Archive jusqu'au 28/mars/2006-2

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2006: Commentaires Mars 2006: Archive jusqu'au 28/mars/2006-2
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le mardi 28 mars 2006 - 13h33:

Benzarti bonjour tu n'as pas lu mon message sur harissa t'expliquant un peu d'histoire Je disais que dans l'Empire ottoman les musulmans ont pris les terres empechant les Juifs d'en avoir donc le vieux peuple de Judée pour survivre ont fait tous les metiers des villes et les musulmans ont pris la domination de l'Etat et les terres Apres la colonisation l'Empire Ex ottoman s'est constitué en Etats Nation Musulmanes Les Juifs ont rejoint le Pays de Judée ou Israel et a bougé les gens qui ont occupé ses terres qui sont toutes celles avant leur envahissement par les Romains puis à la fin par les arabes et Turcs Cela est l'Histoire donc c'est le droit des peuples à disposer d'eux meme non en DIMMHIS SAMAH NI un bout pour chacun comme les Basques Les Irlandais
comme esperons pour les Kurdes les Chaldeens etles Chiites tous les peuples que les Sunnites ont envahis L'Histoire reprend ses droits quand c'est possible Accepter le juste balancié de l'Histoire Salam

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Benzarti (Benzarti) le mardi 28 mars 2006 - 11h10:

Avant que le Hamas reconnaisse Israel, il faudrait que Israel reconnaisse les Palestiniens et leur droit a avoir un état!!! Avec le mur et les colonies il ne reste pas grand chose pour les Palestiniens en Cisjordanie. Israel fait exprès de traîner els choses sur la Cisjordanie pour encore créer d'autres colonies avec la complicité des States. Le retrait de Gaza n'était aps une "mzéya"

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Nonette (Nonette) le mardi 28 mars 2006 - 10h13:

chalom Emile

ce qui m'a choquée ce n'est pas tant "le schrimel et les chaussettes blanches" mais le mimétisme :un jeune séfarade doit-il, pour s' affirmer comme juif, prendre l'habit (qui ne fait pas....) d'un ashkénaze? gardons notre identité et les valeurs qui nous ont été enseignées par nos parents à savoir que la religion est un ciment qui unit les familles. certains jeunes, par une application rigoureuse et excessive de certaines prescriptions, ont distendu ces liens et c'est regrettable!

quant à dire que la Torah n'est pas une mode, je partage entièrement votre avis; ma mère disait d'Elle "ala rassi ou èynèyè ".

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mardi 28 mars 2006 - 10h09:

M. Claude Nataf, président de la SHJT, communique :

Journée à la mémoire du Professeur Paul Sebag.

En raison de la fermeture de la Sorbonne la journée d'hommage à Paul Sebag aura lieu aux mêmes horaires le dimanche 2 avril à la Monnaie Nationale 11, quai Conti à Paris (6ème).

Merci de diffuser l'information autour de vous.

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Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Francois (Francois) le mardi 28 mars 2006 - 08h49:

Bulle d'air high-tech

Joyau de l'économie israélienne, le Matam, centre des industries scientifiques, s'est ciselé un écrin à la mesure de son succès. Au pied du mont Carmel, en bordure de Méditerranée, un incroyable «parc de haute technologie» s'élève désormais sur une ancienne friche de 20 hectares en lieu et place de vieux hangars portuaires. Coulés dans la verdure, temples modernes entièrement dédiés à la recherche de pointe, deux dizaines d'immeubles en béton brut et verre fumé abritent les laboratoires de tous les principaux acteurs du secteur informatique mondial. Les géants du marché international, Intel, Microsoft, Philips, Motorola ou Hewlett Packard, côtoient ici les jeunes entreprises les plus dynamiques du pays, Elbit Systems, ChipX, Zoran, Zim Ofer. Dans cette pépinière à idées neuves, pas moins de 6 000 chercheurs, des ingénieurs, des techniciens, pionniers dans leur domaine, travaillent à développer aujourd'hui la trouvaille géniale qui fera l'ordinaire de demain. Et ce filon de matière grise attire en Israël une ruée d'investisseurs, spécialistes en capital-risque, en quête de la prochaine pépite électronique. Une source de revenus inestimable pour un pays lourdement handicapé par le coût d'un interminable conflit.

Petits génies embauchés à bon prix

Dans le cocon du Matam de Haïfa, les échos des accrochages dans les Territoires palestiniens occupés arrivent tout aussi étouffés que sur les postes de télévision californiens de la Silicon Valley. A l'image de son modèle américain, le monde du high-tech israélien vit dans une bulle confortable où les soucis du quotidien sont réduits à leur plus simple expression. L'attention des employeurs semble sans limites pour que leurs petits génies, embauchés à bon prix, puissent se concentrer sur l'accomplissement de leurs rêves numériques. Aucun détail n'a été laissé au hasard. Chacun dispose d'une place de stationnement nominative. Le Matam réserve à l'usage de ses hôtes une station-service et un garage, une clinique, une banque, un bureau de poste et une agence de voyages. Cerise sur le gâteau, une crèche de onze classes peut accueillir jusqu'à 350 chérubins âgés de 3 mois à 6 ans. Bezeq, la compagnie israélienne de téléphone cellulaire, gère un central de communication à très haut débit quand la municipalité affecte, en permanence, deux transformateurs électriques aux seuls besoins en énergie du parc.

Les rares pauses que s'accordent les informaticiens se prennent sur le pouce au Machinetta Coffee Shop. Ce bar aux allures de cafétéria est situé dans le hall de la Matam Towers 1, un immeuble de bureaux aux grands espaces traversés de passerelles reliées entre elles par des ascenseurs intérieurs en acier gris. Les murs s'élèvent en abruptes parois chaulées d'ocre rouge. Dans cette ambiance, un poil Star Trek, des haut-parleurs, que dissimulent des palmiers cultivés en bacs, diffusent des chansons de Brassens et d'Edith Piaf. Aux tables alentour, personne ne s'en étonne. L'anglais domine dans des conversations mâtinées de tous les accents concevables, hébreu, américain, russe ou français. Les tenues sont décontractées, mais chacun porte, passé autour du cou, un badge plastifié indispensable pour circuler entre les divers contrôles de sécurité. Bienvenue sur la planète high-tech, berceau de la mondialisation, laboratoire de notre futur, où l'expresso se boit avec sucrettes, coupé de lait crémeux.

«Monde à part»

«Au Matam, tu te sens quelqu'un de spécial vivant dans un monde à part, admet bien volontiers Avi Ohana, embauché par Intel sur un salon d'informatique à Paris dès la fin de ses études. Tu trouves ici toutes les nationalités possibles, des Indiens, des Argentins. Pour communiquer, on utilise comme des fous Babylon, un logiciel de traduction simultanée inventé en Israël. Les boîtes multinationales sont totalement ouvertes. A Intel, on travaille même avec des Arabes. Les sociétés israéliennes en revanche leur refusent tout accès. Elles ont toujours un lien avec la Défense. A table, lors des gros événements, on parle de politique, ce qui serait impensable dans les laboratoires aux Etats-Unis. Ça ne pose aucun problème, le milieu du high-tech israélien tend plutôt vers le centre, c'est une sorte de miroir de la société israélienne mais sans ses extrêmes et beaucoup plus libéral d'un point de vue économique. Dans l'ensemble, on discute bien plus de nos salaires ou de football que de politique.»

Avi connaît son affaire. Ce spécialiste en architecture des microprocesseurs a atterri à Haïfa il y a douze ans. Le numéro 1 mondial de la puce informatique avait des besoins énormes. 2000 employés travaillent à Haïfa dans son centre de développement spécialisé dans les unités centrales pour ordinateurs. «Le processeur Centrino a été développé ici, souligne Avi, et nous mettons la touche finale au projet qui va remplacer le Pentium», le processeur qui équipe la très grande majorité des ordinateurs dans le monde. D'ici quelques mois, l'essentiel de la production d'Intel sortira de ses chaînes israéliennes. L'entreprise américaine possède déjà deux usines dans le pays. Celle de Kiryat Gat fabrique des cartes de mémoire flash. Une nouvelle ligne est en cours d'achèvement; elle traitera les applications issues de la nanotechnologie et produira de minuscules transistors bien plus fins qu'une feuille de papier à cigarette.

Prévue pour ouvrir au second semestre 2008, cette usine emploiera 2 000 techniciens à la fabrication de plaques de silicium. Intel aura alors déboursé la somme astronomique de 3,5 milliards de dollars, faisant du projet Fab-28 le plus important investissement industriel de l'histoire de l'Etat hébreu. Lors de la signature, en décembre dernier, le gouvernement israélien a annoncé l'octroi de 525 millions de dollars en crédits pour financer l'achat du terrain et une aide de 600 millions de dollars pour la modernisation de l'usine existante. Un effort considérable pour le budget du pays. «Nous avons eu un débat très intense sur la question de savoir si nous devions apporter à Intel l'aide nécessaire à son investissement», reconnaît Ehud Olmert, qui assure l'intérim du Premier ministre Ariel Sharon, mais qui a soutenu à bout de bras ce projet au cours des deux dernières années à la tête du ministère de l'Industrie puis de celui des Finances.

«Le fait que l'on puisse, aujourd'hui, investir 5 milliards de dollars en Israël, c'est aussi affirmer que le Hamas ne nous fait pas peur, que le terrorisme ne nous effraie pas et que l'on a confiance dans l'Etat d'Israël, son gouvernement, son peuple et sa stabilité économique, souligne-t-il. Intel a été la première compagnie à y investir, il y a plus de trente ans, ouvrant la voie à IBM, Motorola ainsi qu'à d'autres entreprises venues du monde entier. Et aucune d'elle n'a jamais eu à le regretter.» L'économie locale n'a pas eu plus à s'en plaindre. Ses partenaires internationaux se sont révélés d'une grande fidélité lors de la récession qui a frappé le pays de 2000 à 2003, conjugaison d'une reprise de l'Intifada palestinienne et de l'éclatement de la bulle spéculative dans les start-up du high-tech. La croissance est repartie depuis 2004, avec un taux supérieur à 4 %. Et la reprise s'est confirmée avec une croissance de 5,2 % en 2005, selon le Bureau central des statistiques.

Plus de 100 sociétés israéliennes sont cotées au Nasdaq, ce qui place Israël en troisième position derrière les Etats-Unis et le Canada. Les investissements étrangers se sont élevés à 9,7 milliards de dollars l'an dernier, en hausse de 67 %. Cet afflux a dopé la Bourse dont les principaux indices ont progressé de quelque 30 % en 2005. Et Israël talonne désormais les Etats-Unis pour l'importance du capital-risque.

Cet exceptionnel dynamisme de la haute technologie israélienne creuse aussi sûrement le fossé avec une société palestinienne rendue exsangue par l'Intifada que le mur de sécurité érigé autour des territoires occupés. D'autant que le conflit ne semble pas totalement étranger à ce nouvel élan économique. La perméabilité entre recherche militaire et applications civiles compte au nombre des raisons qui contribuent au succès du high-tech israélien. Ainsi les cartes de mémoire flash produites à Kiryat Gat sont une invention conçue au départ par l'armée de l'air pour équiper ses avions de chasse avec une base de données mécanique et compacte qui résiste aux conditions extrêmes du pilotage de combat. «Une solution technique développée pour les militaires finit toujours par trouver un débouché dans le civil», souligne Amit Mendelsohn, concepteur de logiciels passé lui-même de l'armée au civil, et rédacteur de Chief, une newsletter en hébreu.

Expérience acquise à l'armée

«Prenons l'exemple de la sécurité des données et de leur transmission. C'est un secteur dans lequel les Israéliens sont leaders à travers une entreprise comme Check Point, explique Amit Mendelsohn. L'un de ses trois fondateurs, Gil Shwed, a conçu le premier pare-feu en 1993. Il a entamé des études à l'université de Jérusalem, mais a acquis toute son expérience au cours de ses trois années passées sous les drapeaux. Chaque année, des dizaines de jeunes arrivent sur le marché de la recherche, munis de leur diplôme militaire et d'une solide expérience dans les domaines de pointe.»

«J'ai commencé l'informatique lorsque j'avais 15 ans, car mon lycée avait signé une convention avec l'université de Tel-Aviv, raconte un spécialiste des logiciels de télésurveillance sans fil. A 18 ans, j'ai rejoint une unité des renseignements militaires chargée de la récolte des données électroniques. C'est là que j'ai acquis mon expérience de recherche. En fait, quand un problème pratique se pose, nous apprenons à chercher des solutions qui ne soient pas conventionnelles ou auxquelles l'adversaire ne va pas penser. Les chefs vont alors mettre en place de petites équipes pluridisciplinaires en fonction des besoins. Ils peuvent également mettre plusieurs équipes en concurrence. Ce type de fonctionnement très souple, autour de la recherche d'une idée et de son application, est en fait très proche du mode de fonctionnement d'une start-up.»

L'arrivée massive d'immigrants quittant l'ancienne Union soviétique, à partir de 1990, a considérablement renforcé le potentiel de recherche d'Israël. «Les Russes devaient faire face au même problème que les Israéliens, souligne Avi Ohana, dû à leur manque chronique de moyens, il leur fallait se démener pour trouver des solutions technologiques originales et peu coûteuses. Elle est là notre force. En Israël, on a la hutzpa, le toupet qui manque aux Américains. Les jeunes ici veulent réussir. Et les Israéliens veulent toujours faire mieux que les Américains. Le high-tech, ici, c'est une sorte de fierté nationale.»

http://www.liberation.fr/page.php?Article=369165

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le mardi 28 mars 2006 - 09h20:

Israël vote demain (info # 012703/6) [analyse]
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

Peu d’équipes de télévisions étrangères à Jérusalem et Tel-Aviv. On trouve encore à se loger dans les hôtels. Il n’y a que les gros Networks et des chaînes arabes qui ont délégué des envoyés spéciaux, les autres se contenteront des récits, en milieu de journal télévisé, des correspondants permanents, et les plus pauvres encore, achèteront quelques images à leurs grossistes type Reuters. Rien à voir avec les centaines de reporters qui couchaient dans des tentes en face de l’hôpital Hadassah durant les jours très froids où Ariel Sharon subissait ses opérations.

La rue israélienne aussi est lisse. Seuls quelques gamins un peu timides qui proposent sans insister des tracts de partis politiques aux feux rouges.

L’une des raisons de ce manque d’engouement général réside assurément en ce que la plupart des observateurs considèrent, à la lumière des sondages concordants, que ces élections sont jouées d’avance. Autre logique poussant au désintéressement : l’accession au pouvoir du Hamas à la tête de l’Autorité Palestinienne et son intention déclarée de nous éradiquer, ne laisse guère entrevoir d’intenses activités diplomatiques en direction d’un règlement pacifique et global du conflit israélo-palestinien. Qu’on soit très ancré à droite, comme Israël notre maison, d’Yvette Libermann, ou à gauche, comme le Meretz, la charte des islamistes palestiniens ne nous concède pas une marge de manœuvres foncièrement différente. Il faudra s’occuper d’abord de sécurité et ensuite d’humanitaire, afin d’éviter à la population palestinienne de sombrer dans la déconfiture absolue.

L’exemple de l’épidémie de grippe aviaire qui frappe violemment notre région témoigne de l’interaction inextricable entre les deux entités ennemies. Les oiseaux migrateurs malades, autant que les pigeons, ne font en effet pas la différence entre les territoires gérés par Ismaïl Hanya et ceux dirigés par Olmert. L’Autorité Palestinienne, qui semble avoir dissimulé les premiers cas du virus, il y a trois semaines, coopère désormais à plein régime avec les vétérinaires institutionnels israéliens. Pour nous, la question de la nécessité d’une telle collaboration ne se pose même pas : si l’épizootie du virus H5-N1 se muait en épidémie de peste attaquant les humains à Gaza, le lendemain, des cas seraient signalés à Beer Sheva et Ashkelon. Hamas ou pas Hamas !

L’élan suicidaire ne passe pas, côté palestinien, par l’inoculation volontaire de ce virus. Les éléments armés de Gaza, qui subit une grave pénurie alimentaire, préfèrent s’attaquer aux points de passage des denrées essentielles, provenant toutes d’Israël, et se plaindre du fait que nous fermions fréquemment ces postes frontières pour des raisons de sécurité. Tôt ce matin, des terroristes palestiniens ont été ainsi abattus, à quelques dizaines de mètres du point de passage de Karni, alors qu’ils investissaient une position de tir pré-établie. C’est l’unité d’infanterie d’élite Shaked qui a empêché les terroristes d’attaquer le poste de transit israélo-palestinien ; cela faisait des jours entiers que les soldats avaient repéré les préparatifs d’attentat du groupe neutralisé à l’aube, qu’ils surveillaient sans répit.

La police fait en outre état de soixante menaces d’attentats terroristes identifiées, que les groupes terroristes palestiniens tentent de perpétrer à l’occasion de nos élections. Ce genre de menaces définit d’habitude des périls réels, ayant été signalés aux forces de sécurité par des indicateurs ou par nos moyens sophistiqués d’observation. Demain, durant le vote, l’état d’alerte maximal sera décrété.

C’est donc dans cette ambiance de tension coutumière que va se dérouler le scrutin. Pour qui voter ? Kadima (En-avant !) va sans doute l’emporter. Je me suis trompé en affirmant que cette formation s’écrasera avant l’échéance de demain. Kadima a effectivement perdu, selon tous les sondages et comme je l’avais prédit, une partie conséquente de son électorat. Elle est passée de 44 mandats prévus au début de la campagne à 34-36 selon les estimations publiées hier. Mais elle aura bénéficié du temps de préavis très court qui a séparé l’annonce du scrutin du scrutin lui-même. Deux mois de plus, et le parti qu’Ariel Sharon a tout juste eu le temps de fonder avant de perdre connaissance perdait la main et plongeait vers les abîmes.

Encore qu’à Kadima, on se sent prêt à accepter sans hésitation le score prévu par les dernières évaluations. On craint de faire beaucoup moins bien !

La dégringolade de la nouvelle formation centriste ne profite pas à ses deux grandes rivales, les travaillistes et le Likoud. Selon les sondages, les premiers cités obtiendraient entre 17 et 22 députés (les chiffres que je donne résultent de notre synthèse des prévisions de tous les instituts majeurs du pays), tandis que le parti conduit par Netannyahou devra se contenter de 13 à 14 élus.

Les travaillistes d’Amir Peretz subissent de plein fouet la campagne de délégitimation de leur chef de file. La fuite vers Kadima de plusieurs de leurs cadres, au nombre desquels le Prix Nobel Shimon Pérès, le Pygmalion, sa statue Dalia Itsik et Haïm Ramon, des barons du socialisme-caviar à l’israélienne, et leurs déclarations méprisantes envers le leader syndical de Sdérot, leur coûte un lourd tribut. Moi de rappeler que cette défection de la part de ces socialistes de salon fait suite à la défaite de Pérès face à Peretz lors des primaires internes. Je trouve l’attitude du vieux leader de quatre-vingt-deux ans particulièrement indigne, s’agissant d’un âge trop avancé, à mon goût, pour fuir en pareille occasion un parti et des convictions auxquelles on a adhéré une vie entière.

Il y a même un arrière-goût de racisme de la part de cet oligarque ashkénaze alangui, en ce qu’il a refusé de se ranger derrière le fanion d’un candidat modeste, issu de l’émigration marocaine et d’une ville de développement défavorisée. Un candidat qui l’avait devancé à la régulière.

Problème différent au Likoud : les électeurs nourrissent une cordiale détestation à l’encontre de son numéro un Benjamin Netannyahou. Ils le haïssent autant qu’ils l’ont aimé ! Mais le passage de Bibi au ministère des Finances a refroidi plus d’un des supporters traditionnels du courant de la droite modérée et nationale. Il y fut le champion de l’économie ultra-libérale, s’attirant les faveurs des industriels et du milieu des affaires, mais précipitant la classe moyenne et les gens modestes vers des profondeurs de gêne qu’ils n’avaient jamais connues. Et les électeurs du Likoud se recrutent habituellement parmi ces masses, qui furent les principales victimes de Bibi aux Finances. Il n’y a jamais eu autant de personnes, en Israël, vivant au-dessous du seuil de pauvreté que depuis l’application de la politique économique du leader du Likoud.

Si cela ne suffisait pas − et cela suffit déjà à enlever à Bibi toutes ses chances ! − le peuple d’Israël ne pardonne pas à Netannyahou sa fronde incessante contre Sharon, visant à torpiller son action lors de la dernière législature, alors que les deux hommes appartenaient à la même formation et que Sharon était le chef élu du Likoud. A la tête même du Likoud, on ne veut pas oublier les combines statutaires du parti auxquelles Bibi faisait régulièrement appel afin de tenter de remplacer l’ancien premier ministre désormais malade. Certains, tel Sylvan Shalom, l’actuel numéro 2, sont prêts à sacrifier le résultat de demain pour autant qu’il mène au retrait de Netannyahou de la vie politique. Dans l’entourage de Shalom, on murmure un étrange refrain en cette veillée électorale : "Entre 15 et 20 sièges, Bibi reste, moins de 15, il rentre à la maison !". Netannyahou joue demain sa carrière…

Parmi les principales "victimes" de la politique économique de Bibi, on trouve les retraités. Ils doivent aujourd’hui survivre avec 1'600 Shekels mensuels (300 euros !) et 2'000 lorsqu’ils vivent en couple. Les grands partis ne se sont pas souciés d’eux, qui représentent pourtant 750'000 des six millions et demi d’habitants que compte Israël. Comme beaucoup d’électeurs déçus, les anciens ne font plus confiance à cette clique politicarde, qui peut changer de partis mais qui ne fait qu’échanger les visages de ses candidats. On prédit au parti des retraités qu’il atteindra le quorum et qu’il pourrait remporter de 2 à 3 sièges dans la nouvelle Knesset. J’ajoute qu’il ferait alors assurément partie de la coalition gouvernementale qui se dessine, et qui comprend au moins Kadima et les travaillistes. Nul doute qu’ils y joueront un rôle charnière et que quelqu’un s’occupera enfin de leurs affaires.

On s’attend à ce que les formations d’extrême droite remportent une vingtaine de mandats mardi, y compris le Parti National Religieux, qui a pris fait et cause pour la défense des implantations. La gauche rouge, Meretz et communistes, draineront entre 8 et 10 sièges ; les partis communautaristes arabes, entre cinq et six ; et les religieux sépharades du rabbin Ovadia Yossef devraient recueillir 11 mandats.

Lors de cette campagne électorale, il y aura eu, en fait, deux confrontations distinctes : celle de la rue, qui n’enflamme pas les foules, et celle, à la radio et à la télévision, impliquant des experts en stratégie électorale et des spécialistes en marketing et en communication. Ceux qui aiment la politique politicienne et les jeux de stratégie se sont régalés, ça a volé très haut ! Et cela a copieusement enrichi ce petit monde de conseillers − qui se situe à mille lieues de tout militantisme − mais je crois que cela n’a pas, cette fois-ci, eu une grande influence sur les intentions de vote des électeurs. Les raisons que j’ai exposées précédemment étaient plus fortes que les images, aussi étonnant que cela puisse paraître…

Il y eut deux sortes de spots électoraux lors de la campagne officielle. Ceux des partis marginaux, qui ont illustré, plus que tous les mots, l’écart révoltant existant entre les préoccupations existentielles de la population et celles, beaucoup plus intellectuelles, de ceux qui les dirigent. Les films de Zaïn (la bite) resteront longtemps dans les mémoires des bourgeois israéliens, qui montraient notre quart-monde, les SDF sous la pluie, les handicapés, les femmes seules avec 5 ou 6 enfants à charge… Les spots de La feuille verte ont eux aussi marqué ; notamment celui qui montre un ivrogne dans un bar, qui importune tout le monde et un jeune, qui fume paisiblement un joint dans son coin ; descente de police : les flics emmènent le fumeur. Autre image choc de Aley Yarok (Feuille verte), celle où l’on voit deux superbes créatures en robe de mariées se rouler un long patin voluptueux à l’écran.

On a vu Balaad (la patrie), le parti arabe du député Azmi Bshara, montrer un déploiement de drapeaux palestiniens au vent et s’exprimer, en arabe, contre les droits fondateurs de l’Etat d’Israël. D’autres partis arabes ont emprunté le même thème, dans la plus absolue des libertés d’expression, rappelant à quel point, au-delà de la diversité des opinions proférées, ce pays était une démocratie, et à quel point, sous certains de ses aspects, cette démocratie est exemplaire et unique.

Puis il y eut les spots des grands partis… qualité d’image et de son parfaite, à croire qu’on avait hérité d’un nouveau poste de télévision. Grosse partie d’échecs. Le Maarakh, les travaillistes, ont parlé d’un grand leader syndicaliste, issu d’une ville de développement, ne faisant pas partie de la nomenklatura, n’étant pas un général en retraite. Alors que les téléspectateurs s’attendaient à voir apparaître Amir Peretz, on leur a montré David Ben Gourion !

Kadima a tout construit sur l’héritage de Sharon et l’idée de "continuité responsable", à grand renfort de moyens techniques et de bons metteurs en scène.

Meretz a développé et s’est centré sur un thème intéressant : "l’homme au milieu des préoccupations". Un budget bien géré, un message de bon sens et de modération. Je crois qu’il s’agit du seul film de campagne qui ait effectivement fait gagner des points à son parti.

Et les spots du Likoud, dont les concepteurs ont finalement compris que leur client perdait des voix chaque fois qu’ils montraient Netannyahou. En fin de semaine, Bibi a disparu des écrans en faveur d’images d’archives peu connues de Menahem Bégin, mimant le geste de l’électeur mettant dans l’urne un bulletin du Makhal (l’ancien nom du Likoud. Ndlr), puis un autre, et un troisième… Simple et fort !

Il est vrai que le peuple d’Israël entretient surtout la nostalgie de ses leaders historiques. On peut avoir été d’accord avec Bégin ou l’avoir politiquement combattu, avoir aimé ou détesté Rabin, ces hommes-là étaient pétris d’une honnêteté sans faille. Et c’est surtout cela qui nous manque : pas des idées à profusion, mais des hommes que l’on peut croire, que l’on sait exempts du risque de corruption, le mal principal d’Israël.

C’est d’ailleurs cette préoccupation qui guidera mon vote, demain. Je vais voter d’abord pour des hommes et une formation qui n’ont jamais été inculpés dans une affaire de pourriture. Et là, mon choix sera vite fait…

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Pauline (Pauline) le lundi 27 mars 2006 - 20h00:

Les "vamps" sans scrupule


Le répertoire du portable d'un adulte ne recèle en général que l'infinie banalité de sa vie. Ceux de "Yalda" - comme dit la petite chaîne en or autour de son cou -, 17 ans, ou de Tifenn, la petite Bretonne de 19 ans, ressemblent, eux, aux joyeux abécédaires des adolescents. Une image pour chacun, des musiques pour tout le monde : amours, amitiés de classe ou de colo, connaissances d'un jour ou d'un soir, tout est bien rangé dans les mémoires alphabétiques. Le copain rappeur, c'est "Coups ki danse". A la ligne G, on trouve "Grosse pute", la fille qui a piqué le petit copain il y a deux ans. A M, il y a "mon homme" ou " mon mari", à N "cheikh G. du Nord", le mec rencontré à la gare du Nord. A Y, on trouve aussi "Youssouf le barbare".

Yalda est la jeune fille qui, le 20 janvier 2006, sur ordre de Youssouf Fofana, 25 ans, a dragué Ilan Halimi, vendeur de téléphones portables dans une boutique du boulevard Voltaire, à Paris, avant de l'attirer dans un piège qui l'a conduit vers sa mort, le 13 février, au terme d'épouvantables tortures.

Contre la promesse de 3 000 à 5 000 euros, elle a participé à la funeste entreprise. C'est son amie Tifenn G., une petite brune moins "bimbo" que ses amies de l'internat de Thiais, dans le Val-de-Marne, mais "rabatteuse" hors pair, qui l'avait recommandée. Tifenn était fournisseuse d'appâts pour Youssouf Fofana.

"L'appât". C'est ainsi que les policiers appellent ces insouciantes aguicheuses et piégeuses d'hommes - telle la Marie Gillain du film de Bertrand Tavernier. Les garçons du gang de Bagneux disaient plutôt les "vamps". Des "bêtes de meufs", a résumé l'une d'entre elles aux policiers. Des belles filles, en clair.

Au fil de leurs aveux devant la brigade criminelle se dévoile une histoire terrifiante sur fond de vie ordinaire. Comme plus de trente personnes à Bagneux, elles ont tout su, ou presque, et n'ont rien dit, ou à peine, imperméables à l'horreur et aux états d'âme, et comme incapables de regrets. Amorales, plus qu'immorales. Ce n'est qu'une fois Ilan mort d'étouffement, de peur, de brûlures et de froid, lorsque le portrait-robot de l'une d'entre elles s'est étalé en "une" de 20 Minutes et du Parisien, le 15 février, qu'elles se sont décidées à avouer. Par peur de ce qui pourrait leur arriver.

L'histoire commence à Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, au pied des tours. Cité des Pruniers-Hardy, de la Pierre-Plate ou des Tilleuls, on se connaît depuis la primaire et le lycée Joliot-Curie. Les "petits" deviennent "moyens", puis "grands". Pas forcément plus sages. " Js8 en ba 2 la tour". " D ke jte bip desen direct", disent les SMS. On papote dans les voitures garées sur les parkings. On échange des fichiers de musique MP3 sur Internet. On s'invite à dormir quand on a été mis à la porte de l'appartement familial par le père ou la mère, forcément divorcés. On se serre dans la voiture, le samedi soir, pour aller danser et boire un verre aux Caves du roi ou au Pacha, à Versailles. On pousse parfois jusqu'à Paris, du côté de la gare d'Austerlitz, ou encore à la Loco, place Pigalle. Evidemment, on cherche toujours des "plans tune". Et les filles ne sont pas en reste.

Audrey L., 25 ans, suit des cours pour devenir assistante médicale. Elle a besoin d'argent pour elle "et ses parents", a-t-elle fini par raconter aux policiers. Sa famille paye ses études et lui donne un peu d'argent de poche, mais elle rêve de retourner aux Sables-d'Olonne - là où elle a "le plus d'amis" -, et d'acheter des cadeaux de Noël. Elle en parle à Jérôme R., son petit copain depuis quatre ans et son voisin de la cité des Pruniers-Hardy. Jérôme - l'un des futurs geôliers d'Ilan -, 20 ans, manutentionnaire intérimaire à Bagneux, est un mec à filles : Audrey n'est qu'une clandestine et son autre, la "régulière", Leïla, ne la connaît pas. C'est aussi un garçon à "plans". "Transporter le shit, le vendre, c'est ce qui se fait de plus commun dans ma cité et qui permet de gagner de l'argent facilement", explique Audrey dans sa déposition.

Un soir de la fin du mois de décembre 2005, Youssouf Fofana accompagne Jérôme chez Audrey. Malgré - ou à cause - de son bonnet noir, de sa capuche et de sa banane sur le ventre, elle le reconnaît vaguement. Ils ont fréquenté le collège Joliot-Curie de Bagneux. Il est aussi des Pruniers-Hardy. Une famille nombreuse, des soeurs, contre lesquelles il s'énerve, raconte l'une d'elles, lorsqu'elles ont "de mauvaises fréquentations".

Fofana, lui, a des bons plans. Le garçon - il s'appelle ce soir-là Mohammed, d'autres jours Oussama - expose sa feuille de route. Il faut "aguicher" un homme par téléphone, "dans un quartier juif, car il voulait un juif", témoigne Audrey, et l'attirer à Sceaux. "Si le travail est bien fait, tu auras 3 000 euros", lui fait miroiter Fofana, sans exclure "5 000 et même plus". Audrey lui fait promettre qu'"il n'y aura pas mort d'homme". "Mais non, on n'est pas comme ça. On prendra de l'éther pour éviter de le frapper", répond Fofana.

Audrey est amoureuse de Jérôme. Pour lui, elle cache dans sa chambre un seau qui contient des sacs avec du shit et de l'herbe et "l'équivalent de deux ou trois tablettes de chocolat" de résine de cannabis précoupée, dans lequel Jérôme vient régulièrement puiser. Elle a confiance.

Autour de quelques rouleaux de printemps, dans un "restau" chinois de Bagneux, près de la mairie, elle raconte la proposition à sa "meilleure copine", Muriel I. : le "plan drague", le guet-apens du garçon près de la Coulée verte, à Sceaux, avant la séquestration et la demande de rançon. "Mumu" se fâche. Pour elle, il y a quand même une barrière entre le bien et le mal.

"Si tu fais ça, je le dis à tes parents." "Tu n'as pas à me faire la morale", répond Audrey. "Comme elle se braquait, nous n'en avons pas reparlé de la soirée", a raconté Muriel aux policiers.


Fofana prend en main la "formation" de sa nouvelle recrue. Et d'abord, le B.A.-BA du métier : changer de portable ou de puce, l'éteindre le plus souvent possible en enlevant la batterie, à cause des écoutes. Opération repérage, ensuite. Les voilà qui arpentent ensemble les magasins de fringues du Sentier et les échoppes de téléphones du boulevard Voltaire, entre la place de la Mairie et la Nation. "Les juifs sont une grande communauté, tous très soudés et prêts à payer", dit-il.


Pour le compliment, c'est simple. Il lui fait réciter quelques modèles : "Salut, je m'appelle Natacha, je t'ai rencontré à Georges-V. Un de tes copains m'a remis ton numéro car tu me plaisais." Audrey-Natacha a rentré son jean moulant dans ses bottes, ouvert son manteau sur le décolleté de son tee-shirt, et vite "touché" deux garçons. Mais elle recule devant l'obstacle. Elle n'arrive pas à rappeler Jérémy, devant lequel elle s'était fait passer pour une strip-teaseuse. Fofana passe curieusement l'éponge : "Il m'a dit que cela n'était pas grave car il avait l'impression qu'(il) n'était pas véritablement juif", confie-t-elle aux policiers. Mais lorsqu'elle renonce aussi à Marc, il s'énerve : "Quand on commence quelque chose, il faut le terminer !" Il crie, mais s'arrête là : Fofana se vante souvent de ne jamais frapper les filles. A sa grande amie Tifenn, qui le "kiffe", le trouve "gentil" et l'admire, il explique en revanche qu'il lui faut d'urgence un autre "appât".

Ce sera Yalda. Elève de seconde, elle est scolarisée dans le même internat que Tifenn. C'est une ravissante brune à la bouche pulpeuse. Sa mère, iranienne, est réfugiée politique, arrivée en France il y a six ans, après la mort de son mari. Sa soeur aînée est handicapée mentale. Yalda, elle, a été victime d'une "tournante", fin 2001, à l'âge de 13 ans. Elle est suivie par un juge pour enfants de Bobigny et des éducateurs spécialisés.

Fofana trouve Yalda parfaite. "Avec toi, je peux faire des merveilles, lui dit-il. Au vu de (ton) physique, (tu amasseras) des fortunes : tous les garçons tombe (ront) dans le panneau." Une nouvelle fois, il décline le plan, jusqu'au moment du rapt. Il prodigue quelques petits conseils pour "chauffer le mec" avant de l'embrasser. Yalda répond qu'elle est prête à lui "prendre la main, mais pas plus". Au passage, elle interroge Fofana sur son obsession des juifs. "Il a ajouté que nous étions des Arabes et des Noirs, qu'il fallait qu'on se soutienne. Je lui ai dit que je n'étais pas arabe et lui ai demandé s'il était raciste. Il m'a dit que non, mais que d'après lui les juifs étaient les rois, car ils bouffaient l'argent de l'Etat et, lui, comme il était noir, était considéré comme un esclave par l'Etat."

Mardi 17 janvier 2006, Yalda se fait porter pâle et sèche les cours. Fofana l'accompagne place de la République. Le chef de bande pointe du doigt les magasins qui "appartiennent à des juifs" : "Il savait cela, car il m'a expliqué qu'un jour, il y avait une cérémonie juive, et il avait repéré tous les magasins qui étaient fermés pour cette occasion", confie-t-elle à la police.

Yalda entre dans une boutique, peine à "engager le truc" avec quelques vendeurs. Un dénommé Ilan lui griffonne gentiment son numéro de téléphone sur un bout de papier. Fofana est ravi. Ils fêtent ça autour d'un panini. Une heure plus tard, Yalda rappelle le pauvre Ilan Halimi pour lui proposer un verre, le week-end prochain. A Tifenn, elle raconte qu'elle le trouve "gentil" et "mignon".

Vendredi 20 janvier. Jour fatal. Yalda a fixé rendez-vous à Ilan à 22 heures, au Paris-Orléans, un de ces cafés glauques et sans âme de la petite ceinture, aux portes de la capitale. Elle a mis son pantalon blanc et des cuissardes assorties. Ils partagent un Ice Tea et un Coca au Bouquet d'Alésia, le troquet d'à côté. Yalda raconte qu'elle habite seule à Sceaux depuis deux mois. Un dernier verre dans son petit appartement ? Le jeune homme prend sa voiture. Ils se garent sur le parking d'un gymnase proche de la Coulée verte et du supposé studio.

Dès les premiers pas de sa promenade romantique, Yalda repère les trois agresseurs recrutés par Fofana, cachés dans un bosquet, cagoules sur le visage. Elle connaît la leçon : pour donner le signal de l'assaut, elle doit prononcer le mot "clé". Elle fouille son sac. "Je ne sais pas où sont mes clés..." La bande saute sur Ilan. "Dégage !", crie Fofana à la jeune fille, qui s'enfuit.

"Pendant deux minutes, avec une voix aiguë de fille", Ilan hurle, se souvient-elle. Ce long cri, c'est le seul trouble de Yalda. Il lui gâche le début de sa soirée. Elle court jusqu'à la cité des Tilleuls, appelle son amie Tifenn, qui la prend dans ses bras. Christophe M., un jeune et beau Martiniquais converti à l'islam - l'"informaticien" et le membre le plus intelligent du fameux "gang des barbares" - essuie les larmes de la belle adolescente. "Il m'a dit que je devais me calmer, que c'était pas grave et que je devais oublier." Christophe M. est chargé de la raccompagner. Direction Montparnasse : dans l'après-midi, sur MSN Messenger, Yalda a fixé un rendez-vous à Sami, son petit ami du moment - un apprenti mannequin de 20 ans qu'elle a connu sur Internet.

Alors que, dans une cave de Bagneux, commence le calvaire d'Ilan, tous trois dînent finalement à l'Hippopotamus de la gare Montparnasse. Carpaccio à volonté au menu des garçons, glace pour Yalda. Christophe a du mal à prendre congé. Mais Sami et Yalda s'en vont à l'hôtel. Dans les cités, il est difficile de trouver un peu d'intimité pour une nuit d'amour. Ce soir, Fofana offre royalement les 106 euros de la chambre du trois-étoiles, à quelques pas de l'Hippopotamus. Cette nuit où débutent les tortures du malheureux otage, Christophe est tombé amoureux de Yalda. Yalda pense à lui mais ne sait pas que, cette nuit-là, elle va tomber enceinte de Sami - avant de le quitter.

Arrivée chez sa mère, le lendemain midi, la jeune fille ne potine d'ailleurs que garçons avec Tifenn. "Nous avons juste parlé de ma nuit avec Sami. Nous n'avons pas trop parlé de l'enlèvement, si ce n'est que je lui ai dit que j'espérais qu'il serait relâché vite." Tifenn est très contrariée. Son amie est tombée amoureuse de Christophe, un ex qu'elle n'a jamais oublié. Pendant les semaines qui suivent, alors que les policiers de la brigade criminelle tentent en vain de traquer le gang, Yalda et Tifenn se chamaillent et se battent, dans l'internat, pour le coeur d'un complice de Youssouf Fofana.


Ce n'est que le 14 février, au lendemain de la mort d'Ilan - "soir de la Saint-Valentin", se souvient Yalda, qui balise ces semaines avec les repères égoïstes des nouveaux amoureux -, que l'horrible fait divers auquel elles sont mêlées les rattrape. Le portrait-robot d'Audrey, détaillé par les deux garçons qu'elle avait abordés dans la boutique de téléphonie, en janvier, occupe la "une" des journaux. Tifenn fait le gros dos. Yalda respire : ce n'est pas elle. Mise dans la confidence, Leïla A., l'amie de Jérôme, a été sommée de se taire : "Les parents de Jérôme me disaient de ne pas parler, car il allait tout prendre, et que les autres participants allaient deviner que c'était lui qui avait tout balancé à la police." C'est finalement Muriel qui pousse Audrey au commissariat, et permet les arrestations.

Devant les policiers, les filles pleurent un peu. Des remords ? Il faut les provoquer. Un mot de compassion pour le supplice de la victime, qu'on leur a raconté presque au jour le jour ? Elles n'y pensent pas. "J'ai fait ça pour (...) rendre service" à Youssouf Fofana, dit Tifenn. "Je ne savais pas qu'on pouvait" dénoncer par un appel anonyme, se justifie Yalda, et puis "Tifenn a dit qu'il fallait pas". "Je n'ai rien dit, car j'avais peur que ça me retombe dessus car j'en savais trop", avoue Muriel. "Pour moi, c'est un truc de malade. J'y ai cru, mais je ne réalisais pas", renchérit Isabelle, autre confidente de Yalda.

Qu'ajouter ? Ah, si. Leïla était monitrice dans des centres de vacances. Elle avait passé son brevet d'aptitude à la fonction d'animateur (BAFA), elle possède d'excellentes recommandations de la mairie de Bagneux et voulait devenir assistante sociale. La prochaine colonie paraît compromise. "Mumu", elle, était admissible à l'écrit de gardien de la paix. Sans toute cette histoire et sa mise en examen, elle aurait passé l'oral le 28 février.

Ariane Chemin

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Apres la bombe humaine, la nouvelle invention du Hammas:

La bombe volatile ....

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mon image

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le lundi 27 mars 2006 - 12h45:

Le Hammas va peut etre annoncer qu'il va renoncer a la violence des bombes humaines, mais il ne renoncera pas a son but...

hammas