Archive jusqu'au 31/janvier/2006

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2006: Commentaires Janvier 2006: Archive jusqu'au 31/janvier/2006
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le lundi 30 janvier 2006 - 20h37:

Le Proche-Orient d’où les Chrétiens seraient partis, sous la contrainte ou librement, est une éventualité qui est de plus en plus souvent évoquée et que de nombreux faits rendent plausible. Si cette éventualité se réalisait, le destin des Chrétiens d’Orient, de fragile et menacé qu’il est, basculerait dans la tragédie. Tragédie, parce que l’Orient est la terre du Christ et que c’est en Orient, dans l’Egypte, la Syrie, Israël, les territoires palestiniens, la Jordanie, l’Irak, la Turquie actuels, qu’est né le christianisme. C’est à Alexandrie que les «Livres des Hébreux» ou «Bible» ont été traduits pour la première fois en grec. C’est en Egypte que les formes chrétiennes de l’érémitisme et du monachisme ont été élaborées, avant qu’elles ne se diffusent en Occident. Nicée, où ont été fixés en 325 le credo et le dogme de la Trinité, Chalcédoine, où a été rappelée en 451 la double nature du Christ, Ephèse, où Marie a été désignée en 431 comme la «mère de Dieu», Antioche, où les disciples du Christ ont été nommés à la fin du Ie siècle «chrétiens», Nysse, Nazianze, Constantinople, Damas, Alexandrie, Edesse, etc. sont les lieux de la mémoire chrétienne. Certes, la plupart de ces noms ont été mutilés ou effacés. Antioche ne compte quasiment plus de Chrétiens. Certes, ces Chrétiens d’Orient portent des noms étranges: ils sont coptes en Egypte et en Ethiopie (orthodoxes, catholiques ou même protestants), nestoriens en Irak et en Inde (ils se divisent en Assyriens, Chaldéens, Malabars, Malankars), syriaques et jacobites en Syrie ou en Jordanie, Maronites au Liban, Arméniens, là où ils n’ont pas été massacrés, Melkites dans tout le Proche-Orient (ils se divisent en grecs catholiques ou en grecs orthodoxes), etc.
Pourtant, le drame qu’ils vivent ne relève pas de la seule religion. Il est essentiellement politique et c’est d’un point de vue politique qu’il faut l’appréhender.

1. La connaissance des réalités

Il est indécent d’aborder la condition des Chrétiens du Proche-Orient, sans en avoir une connaissance raisonnée, organisée, sans passion. Le savoir vient de témoignages, de travaux savants et d’un examen serré et sans concession du vocabulaire dont nous usons.

Les témoignages sont de trois ordres. Les responsables religieux des Chrétiens du Proche-Orient ne sont pas libres: ils savent que toute plainte à l’étranger, toute protestation publique, tout appel à l’aide, provoqueraient de violentes représailles. Leur parole est surveillée, à la fois par eux-mêmes et par les autorités. Les responsables religieux de France et d’Europe sont eux aussi très prudents. De plus, ils sont paralysés par la recherche du dialogue à tout prix avec l’Islam. Sœur Emmanuelle est la charité du Christ en acte. Personne ne peut émettre de critique à son encontre. Rappelons seulement un fait. Sœur Emmanuelle raconte qu’elle a pris la décision à la fin des années 1960 d’abandonner l’enseignement, parce que, dans l’institution d’Alexandrie (La Mère de Dieu?) où elle enseignait le Français, ses élèves n’avaient pas contribué à une quête en faveur de musulmans déshérités, à l’occasion du mouled ou anniversaire du Prophète. Elle en a été chagrinée. Ses élèves, elles, résistaient. Sœur Emmanuelle a pour absolu la charité, ses élèves ont réagi politiquement. Leurs familles sont victimes de persécutions, elles ont perdu leurs biens entre 1956 et 1961, des parents ont dû s’exiler. Il leur était impossible de faire preuve de générosité envers des populations qui leur sont hostiles et au nom de qui leurs familles sont persécutées. C’est pourquoi les témoignages qui ont une valeur sont ceux des seules victimes. Laissons les exilés témoigner, ceux qui sont réfugiés en Occident et qui, parce qu’ils n’ont pas laissé de famille ou de proches dans leur pays, peuvent parler librement.

La connaissance peut venir de quelques savants, pas de spécialistes de l’Islam, orientalistes ou islamologues, qu’ils soient ou qu’ils ne soient pas musulmans, parce que tout, chez Berque, Gardet, Etienne, Veinstein, Kepel, Saïd, procède de la volonté d’occulter les persécutions dont sont victimes les Chrétiens et de prouver, contre toute vérité, que les victimes en Orient sont les musulmans. Des savants, pourtant, élaborent un savoir, en toute indépendance et hors de toute préoccupation apologétique. Ce sont Bat Ye’or, l’historienne de la dhimma, Jean-Pierre Valognes, diplomate, auteur de «Vie et mort des Chrétiens d’Orient» (Fayard), Christophe Luxemberg, philologue, auteur d’un ouvrage en allemand, qui n’est pas encore traduit en anglais, sur les «sources araméennes et syriaques du Coran», Alexandre Del Valle, spécialiste de géopolitique, Anne-Marie Delcambre, qui lit Le Coran sans œillères. On peut se reporter aux sites Internet chaldéens ou arméniens. Tous ces auteurs, sauf Mme Delcambre, ont adopté un pseudonyme, qui n’est pas un «nom de plume», mais une protection. Deux fatwas ont été émises contre Luxemberg. Del Valle est menacé. Si Jean-Pierre Valognes, diplomate, avait publié son livre sous son nom, sa carrière aurait été brisée, comme celle de Jean-Pierre Péroncel Hugoz l’a été. Alors que celui-ci était correspondant du Monde au Caire entre 1974 et 1980, nombre de ses articles ont été censurés: ils étaient jugés hostiles à l’islam et à Sadate, qui favorisait la ré-islamisation de son pays. Son livre Le radeau de Mahomet a été critiqué. Rappelé à Paris, il lui a été confié la rubrique «francophonie» (où ses analyses ont été considérées comme gênantes), puis le tourisme. Comme là encore, il gênait, il a été relégué à la rubrique «philatélie» et collections diverses.

Les romans écrits par des écrivains français d’origine orientale, grecque catholique ou juive (Paula Jacques, Alia, Solé, Sinoué, Maalouf) sont aussi des sources de connaissance, à condition de séparer ce qui tient de l’histoire de ce qui relève de la fiction. C’est dans un roman de Paula Jacques que l’on apprend qu’en mai 1948, les Juifs d’Egypte ont été victimes de pogroms, que certains d’entre eux ont été parqués dans des camps de concentration, avant d’être expulsés d’Egypte; c’est dans «Quand le soleil était chaud» de Josette Alia que ce que Berque nomme «incendie du Caire», en janvier 52, incendie qui a préparé le coup d’Etat militaire de juillet 52, a été en fait l’incendie, aux cris d’Allah akbar, d’immeubles, magasins, biens appartenant à des Juifs.

Enfin, il ne peut y avoir de connaissance rigoureuse sans examen des mots qui désignent les réalités du Proche Orient. Tout le vocabulaire, du plus simple au plus prétentieux, tous les concepts, toutes les notions, doivent être soumis à un travail de « nettoyage » terminologique. S’il existe un domaine piégé, c’est celui-là. Des centaines de mots font écran à la connaissance. Le Moyen Orient arabe est un livre publié dans la collection U (destinée aux étudiants), chez Armand Colin. Les deux mots du titre sont faux. Moyen Orient est la traduction de l’anglais Middle East qui désigne en théorie les pays qui se trouvent au milieu du continent asiatique. Le terme français exact et reçu par l’usage est Proche-Orient ou Levant. Arabe est aussi un mot piégé. La plupart des pays dits arabes ne sont pas habités par des Arabes. Ils ont été arabisés, ils sont devenus arabophones, ils ne sont pas arabes au sens propre de ce terme. Les chrétiens d’Orient sont rarement arabes, sauf en Jordanie. Les coptes ne sont pas arabes, les Egyptiens non plus ; les grecs catholiques, les melkites, les assyro-chaldéens non plus. En fait, « arabe » est un terme idéologique (donc trompeur et inexact), qui sert d’oriflamme au nationalisme pan arabe, idéologie qui a émergé dans l’Empire ottoman au milieu du XIXe s, pour inciter les ressortissants soumis et colonisés de cet Empire à renouer avec la grandeur passée et fantasmée des « Arabes ». C’est cette idéologie qui légitime les pouvoirs en Egypte, en Irak, en Syrie, en Libye, en Algérie…

2. L’exode

Au Proche-Orient, les réfugiés ou les exilés se comptent par millions. C’est une facette, tragique et méconnue, des conflits qui s’y déchaînent. Pour se faire une idée de l’ampleur que prend le phénomène, il convient de rappeler quelques chiffres.

Tous les Arabes de la Palestine sous mandat britannique n’ont pas quitté la portion de Palestine qui a été accordée en 1947 par l’Organisation des Nations Unies aux Juifs. En avril mai 1948, quand Israël a été créé et que les armées arabes d’Egypte, du Liban, de Syrie, de Jordanie, lui ont déclaré la guerre et l’ont envahi, de nombreux Arabes ont quitté Israël pour se réfugier dans les pays qui agressaient Israël. En 1949, l’UNWRA, qui avait été créée à l’occasion, en dénombrait plus de 700000. Ils seraient aujourd’hui plus de trois millions. En 1947, plus d’un million de Juifs vivaient dans les pays arabes et musulmans, du Maroc à l’Iran, de la Turquie au Yémen, certains depuis des millénaires, comme les caraïtes d’Egypte. Aujourd’hui, il n’y a plus de Juif dans ces pays. Tous en sont partis sous la menace ou la contrainte pour Israël ou les pays occidentaux (France, Espagne, Canada, Etats-Unis, Australie, etc.) Le troisième grand exode touche les Chrétiens: le nombre de ceux qui sont partis depuis la fin de la guerre est évalué à plus cinq millions, peut-être dix millions. Alors que les deux premiers exodes sont terminés, le troisième, lui, continue. Il s’achèvera quand le dernier Chrétien aura quitté le Proche-Orient. De ces trois exodes, c’est aussi celui qui est oublié. Les réfugiés palestiniens sont protégés, des reportages leur sont consacrés, des associations les soutiennent ou les défendent, l’ONU leur a construit des maisons, les a soignés, a éduqué leurs enfants. Ils ne sont pas abandonnés à eux-mêmes. D’ailleurs, ils vivent à proximité de leur terre natale (ou de celle de leurs ancêtres), un «droit au retour» leur est reconnu, alors que beaucoup ont quitté Israël volontairement pour se joindre aux armées arabes qui avaient promis de jeter les Juifs à la mer. L’exode des Juifs est moins connu, bien qu’il soit aussi dramatique. Les Juifs vivant dans les pays arabes et musulmans n’ont pas eu d’autre solution que de fuir. C’était l’exil ou la mort certaine. Alors que la population d’Israël compte de 20 à 30% d’Arabes, musulmans pour la plupart et, pour quelques-uns, chrétiens, les pays arabes et musulmans se sont débarrassés des Juifs qui vivaient sur leur sol. Ils ont été totalement purifiés, Israël ne l’a pas été.

Des trois «peuples», musulman, juif, chrétien, ceux qui connaissent le destin le plus tragique sont les chrétiens. Alors que les Palestiniens vivent près de chez eux et gardent un mince espoir de retour, que les Juifs sont revenus, pour la plupart d’entre eux, dans leur propre pays, non pas nécessairement le pays où ils sont nés, mais le pays de leurs ancêtres, les Chrétiens eux quittent définitivement et sans espoir de retour leur terre – la terre où ils sont nés et la terre où leurs ancêtres sont installés depuis la nuit des temps – pour se réfugier loin de chez eux, parfois très loin, aux antipodes, jusqu’en Australie. L’exode se fait dans le silence, un silence assourdissant, un silence qu’aucun éclat de voix ne brise, un silence qui risque de demeurer éternel. Pourtant, les raisons qui les poussent à l’exil ne sont pas différentes de celles qui ont incité les Juifs à quitter les pays musulmans. C’est pour échapper à un destin de sous-homme et aux persécutions que les Chrétiens quittent le Proche-Orient.

3. La dhimma

Le lot des Chrétiens d’Orient est fait de discriminations, de mépris, d’exactions et de persécutions. Leurs souffrances ont commencé il y a quatorze siècles et elles durent encore, plus lancinantes. Les exactions et les mauvais traitements sont légaux et prévus par la dhimma qui régit le statut des non musulmans dans les pays d’islam. Elle s’applique aux Juifs et aux Chrétiens, qui sont dits dhimmis. Les autres, animistes, païens, athées, hindouistes, sont légalement condamnés à mort. Dhimmi est traduit en français par «protégé», ce qui laisse entendre, à tort, que des lois protègent les Chrétiens et les Juifs. La traduction la moins inexacte serait «tolérés». On les tolère, comme on tolère des mendiants devant chez soi, alors que, dans l’islam ou avec l’islam, qui est censé achever la Révélation, ils n’ont plus de raison d’exister.

Les règles de dhimma ont été élaborées par des théologiens du VIIIe s. qui ont institué les crimes de guerre de la conquête arabe en normes juridiques. Le monde connu a été divisé en deux zones, nommées, l’une, dar el islam et, l’autre, dar el harb ou «maison de l’islam» et «maison de la guerre». Au milieu, s’étend une zone intermédiaire, celle de la trêve: c’est une zone provisoire, puisque la durée d’une trêve (il s’agit d’une interruption du djihad) ne peut excéder dix ans. La dhimma résulte du djihad victorieux. Dans le dar el harb, les Chrétiens, les Juifs, les païens, les athées sont harbis (c’est-à-dire «à exterminer»), combattus, tués ou réduits en esclavage. Dans le dar el islam, les chrétiens et les Juifs, à condition qu’ils acceptent la domination des Musulmans, sont «tolérés», au sens où les lois du djihad ne leur sont pas appliquées, du moins tant qu’ils se soumettent à l’Islam
LE MALHEUR SUPREME SUBI au 19 °et 20°siecle LES JUIFS ONT CONCENTRE LEUR EFFORT Le Proche-Orient d’où les Chrétiens seraient partis, sous la contrainte ou librement, est une éventualité qui est de plus en plus souvent évoquée et que de nombreux faits rendent plausible. Si cette éventualité se réalisait, le destin des Chrétiens d’Orient, de fragile et menacé qu’il est, basculerait dans la tragédie. Tragédie, parce que l’Orient est la terre du Christ et que c’est en Orient, dans l’Egypte, la Syrie, Israël, les territoires palestiniens, la Jordanie, l’Irak, la Turquie actuels, qu’est né le christianisme. C’est à Alexandrie que les «Livres des Hébreux» ou «Bible» ont été traduits pour la première fois en grec. C’est en Egypte que les formes chrétiennes de l’érémitisme et du monachisme ont été élaborées, avant qu’elles ne se diffusent en Occident. Nicée, où ont été fixés en 325 le credo et le dogme de la Trinité, Chalcédoine, où a été rappelée en 451 la double nature du Christ, Ephèse, où Marie a été désignée en 431 comme la «mère de Dieu», Antioche, où les disciples du Christ ont été nommés à la fin du Ie siècle «chrétiens», Nysse, Nazianze, Constantinople, Damas, Alexandrie, Edesse, etc. sont les lieux de la mémoire chrétienne. Certes, la plupart de ces noms ont été mutilés ou effacés. Antioche ne compte quasiment plus de Chrétiens. Certes, ces Chrétiens d’Orient portent des noms étranges: ils sont coptes en Egypte et en Ethiopie (orthodoxes, catholiques ou même protestants), nestoriens en Irak et en Inde (ils se divisent en Assyriens, Chaldéens, Malabars, Malankars), syriaques et jacobites en Syrie ou en Jordanie, Maronites au Liban, Arméniens, là où ils n’ont pas été massacrés, Melkites dans tout le Proche-Orient (ils se divisent en grecs catholiques ou en grecs orthodoxes), etc.
Pourtant, le drame qu’ils vivent ne relève pas de la seule religion. Il est essentiellement politique et c’est d’un point de vue politique qu’il faut l’appréhender.

1. La connaissance des réalités

Il est indécent d’aborder la condition des Chrétiens du Proche-Orient, sans en avoir une connaissance raisonnée, organisée, sans passion. Le savoir vient de témoignages, de travaux savants et d’un examen serré et sans concession du vocabulaire dont nous usons.

Les témoignages sont de trois ordres. Les responsables religieux des Chrétiens du Proche-Orient ne sont pas libres: ils savent que toute plainte à l’étranger, toute protestation publique, tout appel à l’aide, provoqueraient de violentes représailles. Leur parole est surveillée, à la fois par eux-mêmes et par les autorités. Les responsables religieux de France et d’Europe sont eux aussi très prudents. De plus, ils sont paralysés par la recherche du dialogue à tout prix avec l’Islam. Sœur Emmanuelle est la charité du Christ en acte. Personne ne peut émettre de critique à son encontre. Rappelons seulement un fait. Sœur Emmanuelle raconte qu’elle a pris la décision à la fin des années 1960 d’abandonner l’enseignement, parce que, dans l’institution d’Alexandrie (La Mère de Dieu?) où elle enseignait le Français, ses élèves n’avaient pas contribué à une quête en faveur de musulmans déshérités, à l’occasion du mouled ou anniversaire du Prophète. Elle en a été chagrinée. Ses élèves, elles, résistaient. Sœur Emmanuelle a pour absolu la charité, ses élèves ont réagi politiquement. Leurs familles sont victimes de persécutions, elles ont perdu leurs biens entre 1956 et 1961, des parents ont dû s’exiler. Il leur était impossible de faire preuve de générosité envers des populations qui leur sont hostiles et au nom de qui leurs familles sont persécutées. C’est pourquoi les témoignages qui ont une valeur sont ceux des seules victimes. Laissons les exilés témoigner, ceux qui sont réfugiés en Occident et qui, parce qu’ils n’ont pas laissé de famille ou de proches dans leur pays, peuvent parler librement.

La connaissance peut venir de quelques savants, pas de spécialistes de l’Islam, orientalistes ou islamologues, qu’ils soient ou qu’ils ne soient pas musulmans, parce que tout, chez Berque, Gardet, Etienne, Veinstein, Kepel, Saïd, procède de la volonté d’occulter les persécutions dont sont victimes les Chrétiens et de prouver, contre toute vérité, que les victimes en Orient sont les musulmans. Des savants, pourtant, élaborent un savoir, en toute indépendance et hors de toute préoccupation apologétique. Ce sont Bat Ye’or, l’historienne de la dhimma, Jean-Pierre Valognes, diplomate, auteur de «Vie et mort des Chrétiens d’Orient» (Fayard), Christophe Luxemberg, philologue, auteur d’un ouvrage en allemand, qui n’est pas encore traduit en anglais, sur les «sources araméennes et syriaques du Coran», Alexandre Del Valle, spécialiste de géopolitique, Anne-Marie Delcambre, qui lit Le Coran sans œillères. On peut se reporter aux sites Internet chaldéens ou arméniens. Tous ces auteurs, sauf Mme Delcambre, ont adopté un pseudonyme, qui n’est pas un «nom de plume», mais une protection. Deux fatwas ont été émises contre Luxemberg. Del Valle est menacé. Si Jean-Pierre Valognes, diplomate, avait publié son livre sous son nom, sa carrière aurait été brisée, comme celle de Jean-Pierre Péroncel Hugoz l’a été. Alors que celui-ci était correspondant du Monde au Caire entre 1974 et 1980, nombre de ses articles ont été censurés: ils étaient jugés hostiles à l’islam et à Sadate, qui favorisait la ré-islamisation de son pays. Son livre Le radeau de Mahomet a été critiqué. Rappelé à Paris, il lui a été confié la rubrique «francophonie» (où ses analyses ont été considérées comme gênantes), puis le tourisme. Comme là encore, il gênait, il a été relégué à la rubrique «philatélie» et collections diverses.

Les romans écrits par des écrivains français d’origine orientale, grecque catholique ou juive (Paula Jacques, Alia, Solé, Sinoué, Maalouf) sont aussi des sources de connaissance, à condition de séparer ce qui tient de l’histoire de ce qui relève de la fiction. C’est dans un roman de Paula Jacques que l’on apprend qu’en mai 1948, les Juifs d’Egypte ont été victimes de pogroms, que certains d’entre eux ont été parqués dans des camps de concentration, avant d’être expulsés d’Egypte; c’est dans «Quand le soleil était chaud» de Josette Alia que ce que Berque nomme «incendie du Caire», en janvier 52, incendie qui a préparé le coup d’Etat militaire de juillet 52, a été en fait l’incendie, aux cris d’Allah akbar, d’immeubles, magasins, biens appartenant à des Juifs.

Enfin, il ne peut y avoir de connaissance rigoureuse sans examen des mots qui désignent les réalités du Proche Orient. Tout le vocabulaire, du plus simple au plus prétentieux, tous les concepts, toutes les notions, doivent être soumis à un travail de « nettoyage » terminologique. S’il existe un domaine piégé, c’est celui-là. Des centaines de mots font écran à la connaissance. Le Moyen Orient arabe est un livre publié dans la collection U (destinée aux étudiants), chez Armand Colin. Les deux mots du titre sont faux. Moyen Orient est la traduction de l’anglais Middle East qui désigne en théorie les pays qui se trouvent au milieu du continent asiatique. Le terme français exact et reçu par l’usage est Proche-Orient ou Levant. Arabe est aussi un mot piégé. La plupart des pays dits arabes ne sont pas habités par des Arabes. Ils ont été arabisés, ils sont devenus arabophones, ils ne sont pas arabes au sens propre de ce terme. Les chrétiens d’Orient sont rarement arabes, sauf en Jordanie. Les coptes ne sont pas arabes, les Egyptiens non plus ; les grecs catholiques, les melkites, les assyro-chaldéens non plus. En fait, « arabe » est un terme idéologique (donc trompeur et inexact), qui sert d’oriflamme au nationalisme pan arabe, idéologie qui a émergé dans l’Empire ottoman au milieu du XIXe s, pour inciter les ressortissants soumis et colonisés de cet Empire à renouer avec la grandeur passée et fantasmée des « Arabes ». C’est cette idéologie qui légitime les pouvoirs en Egypte, en Irak, en Syrie, en Libye, en Algérie…

2. L’exode

Au Proche-Orient, les réfugiés ou les exilés se comptent par millions. C’est une facette, tragique et méconnue, des conflits qui s’y déchaînent. Pour se faire une idée de l’ampleur que prend le phénomène, il convient de rappeler quelques chiffres.

Tous les Arabes de la Palestine sous mandat britannique n’ont pas quitté la portion de Palestine qui a été accordée en 1947 par l’Organisation des Nations Unies aux Juifs. En avril mai 1948, quand Israël a été créé et que les armées arabes d’Egypte, du Liban, de Syrie, de Jordanie, lui ont déclaré la guerre et l’ont envahi, de nombreux Arabes ont quitté Israël pour se réfugier dans les pays qui agressaient Israël. En 1949, l’UNWRA, qui avait été créée à l’occasion, en dénombrait plus de 700000. Ils seraient aujourd’hui plus de trois millions. En 1947, plus d’un million de Juifs vivaient dans les pays arabes et musulmans, du Maroc à l’Iran, de la Turquie au Yémen, certains depuis des millénaires, comme les caraïtes d’Egypte. Aujourd’hui, il n’y a plus de Juif dans ces pays. Tous en sont partis sous la menace ou la contrainte pour Israël ou les pays occidentaux (France, Espagne, Canada, Etats-Unis, Australie, etc.) Le troisième grand exode touche les Chrétiens: le nombre de ceux qui sont partis depuis la fin de la guerre est évalué à plus cinq millions, peut-être dix millions. Alors que les deux premiers exodes sont terminés, le troisième, lui, continue. Il s’achèvera quand le dernier Chrétien aura quitté le Proche-Orient. De ces trois exodes, c’est aussi celui qui est oublié. Les réfugiés palestiniens sont protégés, des reportages leur sont consacrés, des associations les soutiennent ou les défendent, l’ONU leur a construit des maisons, les a soignés, a éduqué leurs enfants. Ils ne sont pas abandonnés à eux-mêmes. D’ailleurs, ils vivent à proximité de leur terre natale (ou de celle de leurs ancêtres), un «droit au retour» leur est reconnu, alors que beaucoup ont quitté Israël volontairement pour se joindre aux armées arabes qui avaient promis de jeter les Juifs à la mer. L’exode des Juifs est moins connu, bien qu’il soit aussi dramatique. Les Juifs vivant dans les pays arabes et musulmans n’ont pas eu d’autre solution que de fuir. C’était l’exil ou la mort certaine. Alors que la population d’Israël compte de 20 à 30% d’Arabes, musulmans pour la plupart et, pour quelques-uns, chrétiens, les pays arabes et musulmans se sont débarrassés des Juifs qui vivaient sur leur sol. Ils ont été totalement purifiés, Israël ne l’a pas été.

Des trois «peuples», musulman, juif, chrétien, ceux qui connaissent le destin le plus tragique sont les chrétiens. Alors que les Palestiniens vivent près de chez eux et gardent un mince espoir de retour, que les Juifs sont revenus, pour la plupart d’entre eux, dans leur propre pays, non pas nécessairement le pays où ils sont nés, mais le pays de leurs ancêtres, les Chrétiens eux quittent définitivement et sans espoir de retour leur terre – la terre où ils sont nés et la terre où leurs ancêtres sont installés depuis la nuit des temps – pour se réfugier loin de chez eux, parfois très loin, aux antipodes, jusqu’en Australie. L’exode se fait dans le silence, un silence assourdissant, un silence qu’aucun éclat de voix ne brise, un silence qui risque de demeurer éternel. Pourtant, les raisons qui les poussent à l’exil ne sont pas différentes de celles qui ont incité les Juifs à quitter les pays musulmans. C’est pour échapper à un destin de sous-homme et aux persécutions que les Chrétiens quittent le Proche-Orient.

3. La dhimma

Le lot des Chrétiens d’Orient est fait de discriminations, de mépris, d’exactions et de persécutions. Leurs souffrances ont commencé il y a quatorze siècles et elles durent encore, plus lancinantes. Les exactions et les mauvais traitements sont légaux et prévus par la dhimma qui régit le statut des non musulmans dans les pays d’islam. Elle s’applique aux Juifs et aux Chrétiens, qui sont dits dhimmis. Les autres, animistes, païens, athées, hindouistes, sont légalement condamnés à mort. Dhimmi est traduit en français par «protégé», ce qui laisse entendre, à tort, que des lois protègent les Chrétiens et les Juifs. La traduction la moins inexacte serait «tolérés». On les tolère, comme on tolère des mendiants devant chez soi, alors que, dans l’islam ou avec l’islam, qui est censé achever la Révélation, ils n’ont plus de raison d’exister.

Les règles de dhimma ont été élaborées par des théologiens du VIIIe s. qui ont institué les crimes de guerre de la conquête arabe en normes juridiques. Le monde connu a été divisé en deux zones, nommées, l’une, dar el islam et, l’autre, dar el harb ou «maison de l’islam» et «maison de la guerre». Au milieu, s’étend une zone intermédiaire, celle de la trêve: c’est une zone provisoire, puisque la durée d’une trêve (il s’agit d’une interruption du djihad) ne peut excéder dix ans. La dhimma résulte du djihad victorieux. Dans le dar el harb, les Chrétiens, les Juifs, les païens, les athées sont harbis (c’est-à-dire «à exterminer»), combattus, tués ou réduits en esclavage. Dans le dar el islam, les chrétiens et les Juifs, à condition qu’ils acceptent la domination des Musulmans, sont «tolérés», au sens où les lois du djihad ne leur sont pas appliquées, du moins tant qu’ils se soumettent à l’Islam: ils ont droit à la vie sauve. Leurs terres sont «fey» ou «butin de guerre», ils peuvent continuer dans l’erreur, mais discrètement (on ne construit plus d’églises, les cloches ne sonnent pas), ils ne peuvent pas monter à cheval, sur un âne seulement, etc. Surtout, ils sont soumis à un impôt spécial et «à merci», la jiziya, dont les musulmans sont exemptés, qui peut être prélevé n’importe quand et dont le taux dépend de la seule décision des autorités islamiques.

Les spécialistes du «Moyen-Orient arabe» assurent que, dans les années 1830-70, et d’abord en Egypte, province de l’Empire Ottoman, la dhimma a été assouplie, puis abrogée. Les chefs d’Etat – Mohammed Ali et ses successeurs en Egypte, le sultan ottoman – ne voulaient plus que les Chrétiens et les Juifs soient traités comme des «sujets» de second ordre, sans droit. Ils n’ont pas agi par compassion, mais parce que le rapport de forces leur était défavorable et qu’ils redoutaient, si les persécutions se poursuivaient officiellement, que les puissances européennes interviennent pour secourir les Chrétiens, comme la France l’a fait au Liban en 1861 et la Grande Bretagne en 1882 en Egypte.
La dhimma s’est maintenue dans les faits, officieusement en quelque sorte, et surtout, dans les années 1950-1960, elle a été

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le lundi 30 janvier 2006 - 20h04:

Douda :

L'Iran peut-il fabriquer la bombe A?

Parru dans Le Temps.ch :

Quelles sont les étapes à maîtriser pour produire de l'uranium enrichi, utilisable comme combustible ou dans une bombe? Et où en est l'Iran? Le point avec quelques experts.

«Nous menons en Iran des vérifications intensives depuis trois ans. Je ne suis pour autant pas en mesure de juger la nature pacifique du programme nucléaire iranien.» Faite il y a peu (LT du 19.01), cette déclaration de Mohamed ElBaradei, directeur de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) en dit long sur les incertitudes concernant les intentions réelles de l'Iran. D'autant que, le 11 janvier, les scellés posés par les inspecteurs onusiens sur l'usine de Natanz, lieu de production d'uranium enrichi, ont été ôtés. Officiellement pour que puissent reprendre des activités de recherches civiles.

L'Iran maîtrise-t-il la technologie nucléaire? Est-il capable de créer une bombe atomique? Dispose-t-il du savoir et des composants nécessaires? Malgré le flou entretenu par le président Ahmadinejad – une manière, selon les observateurs, d'accroître l'impression de puissance du pays – des éléments historiques ou techniques permettent d'esquisser des réponses. L'avis de quelques experts, alors que se tient ce lundi à Londres une conférence ministérielle sur ces questions.

• Matière première

La «recette» la plus commune pour tirer profit de l'énergie nucléaire repose sur un élément: l'uranium. Ce métal gris et dur est concentré en gisement dans certains types de roches. Il existe surtout sous deux formes (isotopes), mélangées dans le minerai uranifère: l'uranium-238 (U-238) et l'uranium-235 (U-235). Si le premier est beaucoup plus abondant (99,3%) que le deuxième (0,7%), seul ce dernier est intéressant, car fissible, donc susceptible de dégager de vastes quantités d'énergie. «Des gisements existent dans le nord de l'Iran, indique François Géré, président de l'Institut français d'analyse stratégique. Mais le minerai est très impur.»

• Purification

La teneur en uranium est de l'ordre de 1 à 5 kg par tonne de minerai. L'étape suivante consiste à sécher celui-là, puis à le purifier par des opérations chimiques et physiques. En résulte une pâte jaune appelée yellow cake, qui n'est pas encore assez pure pour être utilisée comme telle. Les infrastructures iraniennes sont aptes à réaliser cette purification.

• Conversion

Avant le processus d'enrichissement, le yellow cake, solide, doit être transformé en un gaz appelé hexafluorure d'uranium (UF 6 ). Cette sublimation se fait en chauffant légèrement la pâte jaune, à 56 °C. A Ispahan, une usine a été construite dans ce but; elle aurait la capacité de traiter 300 tonnes de yellow cake par an. Avant la suspension de ces activités en 2003, suite à un accord avec l'AIEA, quelque 37 tonnes d'UF 6 y auraient été générées. Selon les déclarations d'un officiel de l'agence, cela équivaudrait à 15% du volume nécessaire pour produire la quantité d'uranium suffisante à élaborer une bombeA. A Ispahan, les activités ont repris le 8 août 2005, contre la proscription de l'AIEA. Selon certaines estimations, il y aurait désormais suffisamment de stocks pour enrichir 30 kg d'uranium, soit cinq fois la quantité contenue dans la bombe lâchée sur Hiroshima. Mais d'après l'International Institute for Strategic Studies (IISS) de Londres, ce yellow cake serait inutilisable.

• Enrichissement

Seul donc l'U-235 – 0,7% du minerai naturel – est avantageux pour produire de l'énergie nucléaire. Afin d'alimenter un réacteur nucléaire, il faut que ce taux d'U-235 se situe entre 3 et 5%, tandis que l'efficacité d'une bombeA est garantie à partir de 90%. Pour augmenter ce pourcentage, les ingénieurs utilisent des centrifugeuses. Le gaz UF6 est introduit dans un cylindre tournant à haute vitesse. Les particules d'238U possédant une masse légèrement plus lourde que celles d'U-235, elles se concentrent en périphérie sous l'effet de la force centrifuge. Le gaz récupéré au centre est ainsi enrichi en U-235. Il est ensuite injecté dans une deuxième centrifugeuse, qui répète le processus. Et ainsi de suite. «Plus cette cascade contient de centrifugeuses – jusqu'à des milliers – plus l'enrichissement est efficace et rapide. Mais mettre en place cette infrastructure est très complexe», précise Francis Sorin, directeur de l'information à la Société française d'énergie nucléaire. Au final, le gaz plus ou moins enrichi en U-235 est compressé puis solidifié.

En Iran, ces activités d'enrichissement seraient menées à Natanz, à 150 km au nord-est de Téhéran, dans l'usine rouverte il y a trois semaines par les officiels iraniens. Le gouvernement de la République islamique a affirmé qu'il désirait y reprendre son programme de recherche et développement visant à tester la production d'un uranium enrichi au plus à 5%, qui pourrait être destiné à l'avenir au réacteur de Bushehr, construit actuellement sur la côte sud du pays par la Russie. A signaler que ce genre d'activité à dessein civil n'est pas interdit par le traité de non-prolifération nucléaire, dont l'Iran est signataire. Le chef de l'AIEA n'exclut toutefois pas l'existence d'un programme nucléaire totalement séparé, militaire celui-là.

D'après les anciennes visites des inspecteurs de l'AIEA, 164 centrifugeuses auraient déjà été disposées en cascade dans cette usine pilote. Selon l'IISS, il y en aurait en sus un millier d'autres datant d'avant 2003 (dites P1), date à laquelle l'Iran a suspendu ses activités nucléaires. Mais leur état de marche est incertain. Théoriquement, enrichir de l'uranium y est donc possible.

«Mais pour parvenir à des productions intéressantes, il faut des milliers de centrifugeuses. Car avec quelques dizaines, il se pose rapidement des problèmes d'usure des machines, qui sont davantage mises à contribution», estime François Géré. Selon diverses sources, l'Iran planifierait d'en installer 50000, de nouvelle génération (P2). Un tel appareillage pourrait donc permettre d'obtenir dans des délais rapides un enrichissement à visée militaire.

De son côté, Mark Fitzpatrick, expert à l'IISS, estime pourtant que «l'Iran ne maîtrise pas encore la technologie des centrifugeuses, et ne sait pas les faire fonctionner en toute sécurité avec un gaz aussi corrosif que l'UF6. Le pays aurait au mieux produit de l'uranium enrichi à 1 ou 2%.» «Mais rien ne nous dit que, en sus de leurs travaux de recherches «civiles», les Iraniens n'aient déjà poussé l'expérience un peu plus loin...», suppute François Géré. «C'est très improbable, rétorque Mark Fitzpatrick. A moins qu'il existe quelque part des équipements secrets. Mais nous en doutons, étant donné les intenses inspections de l'AIEA, l'attention focalisée sur l'Iran, et la relative incapacité de ce pays à contrôler toutes les informations qui en sortent.»

A deux reprises toutefois, en 2003 et 2004, l'AIEA a dit avoir découvert de traces d'uranium enrichi à des taux bien supérieurs aux nécessités civiles. «Il semble que ces traces provenaient de la contamination par des composants importés jadis du Pakistan», avise l'expert anglais.

Prenant au mot un Iran ne cessant d'affirmer qu'il n'a besoin d'uranium enrichi que pour ses besoins civils, la Russie a alors récemment proposé d'enrichir sur son sol l'uranium iranien, et aussi de récupérer les déchets issus de sa combustion.

Car outre l'enrichissement de l'uranium à haut pourcentage, il existe une autre méthode pour créer une bombe atomique. Le retraitement des déchets radioactifs d'uranium faiblement enrichi et utilisé comme combustible dans une centrale nucléaire produit en effet du plutonium, dont il suffit de 6 kg pour fabriquer une bombe. Pour maîtriser cette étape, l'Iran devrait donc, outre son réacteur nucléaire en voie d'achèvement, aussi construire les infrastructures nécessaires. Un réel défi technologique.

Pour l'heure, le plan russe est soutenu par l'AIEA, Pékin et Washington. De son côté, pour calmer le jeu autant peut-être que pour gagner du temps, l'Iran a qualifié vendredi cette proposition d'«insuffisante», mais renégociable. Pour autant que le Conseil de sécurité de l'ONU ne soit pas saisi dans cette affaire, comme le souhaite George W. Bush. La Russie, quant à elle, milite pour que l'AIEA ne fasse qu'informer le Conseil de sécurité des derniers développements en Iran, contrairement aux Etats-Unis et à l'UE.

• Vers la bombe

Quoi qu'il en soit, «maîtriser l'enrichissement à haute dose de l'uranium, ou disposer de plutonium, ne signifie pas encore avoir la bombe», tempère Francis Sorin. L'intérêt d'une bombeA est en effet de déclencher des réactions de fission atomique en chaîne, qui dégagent une énergie inouïe. Pour ce faire, une certaine quantité de combustible nucléaire est nécessaire: c'est la «masse critique». Dans une bombe, deux blocs d'U-235 hautement enrichi, dont la masse totale est supérieure à cette masse critique, sont disposés séparément dans un espace clos, de manière à éviter le déclenchement impromptu des réactions nucléaires. Celles-ci commencent lorsque les deux masses sont brusquement mises en contact, à l'aide d'un détonateur. «Or tous ces détails sont très délicats à régler, explique Francis Sorin. Mais dans un monde où l'information circule mieux, il n'est pas impossible que les Iraniens possèdent cette technologie.»

• Quels plans et quels savoirs?

Reste la question, sujette à caution, des plans de fabrication et du savoir technologique dont dispose réellement l'Iran. Ses dirigeants ont reçu dans les années 1980 du matériel et des informations du réseau d'Abdul Q.Khan, père de la bombe pakistanaise. Des documents de ce genre ont d'ailleurs été montrés aux experts de l'AIEA. Selon un journaliste du New York Times *, ce serait plutôt la CIA qui aurait fait remettre à l'Iran, au début des années 2000, des «modes d'emploi» pour confectionner la bombe. But de l'opération: enrayer le programme nucléaire iranien, car les plans comportaient des erreurs. Mais celles-ci auraient été si grossières que des scientifiques russes, alliés de l'Iran, les auraient vite corrigées.

«Cela relève du roman d'espionnage, je n'y crois pas du tout, commente François Géré. Et d'ailleurs la question n'est pas là; des plans existent dans la littérature scientifique. Le problème réside plutôt dans la maîtrise des composants, dans la mise au point du système de détonation. Or les ingénieurs iraniens tâtonnent. Et cela même encore au niveau de l'enrichissement de l'uranium. Mais leur base scientifique est bonne. En s'y consacrant très activement, il se peut donc qu'ils franchissent rapidement les paliers.» Devant tant de confusion, il est, selon lui, ardu d'estimer la rapidité avec laquelle les techniciens iraniens pourraient produire d'importants volumes d'uranium hautement enrichi, puis une éventuelle bombe.

Du côté de l'AIEA, tout en avertissant que la patience a des limites face à ce flou iranien, on se montre tout autant réservé: «Tant que l'Iran n'a pas d'uranium hautement enrichi – et nous n'avons aucune indication qu'ils aient du matériel nucléaire non déclaré pouvant servir à fabriquer l'arme nucléaire – évoquer une échelle temporelle est vraiment difficile», a déclaré Mohamed ElBaradei à la chaîne de TV SkyNews.

Mais parmi les experts, un consensus semble déjà exister: «Si l'Iran commençait à enrichir de l'uranium, il faudrait compter au minimum cinq ans [pour qu'une bombe puisse être mise au point], résume Mark Fitzpatrick. Or le fait que les scellés aient été levés à l'usine de Natanz signifie probablement que l'horloge a commencé à tictaquer.»

* «State of War», de James Risen, Editions The Free Press.

© Le Temps, 2006 . Droits de reproduction et de diffusion réservés.

PROLIFÉRATION NUCLÉAIRE. Le dilemme iranien des puissances non occidentales

Les pressions internationales sur Téhéran concernant son programme nucléaire pourraient aboutir à des sanctions en cas de transfert du dossier au Conseil de sécurité des Nations unies. Une perspective embarrassante pour la Chine, l'Inde, la Russie, le Japon pressés par l'intransigeance des Etats-Unis et de l'Union européenne.

Lundi 30 janvier 2006
Philippe Randrianarimanana, Courrier International

"Les 2 et 3 février 2006, lors de la réunion du conseil de direction de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), les Etats-Unis, et la troïka européenne (Royaume-Uni, France et Allemagne) tenteront d'obtenir le vote d'un projet de résolution sur le ?dossier nucléaire iranien' qui transférerait le problème devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce document est extrêmement sévère avec Téhéran: il ne s'agit pas seulement d'informer le Conseil de sécurité des violations par l'Iran de ses obligations en vertu du traité de non-prolifération des armes nucléaires, mais aussi d'appeler cet organe à prendre des mesures concrètes pour y mettre fin", note Vedomosti. Dans ce contexte, l'Iran a accepté d'examiner la proposition russe de compromis permettant à Téhéran d'enrichir de l'uranium sur le territoire russe dans le cadre d'une entreprise mixte. Une solution qui éviterait le pire.

"La Russie est particulièrement inquiète des perspectives de sanctions contre l'Iran, dans la mesure où ces dernières menaceront des activités présentant un intérêt particulier pour Moscou, la coopération militaire et technique, et la coopération nucléaire", note le quotidien financier moscovite, qui souligne: "Moscou veut aider l'Iran à gagner du temps." De nouveaux contrats russo-iraniens, portant notamment sur des livraisons d'armement mais aussi d'avions civils, comme les Tupolev-204, sont en jeu. D'après un expert occidental cité par Vedomosti, "les diplomates russes vont tenter d'atténuer la résolution de l'AIEA: il s'agit d'éviter le transfert du dossier iranien au Conseil de sécurité et de notifier à l'Iran qu'une telle option peut intervenir à la prochaine session du conseil des gouverneurs de l'AIEA, au mois de mars."

"La Chine considère la proposition de la Russie sur le problème nucléaire iranien comme 'une tentative constructive de sortir de l'impasse actuelle'", selon le ministère chinois des Affaires étrangères cité par Vremia Novostieï. Une position annoncée à la suite de la venue du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale irianien, Ali Laridjani, qui a fait le déplacement à Pékin juste après sa visite à Moscou. "Pékin tente d'atténuer la crise iranienne", note le journal moscovite.

"Le dilemme iranien", selon le titre d'Asahi Shimbun, préoccupe également le Japon et sa stratégie énergétique. En effet, précise le journal tokyoïte, "en défiant la communauté internationale, l'Iran a annoncé le 10 janvier sa décision de relancer ses activités d'enrichissement d'uranium. Si Téhéran ne change pas sa position, le Japon pourrait perdre ses droits" d'exploitation du champ pétrolifère iranien d'Azadegan, "l'un des plus vaste du Moyen-Orient avec 26 milliards de barils de réserves".

Pour l'Inde, la crise iranienne pourrait remettre en question l'accord de coopération nucléaire signé entre New Delhi et Washington en juillet dernier, ont averti les Etats-Unis. "D'un point de vue indien, c'est de la diplomatie au sens le plus cru du terme. Côté américain, il s'agit plutôt d'un test d'amitié entre les deux démocraties", note Ehsan Ahrari dans Asia Times Online.

Or "ce que ne comprennent pas, ou font semblant de ne pas comprendre, les Etats-Unis est que la politique extérieure de l'Inde face à l'Iran est plutôt complexe. L'Iran a constamment mis en balance ses relations avec l'Inde et celle avec l'archirival asiatique de cette dernière, le Pakistan." Pour ce consultant de défense basé aux Etats-Unis, la situation inconfortable de l'Inde est liée à ses prétentions sur la scène internationale. "Quelle que soit la décision indienne, ses conséquences seront dérangeantes. Mais c'est ce à quoi doit s'attendre une puissance montante. L'Inde fait partie désormais du club des grandes puisances. Elle devra faire des choix vertigineux et en subir les conséquences."

Reste que l'Hindustan Times n'est pas convaincu par la stratégie de menaces de frappes préventives. "A la différence de la dissuasion, cette doctrine brouille et élimine en fin de compte la distinction entre la paix et la guerre." Pour le quotidien indien, "la bonne attitude est de traiter l'Iran comme une nation normale et non comme une incarnation du mal, et de tenir compte de ses préoccupations légitimes en matière de sécurité. Un Iran qui ne se sent pas menacé ne visera pas l'acquisition de la technologie nucléaire à double usage, civil et militaire. Un Iran qui se sent modéremment menacé opterait probablement pour une dissuasion en suspens, liée à la possibilité de pouvoir acquérir la bombe, pour se protéger de frappes préventives. Mais un Iran qui se sent assiégé et menacé de toutes parts essaiera de fabriquer au moins quelques bombes et de le faire savoir pour se prémunir. C'est ce qu'a fait la Corée du Nord."

De même, dans une contribution éditoriale à l'International Herald Tribune, William Pfaff souligne "le paradoxe de la politique américaine, dont les efforts de non-prolifération alimentent en fait la prolifération nucléaire". "La prolifération d'armes nucléaires dans le monde non occidental est une vieille préoccupation américaine, mais cela est directement lié aux perceptions dans le tiers-monde de la menace d'une intervention militaire américaine. Le principal, voire l'unique, avantage que l'arme nucléaire peut procurer à un pays comme l'Iran est de dissuader une intervention américaine ou israélienne. L'urgence de posséder ce genre d'armes est directement la réciproque des pressions américaines de non-prolifération et de la menace d'une attaque."

© Le Temps, 2006 . Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Douda du PTB

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Breitou (Breitou) le lundi 30 janvier 2006 - 21h39:

POUB....POUB...POUB....POUB....POUB...


CHANSON…

Paris le 26/01/2006

BUONAS NOCHES MUCHACHOS….UN PO D’AMBIENZA NEL PTB
CON EL SEGNOR BREITOUNOS ….DEL PETE BOS..

ALBERTOS EL GRANDE BOSS…VI PRESENTO….
LA CROUPA DEL MUCHO’CAMB’YOU…OS…. CON UNE CANZON …’


TEQUILA… ! TEQUIEROOOO….OOOOOO… !



TANGOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO…§§§§§§…

NA….NANA…NA NA NA …NNNNNNNNNN…NA..NANA..NNNNNNNN..

La Douda dans le rôle de Pablo. Le bar man.

 BREITOUNOS


Tout à l'heure au PTB. SOIREE TANGO.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le lundi 30 janvier 2006 - 21h31:

 HOMSSA



Image de mon correspondant en Israël.
BrahaM.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Tun (Tun) le lundi 30 janvier 2006 - 12h52:

Cher Davideden, j´espere que vous connaitrez les jardins d´Eden, mais je crois que vous vous trompez sur le sens de ma deception, je suis decu car il va y avoir du sang des deux cotes et ce n´est pas ce que quelqu´un peut esperer comme avenir pour ces deux peuples, certes pour vous la guerre sera moins chere que la paix mais le sera t-il l´apres guerre...?

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le lundi 30 janvier 2006 - 11h11:

Hammas et la gauche.

GENEVE, C'EST FINI !

Submitted by Ram Zenit on Sat, 2006-01-28 09:30.


De tous les politiciens passés à la télévision israélienne depuis la victoire fracassante du Hamas, ce sont les représentants de l’extrême « gauche » qui se sont montrés les plus choqués !
Ce que la majorité des Israéliens, et parmi eux nombre des partisans et militants de la paix, ont compris dès les premières heures de la « deuxième Intifada », il a fallu à l'extrême-gauche israélienne la grande claque de la semaine dernière pour le saisir : il n’y a pas de majorité palestinienne pour la paix ! Il n’y a personne avec qui dialoguer de l’autre coté de la clôture de sécurité.
.....la suite sur:

http://politiquearabedelafrance.net/node/111

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par A_Soued (A_Soued) le lundi 30 janvier 2006 - 09h07:

SADDAM AVAIT TRANSFÉRÉ SES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE EN SYRIE

Par Ira Stoll pour le New York Sun – le 27/1/06

Traduit partiellement par Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm

Voir aussi à www.nuitdorient.com/n22a46.htm

Le N°2 de l'Armée de l'air de Saddam Hussein vient de révéler que l'Irak avait transféré ses armes de destruction massive en Syrie avant la guerre, par des cargaisons sur des avions civils où les sièges des passagers avaient été enlevés. Le général Irakien Georges Sada fait ces révélations dans un livre qui vient de sortir cette semaine "les secrets de Saddam" et il donne des détails dans une interview au New York Sun. "Des armes de destruction massive ont été transférées d'Irak en Syrie, on doit les retrouver et les remettre en lieu sûr" dit G Sada "je suis certain qu'elles ont été transférées!"

Ces révélations viennent un mois après que Moshe Yaalon, ancien chef d'état major d'Israël ait dit au New York Sun que Saddam avait transféré des agents chimiques d'Irak en Syrie.

La base des critiques des Démocrates à l'égard de la guerre d'Irak de 2003 décidée par l'administration Bush concernait essentiellement les stocks d'armes de destruction massive (ADM) qui n'avaient pas été trouvés. Et le président Bush avait concédé lors d'une émission télévisée le mois dernier "il est vrai que de nombreuses nations pensaient que Saddam Hussein avait des ADM, mais les informations se sont avérées fausses" dit G Bush "car nous n'avons pas trouvé ces armes".

Si on avait trouvé ces armes en Syrie, le débat politique aux Etats-Unis en ce qui concerne l'opportunité de la guerre d'Irak aurait changé. Et la pression internationale aurait été plus forte sur le gouvernement de Damas. Le président Bashar el Assad est déjà face à une enquête de l'Onu sur son implication éventuelle dans l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafik Hariri. De plus l'administration Bush a déjà critiqué la Syrie pour son soutien du terrorisme et pour son refus de coopérer avec l'Onu.

Et le Département d'Etat a récemment donné des visas à des opposants du régime de Assad pour participer à un "Conseil National Syrien" qui se tient à Washington ce week-end, même si ces participants sont communistes, baathistes ou Frères Musulmans.

Mr G Sada, 65 ans, nous a dit que les pilotes des deux compagnies qui ont transporté les ADM l'ont contacté après la capture de Saddam vers la mi-2004. "Je les connais bien, ce sont de bons amis et nous avons confiance entre nous, pilotes et amis", dit G Sada en s'abstenant de donner leurs noms, pour des raisons de sécurité. Il a précisé qu'ils travaillaient aujourd'hui à l'étranger, pour d'autres compagnies aériennes. Ces pilotes lui ont précisé que deux Boeing d'Iraki Airways ont été convertis en cargo. Des brigades républicaines spéciales ont chargé les avions, y compris des fûts jaunes ayant le symbole du crâne et deux os en croix dessus. Les pilotes ont ajouté qu'il y avait également un convoi de camions par la route. Les 56 vols ont peu attiré l'attention car les avions semblaient transporter des passagers, "victimes des inondations, après la rupture d'un barrage en juin 2002" qui étaient évacués vers la Syrie.

"Car Saddam cette fois-ci avait compris que les Américains allaient venir, et il a vite pris la décision du transfert des ADM vers la Syrie" dit G Sada. Il ajouta que le responsable Irakien de ce transfert était un cousin de Saddam Hussein, Ali Hussein al Majid, connu sous la sobriquet de "Tout chimique" (kol kimi). Le responsable Syrien de la réception était le Général Abou Ali, connu sous les noms de Abou Himma et Zoulhimawe.

À moins de découvrir ces ADM en Syrie, il sera difficile de vérifier les propos de G Sada. Son livre est préfacé par un colonel de l'Armée de l'Air Américaine, David Eberly, qui était prisonnier de guerre lors de la première guerre du Golfe. Cet homme est le garant de Mr Sada, qui était son geôlier pendant cette guerre. Il le qualifie "d'homme honnête et honorable". Lors de l'interview au New York Sun, G Sada était accompagné de Terry Law, président d'une organisation humanitaire chrétienne de Tulsa Oklahoma, World Compassion. Mr Law connaît G Sada depuis 2002, a résidé chez lui en Irak et l'a reçu aux Etats-Unis. "Si je crois cet homme? Oui! Tout ce qu'il dit c'est du solide et tient la route " dit Mr Law.

G Sada admet que cette révélation est un sujet très délicat et qu'il est très inquiet pour sa famille. Il dit que "les terroristes et les inconditionnels de Saddam ne vont pas aimer"

Il remercie les troupes américaines d'avoir libéré le pays et la nation "ils ont fait du bon travail, ils nous ont libérés!" Il précise que c'est la 1ère fois qu'il parle de ce sujet "j'ai gardé le secret dans mon cœur". Il est question de rencontrer cette semaine des sénateurs à Washington, des membres du Comité des services armés du Sénat.

Le livre précise aussi qu'à la veille de la 1ère guerre du Golfe, Saddam Hussein prévoyait une attaque chimique contre Israël.

Lors d'une interview du vice Président américain G Cheney par le Sun en avril 2004, sur le transfert possible d'ADM d'Irak vers la Syrie, G Cheney répondit qu'il avait lu des rapports sur le sujet. Un article du Middle East Quaterly d'automne 2005, rapporte que le 3/12/2002 sur la chaîne 2 de télévision, le premier ministre Ariel Sharon disait "les ADM que Saddam cherchait à cacher ont été transférés en Syrie". Ce qui a été nié par le gouvernement Syrien à l'époque…

….

G Sada n'est pas une figure habituelle du paysage Irakien, il est chrétien, n'était pas membre du parti Baath et dirige aujourd'hui les opérations en Irak de World Compassion.



Saddam's Smoking Gun
By Ira Stoll
The New York Sun | January 27, 2006

The man who served as the no. 2 official in Saddam Hussein's air force says Iraq moved weapons of mass destruction into Syria before the war by loading the weapons into civilian aircraft in which the passenger seats were removed.

The Iraqi general, Georges Sada, makes the charges in a new book, "Saddam's Secrets," released this week. He detailed the transfers in an interview yesterday with The New York Sun.

"There are weapons of mass destruction gone out from Iraq to Syria, and they must be found and returned to safe hands," Mr. Sada said. "I am confident they were taken over."

Mr. Sada's comments come just more than a month after Israel's top general during Operation Iraqi Freedom, Moshe Yaalon, told the Sun that Saddam "transferred the chemical agents from Iraq to Syria."

Democrats have made the absence of stockpiles of weapons of mass destruction in Iraq a theme in their criticism of the Bush administration's decision to go to war in 2003. And President Bush himself has conceded much of the point; in a televised prime-time address to Americans last month, he said, "It is true that many nations believed that Saddam had weapons of mass destruction. But much of the intelligence turned out to be wrong."

Said Mr. Bush, "We did not find those weapons."

The discovery of the weapons in Syria could alter the American political debate on the Iraq war. And even the accusations that they are there could step up international pressure on the government in Damascus. That government, led by Bashar Assad, is already facing a U.N. investigation over its alleged role in the assassination of a former prime minister of Lebanon. The Bush administration has criticized Syria for its support of terrorism and its failure to cooperate with the U.N. investigation.

The State Department recently granted visas for self-proclaimed opponents of Mr. Assad to attend a "Syrian National Council" meeting in Washington scheduled for this weekend, even though the attendees include communists, Baathists, and members of the Islamist Muslim Brotherhood group to the exclusion of other, more mainstream groups.

Mr. Sada, 65, told the Sun that the pilots of the two airliners that transported the weapons of mass destruction to Syria from Iraq approached him in the middle of 2004, after Saddam was captured by American troops.

"I know them very well. They are very good friends of mine. We trust each other. We are friends as pilots," Mr. Sada said of the two pilots. He declined to disclose their names, saying they are concerned for their safety. But he said they are now employed by other airlines outside Iraq.

The pilots told Mr. Sada that two Iraqi Airways Boeings were converted to cargo planes by removing the seats, Mr. Sada said. Then Special Republican Guard brigades loaded materials onto the planes, he said, including "yellow barrels with skull and crossbones on each barrel." The pilots said there was also a ground convoy of trucks.

The flights - 56 in total, Mr. Sada said - attracted little notice because they were thought to be civilian flights providing relief from Iraq to Syria, which had suffered a flood after a dam collapse in June of 2002.

"Saddam realized, this time, the Americans are coming," Mr. Sada said. "They handed over the weapons of mass destruction to the Syrians."

Mr. Sada said that the Iraqi official responsible for transferring the weapons was a cousin of Saddam Hussein named Ali Hussein al-Majid, known as "Chemical Ali." The Syrian official responsible for receiving them was a cousin of Bashar Assad who is known variously as General Abu Ali, Abu Himma, or Zulhimawe.

Short of discovering the weapons in Syria, those seeking to validate Mr. Sada's claim independently will face difficulty. His book contains a foreword by a retired U.S. Air Force colonel, David Eberly, who was a prisoner of war in Iraq during the first Gulf War and who vouches for Mr. Sada, who once held him captive, as "an honest and honorable man."

In his visit to the Sun yesterday, Mr. Sada was accompanied by Terry Law, the president of a Tulsa, Oklahoma based Christian humanitarian organization called World Compassion. Mr. Law said he has known Mr. Sada since 2002, lived in his house in Iraq and had Mr. Sada as a guest in his home in America. "Do I believe this man? Yes," Mr. Law said. "It's been solid down the line and everything checked out."

Said Mr. Law, "This is not a publicity hound. This is a man who wants peace putting his family on the line."

Mr. Sada acknowledged that the disclosures about transfers of weapons of mass destruction are "a very delicate issue." He said he was afraid for his family. "I am sure the terrorists will not like it. The Saddamists will not like it," he said.

He thanked the American troops. "They liberated the country and the nation. It is a liberation force. They did a great job," he said. "We have been freed."

He said he had not shared his story until now with any American officials. "I kept everything secret in my heart," he said. But he is scheduled to meet next week in Washington with Senators Sessions and Inhofe, Republicans of, respectively, Alabama and Oklahoma. Both are members of the Senate Armed Services Committee.

The book also says that on the eve of the first Gulf War, Saddam was planning to use his air force to launch a chemical weapons attack on Israel.

When, during an interview with the Sun in April 2004, Vice President Cheney was asked whether he thought that Iraqi weapons of mass destruction had been moved to Syria, Mr. Cheney replied only that he had seen such reports.

An article in the Fall 2005 Middle East Quarterly reports that in an appearance on Israel's Channel 2 on December 23, 2002, Israel's prime minister, Ariel Sharon, stated, "Chemical and biological weapons which Saddam is endeavoring to conceal have been moved from Iraq to Syria." The allegation was denied by the Syrian government at the time as "completely untrue," and it attracted scant American press attention, coming as it did on the eve of the Christmas holiday.

The Syrian ruling party and Saddam Hussein had in common the ideology of Baathism, a mixture of Nazism and Marxism.

Syria is one of only eight countries that has not signed the Chemical Weapons Convention, a treaty that obligates nations not to stockpile or use chemical weapons. Syria's chemical warfare program, apart from any weapons that may have been received from Iraq, has long been the source of concern to America, Israel, and Lebanon. In March 2004, the director of Central Intelligence, George Tenet, testified before the Senate Armed Services Committee, saying, "Damascus has an active CW development and testing program that relies on foreign suppliers for key controlled chemicals suitable for producing CW."

The CIA's Iraq Survey Group acknowledged in its September 30, 2004, "Comprehensive Report," "we cannot express a firm view on the possibility that WMD elements were relocated out of Iraq prior to the war. Reports of such actions exist, but we have not yet been able to investigate this possibility thoroughly."

Mr. Sada is an unusual figure for an Iraqi general as he is a Christian and was not a member of the Baath Party. He now directs the Iraq operations of the Christian humanitarian organization, World Compassion.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le lundi 30 janvier 2006 - 07h51:

Couleurs et contrastes de la société israélienne (info # 012901/6) [analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency

Lors d'un salon littéraire qui s’est déroulé il y a quelques semaines, Michel Gurfinkiel [1] a attiré mon attention sur un ouvrage que j'aurais, sans cela, pu ne pas remarquer. C’est celui d’un journaliste récemment installé en Israël, Ugo Rankl, qui a pour titre : Jérusalem ou la colère de Dieu [2]. C'est l'un des livres les plus forts et les plus captivants que j'aie lus au cours de ces derniers mois. L'auteur y mêle histoire ancienne et faits récents avec une éminente virtuosité stylistique, et une connaissance consommée de ce dont il parle. Il évoque des hommes et des femmes qu'il a rencontrés et qui ne font pas partie de ceux qu’on évoque de prime abord lorsqu'il s'agit d'Israël.

Ainsi, on rencontre un photographe, toujours présent sur les lieux des attentats, et qui garde la trace du pire, quand nombre d'Occidentaux refusent de la voir : il est le garant de la mémoire. On côtoie aussi des secouristes d'une abnégation et d'une dignité humaine extraordinaires, confrontés à l'atrocité absolue qu'ils doivent transcender.

Sur les lieux mêmes des attentats, souligne l'auteur, les stèles commémoratives doivent rester discrètes pour que les compagnons de route des assassins ne puissent y trouver un sujet de réjouissance.

On découvre des archéologues juifs, tel Israël Finkelstein, qui accomplissent un minutieux travail de recherche des vestiges du premier et du second temple en un emplacement que, par l'intermédiaire de ce qu'il faut bien appeler un négationnisme historique, les dirigeants musulmans voudraient non seulement vide de toute présence juive aujourd’hui, mais également vide de tout souvenir et de tout vestige de la présence juive d’hier. Et on comprend par la même occasion que la construction de mosquées souterraines sur ce que les musulmans appellent le « dôme du rocher » est une manière d'éradiquer tout ce qui permet encore aux juifs de parler du « mont du Temple ».

On croise des arabes Israéliens dont on ne parle jamais en Europe et qui, parce qu’ils bénéficient de la liberté de parole existant en Israël, peuvent, à l'intérieur même du pays, appeler à la destruction violente de l’Etat hébreu. Ainsi Cheikh Raëd Sada, maître d'Umm El Fahem en Galilée, qui, s'il avait vécu n'importe où ailleurs dans la région, note Rankl, aurait déjà été éliminé par une frappe ciblée mais qui, puisqu'il est citoyen israélien, bénéficie d'une immunité qui n'atténue en rien la véhémence de sa haine.

On assiste à une confrontation entre le discours rationnel, logique, humaniste d'un Winston Churchill, qui pensait que l'intelligence, la créativité, l'esprit d'entreprise juifs allaient irriguer toute la région et constituer une opportunité extraordinaire, et la mentalité obtuse, myope, nazie de Hadj Amin al Husseini, l'ami de Hitler et père spirituel d'Arafat. On suit Moshé Dayan à la conquête des lieux saints en 1967, mais qui, par une décision controversée jusqu'à ce jour, en laisse la gestion aux mains des religieux musulmans.

Ugo Rankl offre toute une série de portraits : Noam Federman, disciple de Meir Kahana, sioniste extrémiste, qui voit dans les mosquées du mont du Temple un « symbole de la spoliation des Juifs dépossédés de leurs lieux saints » et qui voudrait « reprendre ce qui a été volé », Abraham Isaac Hacohen Kook, et son fils Zvi Yehuda, affirmant, contre d'autres religieux, que « le sionisme faisait bel et bien partie du plan divin » ; les fondateurs du mouvement « La paix maintenant » en 1978, Ariel Sharon et ses rêves à l'époque des implantations à Gaza et en Judée-Samarie, Yasser Arafat lui-même, « qui parle de paix en anglais et prêche la guerre en arabe », Adnan Husseini, chargé des mosquées et de ce que les arabes appellent « l'esplanade », « exécuteur des basses besognes d'Arafat » et propagandiste antisémite,

Le livre s'achève sur « le mur », la barrière de sécurité, « monstre sorti des entrailles éclatées des bombes vivantes » : d'un côté une population qui ne voudrait rien davantage que vivre en paix mais qui, en son immense majorité, a fait le deuil de l'idée de trouver un interlocuteur valable chez les Palestiniens, de l'autre, une population victime de dirigeants corrompus, terrorisée par des milices d'une violence extrême, fanatisée à outrance. D'un côté une société de liberté, de dignité, de débat, qui compte ses propres extrémistes comme toute société démocratique, et qui laisse parler ses pires ennemis qui jouissent souvent de la nationalité israélienne ; de l'autre, une société malade, pétrie de haines, enlisée dans une misère créée par ses propres dirigeants.

L'importance du livre d'Ugo Rankl tient à ce qu'il donne à voir tous les éléments de la mosaïque extraordinaire que constitue la société israélienne, et aussi qu'il n'y a pas de paix possible maintenant et qu'il n'y en aura vraisemblablement pas avant longtemps. Pour faire la paix, il faut être deux, et le deuxième, pour le moment, est focalisé sur la violence et le sang. Quand le deuxième sortira de ses obsessions génocidaires, peut-être que… En attendant, il n'y a guère d'issue sinon le divorce d'avec les populations arabes, la détermination, la vigilance. A l'heure où, avec la fin de l'ère Sharon, une page importante de l'histoire d'Israël est en train de se tourner, Jérusalem ou la colère de Dieu montre, magistralement, dans quel contexte les pages de l’Histoire des mois et des années à venir seront écrites.

Notes :

[1] Auteur d'un très beau livre paru l'an dernier : Le roman d'Odessa, Editions du Rocher, 2005.

[2] Ugo Rankl, Jérusalem ou la colère de Dieu, Editions des Syrtes, 2005, 346p.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le dimanche 29 janvier 2006 - 23h42:

Douda,

Mais non Girelle, le véritable nom de Bébert c'est : " Griot Le Bien Aimé " !

Qu'on se le dise,,,!

Douda du PTB

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Girelle (Girelle) le dimanche 29 janvier 2006 - 21h13:

Bien sûr, Albert, tu es notre troubadour aimé