon celui pratique dans les ecoles francaises. On utilisait les memes livres : Par exemple, les livres de lectures ‘Souchet’ ou on etudiait des extraits des classiques de la litterature francaise, comme ‘Cosette et le seau d’eau’ extrait des Miserables de Victor Hugo, ‘Les moutons de Panurge’, ‘Le grand Maulne’, l'histoire bouleversante de Remy et Vitalis extrait de "Sans Famille", "Tartarin de Tarascon", les fables de La Fontaine ( "Le Laboureur et des enfants", "Le lievre et la tortue", "Le corbeau et le renard" ...) etc.
Les livres d’Histoire de ‘Jules Isaac’ avec, sur la couverture, la tete de Pericles, nous apprenaient l’essentiel de l’Histoire de France avec, entre autres, tout ce qu’il fallait savoir sur la Gaule et «Nos peres les Gaulois ! ".

5.
"Le BEPC etait, a l’epoque, un diplפme assez considere qui pouvait ouvrir certaines portes de l’administration locale ou celles de la Communaute, ou encore une carriere d'aide employe chez certains avocats Juifs."

6.
etaient " les coups, avec une regle carree, sur les bouts des 5 doigts rassembles, ou bien les coups de regle plate sur la paume de la main" !
Il y avait aussi les billets aux parents et pour les cas les plus graves la convocation des parents ; et beaucoup plus rarement il y avait exclusion de quelques jours de l’ecole. Dans les petites classes (jusqu'en 8eme), certains enseignants utilisaient comme punition " l’ humiliant “ bonnet d’ane” qu’on posait sur la tete du ‘criminel’. On lui epinglait son mauvais cahier sur le dos et on le promenait d’une classe a l’autre pour montrer l’exemple aux autres, et a bon entendeur salut".

7.
Il y avait aussi ces notes et ce classement mensuel qui permettaient une certaine emulation entre les bons eleves mais etaient assez frustrants pour d’autres. Il y avait les Bons Points et les Images (dans les « petites » classes) , les Tableaux d’Honneur et Encouragements mensuels qui recompensaient les meilleurs eleves des cours moyens 1ere et 2eme annees ainsi que dans les classes a partir de la sixieme. " A la fin de l’annee il y avait la grande ceremonie de la distribution des prix. Il y avait un Prix pour le premier dans chaque matiere, un Prix de bonne conduite et un Prix de bonne camaraderie. Mais les prix les plus convoites etaient le Prix d’Excellence et le Prix d’Honneur qui etaient decernes au premier et au 2eme יeleve de chaque classe. "

8. Extrait de la deuxieme partie sur les Enseignants de l'Alliance

. Monsieur Vitalis Danon : a ete lui aussi Directeur des ecoles de l’Alliance mais je l’ai tres peu connu.
Voici le temoignage d’un de ses eleves : « Tout le monde le craignait, les professeurs et les eleves. Il donnait quelques lecons dans les grandes classes. Avec lui il ne fallait jamais laisser trainer un plumier ou une regle sur la table, parce qu’il s’en servirait sans raison pour vous l’abattre, d’une facon quasi paternelle, sur la tete . Je me rappelle de son illustration didactique du mot ‘clairseme’ quand il nous montra son crane chauve comme exemple. »

Remarque : N'ayant pas le privilege d'editer nos propres articles, il serait souhaitable, que ce travail de correction soit fait par un de ceux qui en beneficient ou par notre administrateur.

Une fois de plus, je tiens a m'excuser aupres d'Avraham de cet oubli d'autant plus que je suis, dans Harissa, celui qui s'efforce le plus de citer ses sources et des references, ce qui n'est pas toujours le cas par ailleurs !
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
16 octobre 2008, 01:54
Bonjour mon grand-pere est sur la photo, il s'agit du professeur Raymond Cohen.

J'ai beaucoup d'anecdotes à raconter à son sujet (qu'il m'a raconté).

Merci encore pour ces photos, je vais les lui montrer ca lui fera tres plaisir!
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
17 octobre 2008, 02:51
Claire.B a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bonjour mon grand-pere est sur la photo, il s'agit
> du professeur Raymond Cohen.
>
> J'ai beaucoup d'anecdotes à raconter à son sujet
> (qu'il m'a raconté).
>
> Merci encore pour ces photos, je vais les lui
> montrer ca lui fera tres plaisir!

Pourquoi ne pas les raconter ? Cela nous ferait vraiment plaisir !

Je me souviens tres bien de Monsieur Raymond Cohen qui etait un collegue a mon pere. Mon frere l'a rencontre dans une synagogue recemment a Paris ! Je crois que c'est un des derniers en vie (dans la derniere photo publiee) avec le professeur d'anglais Monsieur Nataf et le professeur d'hebreu Fellous (actuellement rabbin a la synagogue de Noisy-Le-Sec).
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 2
28 juillet 2009, 08:59
salut a toi henri chemla,
mon nom est paul giami le fils de elie giami,zal,qui etait prof de 8eme comme ton pere a l'epoque ou j'etait a l'alliance. moi j'etait dans la classe de ton pere avec toi et je me souviens que souvent les professeurs me disaient si tu n'es pa sage je t'envoie chez ton pere. tu ne peux pas savoir ce que cela m'a fait de lire dans harissa tes commentaires sur les enseignants de l'alliance. moi j'ai fait aliah en 1955 mais apres mon service militaire je suis revenu en tunisie ou je me suis marie et j'ai immigre au canada ou je me trouve depuis ce temps.il n'y a pas beaucoup de tunisiens a montreal et au canada en general. la plupart sont partis en france ou en israel. il y a deux personne qui habitent ici et que tu peux avoir connu. il s'agit de claude cohen qui est du meme age que nous et qui a ete en classe avec moi en 7eme , 6eme, 5eme et 4eme et que tu peux avoir connu. il y a aussi le fils du boucher baiza, dede, qui apres un passage en france et en israel est venu au canada en 1964.

si tu recois ce message j'espere pouvoir etre en contact avec toi par e mail dont voici l'adresse: ravic1@sympatico.ca; pour un premier contact je vais m'arreter ici en attendant de tes nouvelles bientot.a bientot paul giami
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
07 août 2009, 14:45
Bonjour,
Je me présente, je m'appelle David et je recherche des informations sur mon grand-père. Je sais qu'il avait une petite gargoterie et vendait des bonbons et des sandwichs rue Malta Srira, face à l'AIU et je m'interrogeais sur l'éventualité qu'il s'agisse du marchand de sandwichs évoqué plus haut.
Il s'appelait Chouchou (Joseph JOURNO), mais je n'avais jamais entendu qu'il aurait été employé à l'AIU en tant qu'auxiliaire de service, c'est pourquoi je préfère ne pas m'avancer.
Le prénom de Joseph ou de Chouchou évoque-t-il quelque chose pour vous ?

Ou peut-être faudrait-il que je recoupe avec sa soeur, Mlle JOURNO, qui aurait travaillé au secrétariat du Directeur. Quelqu'un se souvient-il de son prénom à elle ?
Merci.
Dovi.
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
09 août 2009, 06:31
moi aussi je connaissais le directeur de l'alliance Mr Levy , le mohel Adda était était mon cousin germain, il est décédé en israel, il y a quelques années
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
05 novembre 2009, 01:40
dovi a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bonjour,
> Je me présente, je m'appelle David et je recherche
> des informations sur mon grand-père. Je sais qu'il
> avait une petite gargoterie et vendait des bonbons
> et des sandwichs rue Malta Srira, face à l'AIU et
> je m'interrogeais sur l'éventualité qu'il s'agisse
> du marchand de sandwichs évoqué plus haut.
> Il s'appelait Chouchou (Joseph JOURNO), mais je
> n'avais jamais entendu qu'il aurait été employé à
> l'AIU en tant qu'auxiliaire de service, c'est
> pourquoi je préfère ne pas m'avancer.
> Le prénom de Joseph ou de Chouchou évoque-t-il
> quelque chose pour vous ?
>
> Ou peut-être faudrait-il que je recoupe avec sa
> soeur, Mlle JOURNO, qui aurait travaillé au
> secrétariat du Directeur. Quelqu'un se souvient-il
> de son prénom à elle ?
> Merci.
> Dovi.
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
05 novembre 2009, 02:00
Bonjour David ? Je suis la fille de Mme MELLOUL, institutrice à malta srira . C'est bien votre grand père MR. Journo marchand de petits sandwichs à l'école pour la récréation du matin Et aussi des confiseries,boissons . Très gentil monsieurque je respectais beaucoup( et votre tante Melle Journo secretaire de mR. Danon et Lévy ) . Je connais votre qui a un boutique à Sarcelles , étant moi-meme résidente dans cette ville. a bientot
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
09 novembre 2009, 13:41
Bonsoir et merci de votre réponse.
Je garde malgré tout quelques doutes, dans la mesure je ne connais aucun propriétaire de boutique à Sarcelles.
Cela dit, j'aurais bien aimé développer le sujet avec vous, sans vouloir abuser de votre gentillesse.
Je ne sais si vous lirez mon message avant mercredi, mais je me rends à sarcelles le 11 novembre et serais ravi de faire votre connaissance si vous aviez moyen de vous déplacer jusqu'à la synaguogue où je me rends après-demain après-midi. Merci de votre réponse.
Dovi.
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
04 mars 2010, 00:25
En 2010, l'Alliance Israélite Universelle célèbrera son 150ème anniversaire.

[www.alliance150.org]

Depuis 1860, plus d'un million d'élèves juifs ont été scolarisés dans les écoles de l'Alliance à travers une vingtaine de pays.
Y étiez-vous ?

Vous faites partie de la grande famille de l'Alliance israélite universelle ?
Inscrivez-vous dès à présent pour faire partie des festivités du 150ème anniversaire !
[www.alliance150.org]

Comité du 150e anniversaire présidé par Marc Eisenberg, vice-président de l'AIU

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ארגון אליאנס - כי"ח יחגוג 150 שנה בשנה
2010

[www.alliance150.org]

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Alliance Israelite Universelle will be celebrating its 150th anniversary in the year 2010.


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En el año 2010, la Alliance (Alianza Israelita Universal) celebrará su 150° aniversario.


Inscríbase AHORA para adherirse a las celebraciones del 150° aniversario de la Alliance.
[www.alliance150.org]
Re: Souvenirs de l’Ecole de l’A.I.U. Rue Malta-Srira - 1
19 avril 2012, 10:23
Je me souviens des jours de POURIM ou on partait a l'école on avait droit a des friandises et tout ca a l'age de 10 ans et après vers 10 heures du matin c'était les 3 ou 4 cinémas dont le Colisée pour voir uN filmC'est inoubliable
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