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Lettre ouverte de François Léotard à Mahmoud Ahmadinedjad

Auteur lapid 
Lettre ouverte de François Léotard à Mahmoud Ahmadinedjad
LU SUR ADRA

Par Lapid le samedi 05 août 2006 - 10h16:

Lettre ouverte de François Léotard à Mahmoud Ahmadinedjad

Monsieur le Président,

Franchement, en commençant cette lettre, je nâavais pas envie de vous appeler de cette manière.

Ce titre implique en effet un minimum de respect.

Je le fais néanmoins parce que câest vous qui vous exprimez au nom des Iraniens. Sur les photos, je vous vois devant des foules, des visages, des mains levées.

Sans doute peut-on y deviner une forme dâenthousiasme, en tout cas dâadhésion.

Nous avons, en Europe, connu ces foules. Câétait un mauvais moment pour nous. Une période tragique dont nous continuons à porter la honte et lâangoisse.

Lâun des peuples les plus cultivés du monde, un peuple qui avait élevé à un haut degré la philosophie, la musique, la poésie, la science, un peuple qui avait étonné ses voisins par son rayonnement avait sombré dans la haine, la folie raciale, lâignominie.

Des dizaines de millions dâindividus ont subi, dans leur chair leur culture, leur dignité, cette étrange barbarie qui se voulait un ordre nouveau. Ce furent dâabord les propres ressortissants de cet Etat, des Allemands, puis peu à peu les autres, tous les autresâ¦
On appela cette folie une guerre mondiale.

Mais ce fut surtout une guerre contre ce quâil y avait dâhumain en nous. Les livres furent brûlés, les enfants déportés et assassinés, les intelligences brisées.

Tout ce qui faisait lâhonneur de lâhomme fut piétiné. Et puisâ¦
Et puis, jâen viens à vous : une partie de lâespèce humaine, le peuple juif, fut destiné à lâenfer. Oh, je vous le concède, une petite partie.
Ce nâétait ni les plus nombreux, ni les plus riches, ni même les plus influent.

Câétaient des hommes et des femmes qui avaient porté très longtemps et très loin leur foi, leurs questions sur le monde, sur Dieu, sur la nécessité de vivre ou de souffrir, sur le bonheur dâaimer. Généralement, ils fréquentaient les livres. Ils réfléchissaient beaucoup, ils ne comprenaient pas pourquoi on ne les aimait pas, pourquoi on les appelait des "sous hommes" des Untermensch, pourquoi on les considérait comme des insectes⦠Ils furent pourchassés dans toute lâEurope, pendus, fusillés, brûlés...

Vous savez parfaitement tout cela, mais je lâévoque devant vous pour trois raisons au moins :

- La première, câest que nous (je dis "nous", câest une façon de parler) nâaccepterons pas que ça recommence. Je ne suis pas juif, mais les Juifs sont, comme les Perses mes frères en humanité.

- La seconde, câest quâils ont le droit, comme vous, comme moi dâavoir une patrie. Que ce soit la France ou Israël ne change rien à lâaffaire.

- La troisième raison ne vous plaira pas. Mais tant pis : câest quâils apportent au monde (et probablement câest cela que vous voulez "rayer de la carte") câest une conception de lâhomme et de son destin qui a enrichi plusieurs siècles de civilisation, et qui fait honneur au peuple juif comme à lâEtat dâIsraël.

Monsieur le Président, vous avez le droit dâêtre nationaliste. Vous avez le droit dâêtre fier de lâhistoire du peuple perse. Vous avez le droit dâêtre croyant et de prier le Dieu "clément et miséricordieux" comme il est dit au début de chaque sourate du Coran.

Vous pensez avoir le droit de voiler les femmes, de torturer les opposants, dâemprisonner les journalistes qui vous contredisent, de condamner à mort des enfants mineurs, de persécuter vos minorités.
Mais vous nâavez pas le droit de porter sur Israël le regard trouble, imbécile et haineux qui accompagne vos discours. Car il me semble que vous haïssez dans cet Etat la libre parole, la diversité des partis, le rôle de lâopposition, lâindépendance de la justice, la recherche universitaire et sans doute aussi⦠le courage.

C'est-à-dire tout ce que nous sommes en droit dâadmirer.

Les hommes qui ont organisé la réunion de Wannsee où fut décrété lâanéantissement des Juifs dâEurope sont tous morts aujourdâhui. Naturellement, comme chacun dâentre nous, vous suivrez ce destin.

Je souhaite seulement que pour vous-même, pour le peuple perse, pour les jeunes enfants dâIran ou dâIsraël qui vous survivront, il ne vienne à personne lâenvie dâaller cracher sur votre tombe.

François Léotard, le 11 juillet 2006.
Francis Leotard a toujours ete un ami de la communaute juive ... il n a jamais decu ... Ils ne sont pas si nombreux dans ce cas !!!

AM ISRAEL HAY
Interview détonante de François Léotard à Jérusalem - Par Georges Lévy - pour Guysen Israël News - Jeudi 6 novembre 2003 -

ECOUTEZ L'interview :

[www.guysen.com]

Dans le cadre de la visite des 160 députés européens à Jérusalem François Léotard ancien Ministre de la Défense de la France, nous livre à travers le micro de Georges Lévy des réflexions courageuses et porteuses d'espoir.

Afin de ne pas dénaturer l'émotion et la sincérité exprimée par cet amoureux de la paix, nous avons choisi de vous faire écouter l'interview. Neanmoins vous pouvez lire cette interview ici:

INTERVIEW de FRANCOIS LEOTARD le 6 novembre 2003 â Jérusalem. (Transcription) - Par Georges Lévy - pour Guysen Israël News - Vendredi 7 novembre 2003 -

Georges Lévy : Monsieur LEOTARD, on va commencer, si vous le voulez, par un tour dâhorizon sur ce que vous avez fait et vu, depuis que vous êtes ici au Proche-Orient, pas seulement en Israël, mais aussi dans les territoires palestiniens.

François Léotard : Oui, nous avons voulu, avec ce déplacement, montrer deux choses. Dâune part, que lâEurope souhaite être présente dans le dialogue politique, ici, dans cette région et que, dâautre part, lâEurope câest aussi les Parlementaires, ce nâest pas simplement les exécutifs, dont nous savons quâils sont souvent contestés en Israël.
Et donc, ce déplacement est dâabord un déplacement de Parlementaires, câest à dire, en fait, de la diversité politique de chacun des pays et du Parlement Européen également. Je crois que ça câest nouveau et très positif.

Jâai soutenu totalement la démarche de François ZIMMERAY, parce quâil me semble quâil faut mettre un terme aux actions totalement unilatérales dâun certain nombre de gouvernements, qui, sans consulter leur Parlement, font des déclarations, prennent des attitudes ou des postures qui ne sont pas toujours celles que souhaiteraient les Parlementaires.
Alors, je crois que câest utile de faire ce genre de choses.

G.L.: Justement à ce propos, comme vous le savez, il existe depuis peu une initiative en Israël et chez les Palestiniens qui nâest ni de lâordre de lâexécutif, ni parlementaire, seulement extra parlementaire et qui vise à peut-être remplacer, en quelque sorte, lâaction des gouvernements. Quâen pensez-vous? Je veux parler de lâinitiative de Genève

F.L.: Moi, je crois que cette initiative, comme toutes les autres, il y en a eu et il y en aura dâautres, est en elle-même positive. En elle-même.

Mais, la remarque que je voudrais faire pour atténuer cette réflexion, câest quâ elle aurait gagné à être discrète. Je crois que câest quand on la rend publique et quand elle est en profond désaccord avec ce que pense et dit le gouvernement israélien, quâelle risque de prendre un coup dâépée dans lâeau dâune part et dâautre part dâêtre contre productive, encore plus gravement.
Et donc, il me semble que, je ne connais pas le détail de ce texte, mais je sais que ça a eu lieu, je sais lâécho que cela a eu, je sais quelle est la position du Premier Ministre Israélien et je pense que toutes ces conversations devraient être discrètes.
Elles nâont pas à être étalées sur la place publique lorsquâ elles sont contredites par un gouvernement qui, lui, est en charge par lâélection de la négociation.
Monsieur SHARON, on peut lâaimer, on peut ne pas lâaimer, on peut le contester, câest ce qui se passe en Israël, mais il faut affirmer quâil est le Premier Ministre légitime dâun Etat légitime, qui mène des négociations légitimes avec qui il lâentend
Et donc, je trouve un peu curieux quâon se mette de côté comme si on avait une autorité pour le faire.
Et ça câest un peu dommage et je comprends très bien la réaction du gouvernement israélien.

G.L : Alors, une dernière question, Monsieur LEOTARD, elle concerne les rapports franco-israéliens, est ce que vous pensez quâune délégation comme la vôtre, câest une délégation européenne mais qui comporte des Parlementaires français, peut apporter sa pierre, si je puis dire, à un rapprochement, puisque nul nâest censé ignorer que les relations franco- israéliennes ne sont pas au beau fixe?

F.L.: Moi, je suis très inquiet, quelques fois angoissé, de voir la dégradation quâil y a eu et quâil y a entre lâEurope en général, la France en particulier, et Israël.

Je trouve tout cela, comment dire, très désagréable pour un Français, jâimagine très désagréable pour un Israélien.

Je crois que nous avons souvent fait des erreurs, il faut le reconnaître. Il faut bien voir que la France a passé une partie de son énergie depuis maintenant 20 ou 30 ans à condamner.

Ce nâest pas notre nature et ce nâest pas notre fonction, à condamner à la place des Israéliens eux-mêmes sur des questions qui sont celles de leur propre sécurité.

Je prends simplement deux exemples pour ne pas charger les choses.
Nous avons condamné, il y a déjà longtemps, lâEurope dâailleurs et la France en tête, le raid israélien sur Osirak.

Est ce quâon peut imaginer ce quâaurait été le dernier conflit en Irak si on avait laissé les Irakiens poursuivre leur programme?

Donc, voilà quelque chose qui à posteriori, nous fait honte.
Enfin moi jâai approuvé, mais que les Européens ont honte dâavoir condamné.

Deuxième exemple, le récent raid, également, sur un lieu dâentraînement en Syrie, était une réponse tout à fait appropriée, quand on sait que câest en Syrie que se passe la préparation du terrorisme, notamment
Et donc, voilà deux exemples parmi dâautres, qui montrent que nous avons tout faux dans ce genre dâattitude.

Essayons dâabord de ne pas stipuler pour autrui.
Essayons dâabord de ne pas nous mettre à la place de gens qui sont eux-mêmes en péril, en situation difficile et essayons de contribuer de façon plus positive à la négociation, à la paix que tout le monde souhaite.
Je trouve que cette attitude elle est profondément irritante pour les Israéliens.

G.L. : Vous pensez quâune modification de lâapproche française et peut-être européenne pourrait donner à lâEurope et à la France peut-être la possibilité de jouer un rôle plus actif, dans le processus de paix au Proche Orient ?

F.L.: Jâen suis convaincu et je pense, en tout cas, quâ il faut militer dans ce sens.
Je suis convaincu que lâabsence de lâEurope, quand elle est trop évidente, trop voyante comme câest un peu le cas aujourdâhui, malgré les efforts de lâAmbassadeur qui représente lâUnion Européenne, lâabsence de lâEurope est quelque chose qui va empêcher les progrès dans le dialogue politique.
Il faut que les Européens soient présents, pas simplement avec leur argent, avec leur diplomate, mais aussi avec lâassentiment des opinions publiques.
Si on considère ce qui est, hélas, le cas dâun certain nombre de responsables européens quâil y a là, en Israël, nâest ce- pas, une espèce de création coloniale de lâOccident, alors là on fait complètement fausse route.
Là, dâabord, on est totalement responsable de la situation dans sa dégradation et on insulte la seule démocratie de la région et je pense quâil faut que nous nous battions pour quâau moins ce lien démocratique, entre deux Etats démocratiques, puisse sâépanouir.
Moi, je suis vraiment choqué par cette attitude qui consiste à ne pas voir en Israël un Etat démocratique et qui était profondément attaché à lâEurope et à la France. Et je mets ça à lâimparfait parce que, malheureusement, ça sâest dégradé.
Il faut retrouver ça.
Il faut retrouver cette atmosphère fraternelle, amicale, responsable qui fait que nous avons les mêmes valeurs, nous avons souvent des racines qui sont les mêmes.
Je plaide pour que les Européens reconnaissent les racines judéo-chrétiennes de leur histoire, même quand ils sont non croyants. Les refuser, câest du négationnisme, câest idiot.
Nous avons ces racines-là. Pourquoi ne pas les reconnaître, même quand on est totalement athée.
Et donc, je suis très étonnée de cette attitude de dénégation.

G.L.: Vous ne pensez pas que câest le résultat dâune politique qui date de De Gaulle, enfin qui date de la Guerre dâAlgérie où il y a eu un tournant dans la politique arabe de la France ?

F.L.: Ecoutez les mots « sûr de lui et dominateur », très franchement, je voudrais que les Français comprennent quâaujourdâhui, ils sont totalement démentis par les faits.
Sâil y a un peuple qui nâest pas sûr de lui, aujourdâhui, câest bien Israël. Ils sont confiants, ils sont volontaires, ils sont courageux, mais il y a une espèce de doute qui sâintroduit du fait même de lâattitude des Européens notamment.
Et « dominateur » très franchement, je veux dire quand on est entouré de haine, de mépris, de volonté de mort, quâest ce que ça veut dire.
Je pense quâil faut revenir humblement sur les traces de notre histoire récente et essayer de comprendre, de construire avec intelligence ce qui est nécessaire pour, encore une fois, un peuple, un Etat, une culture, je parle de la culture juive dont lâEurope a besoin.
Nous en avons besoin.
Câest une culture qui nous a fondés. Je pense à Spinoza, je pense à Lévinas, je pense à Rabbi Hillel, je pense à tout ça. Nous sommes formés par ça.
Ces mots ce sont les nôtres : « Que ma langue sâattache à mon palais, si je perds ton souvenir, Jérusalem ».
Ca, jâai peur que cela sombre petit à petit dans lâoubli.
Nous sommes issus de cela. Et donc pourquoi essayer de renier ce qui nous a fondés.

Source : [www.guysen.com]
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