« Durban 2 » se profile
« Durban 2 » se profile
Par Albert Bellaïche
Samedi 1 septembre 2007 Ã 23:03
Ce ne sera pas la première fois quâune conférence dite internationale, initiée par les Etats arabes ou apparentés, se transforme en tribune à vocation anti-israélienne voire, et il ne faut surtout pas sâen étonner, franchement antisémite.
Et ce ne sera pas non plus la première fois que des institutions juives ou israéliennes interviennent énergiquement pour protester ou pour faire annuler de telles conférences, faites de propagande digne des méthodes de Goebbels, programmées pour nuire non seulement à lâEtat Hébreu mais aussi à tout processus de paix en marche.
La dernière démarche de Richard Prasquier Président du CRIF, auprès de Rama Yade, la Secrétaire dâEtat chargée des Affaires étrangères et des Droits de lâHomme du Gouvernement Français, avait pour but de dâintervenir au sujet de la conférence de Durban 2 qui doit se tenir au cours de lâannée 2009.
« La France devrait peser de tout son poids pour obtenir des garanties sur lâorganisation de cette conférence afin quâelle ne se serve pas â comme précédemment - de tribune contre Israël et les Juifs» a indiqué Richard Prasquier à la nouvelle secrétaire dâEtat.
Pour lâheure, lâEurope mais aussi les Etats Unis se sont montrés incapables de contrecarrer ou dâinfléchir lâaction très orientée de cette conférence. Câest dire combien les protagonistes qui ont une puissance diplomatique et financière énorme, parviennent à faire pression sur les diplomaties et à peser lourd sur la balance qui devrait être celle de lâobjectivitéâ¦
Il en est de même dâailleurs dans dâautres domaines comme celui de la Francophonie par exemple, où Israël, pays francophone sâil en est, ne figure pas au sein de cette organisation ; les officiels sâabritent derrière des règlements quâils ont établis et quâils ne sauraient aujourdâhui modifier.
Cette tendance à ostraciser Israël repose souvent sur avis et décisions de quelques pays arabes qui manifestent leur refus de permettre à Israël dâêtre membre dâorganisations internationales, câest flagrant en matière de francophonie, voire de participer à des événements de différentes natures. Si le refus de côtoyer Israël existe bel et bien, il ne faut pas non plus négliger la volonté de ne pas entrer en compétition avec les Israéliensâ¦
Voilà sans doute la clé de voûte des problèmes existentiels entre les pays arabes, quâils soient modérés ou quâils prônent lâextrémisme et le terrorisme, et lâEtat dâIsraël.
Câest la preuve tangible et irréfutable quâun antagonisme israélo-arabe persiste et quâil semble parfois sans issue ; câest ce refus dâIsraël qui a longtemps empêché un dialogue constructif et sincère avec les Palestiniens notamment.
Câest une des clés qui permet de comprendre la lente et laborieuse évolution du processus de paix qui nâa débouché que sur peu de traités, voire des accords très partiels.
« Reconnaissance, reconnaissance et encore reconnaissance » tel est le seul mot qui vaille pour débloquer une situation qui pourrait durer encore longtemps.
Omar Charif, le célèbre acteur égyptien répondit, un jour quâon le questionnait sur la paix au Moyen Orient : « Que la Paix entre les Juifs et les Arabes - nous autres - nous ne la connaîtrons pas de notre vivant et nos enfants probablement pas non plusâ¦Nos petits enfants peut-être⦠» Et Omar Charif nâest ni un extrémiste ni un « va t-en -guerre » !
Et tant que ce tabou ne sera pas levé, tant que la reconnaissance dâIsraël par les Arabes ne sera pas sincère et unanime, tant que la falsification historique sâinscrira dans les livres scolaires arabes, tant que la haine sera prêchée à un niveau coranique, lâantagonisme intrinsèque, et le risque de guerre, perdureront.
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