Archive jusqu'au 08/février/2004

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2004: Commentaires de Fevrier 2004: Archive jusqu'au 08/février/2004
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Pinacolada (Pinacolada) le samedi 07 février 2004 - 17h36:

Aujourd'hui, on est samedi et pour décontracter un peu l'atmosphère sur Adra, je vais faire le DJ. Breitou, reste dans ton coin(je veux dire dans ton theatre) stp et ne viens pas me piquer mes clients pour ce soir, d'accourdou ?!!

Et voici la chanson que vous allez entendre plus d'une fois ce soir et sur laquelle vous allez danser comme des fous. Ah, j'ai oublié de vous dire que monsieur David et sa compagne "Victory" seront nos invités d'honneur, ils seront reçus au salon VIP du premier étage.

Je vous souhaite un bon week-end et surtout n'oubliez pas de revenir le samedi prochain. Amusez-vous bien!


A Night In Tunisia
par Ella Fitzgerald

The moon is the same moon above you
Aglow with its cool evening light
But shining at night, in Tunisia
Never does it shine so bright

The stars are aglow in the heavens
But only the wise understand
That shining at night in Tunisia
They guide you through the desert sand

Words fail, to tell a tale
Too exotic to be told
Each night's a deeper night
In a world, ages old

The cares of the day seem to vanish
The ending of day brings release
Each wonderful night in Tunisia
Where the nights are filled with peace

(bridge)
(scat)

{Repeat all twice}
(scat)
Each wonderful night in Tunisia :)

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Suggest1 (Suggest1) le samedi 07 février 2004 - 16h57:

Le monde tel qu’il devrait être !

http://pagesperso.9online.fr/webftp/explorer/download.php3?fichier=Dsc000381_taille_mail.JPG&chemin=%2Fapplis%2Fwebperso%2Fdata%2Fweb%2Fb%2Fl%2Fu%2Fw%2Fol%2Fjeanpierre.bluwol.9online.fr%2Fpublic_html

suggest1

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Slim (Slim) le samedi 07 février 2004 - 16h07:

Je ne connais pas l'origine du nom Tunis (Tuninsie), mais comme beaucoup le savent, il n'y a pas de difference dans la prononciation arabe entre le nom de la capitale et le nom du pays. J'aimerai ajouter qu'en arabe classique Tu'nis veut dire "Celle qui plait" ou bien "Celle ou il y fait bon vivre".

Il est plus que probable que le nom Tunis a des origines puniques ou romaines. Beaucoup de villes/villages Tunisiens ont des noms qui remontent a l'antiquite.

J'ai une question a propos de la petite ville de Zerzis. Zarzis est tres proche du nom Jergis (surtout dans la prononciation) qui veut dire George. Au proche aurient, chez les Chretiens, surtout Grecs Orthodoxes, Saint Jergis est un sait protecteur. Pensez-vous que Zerzis soit une ville avec des origines Chretiennes?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Leblanc (Leblanc) le samedi 07 février 2004 - 11h49:

La Douda

Vous vous permettez de critiquer, de délivrer vos
anathèmes , de juger, de donner des leçons de morale à tous les
intervenants. Tout le monde y passe.
Pour qui vous prenez-vous ?
Vous n'êtes ni le maître à penser, ni le moraliste que vous croyez
être.
De plus, que savez-vous de la situation en France ?

Il est facile de critiquer quand on vit dans un pays qui en 1000
ans n'a donné au Monde que le coucou (. cf le Troisième
homme) et n'est , qu'on le veuille ou non, que le repaire de
tous les marginaux et des prédateurs du Monde. Ceux qui
veulent le beurre et l'argent du beurre.
Vous n'avez aucune leçon à donner à ceux qui sont en première
ligne.

Alors de grâce lâchez-nous les baskets !

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le samedi 07 février 2004 - 05h16:

Monsieur JERBI, Je suis honoré d'être appelé Baba Emile et je vous en suis reconnaissant. J'ai beaucoup aimé votre approche non seulement pour sa courtoisie mais surtout que vous avez répété ce qu'un grand ami tunisien avait dit dans une conférence qui se tenait aux Etats Unis lorsqu'on lui avait demandé de définir un Tunisien. Il leur avait dit: " Prenez un sac vide et mettez dedans un BERBERE ,un PHENICIEN ou un PUNIQUE, un BIZANTIN un JUIF ,un ROMAIN ,,un VANDALE, un ARABE, un TURC,un ESPAGNOL, un ANDALOUS, un FRANÇAIS, un MALTAIS , un ITALIEN , un GREC ,un NUMIDE, un VANDALE un NOIR d'Afrique et un MARIN de chaque pays, vous les mélangez et ça sortira un TUNISIEN. Ce grand ami vit toujours en TUNISIE et il est considéré comme une personnalité très respectée partout dans le monde.

Monsieur JERBI avec vous nous pouvons avoir un dialogue constructif et nous pouvons faire des progrès dans le sens que j'essaye de préserver ce que nous avons en commun, soit notre chère terre la TUNISIE. Monsieur Benzarti semblait vouloir détruire ces faits et cette réalité.

Il ne faut pas être un ERUDIT pour connaitre les noms de notre terre natale. Puis-je ajouter aux nom Ifriguia et Tunisie, la Barbarie.
Et moi-même je viens d'une ville qui avait comme nom OUAGA pour devenir VACCA et VAGA et ce n'est qu'au VII siècle lorsque les Arabes l'avaient conquise, qu'ils l'avaient renommée BADJA et puis les français l'avaint rendue BEJA. Amicalement votre.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Pinacolada (Pinacolada) le vendredi 06 février 2004 - 23h41:

Albert Memmi honoré

Moncer Rouissi, le nouvel ambassadeur de Tunisie en France, a offert une réception, mercredi 28 janvier, en hommage à Albert Memmi(écrivain et sociologue Tune), à l’occasion du 50e anniversaire de la parution de son premier roman, « La Statue de sel ».

Source: CRIF

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Jerbi (Jerbi) le samedi 07 février 2004 - 00h30:

A l'attention de Monsieur EMILE TUBIANA
Permettez moi de vous appeler BABA EMILE.
BABA EMILE ,je ne suis pas d'accord avec vous lorsque vous dites « Il ne faut pas oublier que ce que nous appelons le peuple tunisien n'a rien à avoir de commun avec ce que nous connaissons. En réalité ce peuple qu'on appelle tunisien est composé de personnes dont les origines se perdent dans la nuit des temps comme les bédouins et autres tunisiens d'un côté, puis il y a les tunisiens qui sont d'origine du Moyen Orient qui avaient immigré en Tunisie avec les conquérants arabes musulmans et qui avaient chassé la population tunisienne autochtone dans les montagnes et les régions moins hospitalières pour s'installer à leur place.. » . Il y a une seule NATION TUNISIENNE et unique. Cette NATION est l'origine d'un mélange ethnique qui comme vous dites revient à la nuit des temps :les LYBIQUES appelés aussi les BERBERES , les PHENICIENS ou les PUNIQUES , les JUIFS , les ROMAINS , les VANDALES ,les ARABES , les TURKS , les ESPAGNOLES , les ANDALOUS , les FRANÇAIS , les MALTAIS , les ITALIENS , les GRECS , les NOIRS d'afrique fontt de se brassage ethnique (une vraie CHAKCHOUKA NABLIA) qu'est né le PEUPLE TUNISIEN.
Je ne suis pas un ERUDIT mais je sais l'origine du mot TUNISIE. TUNISIE vient de tounes ou tynes qui était un faubourg sur une colline séparé de carthage d'un lac marécageux qui est l'actuel lac de tunis , le mot tounes a été utilisé pour la première fois par les HAFSIDS pour désigner la capitale d'IFRIGUIA.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le samedi 07 février 2004 - 01h10:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Tarfiste :

Parole de Nao : ”Les jeunes beurs, 1ere generation nee en France, sont pires que leurs parents et ils sont encore plus desinformes et plus negationnistes que leurs aines! “

* Ceci est archi faux ! L’immense majorité est souvent bien plus digne, que des Français de souche s’il en est, et ce n’est pas les agissements d’une minorité, manipulée ou en but au désespoir de l’échec scolaire et à l’exclusion, qui vous autorise à jeter l’opprobre sur ceux dont la conduite de tous les jours, en font des citoyens honnêtes et dignes de la République.

Parole d’Axelle : “Et, puis, pour le reste, les harissiens et harissiennes sauront vous répondre mieux que moi !! et j'espère avec virulence !”

* Malgré votre réaction de colère à des propos insensés, votre appel à la virulence est tout à fait indigne d’une harissienne intelligente, et sachez bien que la virulence n’a pas sa place dans l’esprit d’un Tune digne de ce nom.

* Pour le reste, mieux vaut afficher le calme et l’ironie envers des propos de provocation, dont le seul but est de déstabiliser le site, quelques petits rappels historiques suffisent à remettre les choses en place, afin de mieux vaut tirer la chasse.

Wenssou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Soleil (Soleil) le samedi 07 février 2004 - 01h11:

A Jewish businessman warned his daughter against
marrying a gentile.
The daughter replied, "But he's converting to Judaism!"
"It doesn't matter," the old man said. " A gentile husband will cause problems."
After the wedding, the father called his daughter, who was in business withhim, and asked her why she was not at work. "It's Shabbos," the daughter replied.
The father was surprised: " But we always work on Saturday. It's our busiest day."
"I won't work anymore on Saturday," the daughter
insisted, "because my husband wants us to go to shul on Shabbos."
"See," the father says. "I told you marrying a gentile would cause problems!"

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le samedi 07 février 2004 - 02h37:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Tarfiste : Voici pour Emile.

La Tunisie est l'un des quelques pays à porter le même nom que sa capitale, de surcroît celle-ci est peut-être la plus ancienne d'entre ces cités. Car Tynès (nom de Tunis dans l'Antiquité) se retrouve évoquée à plusieurs reprises, dans les textes relatifs aux guerres puniques (IIIe et Ile siècles avant J.-C.).Située en face de Carthage, cette antique agglomération était probablement préphénicienne, avec des traditions autochtones. Mais ce n'est qu'au Moyen Âge qu'elle a pris le pas sur les capitales précédentes. Carthage aurait été fondée par les Phéniciens, en 814 avant J.-C., et resta prédominante sous Rome et Byzance.

Est cela la réponse attendue ?

Bien à Toi et excellente fin de semaine,

Wnessou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nao (Nao) le vendredi 06 février 2004 - 23h26:

Attendons de voir si les beurs apportent a la France ne serait ce qu'un millieme de la contribution des Juifs a la Tunisie et on en reparlera!
Pr le moment on ne les voit apporter que des emmerdes, des manifs avec leur voile a nous etouffer et autres revendications religieuses et des petits gangs de casseurs delinquants qui terrorisent les Francais alors que cette societe les nourrit et leur file des allocations familiales....
J'ai envie de dire Yemchi Kobara les Juifs de Tunisie....

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maxiton (Maxiton) le vendredi 06 février 2004 - 20h35:

À l’attention de Benzarti
À noter que ma voisine était bien plus tolérante.

Quel âge aviez-vous en 1956 ?

Les juifs sont arrivés en Tunisie bien avant l'Islam.
Par leur action, ils ont puissamment contribué à faire de la Tunisie le pays qu’elle se targue d'être.
Proportionnellement à la population on peur affirmer que les juifs de Tunisie ont plus œuvré pour l’indépendance de leur pays que les tunisiens musulmans...
On peut citer Victor Baranès qui fit de la prison avec Bourguiba, André Baruch, les frères Valensi, Paul Sebag, les juifs membres du parti communiste tunisien, et bien d’autres.
Habib Bourguiba ne s’y est pas trompé qui a fait d’Albert Bessis, un député et un ministre .André Baruch fut ministre important.
Les commerçants juifs tunisiens dans le cadre de l’UTAC ont amélioré et accéléré l’industrialisation de la Tunisie :Victor Bessis, Simon Haddad, Robert Adda, entre autres.
En 1963 ou 1964, Ahmed Ben Salah lança un grand emprunt
national.
Le journal La Presse donnait tous les matins la liste des souscripteurs. Les juifs y étaient en majorité. À tel point qu’un beau jour, le journal cessa de publier les listes.
Tous à la trappe.
Nous n'entrions plus dans les plans des nouveaux maîtres.

Claude SITBON a écrit dans " Les Cahiers de Confluences :

"La décolonisation et l'indépendance de la Tunisie ont défait ce que des générations depuis la Reine Didon, avaient patiemment construit...
Le Ministre de la Culture tunisien écrira dans " Confluence " N°10 printemps 1994 :
" Les juifs tunisiens ont apporté à la modernisation de la Tunisie une contribution originale et authentique..... Si les liens (avec la Tunisie) se relâchèrent, ils ne furent jamais rompus
L'intelligentsia juive, dont certains éléments ont appuyé le mouvement de libération nationale, éprouve quelque ressentiment à l'égard des élites nationales, non parce que ces derniers avaient exclu leurs concitoyens juifs, mais parce qu'elles n'avaient pas assez fait pour les retenir "

À ce propos, j'ai déjà eu l'occasion de le rapporter. En 1955 Habib Bourguiba recevant les étudiants juifs de Tunisie, pour les " rassurer ", nous a déclaré que les juifs ne feraient pas de service militaire. Nous excluant d'office de la communauté nationale.
Il n'y avait pas de place pour les médecins, avocats, ingénieurs, dentistes etc. juifs dans ce pays.
Toutes les places furent prises ou bien attribuées aux musulmans.

En juin 1958 Ahmed Mestiri, ministre tunisien de la Justice a déclaré à l’occasion d'un discours radiodiffusé qui fut un coup de poignard dans le coeur des juifs tunisiens qui y croyaient encore je cite exactement :

« Ceux qui vivent ici, mais ont les yeux tournés vers Israël, et ceux qui consciemment et inconsciemment font le jeu du sionisme, aux uns et aux autres nous leur dirons qu'il vaut mieux pour eux-mêmes comme pour la Tunisie de partir.
Le Gouvernement prendra lui-même l'initiative de chasser du territoire tous ceux qui s'avisent de nouer des relations plus ou moins occultes avec des organisations sionistes pour semer dans ce pays la discorde et troubler la paix «

Quand on sait – sans qu’il soit question de sionisme -que Jérusalem ou bien Israël reviennent très souvent dans toutes nos prières, une véritable épée de Damoclès était suspendue sur nos têtes, trois fois par jour.

Je vais arrêter là, mais il y aurait encore beaucoup à dire sur les juif et la Tunisie

Quant à vous je retiens les propos racistes sur les juifs tunes et la nationalité française. Ce qui me permet d'affirmer ;
HATA EL DEBÀNNE I KOH. Et de demander votre exclusion du forum

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Emile_Tubiana (Emile_Tubiana) le vendredi 06 février 2004 - 21h53:

Douda, bien dit. Mais nous n'allons pas perdre notre temps. C'est deja bien qu'on leur donne un tableau pour exprimer leur pensees liberement.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le vendredi 06 février 2004 - 19h53:

Antisémitisme : Les limites d’une réflexion tronquée. 1ère partie (info # 010502/4) [analyse]

Par Stéphane Juffa © Metula News Agency



Il nous faut revenir sur l’incident Shirel. Non parce qu’il amène de l’eau à notre moulin (il est suffisamment irrigué), comme l’a osé une collègue de Libération, ni pour ajouter des éléments nouveaux à l’enquête en cours, que nous ne possédons d’ailleurs pas. Nous, de préciser, ça ne peut pas faire de mal, que nous ne croyons pas que la France soit un pays antisémite mais qu’il existe beaucoup trop d’antisémitisme dans ce pays. Mais qu’est-ce que la précision sémantique amène-t-elle dans cette définition ? – Pas grand-chose en la matière ; pour qu’elle ait un sens, il faudrait d’abord établir ce qu’est un "pays antisémite". L’antisémitisme se jaugerait-il par le pourcentage de citoyens qui n’aiment pas les Juifs ? C’est en tous cas sur ce critère que je déclare que les Français, dans leur grande majorité, ne sont pas atteints par ce phénomène pestilentiel et d’ajouter, une fois de plus, que, dans la situation informationnelle dans laquelle ils baignent, y compris la minorité des musulmans français, ils font preuve d’une remarquable retenue, devant laquelle on ne peut que retirer son chapeau.



Reste qu’à Dijon, lors d’un concert de bienfaisance, des dizaines de personnes ont cru devoir couvrir la chanteuse Shirel d’insultes à caractère indéniablement raciste. Et c’est la maturation de cette situation, dans laquelle il est devenu quasiment compréhensible, pour ne pas dire ordinaire, de dessiner la croix gammée sous le nez d’une artiste qui chante Jérusalem, qui doit inquiéter ceux qui connaissent la dangerosité de l’épanchement antisémite. Cette accusation du crime d’être un "sale juif", qu’on se permet de tabasser dans les rues de Paris, parce qu’il appartient au mouvement israélite de gauche de la Shomer Ha-Tsahir et de ces joueurs de football israéliens, en Belgique, qu’une partie du public voulait renvoyer dans les camps d’extermination nazis, est effectivement préoccupante.


c:/

Shirel



Préoccupante, elle l’est, parce que si on veut bien se donner la peine de l’analyser objectivement, elle n’est pas le fruit d’un phénomène spontané. Certes, je crois absolument en la sincérité de Jean-Pierre Raffarin et de Jean-Jacques Aillagon qui ont téléphoné à la chanteuse pour l'assurer de leur soutien. Tout comme je suis persuadé de la franchise du préfet de Saône-et-Loire, Didier Lallement, dans l’expression de sa répulsion et de Dominique Perben, qui a reçu Shirel à la Chancellerie pour lui dire qu'il ne tolérerait "aucun dérapage" de ce type. Ces responsables politiques ne sont assurément pas antisémites, c’est un fait.



Force est cependant de constater que l’épidémie de peste s’étend et que le principe de tolérance zéro, que Perben a repris du discours du ministre de l’intérieur et du Président Chirac, n’a pas apporté de solution thérapeutique apte à contenir le fléau. Cela aussi ce sont des faits et si on ne veut pas se trouver très vite devant une situation incontrôlable, il faut avoir le courage de la probité et chercher à éradiquer les véritables germes de la pandémie. Il faut les éradiquer à la source, exactement comme on sacrifie les poulets en Extrême Orient, afin de barrer la route à la peste avaire.



A la Ména, nous considérons que la vague nouvelle d’antijuivisme qui s’étend dans certains pays européens, en France en particulier, est le résultat d’une chaîne événementielle. Cette sorte de cascade conséquentielle, dont on admet l’existence dès lors que l’on admet que des Dijonnais ne se sont pas réveillés un matin antisémites, est à traiter à son jaillissement. En précisant encore, qu’on a à faire, comme dans le cas des poulets, à un phénomène nouveau dans le sens où la nouvelle épidémie antisémite a connu un début dans le temps. Qu’elle n’existait pas il y a quelques années. On en veut pour preuve, que Salvatore Adamo, Rika Zaraï et Enrico Macias ont souvent chanté Jérusalem en Bourgogne et que personne n’avait pris l’initiative de les insulter.



Ici, sur notre rocher soumis aux vents vivifiants de l’hiver, nous sommes certains que les racistes qui ont hué la fille de Jean Manson se situent tout en bas de la cascade, en fait, au moment de sa chute où l’eau a déjà rejoint la rivière. C’est pour cette raison que nous considérons que l’option "tolérance zéro", qui traite avec un succès pour le moins limité les antisémites révélés, ne possède aucune chance sérieuse d’assainir la collectivité française. Et même si on mettait un gendarme et un juge à côté de chaque Français juif, cela n’endiguerait pas la poussée de peste. J’ai presque envie d’écrire "au contraire", dans le sens où les mesures policières voyantes qui sont prises auraient plutôt tendance à particulariser les Israélites et à condenser la haine contre cette communauté. Après tout, les gens sans histoire et sans rien à se reprocher n’ont généralement pas besoin d’un service permanent de protection rapprochée.



Dans ces conditions, si l’on entend assurer efficacement non seulement la sécurité mais aussi la qualité de vie des Français juifs, à laquelle ils ont assurément droit, il faut réhabiliter leur image dans la société tricolore. Et avant de s’attaquer, à coups de mesures massives, à l’assainissement de la source, on peut encore légitimement se demander si on ne va pas s’investir à protéger des coupables. Le simple acte de poser cette question devrait paraître saugrenu, puisqu’il me semble que les Français juifs ont toujours dignement servi la République et qu’ils ne lui ont jamais posé le moindre problème d’intégration ou de double allégeance. Non seulement ont-ils fourni à leur pays des savants en pagaille, des intellectuels, des industriels, des soldats, des sportifs et des ministres par dizaines, ainsi que des Présidents du conseil, encore ont-ils pardonné à leurs concitoyens la fausse accusation de trahison contre l’un de leurs capitaines. Le supplice et le déshonneur indus que la France lui a fait subir, le fait que judiciairement parlant, Dreyfus soit toujours coupable en 2004 – gracié, rétabli mais coupable ! – et l’opprobre de ce malheureux, que la vieille France avait, sans aucune raison professable, étendu sur tous les Juifs du pays. Les Juifs ont aussi pardonné à la France les lois d’exception racistes de Vichy et la collaboration d’un bon nombre de leurs compatriotes au processus de leur éradication physique.



Si j’en appelle à considérer la question d’une éventuelle culpabilité des Français juifs, c’est que les mesures à prendre pour enrayer l’épidémie antisémite n’ont rien de cosmétiques. Elles impliqueraient une remise en cause en profondeur de certains modes de pensées fondamentaux, qui ne sauraient cohabiter avec l’assainissement de la source polluée. Elles impliquent un changement et puisqu’on ne peut pas tout à la fois décider de changer tout en espérant rester les mêmes, il faut à la classe politique de comprendre qu’on ne combat pas la peste antisémite à coups d’aspirine. Il faudrait, d’abord, abandonner l’accusation-prétexte de communautarisme qui fait florilège dans les médias et qui, qu’on le veuille ou non, sert de justification aux nouveaux antisémites. Les Israélites de France ne sont pas plus communautaristes à l’aube du troisième millénaire qu’ils ne l’étaient cent ou deux cents ans plus tôt, sans que cela n’ait jamais fait ombrage à personne et certainement pas aux valeurs républicaines. Les Juifs n’ont jamais caché leur soutien au droit à l’existence de l’Etat hébreu, dont le combat fondamental n’a pas varié d’un pouce. A tout se dire, c’est seulement l’establishment français, qui a changé d’orientation en 1967, lorsque Israël est passée, en quelques mois, et sur un changement d’humeur du général De Gaulle, de "notre amie, notre alliée" à "un Etat sur de lui-même et dominateur". C’est bien l’orientation politique de l’Elysée qui a seule changé, pas ses Juifs, ni Israël d’ailleurs.