Archive jusqu'au 21/décembre/2005

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2005: Commentaires Decembre 2005: Archive jusqu'au 21/décembre/2005
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bazooka (Bazooka) le mardi 20 décembre 2005 - 17h16:

Ou le syncretisme atteint une dimension inescomptee :

http://www.chrismukkah.com/

boule

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Meyer (Meyer) le mardi 20 décembre 2005 - 17h05:

Le miracle de Hanoukah mis à jour.

"Mon portable n'avait qu'un jour de réserve et il a fonctionné huit jours"

description

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Bekhor (Bekhor) le mardi 20 décembre 2005 - 14h37:

CETTE ANNEE HANNOUKAH ET NOËL Seront fété le meme jour.

Je souhaite un HAG SAMEAKH a tous ceux qui fetent HANNOUKAH

Je souhaite aussi un joyeux NOËL a tous ceux qui fetent NOËL.

HA-NOU-NO-EL

Victor Cohen.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le mardi 20 décembre 2005 - 11h58:

HAG SAMEAH....BONNE FETE DE HANOUCAH...


 HANOUCAH

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Suggest1 (Suggest1) le mardi 20 décembre 2005 - 10h44:

PSYCHOGÉNÉALOGIE

Asthme, cauchemars ou échecs récurrents... Et si nos troubles "commémoraient" les faits marquants de la vie de nos ancêtres ? Cette technique, qui étudie les répétitions sur plusieurs générations, donne des résultats étonnants.

http://www.psychologies.com/cfml/toutsurlestherapies/c_toutsurlestherapies.cfm?id=48

Mais c’est bien suuuur !

Voilà enfin l’explication de nos Traumas, de nos syndromes, de nos blessures, de nos symptômes :

Et bien vous en pensez quoi ?

Parce que certains d’entre nous les Juifs qui ne pouvons ‘trois fois’ ‘HELAS’ pas remonter à plus d’une générations nous n’aurions alors plus aucune chance ou espoir de guérison ?

Suggest.1

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Suggest1 (Suggest1) le mardi 20 décembre 2005 - 10h09:

ANTHOLOGIE de la HAINE

Terrifying!...

http://www.pmw.org.il/tv%20part3.html
http://www.pmw.org.il/tv%20part6.html
http://www.pmw.org.il/tv%20part4.html
http://www.pmw.org.il/tv%20part8.html
http://www.pmw.org.il/tv%20part5.html

and generally:

http://www.pmw.org.il


suggest.1

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le mardi 20 décembre 2005 - 07h41:

Culture

LES ARTS TUNISIENS ENDEUILLÉS PAR TROIS FOIS


Les nouvelles sont tombées comme un couperet, nous laissant hébétés par cette hécatombe de décès. Trois personnalités de l’Art nous ont quittés la semaine passée : Faïka (radio), Brahim Babaï (réalisateur) et Sadok Thraya (compositeur-interprète.

FAIKA ENTRE DANS L’HISTOIRE DE LA RADIO
Une voix… des souvenirs
Qui ne souvient, des dédicaces de Faïka n’a probablement jamais écouté la radio. Rappelez-vous : un auditeur à une auditrice qui se reconnaîtra ; les élèves de la terminale à leur professeur de philosophie ; les footballeurs du lycée Carnot à leurs fidèles supporters ; Foulen à Felten à l’occasion de son anniversaire ; Foulen à Felten en souvenir d’une boum ; autant de messages que l’imperturbable Faïka égrenait lors du concert des Auditeurs que tout un pays écoutait chaque midi.
C’était encore la chaîne internationale devenue RTCI depuis. Faïka était alors la star incontestée des auditeurs, une véritable égérie de la chaîne. Elle partageait alors cette popularité avec ces autres animateurs des années 60-70 qu’ont été Hedi Zahag ou Faïza Ghachem. Tous ont continué leur présence sur les ondes jusqu’à l’orée des années 90.
Décédée samedi dernier, Faïka, de son vrai nom Dalila Mellouli, a longtemps symbolisé la proximité que pouvait instituer ce média magique qu’est la radio. Faïka fut également la médiatrice essentielle de la chanson de variétés françaises et anglo-saxonnes qu’elle diffusait à travers le concert des auditeurs, mais également des émissions du hit-parade.
Retraitée depuis quelques années, Faïka vient de disparaître. Avec elle, se tourne une page dans l’histoire de notre radio.

Patrick Kessis

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par A_Soued (A_Soued) le mardi 20 décembre 2005 - 00h51:

L'IRAN SE PRÉPARE POUR L'ARMAGEDDON

Par Charles Krauthammer, journaliste

Paru le 16/12/05 au Washington Post

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com

À moins que vous ne soyez emballé par les bonnes nouvelles d'Irak (1), il faudrait que vous jetiez un coup d'œil à ce qui se passe à côté, en Iran. Les allocutions sauvages de leur nouveau président Mahmoud Ahmadinejad ont été rapportées sporadiquement par la presse, depuis qu'il a appelé à l'effacement d'Israël de la carte. Il s'est ensuite amendé en disant qu'il suffisait qu'Israël soit réinstallé en Allemagne ou en Autriche. Peut-être près d'un vieux camp d'extermination?

"Excepté qu'il n'y a jamais eu de tels camps, et pas d'Holocauste du tout", continue Ahmadinejad. "Rien qu'un mythe, une légende fabriquée de toutes pièces"…, sous le nom de "massacre des Juifs". Et ceci entraîna les réactions usuelles d'officiels Américains ou Européens qui ont considéré ces déclarations comme inacceptables, avec une rage et une puissance churchillienne. Mais il n'est pas question bien sûr de mettre l'Iran au ban des Nations Unies, même si ce pays appelle à l'éradication d'un autre état membre.

Mais au Moyen Orient, les appels à la destruction d'Israël et la négation de l'Holocauste sont monnaie courante. On peut le voir tous les jours à la télévision du H'ezbollah, dans les médias syriens, dans les éditoriaux des journaux semi-officiels égyptiens. Mais à ce jour aucun de ces meurtriers en herbe n'était sur le point d'acquérir des armes nucléaires, qui pourraient réaliser en un instant ce qui a pris 6 ans à Hitler à mener, la destruction de la civilisation juive et l'extinction de 6 millions d'âmes.

On connaît la destination des bombes nucléaires iraniennes. Elles seront placées sur des fusées Shahab, modifiées pour atteindre Israël. Et tout le monde sait que si on appuie sur un bouton, une nation entière disparaîtra.

Mais il y a pire! Le président d'un pays sur le point d'être nucléaire est un fervent croyant adepte de l'Apocalypse! Comme en chrétienté et dans le Judaïsme, en Islam shiite on croit au retour messianique du 12ème Imam (qui est caché dans un puits). Les croyants les plus mystiques vont prier à la mosquée de Jamrakan, qui contient un puits d'où émergera l'Imam attendu. Quand, à l'étonnement de tous, Ahmadinejad fut élu président de l'Iran, il s'est empressé de débloquer 17 millions $ en faveur de cette mosquée. Et le mois dernier, il déclara en public que la mission primordiale de la Révolution Islamique était de paver la voie à la réapparition de l'Imam caché.

Et comme dans les versions extrémistes chrétiennes relatives au second retour du Christ

(2), cette réapparition sera accompagnée de troubles, de destructions et de mort. Le journaliste iranien Hossein Bastani a rapporté qu'Ahmadinejad a précisé dans des réunions officielles que l'Imam caché réapparaîtrait dans 2 ans!

Négateur de l'Holocauste, antisémite virulent, aspirant génocidaire, sur le point d'acquérir les armes de l'apocalypse, ce président a la ferme conviction que la fin du monde n'est pas seulement proche, mais qu'elle est prévue avant les prochaines élections présidentielles américaines! (Pitié pour les Démocrates! Il faut leur laisser une chance!). En termes mesurés, ce type d'homme serait moins inhibé pour démarrer un Armageddon (3) que toute personne normalement constituée.

Avec la délivrance messianique imminente, il serait ainsi incité à hâter la fin, selon la terminologie eschatologique juive. Il y a bien sûr de tels hommes dérangés dans toutes les croyances. Certains voudraient voir la mosquée d'al Aqsa détruite pour faire place nette au 3ème Temple et à l'ère messianique. La seule différence c'est que ces cinglés sont une cinquantaine et aucun d'eux n'est président d'un état de 70 millions de personnes (4).

La situation messianique la plus proche que nous ayons eue aux Etats-Unis est celle d'un secrétaire d'état qui a dit au Congrès, il y a 24 ans "je ne sais pas combien de générations faudra-t-il attendre encore le retour du Seigneur. Quelle qu'en soit la durée, il faudrait épargner nos ressources pour ces générations futures", parlant de la préservation de l'environnement. Mais le domaine de James Watt était la forêt et son arme de choix était la scie. Il ne devait pas prendre la décision de mettre ou non une tête nucléaire sur des missiles. Or ceux-ci paradaient déjà dans les rues de Téhéran, portant inscrit le nom d'Israël et des bannières où on pouvait lire "Israël doit être effacé de la carte".

Mais cela empire. Après son discours à l'ONU en septembre 2005, Ahmadinejad a été pris en vidéo disant à un clerc qu'une aura, un halo de lumière avait enveloppé sa tête sur le podium de l'Assemblée Générale: "j'ai senti l'atmosphère changer soudain, et pendant ces 27/28 minutes, tous les dirigeants de ces pays qui m'écoutaient n'ont pas ciller…comme si une main les retenait et ouvrait leurs yeux pour recevoir le message de la République Islamique…"

Le négociations pour empêcher ce lunatique patenté d'avoir des armes nucléaires n'ont mené nulle part. Et tout le monde sait pertinemment qu'elles ne mèneront nulle part. Et personne ne bougera!

Notes de la traduction

(1) 70% de la population irakienne est allée aux urnes pour voter et désigner la nouvelle Assemblée

(2) la parousie du Christ

(3) Har Mégiddo, en Galilée, lieu de la lutte finale avant l'ère du Messie, d'après les Evangiles

(4) Pour comprendre la portée du messianisme shiite, se reporter à mon livre "La révolution des messies" (2000), paru chez l'Harmattan, ou voir www.chez.com/soued/conf.htm


In Iran, Arming for Armageddon
By Charles Krauthammer

Friday, December 16, 2005- Washington Post

Lest you get carried away with today's good news from Iraq, consider what's happening next door in Iran. The wild pronouncements of the new Iranian president, Mahmoud Ahmadinejad, have gotten sporadic press ever since he called for Israel to be wiped off the map. He subsequently amended himself to say that Israel should simply be extirpated from the Middle East map and moved to some German or Austrian province. Perhaps near the site of an old extermination camp?

Except that there were no such camps, indeed no Holocaust at all, says Ahmadinejad. Nothing but "myth," a "legend" that was "fabricated . . . under the name 'Massacre of the Jews.' " This brought the usual reaction from European and American officials, who, with Churchillian rage and power, called these statements unacceptable. That something serious might accrue to Iran for this -- say, expulsion from the United Nations for violating its most basic principle by advocating the outright eradication of a member state -- is, of course, out of the question.

To be sure, Holocaust denial and calls for Israel's destruction are commonplace in the Middle East. They can be seen every day on Hezbollah TV, in Syrian media, in Egyptian editorials appearing in semiofficial newspapers. But none of these aspiring mass murderers are on the verge of acquiring nuclear weapons that could do in one afternoon what it took Hitler six years to do: destroy an entire Jewish civilization and extinguish 6 million souls.

Everyone knows where Iran's nuclear weapons will be aimed. Everyone knows they will be put on Shahab rockets, which have been modified so that they can reach Israel. And everyone knows that if the button is ever pushed, it will be the end of Israel.

But it gets worse. The president of a country about to go nuclear is a confirmed believer in the coming apocalypse. Like Judaism and Christianity, Shiite Islam has its own version of the messianic return -- the reappearance of the Twelfth Imam. The more devout believers in Iran pray at the Jamkaran mosque, which houses a well from which, some believe, he will emerge.

When Ahmadinejad unexpectedly won the presidential elections, he immediately gave $17 million of government funds to the shrine. Last month Ahmadinejad said publicly that the main mission of the Islamic Revolution is to pave the way for the reappearance of the Twelfth Imam.

And as in some versions of fundamentalist Christianity, the second coming will be accompanied by the usual trials and tribulations, death and destruction. Iranian journalist Hossein Bastani reported Ahmadinejad saying in official meetings that the hidden imam will reappear in two years.

So a Holocaust-denying, virulently anti-Semitic, aspiring genocidist, on the verge of acquiring weapons of the apocalypse, believes that the end is not only near but nearer than the next American presidential election. (Pity the Democrats. They cannot catch a break.) This kind of man would have, to put it gently, less inhibition about starting Armageddon than a normal person. Indeed, with millennial bliss pending, he would have positive incentive to, as they say in Jewish eschatology, hasten the end.

To be sure, there are such madmen among the other monotheisms. The Temple Mount Faithful in Israel would like the al-Aqsa mosque on Jerusalem's Temple Mount destroyed to make way for the third Jewish Temple and the messianic era. The difference with Iran, however, is that there are all of about 50 of these nuts in Israel, and none of them is president.

The closest we've come to a messianically inclined leader in America was a secretary of the interior who 24 years ago, when asked about his stewardship of the environment, told Congress: "I do not know how many future generations we can count on before the Lord returns; whatever it is we have to manage with a skill to leave the resources needed for future generations." But James Watt's domain was the forest, and his weapon of choice was the chainsaw. He was not in charge of nuclear weapons to be placed on missiles that are paraded through the streets with, literally, Israel's name on them. (They are adorned with banners reading "Israel must be wiped off the map.") It gets worse. After his U.N. speech in September, Ahmadinejad was caught on videotape telling a cleric that during the speech an aura, a halo, appeared around his head right on the podium of the General Assembly. "I felt the atmosphere suddenly change. And for those 27 or 28 minutes, the leaders of the world did not blink. . . . It seemed as if a hand was holding them there, and it opened their eyes to receive the message from the Islamic Republic."

Negotiations to deny this certifiable lunatic genocidal weapons have been going nowhere. Everyone knows they will go nowhere. And no one will do anything about it.

letters@charleskrauthammer.com

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Albert (Albert) le lundi 19 décembre 2005 - 21h48:

Maxiton,

Surement qu'ils n'ont pas envoyès la bonne malédiction...!

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Citron (Citron) le lundi 19 décembre 2005 - 17h11:

La Shoah, second péché originel ou l’humanisme en question. Par Mezri Haddad

“Humanisme, savoir et Devenir de l’Humanité ”, est l’intitulé du colloque qui s’est déroulé du 7 au 9 décembre 2005 à Tunis et qui a été organisé par la prestigieuse et très utile Fondation Témimi, avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas en Tunisie. Plusieurs personnalités intellectuelles et politiques tunisiennes, arabes et européennes ont participé à ce 18ème Forum de la Pensée Contemporaine auquel j’ai été convié mais dans lequel je n’ai malheureusement pas pu intervenir, étant retenu à Paris par d’autres obligations. Un ami devait lire ma communication, “ Plaidoyer pour un humanisme de la post-modernité ”, dans laquelle j’ai voulu traiter des limites de l’Humanisme en pointant un doigt accusateur sur cette idéologie née de la Renaissance, revue, corrigée et subvertie par les Lumières. Cette subversion a consisté à exclure Dieu de l’existence humaine en mettant l’homme au centre et à l’origine de toute vérité et de toute réalité. Tel fut à mon avis le crime de l’Humanisme contre l’humanité. Le choix d’aborder dans ma chronique de cette semaine la question hautement sensible du Génocide juif n’est donc pas fortuit. Nous savons tous que c’est une question taboue, un impensé de la pensée arabe. Comme nous savons qu’il y a des explications idéologiques, culturelles et historiques à cela. Je dis bien explication et non justification, car rien ne peut justifier cette dénégation du Génocide, encore moins les a priori antisémites qui la fondent. Ni les quelques rares, conjoncturels et anachroniques, versets coraniques ; ni les multiples crimes commis par Israël contre le peuple palestinien ; ni les propos racistes et islamophobes de certains extrémistes sionistes. La réflexion qui va suivre est une invitation au dialogue interreligieux, dont la condition sine qua non est la connaissance de l’autre dans sa propre spécificité religieuse, ainsi que sa reconnaissance dans sa propre souffrance existentielle. C’est également un hommage à notre pays, terre de tolérance et carrefour des civilisations, qui, en matière de dialogue des religions et des cultures, a fait en quinze ans ce que nul autre pays arabe n’a osé faire jusqu’à présent.

Il ne s’agit pas ici de détourner de son sens original le péché originel, ni de faire une nouvelle exégèse d’un concept qui a constitué, à la suite de Saint Augustin, la pierre angulaire de la théologie chrétienne. Plus modestement, plus concrètement, plus vitalement, il s’agit de donner à un évènement apocalyptique le sens tragique, universel et immuable que lui dénient, encore aujourd’hui, certains négationnistes. Le péché originel dont il est question ici n’est ni théologique, ni métaphysique, ni parabolique. Il est réel, authentique, existentiel et historique. En d’autres termes, il est question d’inscrire dans l’histoire de l’humanité un fait singulier et immonde, un fait irréductible de par son caractère résolument antisémite, horriblement systématique et profondément génocidaire. De l’inscrire comme un fait et méfait de l’humanité, comme une abjection humaine, trop humaine, et non point comme un accident de l’histoire ou une altération contingente de l’esprit humain. Encore moins comme un crime dont s’était rendu coupable un malade mental qu’un caprice de l’Histoire a porté au pouvoir, ni d’ailleurs comme un crime commis par une nation allemande subitement envoûtée par le nihilisme nazi.

Certes, écrire et répéter –comme on l’a fait il y a une année, à l’occasion de la commémoration du soixantième anniversaire de la libération des camps de concentration— que l’élimination programmatique et “ industrielle” de près de six millions de Juifs est un crime contre l’Humanité, est un devoir de mémoire que l’éthique approuve et que le politique recommande, eu égard aux périls des idéologies antisémites qui sont encore en hibernation partout dans le monde. Mais le sens que l’on donne généralement à la notion de “crime contre l’humanité” (qui n’est pas apparue en 1945 comme on le croit souvent, mais en 1915 à la suite du massacre des Arméniens par les Turcs) est intrinsèquement minoratif et d’autant plus inopérant qu’il implique indistinctement d’autres crimes, certes tout aussi tragiques les uns que les autres, mais qui restent incomparables au génocide hitlérien. Dire, en outre, que les Juifs ont été victime d’un crime contre l’humanité, c’est reconnaître une demi-vérité moralement déchirante et psychologiquement insupportable : une partie de l’Humanité a subi un calvaire indescriptible et indicible. La seconde moitié de cette vérité, la moitié volontairement ou involontairement occultée—parce que précisément insupportable— serait la reconnaissance, mieux vaut tard que jamais, que ce crime est le fait d’une autre partie de l’Humanité. Aussi grave qu’un crime contre l’Humanité, la Shoah a été, en effet, un crime de l’Humanité.

Crime de l’Humanité contre l’Humanité, tel est l’autre sens que l’on doit assigner à la Shoah, terme hébraïque qui désigne la judéité des suppliciés et qui ne figure d’ailleurs toujours pas dans Le Nouveau Petit Robert ! Il nous est plus commode de reconnaître le crime contre l’humanité que d’avouer le crime de l’humanité. Et pour cause : si le premier nous conforte dans notre généreuse et belle humanité, le second nous ramène à notre hideuse bestialité. “A Auschwitz, écrivait le rabbin Philippe Haddad, ce n’est pas l’animalité humaine qui a jailli de sa boîte de Pandore, c’est l’humanité animale qui s’est manifestée en contre-Révélation sinaïque ”(1). En avouant le crime de l’humanité, nous ébranlons le socle même sur lequel s’est édifiée notre sacro-sainte Modernité : l’humanisme des Lumières, qu’on ne doit pas confondre avec l’humanisme de la Renaissance, encore moins avec l’humanisme islamique tel que rapporté par Mohammed Arkoun, ou l’humanisme chrétien tel qu’exprimé par Jacques Maritain et Emmanuel Mounier. On ne touche pas aux dogmes fondateurs de la civilisation moderne. Fussent-elles chimériques, on ne revient pas sur nos certitudes.

Désacraliser l’idéologie humaniste, de grands esprits se sont pourtant livrés à cet exercice critique. Certains romantiques ont affirmé que l’humanisme abstrait et la divinisation de l’homme qui anime l’esprit moderne engendrent inéluctablement la négation radicale de l’ambition des humanistes. D’autres, comme Tocquevil- le, ont enseigné que le subjectivisme et l’individualisme conduisent à la déshumanisation. Dès lors, serait-il faux de considérer que l’irruption d’un monde nouveau totalement dépouillé de la présence divine portait en son sein l’abjection nazie, comme d’ailleurs l’aberration bolchevique, cette autre “ religion séculière ”, comme disait Raymond Aron ? Au meurtre symbolique de Dieu, décrété par Nietzsche, a succédé l’élimination physique de millions de Juifs ordonnée par Hitler. Comme l’a magistralement démontré Léo Strauss(2), la base culturelle du national-socialisme a été le nihilisme allemand. “ La relation de Nietzsche à la révolution allemande nazie, écrit-il, est comparable à la relation de Rousseau à la Révolution française ”(3). Cyniques ou candides, certains se demandent encore : comment le virus national-socialiste a-t-il pu éclore dans un milieu aussi “ pur ”, aussi civilisé, aussi raffiné que la culture allemande ? Où pouvait naître le nazisme, si ce n’est dans la patrie de Fichte, de Schlegel, de Marx et de Nietzsche, celle de Heidegger et de Carl Schmitt ?

Maintenant qu’est passée la commémoration “ expiatoire ”du génocide hitlérien, la tâche des intellectuels en général et des philosophes en particulier est fondamentale dans le maintien de la mémoire en éveil. Comme l’a si bien dit Alain Finkielkraut, “ Lorsqu’on n’a plus de dette envers le passé, on n’a plus d’égard pour l’avenir ”(4). Une humanité qui refoule son passé est tôt ou tard condamnée à le reproduire. C’est ce que nous devons enseigner aux futures générations en relativisant, par conséquent, les fondements ontologiques (origine), axiologiques (valeur) et téléologiques (finalité) de l’humanisme angélique. La thèse —métabolisée en dogme— suivant laquelle l’homme est profondément et naturellement bon, qu’il est “ un tout parfait et solitaire ”, pour paraphraser Rousseau, cette thèse n’est qu’une hypothèse. Dans son mémorable discours à Auschwitz, le Président Chirac a voulu perpétuer cette tradition humaniste, réitérer cette foi inébranlable en une humanité inaltérable : “ La folie criminelle nazie est venue mettre en question l’essence même de l’humanité ”, avait-il déclaré. Mais la bonté naturelle de l’homme exprime une espérance et non guère une essence. L’humanité n’est pas parfaite, elle est perfectible. L’homme n’est ni bon ni mauvais, ni ange ni bête, il est capable du meilleur comme du pire ; “L’homme est un loup pour l’homme ”, comme disait Hobbes. Et comme disait Tawhîdi, qui, avec Miskawayh, est l’un des pères fondateurs de l’humanisme islamique :(5) “ L’homme est un problème pour l’homme ”.

Eriger la Shoah en second péché originel, c’est donner substance et consistance au premier péché originel ! C’est reconnaître le Mal qui est indissociable de la nature humaine. C’est admettre avec Hannah Arendt que le Mal est inhérent à la condition de l’homme. C’est penser avec Adorno que la culture ne triomphe jamais de la nature, qu’avant le génocide nazi, croire en l’innocence adamique de l’homme était une chimère, qu’après cela devenait une faute. Mais c’est aussi croire à un renouveau de l’humanisme, à l’émergence d’un humanisme réaliste, en phase et non en rupture avec l’humanisme biblique : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, injonction bien plus percutante que l’invite voltairienne, “ Ne fais pas ce que tu ne voudras pas qu’on te fit ”, qui nous fait penser, nous autres Musulmans, au hadith, “ Nul d’entre vous ne sera véritablement croyant tant qu’il ne souhaitera pas à son frère (en humanité) ce qu’il désire pour lui-même ”. Si, par son supplice, Jésus-Christ a expié le péché de l’humanité, inaugurant ainsi l’ère eschatologique du salut et de la rédemption, il n’a pas pour autant extirpé le Mal du cœur de l’homme. “ Mais qui, après Auschwitz, pourrait encore douter que le Mal existe ? ”, s’est exclamé Gerhard Schrِder dans son émouvant discours du 25 janvier 2004, après avoir précisé que “ Le Mal n’est donc plus une catégorie politique ni scientifique ”. Ne jamais se décharger du poids de la repentance, transmettre de génération en génération non guère la culpabilité originelle mais la responsabilité éternelle, telle est la signification morale du second péché originel.

Ce ne sont là que ratiocinations et élucubrations théologico-philosophiques, serait-on tenté de croire. Certainement pas, car panser les souffrances ne nous dispense point de penser le tragique, l’impensable. Enoncer que la Shoah a été un crime de l’humanité contre l’humanité, faire de ce crime archétypique un second péché originel, c’est déplacer cet évènement tragique du moment historique–où certains voudraient définitivement l’enfermer—vers l’infinité intemporelle ; c’est le déplacer du statut de malheur ponctuel, accidentel et communautaire à celui de tragédie humaine et universelle. C’est, par conséquent, impliquer l’humanité entière dans cette “ barbarie à visage humain ” qui pourrait se reproduire, parce que les vieux démons aryanistes et racistes hantent toujours notre univers. La culpabilité historique d’une nation—en l’occurrence allemande—n’exonère pas de leur responsabilité morale l’ensemble des nations. Parmi celles-ci, combien ont-elles d’ailleurs commémoré le soixantième anniversaire de la libération des camps de concentration ? L’Asie, l’Amérique latine ou le Monde musulman ont-ils accordé à cet évènement l’importance qu’il mérite ? Non, parce qu’ils ne se sentent pas précisément concernés, ni historiquement, ni géographiquement, ni moralement. C’est une raison de plus pour les Musulmans, qui n’ont pas pris part à l’extermination des Juifs lors de la seconde guerre—bien au contraire— de reconnaître ce génocide. A quelques très rares exceptions (Tunisie, Maroc), aucun pays musulman n’a introduit dans ses lois la criminalisation de l’antisémitisme, ni dans ses manuels d’histoire la condamnation du nazisme. Pis, il y a plusieurs de ces pays où Mein Kampf et les Protocoles des Sages de Sion sont encore des best sellers en vente libre. Une télévision comme Al-Manar —que certains en France défendent au nom de la sempiternelle liberté d’expression— continue à distiller son poison antisémite, attisant ainsi la haine et l’intolérance. “ Nous autres, Arabes, sommes restés étrangers à la persécution génocidaire des Juifs. Il est temps de commencer ce travail de fond qui permettra de prendre la mesure du traumatisme vécu par le Monde juif ” : l’auteur de ces mots justes est le Palestinien Emile Shoufani(6). C’est encore ce courageux curé de Nazareth, initiateur du projet Mémoire pour la paix (pèlerinage islamo-judéo-chrétien à Auschwitz du 26 au 29 mai 2003), qui a déclaré : “ Il est indispensable de passer par la mémoire de la Shoah, telle que le peuple juif l’a vécue et telle qu’il l’a racontée…Mon espoir est qu’après une telle visite, le discours dans le Monde arabe et musulman change et qu’on n’en soit plus à développer des idées antisémites et négationnistes ”.

La Shoah n’est pas seulement une blessure du peuple juif, une “ honte ” du peuple allemand, comme l’a courageusement reconnu Gerhard Schrِder. C’est aussi une Blessure et une Honte pour l’humanité. Rappelons cet extrait de la déclaration finale lue à Birkenau le 28 mai 2003, à l’issue du voyage “Mémoire pour la paix” : “Nous, Juifs et non-Juifs ici présents, au-delà de nos origines diverses, au-delà des croyances, de la non-croyance ou des options philosophiques des uns et des autres, nous affirmons que la mémoire de ce crime devra entrer dans la pensée et dans la culture qu’ensemble nous serons capables de créer, afin de rejeter le spectre de l’inhumanité…Ensemble, nous nous engageons à porter la mémoire de la Shoah et à faire le travail commun qui, à partir des enseignements de cette mémoire, nous permettra d’explorer ensemble un horizon de paix ”.

Si pour Kant “ Le mot chien ne mord pas ”, nous devons apprendre à nos enfants, particulièrement ceux issus de l’émigration et qui sont galvanisés par le conflit israélo-palestinien, que les mots qui stigmatisent les Juifs tuent.

“ L’antisémitisme n’est pas une opinion. C’est une perversion. Une perversion qui tue ”, a très justement affirmé Jacques Chirac. Enseigner aux nouvelles générations européennes, américaines, asiatiques, africaines, arabo-musulmanes, que la Shoah fut un crime de l’humanité contre l’humanité, c’est espérer que, par-delà la dysphorie compassionnelle et les pieuses remémoration, la flamme du souvenir ne s’éteigne jamais. Car, si le génocide du peuple juif appartient bel et bien au passé, l’antisémitisme, lui, est hélas un présent qui refuse de devenir un passé.


(1) Dans la revue L’Arche, mars 2003.

(2) Dans une prochaine chronique, je reviendrai sur cet auteur devenu à la mode parce que certains néoconservateurs américains disent en être les disciples.

(3) Léo Strauss, Nihilisme et politique, éd. Payot, 2001.

(4) Revue Le Débat, septembre 2004.

(5) A lire l’excellent essai de Mohammed Arkoun, Humanisme et islam, éd. Vrin, 2005.

(6) Comme un veilleur attend la paix, éd. Albin Michel, 2003.



Mezri Haddad

redaction@realites.com.tn
15-12-2005

www.realites.com.tn

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maxiton (Maxiton) le lundi 19 décembre 2005 - 16h49:

'...Les maledictions sont comme les jets de pierre, arrive un jour où l'une d'entre elles atteint son but...!'

Donc Arafat devait avoir la peau dure, car après tous nous sommes bien moins nombreux qu'en face et il a quand même tenu 37 ans