Archive jusqu'au 20/juin/2005

Discus: ADRA : LES COMMENTAIRES D'HARISSA: Commentaires 2005: Commentaires Juin 2005: Archive jusqu'au 20/juin/2005
Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le dimanche 19 juin 2005 - 09h28:

Chers amis,

A l'occasion du départ de M. Le Rabbin Shochana, nous organisons une exposition de peintures à la synagogue Maginot a Grenoble, du vendredi 17 juin au dimanche 26 juin 2005. Une oeuvre offerte par Josiane Zarka lui sera remise, pour son dévouement envers la communauté depuis de nombreuses années, le samedi 18 juin à 18 h à la synagogue.
Nous vous convions nombreux à venir le soutenir.
Merci pour votre présence.
Josiane Zarka

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Email (Email) le dimanche 19 juin 2005 - 09h23:

c:/

l'esquisse du memorial - Sarel

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Sarel (Sarel) le dimanche 19 juin 2005 - 08h02:

Fin de debat
Bonjour et bonne semaine a tout le monde

Apres quelques messages de part et d;autre ;et les reactions diverses que cela a inscite ;j;ai ete tres satisfait d ;avoir reveille en nous tous ; le sujet juif en general
Et avant de clore le debat ;je desire vous parler du travail que
J;entreprends actuellement .On m;a propose d;elever un mur en souvenir des morts juifs deTunisie pendant l;occupation allemande
en 1942.43 .Mon frere en faisait partie {19 ans}en tant que mobilise sur place a son travail par les allemands .
J;ai accepte cette tache et commence cette oeuvre .
C;est sur un mur de 10 metres sur 3.5 que va s;etaler ce sujet.
J;aime aborder les problemes directement dans mes pensees.
J;essaye de toucher le fond du probleme
C;est comme cela que le Memorial que j;espere presenter
montrera le resultat de l;acte qu;on a toujours voulu executer.
ON voit la masse barbare fracassee avec ses pattes et griffes d;aigle et le peuple juif toujours survivant
Il ne peut etre detruit et ;est tenu ;a continuer a marcher vers la lumiere et le renouveau .
Ci joint une esquisse de ce travail
Je vous salue a tous chaleuresement sarel

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par A_Soued (A_Soued) le dimanche 19 juin 2005 - 07h24:

LES RACINES DE L'ANTI AMÉRICANISME ARABE


Par Barry Rubin, directeur de "Global Research in International Affairs Center", il publie la revue "Middle East Review of International Affairs".

Article paru dans le Jerusalem Post du 14 juin 2005

Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com



Que pensent les états arabes de la politique américaine au Moyen Orient et que devraient-ils en penser?

Il est vraiment remarquable que les erreurs de perception soient encore aujourd'hui aussi énormes, à l'ère des communications rapides, de l'Internet et de la télévision par satellite. Cependant, quelle que soit cette incompréhension de l'Occident vis à vis de cette région, l'inverse est encore plus vrai.

Le point de vue officiel et public qui prévaut dans le monde arabe et en Iran – à l'exception de quelques articles épars de libéraux – est que les Etats-Unis sont un pays impérialiste qui opprime ses musulmans et commet toutes sortes d'atrocités (1). Le thème le plus répandu est que l'Amérique est la source de tous les maux et de tous les errements et il est répété dans les écoles, les sermons, les compte-rendus du gouvernement, à la télé et à la radio, dans tous les médias et les même dans les déclarations des intellectuels.

Les radicaux mènent l'offensive contre l'Amérique, les modérés cherchent à la persuader de s'écarter du vice!

Trois sentiments prévalent à l'égard de la politique américaine et de la présidence de G W Bush, la haine, le mépris et le blâme pour son échec à résoudre les conflits, Israélo-palestinien et Irakien. Aucun qualificatif, aucun mensonge n'est épargné pour diffamer les Etats-Unis.

Cette apparente unanimité persuade même beaucoup d'Occidentaux que ces revendications sont authentiques ou du moins qu'elles représentent les ressentiments des Arabes. Une telle conclusion néglige le fait que ces sentiments sont le fruit d'une désinformation généralisée, initiée par des dictateurs cherchant à faire porter le chapeau à d'autres pour leurs propres échecs, ou par des révolutionnaires cherchant à chevaucher le sentiment de haine populaire pour se maintenir ou prendre le pouvoir. Dans tous les cas, on est face à une suppression systématique de toute voix opposée à la ligne officielle.

Mais ce n'est pas tout! Car derrière cet énorme barrage officiel, il y a un débat à deux niveaux. Il y a d'abord un débat, sinon une contestation, au sein de petits groupes d'arabes réformistes et surtout dans la majorité du peuple Iranien qui ne supporte plus le régime islamiste qu'on lui impose. Malgré des réserves surtout pour se protéger, ils acclament l'administration Bush et sa nouvelle politique, qui cherche à développer la démocratie au Moyen Orient. Cette politique est perçue par eux comme un moyen de se débarrasser des dictatures qui les oppressent. Une majorité en Irak a le même point de vue, voyant dans l'intervention américaine une libération et un moyen de se défendre contre la terreur. Même s'ils souhaitent que l'armée américaine quitte le pays aussitôt que possible, ils sont néanmoins content de sa présence.

Plus étonnant encore, il y a le niveau privé des élites qui gouvernent, ce qu'elles disent en secret ou dans les réunions officielles à huis clos. Là point n'est besoin de rhétorique ni de démagogie. Si elles veulent survivre, elles ont besoin de prévoir les réactions américaines et de savoir comment répondre. Là on trouve un mélange de crainte et de cynisme. Beaucoup de dirigeants arabes ne pensent pas que les Etats-Unis presseront trop fort pour obtenir un changement politique réel dans leur pays. Mais ils ont peur aussi que l'administration Bush ne soit vraiment sérieuse. Est-ce que celle-ci essaye de renverser les régimes actuels ou seulement cherche-t-elle à les punir pour leur conduite pendant des décennies. En conséquence, ces élites ont développé une stratégie assez sophistiquée.



Poursuivre la propagande contre l'Amérique pour être sûr que le peuple ne commence pas à penser que "démocratie, liberté, modération" sont de vraies valeurs.

Cette tactique donne la possibilité de blâmer l'autre pour ses propres erreurs, échecs et incompétence. Il faut ajouter le fait qu'elle permet aussi aux dirigeants nationalistes de prétendre assouvir les désirs des Islamistes.



Insister sur le fait qu'ils sont déjà des états démocratiques, du moins dans le cadre de leurs valeurs et traditions.



Affirmer qu'ils sont en train de procéder à toutes sortes de réformes, incluant des changements mineurs dans les droits de l'homme et dans les élections. Ainsi ces pays n'ont besoin ni des conseils ni des critiques de l'Amérique.



Réprimer efficacement toute dissension locale et toute menace par des mesures adaptées, récupération, arrestation …. Le summum de l'élégance stratégique: d'abord réprimer toute contestation intérieure sous le prétexte de la menace islamiste intégriste, ensuite jeter le blâme sur l'Amérique qui demande qu'on la rejoigne dans la lutte contre le terrorisme.



Faire le mort, car G W Bush s'en ira en janvier 2009 et son successeur aura peut-être d'autres priorités ou une autre politique. Au Moyen Orient on est patient, pas en Amérique.



Cette approche a l'air de bien marcher. En tout cas, du point de vue des dirigeants, c'est la meilleure alternative. Même le dictateur libyen, Moamar Gaddafi l'a bien compris ainsi que feu Hafez al Assad, ex président de Syrie qui ont initié cette façon de faire, chacun à sa manière, dans les années 90. Le fils Bashar ne semble pas avoir bien compris, et il joue le jeu suranné du panarabisme, celui d'une génération auparavant. Et il se trompe dangereusement.

Il faut savoir aussi qu'à la lumière de la guerre d'Irak, de la déception à l'égard des chefs palestiniens, des succès électoraux des islamistes etc…, à Washington on est en train de repenser la politique à l'égard du Moyen Orient. On cherche à mêler "realpolitik" (laisser tranquilles certains régimes arabes, l'Arabie Saoudite par exemple) et la nécessité d'une démocratisation à long terme. Surdéployés en Irak en termes de logistique et d'opinion publique, les Etats-Unis ne cherchent pas d'autres confrontations. Si aucun leader arabe ne fait de mauvais calcul – peut-être pas Bashar – le système décrit ci-dessus peut marcher encore longtemps, avec sa stagnation économique, sinon son recul, sa dictature, son idéologie bon marché, l'intransigeance palestinienne et tutti quanti.



En paraphrasant Winston Churchill, ce qui arrive aujourd'hui ce n'est pas le début de la fin, mais la fin d'un début. Mais c'est quand même un début.



Note de la traduction

(1) une diffamation récente du type "les Américains ont pollué le Coran, en le jetant dans les WC" qui rejoint les diffamations antisémites continuelles





Roots of Arab anti-Americanism
By BARRY RUBIN - jp Jun. 14, 2005


What do Arab states think about US Middle East policy and what should they think about it?

It is truly remarkable that misperceptions can remain so enormous in this modern age of rapid travel, Internet and satellite television. Still, whatever the extent of Western misperceptions of the region, regional ones running in the opposite direction are far more extensive.

Of course, the official, public view that almost universally prevails in the Arab world and Iran – except for scattered articles by Arab liberals – is that the United States is an imperialist state which oppresses Muslims and commits all sorts of atrocities. This theme of America as the source of evil or error is repeated in schools, sermons, government statements, television, radio, the media and the declarations of intellectuals. The radicals want to attack America; the moderates to persuade it to stop sinning.

All of this goes triple for current US policy and the presidency of George W. Bush. It is hated, reviled and misrepresented; blamed for the failure to resolve the Israeli-Palestinian conflict, and, of course, for the war in Iraq. No lie or epithet is too extreme to smear the United States.

This apparent unanimity even persuades many in the West that either these claims are accurate or at least they represent the sincere beliefs of Arabs.

Such a conclusion neglects the fact that these arguments are the result of pervasive misinformation, sponsored by dictators seeking to blame their own defects on others, or revolutionaries trying to ride hatred into power, and a pretty systematic suppression of contrary views.

Yet even those factors are not the end of the story. For behind the public barrage is another level of debate which has two versions. One of these is the discussion among relatively small numbers of reform-minded Arabs and the majority of Iranians who oppose that country's Islamist

regime. They cheer the Bush administration and its shift to advocating democracy, whatever reservations they make, in part for self-preservation. Its policy is seen as being in their interest because it is combating the dictatorships that so oppress them.

A majority in Iraq holds similar views, seeing US policy as having liberated them and now defending their lives against terrorist attacks. They may want American forces to leave as soon as possible but these people are very glad that they are there.

EVEN MORE fascinating, though, is what might be called the private lives of the ruling elites: what they say in secret behind the scenes and in their own government meetings. There, they need no rhetoric and demagoguery. If they are going to survive, it is necessary to calculate what Washington is really doing and how they should respond.

This assessment seems to be a mixture of fear and cynicism. Many Arab states doubt the United States is really going to push hard for real change. But they are also afraid as they wonder whether the Americans really mean it. Will Washington try to change more regimes or punish them for acting as they have done for decades?

As a result, they have developed a rather sophisticated strategy which includes the following elements:

Continue to propagandize against America to ensure their own people don't start thinking that real democracy, freedom and moderation would be good. This tactic also maintains an ability to blame all the regimes' own mistakes, failures and incompetence on others. Additionally, it lets the Arab nationalist rulers pretend to also be representing the complaints of Islamists.

Insist that they are already democratic, or at least correspond to their own societies values and traditions.

Assert that they are in the midst of making all sorts of reforms, including minor changes in terms of rights and elections. Therefore, American criticism or advice is simply not needed.

Effectively repress any real domestic dissent and threats through cooptation, arrests and other measures. This strategy's apex is wonderfully elegant: first, crack down domestically using the not entirely fictional rationale of radical Islamist threats, then blame their own repression on the United States for its advocating a war against terrorism.

Wait out the situation. Bush will leave office in January 2009 and perhaps his successor will have different priorities or policies. Middle Easterners are patient; Americans are not.
Such an approach is likely to work pretty well, or at least from the rulers' viewpoint, better than any alternative. Even Libyan dictator Muammar Gaddafi has understood this and Syria's late ruler, Hafez Assad, pioneered this kind of policy under somewhat different circumstances in the 1990s. His son, Bashar, however, doesn't get it. He is trying to play on a purely pan-Arab nationalist line from a generation ago. Under the circumstances, that's a pretty dangerous mistake.

To some extent, though, thinking in Washington seems to be shifting due to post-war problems in Iraq, disappointment with the new Palestinian leadership, Islamists' good showing in elections, and other factors. There is a new appreciation for the need to blend realpolitik – which means getting along with existing Arab regimes like Saudi Arabia – and support for long-term democratization. Overextended in Iraq, in terms of both public opinion and logistics, the United States is not eager for new confrontations.

If nobody makes a big miscalculation – Bashar is the one most likely to do so – the existing system might well make it through the coming years, with its stagnation, dictatorships, useless ideologies, Palestinian intransigence, et al.

What is happening now, to paraphrase Winston Churchill, is not so much the beginning of the end but the end of the beginning. Still, it is a start.



The writer is director of the Global Research in International Affairs Center, and editor of the Middle East Review of International Affairs.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Mena (Mena) le dimanche 19 juin 2005 - 07h38:

Brève visite à des Libanais de seconde zone (info # 011606/5) [analyse]

Par Michaël Béhé à Beyrouth © Metula News Agency



Marjeyoun hier matin. Je me retrouve attablé sous le parasol d’une terrasse de café avec de vieilles connaissances. Entre les maisons du centre ville, on devine des arbres fruitiers, plus loin des champs, et en se tordant un peu sur sa chaise, au contour de l’une des nombreuses collines, à peine plus loin encore, les vergers verdoyants de Métula. Ils font comme une chevelure nourrie sur la terre assez sobre.



Mardi, j’étais à Tripoli, au nord, à observer la bagarre électorale qui a enflammé cette région. On y croise ces jours-ci tous les leaders libanais de Beyrouth, les chrétiens de Kornet Chehwane venus sauver leurs sièges, et le sunnite Saad Hariri, venu sonner le rappel de ses troupes. Tous autour d’un seul mot d’ordre : barrer la route à Aoun ! Une nouvelle victoire du vieux lion et ils devraient composer avec lui, ou pire, modifier leurs habitudes lucratives et corrompues. Un nouveau succès du général et rien ne pourra plus l’empêcher de faire, à court terme, son retour triomphal à Baabda (le palais abritant la présidence), qu’il n’avait quitté que face aux blindés syriens qui, après des batailles longues et héroïques, étaient finalement venus à bout de l’armée libanaise. Au Nord, les chapiteaux dressés par les partisans des candidats se multiplient autant que leurs promesses. Mais pour avoir parlé cœur à cœur avec les résidents, j’ai quitté leur région avec le sentiment qu’ils ne se laisseront pas avoir une fois de plus : un triomphe du CPL dimanche ne me surprendrait pas.



Trop de mots jetés en l’air et trop de coups bas, de si près, on ne voit plus grand-chose, alors je suis allé aux antipodes du pays. Je me suis éloigné un peu pour m’assurer qu’on y voyait plus clair à distance. Me ressourcer comme on dit en Europe, avant de replonger à partir de vendredi dans la fournaise dans laquelle se forgera l’avenir du Liban. Et, pourquoi le cacher, je voulais aussi respirer l’air de mes camarades de Métula, imaginer de près notre salle de rédaction d’où mes articles partent en direction du monde. Je m’approcherai, quitte à presque les toucher des yeux, un peu plus tard dans ma promenade.



Sur la table, une bouteille d’Arak sans étiquette, que je noie à la française sous de l’eau froide et des blocs de glace. Ici aussi on parle politique, Rachid me faisant part de l’injustice qui frappe sa communauté : "Figure-toi que nous représentons encore 40% des habitants du Sud ; nous sommes 45'000 chrétiens d’ici à Naqoura et que, par la magie de leur découpage, nous ne disposons d’aucun siège à Beyrouth". Christophe, le policier, apporte quelque précision : "ils ont découpé les circonscriptions avec une caza rattachée à Tyr et une autre à Bint-Jbeil, dans ces conditions, nous sommes partout devenus une minorité insignifiante". "Des citoyens de seconde zone !", intervient Tony, des éternels "agents d’Israël, des intouchables, des punis", reprend Rachid.



Françoise, étudiante, grande, rousse de la tête aux pieds avec des petites taches de rousseur en pagaille sur le visage et sur les bras, et surtout terriblement jolie et vive derrière ses yeux verts parle de sa sœur et de son beau-frère qui, en mai 2000, sont partis "de l’autre côté". "Je leur parle tous les jours par Skype", raconte Françoise, "ils sont bien, ils ne reviendront pas ici. Son mari a trouvé une bonne situation et depuis six mois, ils sont israéliens. Ma cousine et mon cousin jouent tous les jours au tennis et il paraît que George est en passe de devenir un champion". "Personne ne rentre plus", affirme Rachid, "pendant les deux premières années qui ont suivi ce qu’ils appellent la libération, la moitié des exilés du Sud sont revenus, bravant les humiliations et les peines de prison. Maintenant c’est fini, les enfants apprennent dans leurs écoles où on ne manque pas de leur enseigner l’arabe. Il jouissent des mêmes droits que tout le monde".



"Et la santé ! Et l’électricité !" lance Christophe. "Avant (durant la période de l’occupation), ils (les Israéliens) avaient construit une grande clinique à Jbeil. Les soins étaient gratuits. J’y avais été admis pour une mauvaise appendicite, puis ils m’avaient transféré à l’hôpital de Safed où j’ai été opéré. Vas voir ce qu’ils (les chiites) en ont fait (de la clinique de Bint Jbeil), on y manque de tout, surtout de médicaments et de spécialistes !" "Si tu es vraiment mal en point, ta seule chance c’est de parvenir à Beyrouth", poursuit Tony, "et avec les routes que ces salauds n’ont pas construites, si tu y arrives en 3 heures et demies (pour 110 kilomètres !) c’est que tu as de la chance". "Vous avez le temps de mourir trois fois en chemin", ajoute Françoise en français.



Je prends congé de ces gens sympathiques bien que passablement amers. Ma voiture franchit un vallon, traverse l’autre bourg chrétien de Kléa et pénètre dans le village de Kfar Kileh, face à Métula. Pas de barrages sur la route, pas de postes du Hezbollah ou d’Amal dans les agglomérations chrétiennes mais des positions à la limite de chacune d’elles. Souvent, il ne s’agit que d’une tente fixée sur quatre poteaux, avec deux miliciens à l’abri du soleil. Beaucoup ne sont pas occupées. Une manière de ne pas constituer de cibles intéressantes pour les Israéliens, à chaque fois que le Hezbollah ouvre le feu sur leurs positions du Golan.



5 kilomètres pour un autre monde. Les femmes, voilées, sont rares dans la rue mais pas les drapeaux. On les voit par dizaines, le long de la frontière, surtout ceux du Hezbollah, verts avec un poing tenant une Kalachnikov ; rarement un drapeau d’Amal, ici et là, un emblème palestinien et presque aucun drapeau national. Je stoppe au Freedom Café, un endroit assez délabré situé au rez-de-chaussée d’un immeuble en construction. Le troquet semble fermé, personne ne me propose de consommation. Mais il a pour moi un avantage irremplaçable : il est situé à 4 mètres des barbelés israéliens, et en levant furtivement la tête, j’aperçois la maison de la Ména, avec trois ombres dans le jardin, qui n’arrêtent pas de me faire des signes amicaux. J’ai pris tous les quotidiens de Beyrouth et je me livre à une revue de presse pour ne pas attirer les soupçons. Pendant dix minutes, les rares passants ne semblent pas remarquer ma présence. La plupart des véhicules sont des camions, transportant des produits commerciaux. Soudain un milicien barbu, fusil-mitrailleur en bandoulière, s’approche de moi, sorti de je ne sais où. "Kel chi tamam ?" [tout est en ordre ?], me demande-t-il d’un ton qui se voudrait autoritaire mais qui peine à l’être, sorti de la bouche de ce jeune homme encore mal barbé. "Oui, oui, aucun problème, l’ennemi est calme", rétorqué-je pour le mettre à l’aise. Notre brève discussion reste très générale, parsemée, entre les phrases, de références religieuses de la part de mon locuteur, du genre "Allah est grand, si Allah le veut et avec l’aide d’Allah". Il parle de la reconquête de la Palestine, du sort qu’il faut réserver aux juifs ; ça sent le ressassé des discours d’Al-Manar. Je ne réponds pas mais je fais chaque fois un petit geste du menton, afin que ce soldat du ciel puisse croire que je partage ses espoirs. Je ne m’attarde pas. A son premier signe de fatigue, je prends congé, lui faisant un très ample salut de la main, destiné, en fait, à ses pires ennemis.


Route sinueuse, interminable, m’obligeant à traverser chaque village. Paysage superbe, montueux, accueillant. Bint Jbeil, le dispensaire qui tombe en ruines. Je longe 80 kilomètres de frontière israélienne, 80 kilomètres de verdure ininterrompue. Ma terre est beige, la leur est verte. De mon côté, des champs de tabac, plantés à l’ancienne, étriqués, morcelés. En face, les kibboutz, avec un Israélien sortant la main de son tracteur aux dimensions gigantesques pour me faire shalom. Puis la route s’incurve vers la mer et la descente se poursuit, un peu comme l’atterrissage d’un avion. En chemin, toujours ces postes du Hezb qui font face à de solides forteresses côté hébreu. Au détour d’un virage, j’aperçois Saint Jean d’Acre et je devine Haïfa. Pas le temps de perdre du temps, j’ai d’autres gens à voir à Naqoura et ensuite, je dois rentrer à Beyrouth.



Enfin, le bord de mer et son très beau petit port typiquement méditerranéen. Mes connaissances me reçoivent dans leur jardin, à la fois abrité des curiosités redoutées et ouvert sur la mer. Entre les fleurs colorées flotte l’air iodé du large, reconnaissable entre tous. La situation à Naqoura est pire que celle prévalant à Marjeyoun. Ici, plus de 80% des commerces ont dû fermer leurs portes après le retrait israélien. "Comprenez", m’explique la maîtresse de maison, "la ville vivait de la solde des soldats de l’ASL (Armée du Sud Liban), des personnes employées ici par les Israéliens et de celles qui passaient tous les jours la frontière pour travailler chez eux". "Depuis mai 2000", ajoute son époux, "des centaines de jeunes sont partis chercher du travail à Beyrouth ou à l’étranger. Il y a beaucoup plus d’originaires du Sud Liban installés au Canada, aux Etats-Unis, en Europe ou en Afrique qu’il n’en reste ici".



Pour ne rien arranger, l’ONU, qui disposait d’un quartier général à Naqoura, a réduit ses effectifs de 6000 hommes à 2000, la plupart ressortissants de pays pauvres, et donc aux moyens limités. J’entends les mêmes récriminations qu’à Marjeyoun, avec cependant certaines nuances. Toujours les mêmes critiques contre l’Etat corrompu, incapable d’assurer une alimentation électrique continue, incapable de générer le moindre projet agricole (à l’instar de ce qui se fait "en face" sur la même terre). "Les gens sont revenus au Moyen Age", témoigne Corinne, "de commerçants, de restaurateurs, ils ont repris les occupations traditionnelles, avec, en tête, la misérable culture du tabac et l’élevage dans le cadre familial de quelques têtes de bétail".



La route de Tyr est chaotique, illustrant parfaitement les doléances de mes amis. Je l’imagine après une semaine de pluie, elle serait à peine praticable. Les chrétiens du Sud Liban ne se réjouissent que de deux événements récents : le départ des Syriens, qui leur rendaient la vie encore plus pénible ; depuis qu’ils sont partis, les milliers d’ouvriers syriens qui travaillaient sous leur protection – souvent proposés aux Libanais par les officiers d’Al-Assad et souvent en échange d’un permis ou d’une autorisation dont ils avaient besoin – sont également rentrés chez eux. Ce départ a libéré des postes de travail pour nos concitoyens et le salaire quotidien qu’ils perçoivent a été un peu réévalué. Ils touchent aujourd’hui l’équivalent de 10 à 12 euros par jour, ce qui leur permet de vivre. Il y a aussi le retour du général – le cheikh des gens humbles et honnêtes – comme on commence à l’appeler. Beaucoup de gens du Sud sont allés acclamer son arrivée à la Place des Martyrs, espérant qu’il remette le Liban en marche. Qu’il procède à la grande réconciliation. Qu’il déploie l’armée dans le Sud. Qu’il démantèle les milices. Qu’il fasse que l’Etat s’occupe un peu d’eux, comme il ne l’a pas fait depuis trop longtemps.



On verra bien dimanche…

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Axelle (Axelle) le dimanche 19 juin 2005 - 02h17:

Merci Moshébé pour cette magnifique photo d'un des vitraux de la grande Synagogue de Jérusalem.
C'est magnifique ! D'ailleurs, toutes vos photos le sont. Merci de régaler mes yeux par toutes ces beautés. Continuez, c'est avec une grande joie que je les regarderai ...

Bien à vous. Axelle

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moshébé (Moshébé) le dimanche 19 juin 2005 - 00h43:

JERUSALEM

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Maurice (Maurice) le samedi 18 juin 2005 - 16h00:

A FORCE DE FAIRE DES TROUS POUR QUE LES AUTRES TOMBENT DEDANS ON FINIT PAR Y TOMBER MESKINE CHIRAC IL AURAIT MIEUX FAIT D'ETRE HONNETTE POUR AIDER LES JUIFS ET LES ARABES A CONSTRUIRE LEUR PAIX ET LEURS LIENS ANCESTRAUX QUE D'AIDER LES EXTREMISTES Edito d'Alain Hertoghe : "Wait and see"

(Paris) - Jacques Chirac a perdu une bonne occasion de se taire, pour lui retourner le fameux compliment qu'il avait adressé aux ex-pays communistes d'Europe lors de la crise irakienne. Quoi de plus ringard en effet que sa déclaration sur la politique agricole commune (PAC), qualifiée par lui de "moderne et d'avenir", après l'échec, ce samedi, du sommet européen de Bruxelles. Quelle manière pathétique de donner raison à Tony Blair quand ce dernier refuse de céder sur le "chèque britannique" sans remise en cause de cette PAC qui rapporte gros à la France, mais qui plombe le budget européen et handicape l'agriculture du tiers-monde. Le Conseil européen s'est donc terminé sur une double pause du processus de ratification de la Constitution et de la négociation du budget 2007-2013 de l'Union. Franchement, ce n'est pas très grave. Sur la Constitution, c'est la conséquence logique du "non" franco-néerlandais. Quant au budget, il reste un an pour le boucler. En fait, seuls trois hommes avaient un intérêt crucial à aboutir coûte que coûte : Chirac, pour faire mentir ceux qui l'accusent d'être le poids mort des Vingt-cinq, Gerhard Schröder, en campagne électorale défavorable en Allemagne, et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui voulait pouvoir se targuer d'un succès avant de céder à Blair la présidence du Conseil. Pour sa part, le Britannique préférait une bonne crise à un mauvais compromis. Et il ne lui déplaît pas d'être montré du doigt par l'attelage franco-allemand moribond. Car, maintenant, tout le monde va l'écouter attentivement avancer ses idées pour un renouveau de l'Europe.


Alain Hertoghe

Journaliste indépendant, Alain

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moshébé (Moshébé) le vendredi 17 juin 2005 - 18h26:

Cher Braham,
Merci, bonne note est prise.
J'ai failli écrire en faisant ma demande, "Si Braham peut me conseiller..."
Puis je me suis dit qu'il ne fallait pas que je vous donne une impression d'attendre votre réponse.
Mais j'avais quand même, une quasi certitude que vous accepteriez de m'aider. Vous êtes supersympa.
Encore merci et surtout, CHABBAT CHALOM !

Chers Douda et Sarel,
Nous sommes à quelques heures de l'entrée du Shabbat.
Puis-je très modestement vous proposer une trève, la plus longue possible avec l'enjeu suivant: Celui qui la rompra, paiera l'apéro à celui qui aura la douda de reprendre vos pacifiques hostilités.
Peut-être alors, une colombe s'élèvera de ce mont dont je suis fier de vous adresser la photo, grâce à mon nouvel ami : Braham
JERUSALEM MONT DES OLIVIERS

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le vendredi 17 juin 2005 - 17h39:

Shabbat Shalom

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Douda (Douda) le vendredi 17 juin 2005 - 16h28:

La Douda : ( Hak El Ouet International Tracking Station )

Le Ftileur : Ami Sarel,

Est ce que donner son opinion sur des écrits, c’est juger l’auteur de ces mêmes écrits ?

Si c’est le cas, alors c’est qu’il n’y a pas de liberté d’expression, et il convient de rappeler que même la justice ne juge pas les hommes, car seuls leurs actes ou leurs paroles, ou leurs écrits font l’objet d’un jugement.

C’est le propre des dictatures que de juger les hommes à travers leurs écrits.

Mais continuez donc, tout ce qui est écrit mérite un examen à la loupe, que l’on se fera un plaisir de commenter.

Wnessou El Douda

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Braham (Braham) le vendredi 17 juin 2005 - 16h14:

Cher Moshebe, Shabbat Shalom

Dimensions optimales pour une photo sur Adra:
La largeur de l'image ne doit pas dépasser 580 unités (pour ne pas compliquer), sa hauteur peut les dépasser.
Votre 1ère photo avait une largeur de 1535 et la 2e 900 (environ 60%). Il fallait redimensionner la 1ère à près de 38% et vous auriez eu 583 et toute la largeur de votre photo aurait été vue.
Si cette photo a été prise avec un appareil numérique qui donnera toujours ces dimensions, rappelez vous de réduire à (pas de) 38% celle que vous envoyez sur Adra.

Haut de la pageMessage précédentMessage suivantBas de la pageLien vers ce message   Par Moshébé (Moshébé) le vendredi 17 juin 2005 - 11h30:

Désolé de vous envahir avec des images disproportionnées.
Mais vous le savez, je suis le petit nouveau et je suis encore en période d'esai. Jai pourtant l'habitude de traiter les images sur ordi, mais les envoyer sur le Web, apparemment, c'est la loterie.
Si l'une ou l'un d'entre vous pouvait me renseigner pour avoir sur notre site la bonne dimension, je lui en serait reconnaissnt.
je ne connais pas la résultat de ce nouvel envoi.
En tout cas, ce message, bien transmis ou non, tient en deux mos : CHABBAT CHALOM
chabbat chalom